Tuesday, May 12, 2015

Le président français Hollande en Haïti : « On ne peut changer l'histoire, on peut changer l'avenir »

English Version
Par :Raoul LORFILS Junior
Le président François Hollande et son homologue haïtien Mi
chel Martelly à Port-au-Prince ce 12 Mai 2015.                    
« Je viens, au nom du peuple français, vous annoncer un message d’amitié et de solidarité »  Dixit S.E., François Hollande, dans son discours de circonstance à Port-au-Prince, ce matin.

C’est en présence d’un public apparemment encore sous l’effet de la colère provoquée par la promesse « quand je viendrai à Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette « morale » que nous avons… »  que le Président de la République française, François Hollande, est reçu ce mardi 12 mai 2015, vers les 11 heures à Port-au-Prince, sur le Champs-de-Mars dans le cadre de sa visite officielle en Haïti (la dernière de sa tournée réalisée auprès des collectivités françaises de la Caraïbe…)  Une rencontre attendue avec soif suite à sa promesse prononcée lors la cérémonie de commémoration du Mémorial ACTE à Pointe-à-Pitre, ce dimanche 10 Mai.

Une gerbe de fleurs a été déposée au pied des pères de la nation
haïtienne au Champ-de Mars                                                        
Après les hommages devant le mausolée des pères de la nation haïtienne et le dépôt de gerbes de fleurs , conformément à l'agenda prévu, le chef de l’Etat français dont la présence se manifeste depuis déjà deux (2) semaines en Haïti à cause des nombreuses activités de préparations et de mises en place relatives à sa venue, a remercié le Président et le Gouvernement haïtiens, s’est réjoui de l’accueil dont il a fait l’objet de la part des autorités et a précisé que sa présence ici est non seulement « pour répondre à une promesse faite au Président haïtien, Michel J. Martelly » alors que ce dernier était en France en février dernier, dans le cadre de sa tournée européenne, mais aussi « pour répondre à son devoir… »

ces dizaines de manifestants réclamaient "réparation" 
et "restitution" par la France de la somme versée par  
 Haïti pour son indépendance, en 1804.                       
« Je viens, au nom du peuple français vous annoncer, vous peuple haïtien, un message d’amitié et de solidarité…. » a laissé entendre l’ex député de la première circonscription de la Corrèze, en début de son discours de circonstance au cours duquel il en a profité pour évoquer quelques épisodes de l’histoire liant la France à Haïti. Une histoire qu’il qualifie d’« histoire faite d’espoir (?) » avant de continuer, plus loin dans son allocution, en citant les derniers propos de Toussaint Louverture avant d’être transporté au fort de Joux : « En me renversant, on n’a abattu que le tronc de l’arbre de la liberté des Noirs… »

Dans la foulée, le 24e chef d’Etat français a rappelé que « la  France s’est toujours portée aux côtés d’Haïti » et a promis que son pays fera tout pour apporter son soutien au développement du peuple haïtien à travers tous les secteurs : « l’eau, les énergies nouvelles, la culture et l’environnement » et à la redynamisation du système éducatif d’Haïti, en contribuant à la formation des enseignants haïtiens et accompagnant les écoles, les lycées et les universitaires haïtiennes. « Nous ferons en sorte d’Introduire toutes les nouvelles technologies dans vos établissements éducatifs… et une université numérique sera mis à proposée à Haïti. »

Le président de la République d’Haïti, Michel Martelly, pour sa part, s’est exprimé en ces termes : « [...] la République d'Haïti est profondément émue et honorée de vous accueillir aujourd'hui [...] la date du 12 mai 2015 restera à jamais gravée dans les mémoires comme étant celle de la première visite officielle d'un Chef d'État français sur la terre haïtienne. Au nom du peuple haïtien tout entier je vous présente à vous ainsi qu'à toute la délégation qui vous accompagne, la plus cordiale bienvenue… »  [...]

Une introduction suite à la quelle l’élu des élections de 2010 s’est mis à exprimer la fermeté et la capacité de résistance dont ne cesse de faire montre la Nation haïtienne devant les mauvais tournants de l’histoire tels que les catastrophes naturelles dévastatrices, l’isolement diplomatique et commercial de plus d’un siècle, sans oublier l’esclavage…


Vous avez choisi Monsieur le Président de placer votre séjour dans la Caraïbes sous le sceau de la mémoire et de l'histoire. Vous avez raison, car la meilleure réponse à cette atrocité qu'est l'esclavage c'est effectivement la mémoire. Mais une mémoire qui va au-delà du symbole.

[...] 

La France par votre voix a accepté de revenir sur son passé et de le regarder avec lucidité et responsabilité, cette décision vous élève et honore Monsieur le Président.
[...]

Ensemble nous pouvons réaliser de grandes choses dans ce coin du monde.

Vive la France, Vive Haïti, Vive l'amitié Franco-haïtienne.

Je vous remercie. »

Président Martelly, le chauffeur de François Hollande durant
sa tournée à Port-au-Prince.                                                        
Se prononçant sur les élections, le président Hollande qui n’a pas sorti un mot sur la question de l’indemnisation, s’est exprimé « pour » la tenue des compétitions électorales, ce pour le maintien de la Démocratie, car pour lui « la Démocratie est indispensable au développement » tout en promettant que, sachant que les élections représentent un lourd défit, la communauté internationale sera  aux côtés d’Haïti durant tout le processus mais ce sera au peuple haïtien d’organiser les élections et de décider de ce qui résultera de ces joutes...

Suivront, au cours de cette même journée, un entretien en tête à tête entre les deux chefs d’Etat au Palais National et une rencontre avec les autres ministres des deux (2) Gouvernements français et haïtien.
Extrait de l’Agenda de la visite officielle du Président François Hollande :
  • Point de presse conjoint ;
  • Visite du site du futur Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti
  • Déjeuner officiel offert en l’honneur du Président de la République française
  • Réception de la communauté française.
Par :Raoul LORFILS Junior
Pour Haïti Connextion Network, HCN


Lire dans la même rubrique:
«Le Nouvelliste»: «Etonnez-nous, monsieur Hollande»

Quelques segments  en vidéo du discours des deux chefs d’Etat et des manifestants hostiles à cette visite - Une courtoisie de Francetv




François Hollande à La Havane pour tisser des liens économiques



François Hollande lors de son départ, le 8 mai, pour
l'île de Saint Barthélemy                                        
François Hollande a effectué ce lundi le premier voyage à Cuba d'un président français depuis l'indépendance de l'île en 1898. Alors que la levée de l'embargo américain sur Cuba se profile, la France cherche ainsi à se positionner sur ce marché.
Avec un brin de coquetterie dans la voix, François Hollande a parlé d’une visite « presque historique ». On a pourtant du mal à cacher du côté de l’Elysée la fierté d’être les premiers à La Havane. Premier président français à Cuba et même premier chef d’Etat occidental, en particulier depuis le dégel des relations entre les Etats-Unis et Cuba.
Sans avoir versé dans le gauchisme, plus Allende que Castro, François Hollande appartient à cette gauche française fascinée par l’expérience cubaine communiste ou socialiste. Année après année, la France a aussi toujours voté aux Nations unies pour la levée de l’embargo américain. «Nous devons utiliser ce passé pour être les premiers dans ce nouveau temps », a confié sans détour François Hollande au Journal du dimanche.
Au-delà de ce coup diplomatique et de la volonté de renforcer les liens franco-cubains, le président français pense affaires. L’ouverture de Cuba peut être une chance pour les entreprises françaises et l’île est une porte d’entrée indéniable pour toute l’Amérique latine. « On n’est pas là pour vendre des Rafales », tempère l’Elysée dans une boutade. Mais de toute évidence, la question des droits de l’homme passera au second plan.
Business
Des dirigeants de grandes entreprises françaises sont d'ailleurs du voyage avec François Hollande. Economiquement, tout est à construire entre Paris et La Havane, car la France n'est que le 10e partenaire économique de Cuba, loin derrière des pays amis de longue date, comme le Venezuela ou la Chine.
La France exporte à Cuba des céréales, des engrais agricoles et du matériel de transport. Une soixantaine d'entreprises sont déjà présentes sur l'île, dont Bouygues, Air France, Total et Pernod-Ricard, le premier investisseur français à Cuba sous sa marque Havana Club. Le rhum représente d'ailleurs la moitié des exportations vers la France. Après l'Espagne, le Canada et l'Italie, la France est le 4e pays investisseur à Cuba, dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'énergie, du nautisme ou du tourisme.
Chaque année, 100 000 Français visitent Cuba. C'est beaucoup moins que le million de touristes canadiens. Outre le développement des échanges, les responsables français et cubains vont aborder la question délicate de la renégociation de la dette de Cuba envers les pays membres du Club de Paris. Cette dette s'élève à 15 milliards de dollars, dont 5 milliards dus à la France.
Source : REUTERS/Alain Jocard/Pool

Monday, April 27, 2015

Google et Facebook ont activé des outils qui ont déjà fait leurs preuves par le passé pour informer les proches des disparus.

Alors que le bilan du séisme au Népal s'alourdit, de nombreuses personnes sont encore portées disparues. La France cherche par exemple à localiser plus de 600 de ses ressortissants. Pour aider à retrouver des rescapés, Google et Facebook ont mis à disposition leurs outils dédiés à ce genre d'évènements exceptionnels.

Le «Google person finder», utilisé pour la première fois après le séisme qui a ravagé Haïti en 2010, permet à quiconque de rechercher une personne disparue ou d'ajouter des informations sur quelqu'un. Pour ceux qui n'auraient pas accès à Internet, comme les deux tiers des Népalais, les recherches peuvent également se faire par SMS.

Après avoir entré la personne recherchée, une liste de noms apparaît, accompagnés d'une photo, d'une adresse, et surtout du statut de la personne.




Les résultats d'une recherche sur «Google person finder».



En cliquant sur un nom, on accède à une fiche détaillée pour chaque personne, qui comprend des options pratiques pour les proches, comme la possiblité de recevoir un email à chaque fois que de nouvelles informations sont disponibles. "Google person finder" répertorie plus de 5300 dossiers concernaant la catastrophe népalaise.

Facebook a égalementmis en place son «Contrôle d'absence de danger». Tous ses utilisateurs proches de la zone du seisme recevront une notification sur leur téléphone les invitant à déclarer qu'ils sont en sécurité. L'information apparaîtra ensuite sur le fil d'actualités de leurs amis, qui peuvent indiquer eux-même qu'une personne est en lieu sûr.

Une page ressemblant à celle d'un évènement est également accessible pour les utilisateurs proches. Elle répertorie le nombre d'amis dans la zone de la catastrophe, détaille ceux qui sont en sécurité et ceux qui n'ont pas encore répondu.

Contrairement à la base de données publique de Google, l'initiative du réseau social est plutôt d'ordre privé puisqu'elle s'adresse à un cercle restreint, mais elle peut être plus efficace pour prévenir rapidement ses proches.  À condition qu'ils soient sur Facebook

Sunday, April 26, 2015

Tangled Clinton Web: Firms tied to Clintons profited in post-quake Haiti

(Version Française de cet article; French version of the above article)
Bill and Hillary Clinton
On Jan. 12, 2010, Haiti suffered a devastating earthquake. More than 200,000 died, and over 100,000 buildings and homes were destroyed.
Within four days, U.S. Secretary of State Hillary Clinton arrived to survey the damage. 

Clinton assured the Haitian people that, "the United States is a friend, partner, and a supporter." 

The government of Haiti set up the IHRC -- the Interim Haiti Recovery Commission -- to coordinate the nation's recovery. 

Former President Bill Clinton was named co-chair of that committee. He expressed hope that the island nation would be, "rebuilt in a much stronger, much sustainable way. I think the Haitians want that." 
Peter Schweizer
But Peter Schweizer*, author of the new book "Clinton Cash," that investigates the tangle of money, politics and personal interest that has come to characterize the Clintons' interactions around the world, says that: "What quickly became apparent to many people was that if you ... wanted to do business in Haiti, you had to have relationships with a Clinton. That was absolutely key." 

Perhaps the most celebrated project of all was Caracol Industrial Park. 

Its grand opening was as glitzy as a Hollywood premiere. 

The Clintons at the opening of the Haiti Industrial Park of Caracol
"You had Bill Clinton there," said Schweizer. "You had Hillary Clinton there. You had Donna Karan, the fashion designer. You had Ben Stiller. You had Sean Penn." 
The anchor tenant of Caracol Industrial Park is a Korean manufacturer who is also a big Clinton supporter. 

And then there was Digicel. It helped create a system to transfer money via cell phones. In the six months running up to September 2012, it took in more than $50 million in revenue in Haiti. 

Digicel is run by Irish billionaire Denis O'Brien. He set up lucrative speeches for Bill Clinton and donated millions of dollars of his own money to the Clintons' foundation.

Denis O'Brien of Digicel

There was also a plan to raise money by exploiting Haiti's rich mineral wealth. 


One company that got a rare gold permit was VCS mining. It didn't actually have much mining experience, but it would soon have Hillary Clinton's brother, Tony Rodham, on its board. 

"Tony Rodham has no background in Haiti and he has no background in mining," said Schweizer. "Why on earth is he on the board and in this position to profit from VCS's mining gold exploitation permit in the first place?"

Sunday, April 19, 2015

Libération de Sonson La familia ou le jugement de la honte ?

Woodly Ethéart, ak Sonson Lafamilia
à (G)  et Renel Nelfort à (D)      
Le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury a libéré le vendredi 17 Avril 2015 Woodly Ethéart, alias Sonson La familia, et Renel Nelfort, les deux principaux chefs du gang Galil poursuivis pour enlèvement, séquestration contre rançon, trafic illicite de stupéfiants, blanchiment des avoirs, assassinat et association de malfaiteurs. Ce jugement a été dénoncé depuis jeudi par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), en raison du caractère spécial des assises criminelles réalisées par le juge Lamarre Bélizaire, réputé proche de l’équipe au pouvoir.  Ces assises criminelles, qui devaient être organisées pour l’ensemble des 15 membres du gang Galil qui sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation, ont été réalisées spécialement pour ces deux inculpés sous prétexte que tous les autres membres ont interjeté appel de l’ordonnance du juge d’instruction Sonel Jean-François. Dans les milieux proches du pouvoir, on prétend que l’arrestation et la détention, l’année dernière, de ces deux responsables du gang Galil avaient été très mal accueillies par l’équipe au pouvoir, compte tenu de leur lien avec les plus proches collaborateurs du président de la République.

Les informations communiquées par la police et les aveux de la plupart des complices de ces deux chefs de gang font croire que cette association de malfaiteurs a procédé en moins de deux ans à l’enlèvement suivi de séquestration contre rançon de 17 personnes. Dans son ordonnance de renvoi, le juge d’instruction Sonel Jean François a mentionné l’ensemble des indices trouvés dans le cadre de cette enquête. Fasciné par l’élégance du juge d’instruction dans la rédaction de l’ordonnance de renvoi, le commissaire du gouvernement, dans son réquisitoire définitif daté du 23 février 2015, déclare concordants et suffisants les indices et charges retenus contre ces 15 inculpés pour qu’ils répondent des faits qui leur sont reprochés. Du 23 février 2015 au 17 avril de la même année, soit un mois et 23 jours, ce même parquet, par l’entremise de son représentant, Me Jean Abner Emile, renonce à l’accusation portée contre ces deux chefs de gang et requiert le doyen du tribunal criminel, Me Lamarre Bélizaire, de déclarer les faits non constants et renvoyer les accusés hors des liens de l’accusation.

Juge Lamarre Bélizaire
Voilà de façon grossière comment le représentant du parquet, qui est censé être le représentant de la société, s’est comporté ce vendredi dans le cadre de ce dossier. Ce qui est écœurant, c’est que le juge Lamarre Bélizaire a accordé la parole à un témoin, qui est l’une des victimes de cette association de malfaiteurs. Romain Armand révèle avoir versé 180 000 dollars américains en échange de sa libération, après avoir été enlevé et séquestré par ce gang dirigé par ces deux hommes. Quel signal l’administration Martelly veut-elle donner à la société à travers ce jugement de la honte ?
Comment les hommes et les femmes qui ont été victimes d’actes de kidnapping orchestrés par ce gang vont-ils accueillir l’élargissement de ces deux hommes ?
L’enquête réalisée sur 144 pays sur l’indépendance de la justice, où Haïti est classée 134e, n’est-elle pas le reflet du fonctionnement de la justice sous la présidence de Michel Martelly ? 
Le juge Lamarre Bélizaire a ordonné vendredi, à l’issue d’un procès-éclair, la libération des nommés Woodly Ethéart (Sonson La Familia) et Renel Nelfort


Source : Le Nouvelliste 

Sunday, April 12, 2015

Entretien "historique" Obama-Castro au sommet des Amériques

Version Anglaise
 Le président américain Barack Obama et son homologue cubain
 Raùl Castro au Sommet des Amériques , le 11 avril 2015.         
Barack Obama a eu un entretien qu'il a qualifié d'"historique" avec son homologue cubain, Raùl Castro, en marge du sommet des Amériques à Panama ce samedi 11 Avril 2015, moins de quatre mois après le début du processus de normalisation entre les  Etats-Unis et Cuba annoncé conjointement le 17 décembre.
Le président américain a jugé le moment venu de tourner la page de la Guerre froide, sans renoncer à insister sur le respect des droits de l'homme et de la démocratie.
"Nous sommes maintenant en mesure de tracer un chemin vers l'avenir", a-t-il déclaré à son interlocuteur avant d'entamer cet entretien sans précédent depuis près de 60 ans qui, selon lui, ne mettra toutefois pas fin aux divergences entre Washington et La Havane.
"Nous avons des points de vue différents sur l'organisation de la société et je lui ai dit de façon très directe que nous n'allions pas cesser de parler de sujets tels que la démocratie, la liberté de la presse et la liberté de réunion", a ensuite souligné Barack Obama, lors de la conférence de presse qui a suivi.
L'hostilité et les sanctions économiques n'ont pas entraîné de changement majeur, il était donc temps d'adopter une nouvelle approche, a-t-il expliqué, justifiant le tournant annoncé en décembre, qui doit conduire au rétablissement des liens diplomatiques rompus en 1961, deux ans après la prise du pouvoir par les "barbudos" de Fidel Castro.
Des dispositions limitant les déplacements et les échanges commerciaux entre les deux pays ont d'ores et déjà été levées. "La guerre froide est terminée", a insisté Barack Obama, ajoutant qu'une majorité d'Américains le soutenait dans sa démarche de rapprochement.
"NOUS DEVONS ÊTRE PATIENTS, TRÈS PATIENTS"


Vidéo de la rencontre historique Obama-Castro au Panama.

Le tête-à-tête, cordial mais franc, s'est déroulé dans une petite salle de conférence où les deux hommes étaient assis face à face. Il a duré 01h20.
"Nous sommes disposés à discuter de tout, mais nous devons être patients, très patients. Nous nous entendrons sur certains points, mais nous divergerons sur d'autres", avait auparavant averti Raùl Castro.
Il a par ailleurs condamné les tentatives américaines de renversement du régime communiste mais a salué en Barack Obama un "honnête homme".
"Je m'excuse auprès du président Obama, car il n'est en rien responsable de cela", a-t-il ajouté.


Le président cubain, qui est âgé de 83 ans, a entamé de timides réformes économiques, mais a exclu de renoncer aux principes de la révolution de 1959 qui a porté son frère Fidel au pouvoir. Ce dernier lui a cédé la place en 2008 pour raisons de santé.
La dernier sommet américano-cubain, qui avait réuni Dwight Eisenhower et Fulgencio Batista, remontait à 1956. Il s'était également déroulé au Panama.
Au-delà des gestes symboliques, Cuba attend avec impatience d'être rayé de la liste américaine des Etats promoteurs du terrorisme. Barack Obama prendra sa décision dans les jours à venir, a promis samedi un membre de la délégation américaine, ajoutant que la Maison blanche avait achevé sa réflexion sur le sujet.
"Nous devons dire très clairement que Cuba n'est pas une menace pour les Etats-Unis", a quant à lui estimé le chef de la Maison blanche lors de sa conférence de presse.
Cuba figure sur cette liste depuis 1982. La Havane soutenait alors des rebellions marxistes en Amérique latine. L'Iran, la Syrie et le Soudan s'y trouvent également.
(Jean-Philippe Lefief pour le service français)

Source Reuters : Matt Spetalnick et Daniel Trotta 

Etats-Unis: Hillary Clinton annonce sa candidature à la présidentielle

Hillary Rhodam Clinton
La démocrate Hillary Clinton a annoncé ce dimanche  12 Avril sur internet qu’elle tenterait une nouvelle fois de devenir la première femme à diriger les Etats-Unis, l’investiture de 2016 lui semblant promise.

C’est dans une vidéo sur son site hillaryclinton.com puis dans un tweet qu’Hillary Rhodam Clinton, 67 ans, ancienne Première dame, sénatrice et secrétaire d’Etat, a officialisé sa seconde candidature aux primaires démocrates, après sa défaite de 2008 contre Barack Obama.
«Je suis candidate à la présidence», y déclare-t-elle, debout et souriante, dans un clip d’un peu plus de deux minutes où témoignent des Américains de la classe moyenne: une jeune mère de famille, un jeune couple noir, deux frères entrepreneurs hispaniques, un enfant, un couple d’hommes et un autre de femmes, un ouvrier...
«Les Américains se sont battus pour surmonter les difficultés économiques. Mais ceux qui sont au sommet sont toujours favorisés», poursuit Hillary Clinton. «Les Américains ordinaires ont besoin d’une championne. Je veux être cette championne».
«Je pars sur le terrain pour gagner votre voix», ajoute-t-elle.
Cette petite phrase et la stratégie de lancement ont un but: signifier qu’elle entend mériter son investiture, bien qu’elle soit la grande favorite des primaires démocrates, avec environ 60% des intentions de vote.
Son premier grand discours de campagne n’aura lieu qu’en mai, a indiqué son service de presse. Les six à huit prochaines semaines seront consacrées à aller à la rencontre «directe» des électeurs, d’abord dans l’Etat rural de l’Iowa, qui lancera la saison des primaires au début de l’année prochaine.
Elle s’y rendra dès cette semaine. La présidentielle aura lieu en novembre 2016.
Immédiatement après l’annonce, guettée par le monde médiatique et politique depuis des semaines, les républicains ont dénoncé le retour en politique de la plus connue des Américaines, sous les projecteurs depuis plus de trois décennies.
«Nous savons exactement à quoi nous attendre», a réagi Ted Cruz, candidat à l’investiture républicaine, dans une vidéo. «Hillary Clinton représente les échecs du passé. L’Amérique veut-elle un troisième mandat Obama?»
Vidéo - Je suis candidate à la présidence
«Nous devons faire mieux que la politique étrangère d’Obama et Clinton, qui a affaibli les relations avec nos alliés et enhardi nos ennemis», a dit celui qui pourrait devenir son principal rival, le républicain Jeb Bush, 62 ans, dans une vidéo.
Le président américain, Barack Obama, a mis tout son poids derrière son ex-rivale, qu’il avait nommée en 2009 secrétaire d’Etat. «Elle ferait une excellente présidente», a-t-il déclaré samedi.
«Good luck» (bonne chance), a souhaité le Premier ministre français, Manuel Valls sur Twitter.
- Faible concurrence démocrate -
Aucun autre démocrate n’est à ce stade plus connu, ni plus apprécié qu’elle. Si plusieurs devraient se lancer, ce sera sans réel autre espoir que de faire bonne impression pour être recruté comme colistier. Aucune personnalité d’envergure, comme le vice-président Joe Biden ou la sénatrice Elizabeth Warren, ne s’est déclarée. Seuls deux démocrates peu connus (l’ex-gouverneur Martin O’Malley et l’ex-sénateur Jim Webb) semblent décidés à la concurrencer.
Son CV est à la fois sa force et son talon d’Achille.
La vie d’Hillary Clinton est indissociable du pouvoir: ancienne Première dame, sénatrice et chef de la diplomatie.
Quand ses rivaux républicains ont à peine fait quelques voyages à l’étranger, elle a rencontré des dizaines de présidents, Premiers ministres et rois, et jonglé avec les crises, de la Libye à la Russie. Aucun autre candidat n’a vécu pendant huit ans à la Maison Blanche.
Mais cette riche expérience s’accompagne d’erreurs, gaffes et scandales, dès les premières années des Clinton au pouvoir. Bill Clinton fut élu gouverneur de l’Arkansas en 1978.
Pour les républicains, les manquements éthiques et moraux des Clinton disqualifient Hillary Clinton, un thème qu’ils ont relancé avec la découverte, en mars, qu’elle avait exclusivement utilisé une messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine, au lieu d’un compte officiel.
Le Congrès, dominé par les républicains, a prévu de la convoquer prochainement pour une audition parlementaire qui s’annonce tendue.
Côté républicain, par contraste à la course démocrate, la concurrence est rude. Deux candidats se sont officiellement déclarés, les sénateurs Ted Cruz et Rand Paul, et jusqu’à une dizaine d’autres envisagent de se lancer.