Sunday, June 13, 2021

COVID-19. - Haïti face à sa déchéance

En rouge – Les Pays qui refusent les étrangers contaminés par le virus
 

Par Max Dorismond 

Parfois, c’est dans la noirceur ou dans la tourmente des épreuves qu’on voit poindre la lumière sur nos erreurs. Le malheur et la souffrance sont là pour nous réveiller. Si on les reconnaît à temps, la chance de les éviter à l’avenir augmente. Ce qui est le gage d’un futur prometteur, chez l’homme sensé. C’est la situation dans laquelle trépigne notre terre natale en ces jours si sombres. 

Nous ne sommes pas prophètes, mais nous devons penser que chaque Haïtien, en ce moment lugubre, s’interroge sur la fin tragique de tous les concitoyens, connus ou inconnus, dont la disparition, sous les assauts de la Covid-19, nous assomme, à chaque ouverture d’un courriel. Où se dirige Haïti ? Est-ce une hécatombe? Dans la 1ère semaine de juin 2021, la valse des morts nous interpelle et fait frissonner. 

Entre-temps, la liste de certains riches personnages, tels des éléments de l’élite politique, des affaires ou du protestantisme, contaminés, qui attendent, en vain, un avion providentiel privé de l’étranger, pour un transfert dans un hôpital outre-mer, nous laisse songeurs et suscite des interrogations. 

Pourquoi n’avons-nous pas hérité d’une institution sanitaire viable dans le pays ? L’île de Cuba, croulant sous un sauvage embargo depuis 60 ans, à quelques encablures de nos côtes, nous fait la leçon avec ses hôpitaux avant-gardistes et la découverte surprenante de deux vaccins anti-Covid au nom surréaliste : Abdala et Soberana (souverain). Nous, notre devise, c’est de voler, piller, ruiner, jouer aux fanfarons, toujours agrippés à la remorque de l’obole internationale. Souhaitons simplement que les vaccins à recevoir à titre de dons ne s’écoulent au marché noir. 

Néanmoins, cette pandémie, sans trompette, appelle à la raison. Les pays limitrophes ont tendance à fermer leurs frontières, même pour leurs ressortissants surpris ailleurs. Le virus est insaisissable. Ce n’est pas de l’égoïsme crasse, mais la loi du bon sens qui impose aujourd’hui sa rigueur et s’applique sans aucune commisération. Tous ont l’obligation de protéger leur territoire contre l’assaut du fléau. À titre d’exemple, « Tous les voyageurs âgés de plus de 5 ans qui désirent rentrer au Canada, quelle que soit sa citoyenneté, doivent fournir un résultat négatif à un test moléculaire de la Covid-19 ». C’est la loi ! 

Or, c’est aussi dans l’épreuve qu’on regarde défiler, sur l’écran noir de la réflexion, la liste de nos stupidités qui faisaient hier la fierté de nos frivolités dans l’illusion qui sécurise. Une culture de diversion pour scinder la nation en deux catégories a été appliquée par certains clans : les instruits et les analphabètes, les riches et les pauvres. Cette division séculaire fut supportée dans son essence par une distanciation sociétale des plus saugrenues. Pour la perpétuer et la consolider, aucune école sérieuse, digne de ce nom, n’a été construite dans l’arrière-pays.  Les paysans, la force vive de la nation, ont été exploités, trompés, discriminés sans vergogne et laissés à eux-mêmes. 

L’analphabétisme rébarbatif chez 95% de nos congénères en est une des conséquences délirantes, qui ont plombé notre développement et toute conscience sociale. L’apartheid sectoriel entre frères de sang a engendré des écarts déroutants. Le pillage irrationnel du pays sous toutes les coutures ne souffre d’aucun complexe. Les coffres-forts personnels débordent de fric et l’absence de toutes infrastructures sanitaires pour des soins minimaux, sont deux autres corollaires de notre légèreté qui a pour résultat, citant Boucar Diouf, de créer « un empire qui vacille sous le poids des divisions, des réclusions identitaires et des haines croisées ». 

La satisfaction dégoûtante et égoïste de se faire toujours soigner à l’étranger, via cette richesse occulte cumulée, s’avère être la norme. Le laisser-faire, le « laisser-grinnin » en raison de la vie de pacha déjà planifiée à se la couler douce en pays tiers, avait limité notre vision du futur, au point d’être surpris les culottes baissées par les aléas du destin, par ce virus à couronne, inattendu. 

Le refus de l’étranger de recevoir les riches contaminés, malgré leur fortune, leurs mirobolants placements sur son territoire, leur visa d’entrée, invite à une remise en question. Une interrogation sonore résonne au loin et vient « rebrasser » les cartes de l’incongruité en balayant d’un tour de main les fausses certitudes, les fallacieuses attentes, à savoir qu’étant riches à l’image du Blanc, nous serons acceptés chez eux, sans ambages, quoi qu’il advienne. 

Le fruit du remords, même amer, doit nourrir le futur de la nation

Nous ne souhaitons la mort de personne. Au contraire, nous prions le ciel pour leur prompt rétablissement, car l’homme blessé, ragaillardi, en se souvenant d’avoir frôlé l’inévitable, va s’arranger pour annuler la répétition du mal, surtout s’il avait erré par stupidité. Il se trouve dans l’obligation d’y remédier, sauf s’il est un cancre à lier. Même les animaux apprennent par l’exemple pour ne pas se heurter une autre fois au mur de la réalité. 

Ainsi naîtra la chance de la rédemption, de la résurrection d’Haïti, suite à un virage à 180 degrés de ces rêveurs impénitents qui vivaient dans le déni constant, dans la noirceur visqueuse de leur entêtement dans leur folie de grandeur, entraînant une nation entière dans la déchéance et dans la turpitude.           

Offrez-leur, surtout, l’occasion de se remettre à flot, de se reconstruire spirituellement, car l’homme est le forgeron de son destin. En ayant appris de leur légèreté, ils sont condamnés demain à conduire la société haïtienne vers l’union, la prospérité et le bien-être collectif, en étant frères avant toute chose. Quoiqu’on en dise, pour citer Anténor Firmin, « Un pays ne peut pas vivre définitivement sous l’empire de la misère et de la tyrannie ». 

Max Dorismond



 

Thursday, June 10, 2021

Mes Réflexions sur l'Avenir d'Haïti à l'occasion du décès de Mgr Ducange Sylvain

S.D.B, Évêque Auxiliaire de Port-au-Prince 8Juin 2021.

Par: Père Jean-Miguel Auguste
La nouvelle de la mort de Mgr Ducange m'est parvenue tôt ce matin du 8 juin. Je le savais très malade, mais j'espérais un miracle. Il y a plus d'un mois environ, au cours d'une de nos conversations, je notais que Mgr toussait beaucoup pendant qu'il me disait être très fatigué. Je lui ai demandé s'il s’était fait tester à la Covid et pourquoi ne pas se rendre aux USA afin de se faire vacciner.  Il m'a répondu qu'il n'entendait rien faire de la sorte parce qu'il buvait beaucoup de thé et, de sa voix caverneuse, ajouta : " Pè Miguel, Kovid pa touye Aysyen." Nous avions ri tous les deux. Mais, aujourd'hui, mes pleurs ont remplacé mes rires face à sa mort due aux complications respiratoires que provoque la Covid-19.

Mon émotion est vite chassée et remplacée par des interrogations sur la vie que mènent nos Prêtres en Haïti, où, sur le plan sanitaire, ils sont totalement démunis. Dans mes multiples conversations avec nombre d'entre eux, je réalise que, malgré leur position de leadership, plusieurs sont mal informés et non éduqués sur le danger réel que représente le Coronavirus et la facilité de transmission de ce virus et sa capacité énorme à tuer. 

Que la mort prématurée de ce digne fils de St Jean Bosco, du Plateau Central, spécialement de la ville de Lascahobas, sert de réveil au clergé et à toute la population. La Covid-19 est bien chez nous. Elle n'épargne personne, ni riches ni pauvres, ni l'élite ni la masse, ni intellectuels ni ignorants, ni gens connus ni anonymes. Elle n'épargne ni les institutions, ni les professions, ni les Eglises, ni les écoles, ni les marchés, ni les péristyles, ni les transports en public, ni les athées ni les croyants ni les charismatiques...

 Elle tue sournoisement et efficacement et n'est qu'à ses débuts. Lavez-vous les mains, portez le masque, respectez et observez la distanciation sociale. Ces gestes simples protègent et sauvent la vie. C'est un devoir chrétien et de charité de le faire.

Mes sympathies à tous ceux et celles qui ont perdu des proches, des parents, des amis et tous ceux et celles que le départ de Mgr Ducange affecte. Mais combien de Mgr Ducange, de Professeur Patrick Pompilus, d'Inspecteur Général Louis Delima Chéry, de Juge Me Edy Grevé, de Pasteur Emmanuel Sanon, de Roseline Pascal du BELVEDÈRE, de Dr Yolène Vaval Surrena, de Dr Lucien Jean Bernard, de Maxime Roumer, des Colonels Jacques Joachim et d'Edrick Léande, de Marie Marthe et de son mari Gérard Chalviré, de la ville des Cayes et d'autres Haïtiens et Haïtiennes anonymes, doivent mourir, avant que nos hommes et femmes politiques, les Églises et la Société Civile comprennent l'urgence de l'heure et prennent les mesures appropriées pour conjurer les crises sanitaires, économiques, sécuritaires et politiques que traverse et confronte actuellement le Pays? 

Il est tard, bien proche de trop tard. La positivité de la maladie s'accroit, le nombre de morts augmente, les hôpitaux débordent et la transmissibilité se multiplie de manière exponentielle à travers toute la population sans exclusion. Si rien n'est fait immédiatement, nous compterons les morts par milliers dans nos villes et ce désastre sanitaire et humanitaire sera sans pareil dans notre histoire. 

Quand la Nation est en péril et frise la désagrégation totale, tous les clivages et tous les différends doivent céder la place à la SOLIDARITÉ, à l'ENTENTE et à la COHÉSION pour sauver ce qui peut encore l’être. Tout en restant lucide, j'en appelle à la Bonne Volonté de tout notre Peuple. Cessons de boire l'alcool de la division et nous saouler de violence. Au nom du danger de l'hécatombe qui nous menace, mettons toute querelle et toute divergence politique et d'opinion sur le banc de touche, pour faire montre de grandeur d'âme et d'altruisme. Et, sous la direction des plus capables et des plus éclairés, des plus responsables et des plus honnêtes, faisons et transformons le danger commun d'oblitération de la nation, en occasion de réconciliation, en opportunités de vivre ensemble et de construction de cette Haïti prospère et moderne dans laquelle chacun pourra grandir et évoluer dans une société juste et égalitaire.

Aujourd'hui, nous faisons face à un ennemi commun et puissant qui ne tient pas compte de nos sensibilités ou de nos affiliations politiques et religieuses. Pour le combattre, le neutraliser et nous protéger, nous devons faire un front commun, sinon nous périrons tous et laisserons nos enfants orphelins, malheureux et misérables. 

Mgr Ducange Sylvain, nous pleurons votre départ mais vous promettons que votre rêve d'une Haïti développée, où règnent la paix et la concorde, se poursuivra et se matérialisera. Que votre devise : "Caritas Christi Urget Nos" ce qui veut dire :" L'Amour du Christ nous presse (2 Cor. 5:10,) nous inspire pour que nos gestes, nos comportements, nos actions, nos paroles et nos décisions soient toujours inspirés et motivés par l'Amour de Dieu et le souci du bien commun! Un pour tous, tous pour un.

Comme au temps de Noé et du déluge, Seigneur envoie-nous donc ton signe de L'ARC-EN-CIEL pour nous rassurer que nous survivrons à cette pandémie et que ÇA VA ALLER MIEUX ET BIEN pour nous bientôt. Genèse 9, 8-13.

Notre Dame du PERPÉTUEL SECOURS priez pour nous, protégez Haïti et protégez le monde entier.

Père Jean-Miguel Auguste 

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Wednesday, June 9, 2021

Les États-Unis font don de 50 concentrateurs d’oxygène vitaux à Haïti

Le gouvernement des États-Unis, à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a fait don de 50 concentrateurs d’oxygène à Haïti pour l’aider à combattre le COVID-19.

Selon un communiqué de l’ambassade américaine à Port-au-Prince , ce  don fait partie d’un effort plus large visant à fournir des équipements d’oxygène de pointe et une assistance technique pour renforcer l’écosystème d’oxygène médical en Haïti.

La Chargé d’Affaires de l’Ambassade des États-Unis, Nicole Theriot a déclaré:  « Le don américain de ces 50 nouveaux concentrateurs d’oxygène réaffirme notre engagement à aider Haïti à faire face à la pandémie mondiale de COVID-19. Le gouvernement des États-Unis, par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), fournit 18 millions de dollars pour soutenir l’alimentation d’oxygène médical dans 11 pays, dont Haïti, dans la lutte mondiale contre le COVID-19.»

Ces concentrateurs joueront un rôle essentiel pour soigner les patients COVID-19 gravement malades nécessitant de l’oxygène médical. Les concentrateurs d’oxygène fournissent une source d’oxygène économique dans les pays où la production industrielle d’oxygène médical ne peut pas répondre à la demande. Un concentrateur d’oxygène absorbe l’air que nous respirons et en retire l’azote, fournissant un approvisionnement constant et illimité de gaz enrichi en oxygène. Contrairement aux bonbonnes d’oxygène médical, ces concentrateurs ne nécessitent aucune infrastructure supplémentaire ni remplissage, et ils sont faciles à installer et à utiliser.

Au-delà de la pandémie COVID-19, ces concentrateurs d’oxygène aideront les médecins haïtiens à dispenser des soins intensifs vitaux à des patients souffrant d’autres maladies cardiaques, pulmonaires et traumatologiques graves et potentiellement mortelles. Ils représentent une contribution essentielle au renforcement du système de santé haïtien.

Les 50 concentrateurs d’oxygène sont arrivés en Haïti par avion le 29 mai et sont actuellement dans l’entrepôt de gestion globale des approvisionnements des produits de santé de l’USAID, d’où ils seront envoyés dans 16 hôpitaux dans les prochains jours. Les établissements ont été choisis en collaboration avec la Cellule nationale de coordination de la réponse au coronavirus (CNRC) du ministère de la Santé publique (MSPP) et comprennent des hôpitaux et des centres de santé à Port-au-Prince et dans les départements de l’Artibonite, du Centre, du Nord et du Sud.

Ce don s’ajoute aux 16,1 millions de dollars que le gouvernement américain a déjà engagés en Haïti en réponse à la pandémie, par le biais des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), du Commandement Sud de l’armée américaine et de l’USAID. Ce financement a permis de renforcer les soins cliniques, de former des agents de santé, de renforcer les capacités des laboratoires, d’améliorer la surveillance des infections, de diffuser des messages de santé pour réduire les risques au sein des communautés haïtiennes, d’installer des stations de lavage des mains, de distribuer du savon dans les quartiers vulnérables, et plus encore.

La Directrice a.i. de la Mission de l’USAID en Haïti, Christine Djondo, a déclaré : « L’USAID est fière de soutenir la lutte d’Haïti contre la pandémie de COVID-19 et travaille en coordination avec le gouvernement d’Haïti et nos partenaires du secteur de la santé, y compris les organisations non gouvernementales et les groupes confessionnels, pour favoriser la pérennité de cet investissement.”

Pendant des décennies, les États-Unis ont été le plus grand fournisseur mondial d’aide bilatérale en matière de santé. Depuis 2009, les contribuables américains ont généreusement financé plus de 100 milliards de dollars d’aide sanitaire et près de 70 milliards de dollars d’aide humanitaire dans le monde.

Tuesday, June 1, 2021

Référendum constitutionnel: position de l’ancien président Jocelerme Privert (première partie

                        Jocelerme Privert

Après la chute de la dictature trentenaire des Duvalier et à compter du 7 février 1986, le peuple haïtien, en différentes occasions, avait fait irruption sur la scène politique. Il voulait, à travers ce geste, signifier son refus systématique des pratiques dictatoriales et faire valoir son choix résolu de la démocratie, non seulement comme régime politique. La constitution de 1987, adoptée dans la foulée, à la suite d’un processus participatif incluant l’ensemble des communautés, a clairement fixé les grandes lignes du régime politique haïtien ainsi que les responsabilités des trois (3) pouvoirs d’Etat. Également, pour mieux asseoir la gouvernance politique et financière, la gouvernance sociale et culturelle, des institutions indépendantes ont été expressément créées. Les grands objectifs de ce nouveau contrat social ont été établis dès le préambule, de ladite charte, lequel est ainsi présenté :
Le peuple haïtien proclame la présente Constitution :

Pour garantir ses droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur ; conformément à son Acte d'Indépendance de 1804 et à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948.

Pour constituer une nation haïtienne socialement juste, économiquement libre et politiquement indépendante.

Pour rétablir un État stable et fort, capable de protéger les valeurs, les traditions, la souveraineté, l'indépendance et la vision nationale.

Pour implanter la démocratie qui implique le pluralisme idéologique et l'alternance politique et affirmer les droits inviolables du Peuple Haïtien

Pour assurer la séparation, et la répartition harmonieuse des pouvoirs de l'État au service des intérêts fondamentaux et prioritaires de la Nation.

Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l'équité économique, l’équité de genre, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale, par une décentralisation effective »

Les différentes administrations, qui se sont succédé, depuis l’adoption de cette nouvelle constitution jusqu’à la publication de la version amendée, n’ont pas, en effet, accordé toute l’attention nécessaire à la mise en place de toutes les institutions indépendantes, indispensables à l’implémentation et à la consolidation de la démocratie en Haïti. Le système de gouvernance instauré par la constitution de 1987 est particulièrement handicapé par l’absence du Conseil électoral permanent (CEP). Cette institution est une clé de voûte fondamentale au renouvellement périodique du personnel politique et à la stabilité organisationnelle et institutionnelle. En ce sens, la réalisation régulière des compétitions électorales, selon les échéanciers fixés par la constitution, est plus qu’une gageure et en pâtit lourdement de l’absence de cette structure.

Le recours à des accords politiques, entre les tenants du pouvoir et les forces politiques, pour combler ce vide institutionnel par la formation des conseils électoraux provisoires chargés d’organiser des élections plus ou moins acceptables, est presque devenu la norme.

Ainsi, à la fin du mandat de l’ancien Président Michel Joseph Martelly le 7 février 2016, les seules élections organisées par son Administration, n’ont pas pu aboutir à des résultats définitifs. L’imminence d’un vide institutionnel au niveau du Pouvoir exécutif s’est précisée. Les préoccupations de la grande majorité de la population étaient des plus inquiétantes avec la polarisation politique, les violences des rues et bien évidemment avec leurs graves conséquences sur le plan politique, économique, social et culturel et de la vie communautaire.

Face au spectre du chaos et de l’anarchie qui menaçait les fondements même de la République, les représentants des pouvoirs exécutifs et législatifs se sont engagés, dans la recherche d’une solution constitutionnelle et institutionnelle à cette énième crise politique multiforme. Ainsi a été conclu et signé, avec la médiation, entre autres, d’une délégation de l’Organisation des Etats américains (OEA), l’Accord du 5 février 2016.

La transition politique, issue de cet accord, a permis de rétablir la paix dans les rues, redonner l’espoir à la population, restaurer la confiance entre les acteurs politiques et créer les conditions objectives pour la relance du processus électoral entamé au cours de l’année 2015.

Les résultats proclamés ont été favorables à Monsieur Jovenel Moïse. Après les formalités de prestation de serment par devant l’Assemblée nationale réunie pour la circonstance, le nouveau Président élu a reçu des mains du Président de ladite assemblée l’écharpe présidentielle consacrant son statut de nouveau Président de la République. Dans le courant de cette même journée du 7 février 2017, le Président a été investi et installé dans ses fonctions au Palais national conformément à la constitution de 1987. 

A sa prise de fonction, le nouveau Président pouvait compter sur l’appui inconditionnel d’une majorité imposante au Parlement, soit plus de quatre-vingt-dix (90) députés sur cent dix-neuf et vingt-cinq (25) sénateurs sur trente (30). Ainsi, sans grande difficulté, il a pu former son gouvernement et faire ratifier la déclaration de politique générale du Premier ministre. Il est important de souligner que le parlement avait également approuvé, sans réserve, un ensemble de décisions politiques prises en conseil des ministres notamment : la nouvelle loi réorganisant le fonctionnement de l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et la loi de finances de l’exercice 2017-2018. Et ceci en dépit des multiples contestations soulevées dans l’opinion publique haïtienne par ces textes.

L’environnement politique, qu’il avait trouvé lors de son avènement au pouvoir, était, de toute évidence, favorable à une consolidation de la stabilité politique et institutionnelle, indispensable au progrès économique, social et culturel du pays. Mieux que ses prédécesseurs, le Président Moïse et son Administration avaient toute la latitude nécessaire pour mettre en place et consolider les principales institutions indépendantes, prévues par la constitution en vue de renforcer la démocratie et de l’État de droit en Haïti. Malheureusement, il n’en fit rien.

Le constat, aujourd’hui, est sans appel. L’Administration du Président Moïse, marchant sur les brisées de son mentor, a royalement ignoré les échéanciers électoraux[1] devant favoriser le renouvellement des institutions démocratiques. Ainsi, le Pouvoir législatif, au deuxième lundi de janvier 2020 a été rendu dysfonctionnel avec la fin du mandat de la totalité des membres de la Chambre des députés et des deux tiers (2/3) du Sénat de la République. Les dix (10) sénateurs sur les trente (30) prévus et qui constituent l’effectif actuel de ce corps, sont maintenus en fonction sans réels pouvoirs et activités.

Source: Le Nouvelliste 



Sunday, April 11, 2021

Sept religieux catholiques enlevés, dont deux Français

Un porte-parole de l’Église a annoncé le kidnapping de sept religieux, dont deux Français, sur le territoire haïtien. Aucune précision n’a été apportée. L’ambassade de France n’a pas encore réagi.

Sept religieux catholiques, cinq Haïtiens et deux Français, ont été enlevés dimanche à Haïti, a indiqué le porte-parole de la Conférence des évêques de ce pays pauvre des Caraïbes en proie à une forte insécurité.

 

Le groupe, composé de cinq Haïtiens et de deux Français, a été kidnappé dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu’il « se rendait à l’installation d’un nouveau curé », a expliqué le père Loudger Mazile.

Les ravisseurs réclament un million de dollars de rançon, a-t-il précisé.

Outre les deux Français, une religieuse et un prêtre, le groupe comprend quatre prêtres et une religieuse haïtiens.

La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé « 400 Mawozo », d’être à l’origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs.

Contactée, l’ambassade de France n’a pas commenté dans l’immédiat.

Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.

« C’en est trop. L’heure est venue pour que ces actes inhumains s’arrêtent », a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne joint par téléphone. « L’Église prie et se fait solidaire de toutes les victimes de cet acte crapuleux », a-t-il ajouté.

État d’urgence

En mars, le pouvoir exécutif haïtien avait décrété l’état d’urgence pour un mois dans certains quartiers de la capitale et une région de province afin de « restaurer l’autorité de l’État » dans des zones contrôlées par des gangs.

La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui « séquestrent des personnes contre rançon en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique », selon l’arrêté présidentiel.

La violence des gangs et l’instabilité politique dans le pays ont conduit récemment à des manifestations dans les rues de la capitale.

Le 3 avril, plusieurs centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l’emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.

Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, est plongé depuis plusieurs mois dans une profonde crise politique.

Le président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l’opposition et une partie de la société civile celui-ci s’est achevé le 7 février 2021.

Ce désaccord tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d’un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.

Privé de Parlement, le pays s’est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020 et le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante à son encontre.

 

Dans ce contexte politique instable, M. Moïse a décidé l’organisation d’un référendum constitutionnel en juin.

 

Source: AFP

Friday, April 2, 2021

Le kidnapping a atteint son paroxysme en Haïti.

Les victimes du kidnapping  du jeudi 1er avril 



L'un des kidnappers 
Le climat d’insécurité devient de plus en plus alarmant spécialement à la Capitale haïtienne. Quatre personnes, dont un pasteur et un pianiste bien connu ont été kidnappés le jeudi 1er avril vers 9 heures du soir dans un salle adjacente à l’Église adventiste de Diquini dans la périphérie de Carrefour – cette scène effroyable s'est déroulée en direct sur les réseaux sociaux -  La chorale Gospel Kreyòl Ministry de l’Église se produisait sur Facebook et YouTube, quand trois hommes lourdement armés ont fait irruption dans le studio  et ont fait sortir de  force les personnes qui se trouvaient sur l'estrade

L'incident a été confirmé par le Dr Grégor M. Figaro, l'un des responsables du ministère de l'Église, au micro de la chaine 22 de Télé Caraïbes. 

 "Si cela peut arriver, alors tout est possible dans ce pays, car il n'y a aucun respect pour aucune institution, que ce soit une église ou une école", a déclaré Figaro. «Ils enlèvent des gens même à l'intérieur de leur maison.» A-t-il poursuivi.


La vidéo de la scène

 

Dr Figaro a déclaré qu'il était présent lors de l'incident, et pensait initialement comme bon nombre d’Haïtiens à une blague du poisson d'avril ou un sketch mal interprété. "Ce n'est qu'après avoir entendu l'une des femmes, celle dans la vidéo, pleurer dans le couloir, que j’ai réalisé ce qui venait de se passer",. «Quand nous sommes sortis du couloir, nous avons vu que les gars étaient partis.» 


Il y avait environ 10 à 15 personnes présentes lors de l'enlèvement. Les bandits armés étaient au nombre de huit à neuf et sont venus dans deux véhicules, a-t-il ajouté.


Les personnes enlevées comprenaient deux techniciens, Steven Jérôme et Francisco Dorival, ainsi que le pasteur Audalus Estimé et le musicien Welmyr Jean-Pierre. Ce dernier est un pianiste bien connu qui s'est produit aux côtés de Beethova Obas, célèbre musicien et compositeur haïtien basé en Europe. Deux femmes qui étaient également dans le studio ont réussi à s'enfuir, a déclaré Figaro.

Le phénomène du kidnapping a atteint un seuil alarmant dans le pays . Nous lançons un appel pressant au gouvernement haïtien, plus précisément à la Police nationale d’Haïti, en vue de prendre ses responsabilités vis-à-vis de la population haïtienne dont ils ont l’obligation de protéger leurs vies et leurs biens. « Quand l’État ne protège pas les citoyennes et citoyens, des atteintes commises par d’autres, il partage avec leurs auteurs la responsabilité des torts infligés », stipule l’article 19 de la Constitution haïtienne.

 Par Herve Gilbert

Friday, March 26, 2021

L'hôpital Justinien du Cap-Haïtien à la dérive

Hôpital Universitaire Justinien du Cap Haïtien

Nous ne prêchons pas la violence, mais nous craignons de ne pas nous voir arriver à ce point bientôt ... . Depuis des temps immémoriaux , nous déchirons notre chemise sur la place publique pour réclamer un meilleur traitement  pour ces damnés de la nation de 11 119 950 d'habitants. Messieurs les dirigeants , vous avez  du sang sur la bouche, vous le prêchez à longueur de journée. Un de ces jours, ce sang vous rejaillira à la face pour de bon. Vous avez travaillé pour ça. Vous serez  donc bien servis au  moment opportun.

Avec cette vidéo et non la moindre, n’importe quel citoyen ayant le sens du devoir, aurait pris les armes pour foutre le chaos dans ce bordel, à irriter l’honnête Haïtien. C’en est trop. Et puis, chaque seconde, ils nous projettent  des images, de danses de carnaval aux : Cayes, Jacmel, Port-de-Paix et autres... Alors,tout ça, c'est de la  Merde!  Où est la priorité ?  Et vous avez l'audace  d’inviter la diaspora à venir investir avec ce beau slogan: « Haïti open for business ». Alors, quand on va débarquer là-bas, on lirait plutôt en un clin d'œil: « Haïti  open for death ».

À la première diarrhée, la diaspora de retour se voit deux fois malade: une dysenterie + la phobie d’aller coucher dans cette saleté qui déshonore le terme hôpital.

Messieurs les dirigeants, êtes-vous des êtres humains? C’est la triste question… Veuillez cliquer sur cette vidéo ci-dessous, pour comprendre...

HCC

Quelques images en vidéo de l'hôpital Justinien du Cap Haïtien



Thursday, March 18, 2021

L'INSPECTEUR GÉNÉRAL CARL HENRY BOUCHER TECHNIQUEMENT NON RESPONSABLE DU FIASCO DU 12 MARS 2021 À VILLAGE DE DIEU

 

Par: Himler Rebu

Plus bas que les bas-fonds 

Je constate avec une profonde tristesse comment sont traitées, dans mon pays, des questions liées à la sûreté, la sécurité, la sécurité publique voire à la sécurité nationale dans un indescriptible melting pot. 

Des opérations relevant de la sécurité de l'État sont traitées en public et avec légèreté, des fois, au plus haut sommet. Des opérations, en violation de toutes les règles de l'art sont annoncées à grand renfort de lives, likes, cheers. Or, seuls le secret absolu et la surprise garantissent le succès de toute opération.

Mon ami le Docteur Yves Cadet serait mort une deuxième fois s'il lui était donné d'être témoin d'un tel cirque !  Que son âme repose en paix !

Le relatif

Dans la vie, même l'absolu est relativement relatif. Dans l'assourdissante cacophonique des "chers" hurleurs des micros, on a découvert le riche carnet d'adresses d'un journaliste comme Valéry Numa. Cette crise a fait découvrir de nombreux techniciens méconnus qui, pourtant, étaient là avec nous, dans le silence des savants. Il a même été donné de constater la dextérité de l'interviewer quand, emportés par les passions de la connaissance, les intervenants oubliaient qu'ils n'étaient pas à une chaire d'université mais sous les oreilles attentives de tous, notamment de celles des criminels qui sont loin d'être, juste de stupides bandits. La sécurité, c'est comme la médecine : spécialités multiples . Nul ne peut donc prétendre tout maîtriser dans ce domaine. C'est comme un orchestre philharmonique !

 Qui sont-ils les conseillers nos chefs ? 

Je ne sais, dans l'état actuel des choses, qui blâmer ; car, je ne connais pas les citoyens qui conseillent le chef de l'État en matière de sécurité. Ah oui ! La politique fait que n'importe qui arrive à la direction des États. C'est pourquoi les États se protègent par la rigueur organisationnelle et fonctionnelle de leurs INSTITUTIONS.  N'était la solidité de ses institutions, les Etats-Unis d'Amérique auraient connu avec mister Trump une tragédie aux conséquences incalculables !  Parce qu’un décideur national ne maîtrise pas forcément toutes les arcanes du fonctionnement des États, des techniciens de tous bords sont engagés dans les cabinets et, souventes fois, pour parer aux aléas de la routine, des consultants sont appelés en renfort.

Question de doctrine

Un principe, généralement accepté, fait du "chef le seul responsable de tout ce que fait ou manque de faire son unité". C'est ce principe qui a fait accepter au président William Jefferson Clinton devant le congrès américain le crime de la destruction du riz de l'Artibonite en faveur des producteurs de riz aux Etats-Unis d’Amérique. En tant que président, monsieur Clinton ne va pas dans les rizières de l' Artibonite voire participer aux viols des femmes d’asiatiques affectés au développement de la production du riz haïtien mais c'est lui qui assume.

Après la tragédie du 12 mars, la seule préoccupation des dirigeants devrait se concentrer sur le moral des troupes à requinquer et la population à rassurer. Les méthodes pour y arriver font partie d'un SOP (Standard Operation Procedures) en vigueur dans toutes les entités de cette nature.

Un risque majeur 

Plusieurs amis, parmi eux un fervent admirateur archelois, m'ont posé la question sur une probable désintégration de l'institution policière. J'ai toujours, farouchement défendu la thèse du NON. Les événements du 12 au 17 mars ont grandement ébranlé ma conviction sur ce sujet. Je me demande, dans le secret de mon cœur si ce n'est, désormais, une évidence. C'est que, la politique, la mauvaise, est notre sport national. C’est elle qui explique chaque geste posé au nom ou par l'institution. C'est le premier des dangers. Le risque, aujourd'hui, est presque certain. Hélas !

Un bouc émissaire

Tout porte à croire qu'on veuille attribuer l'échec du 12 mars à l'inspecteur général Carl Henry Boucher un des fleurons de l'institution policière. À l'annonce de sa mise en isolement, je me suis, mentalement, retrouvé au prétoire dans mon costume de défenseur militaire (oups ! Policière) pour démonter une à une les thèses et arguments, forcément farfelus, de l'accusation ! " Ô temps suspends ton vol ! Et vous heures propices suspendez votre cours " !

Heures de gloire pour démasquer d'inhabiles et piètres sires voulant goulûment enterrer sous leurs bêtes ambitions un homme fier, utile parce que vertical et savant. Un homme au brillant parcours.

De l'état-major

Jusqu'à date, un état-major est ainsi constitué :

Un commandant en chef et un assistant 

1.- Un responsable du personnel (G-1) (recrutement, gestion et discipline)

2.- Un responsable du renseignement et du contre renseignements (G-2)

3.- Un responsable de l'instruction, de l'entraînement et des opérations (G-3)

4.- Un responsable de la logistique et de l'administration (G-4)

5- Un responsable des relations civilo-militaires (G-5). Une évolution produit par le système démocratique visant  à respecter le droit à l'information des citoyens.

La seule différence entre un état-major d'une armée et celui d'une police réside dans le fait que le premier s'occupe de la sûreté et de la défense nationales et l'autre de la sécurité Publique (interne)

Le fonctionnement est le même mais l'entraînement et le mode opératoire sont différents. On ne fait pas intervenir une armée sur son propre territoire. Quand la menace se précise comme provenant de ce qui peut être identifié comme étant un ENNEMI intérieur, la police s'efface et la garde ou même l'armée intervient. AUCUNE concomitance opérationnelle entre la police et l'armée. C'est l'une ou l'autre.

Des opérations 

La doctrine des opérations, à date est figée. Cinq phases :

1.- Situation générale: 

a) situation ennemie :

* localisation 

* force (nombre incluant alliés potentiels)

* moral (objectifs, motivation, détermination)

* armement, matériel et équipements 

* histoire (mode opératoire)

Ces informations relèvent de la compétence du G-2. 

b) Situation amie

L'analyse de la situation ennemie oblige (en situation classique) à la règle du triple en tout : effectifs (typologie), armement, équipements moyens et support logistique.

Dans le cas qui nous préoccupe c'est là le rôle de Carl Henry Boucher. 

C'est la synthèse de ces éléments d'informations qui amène à la décision donc à la :

2.- Mission 

Elle peut être un siège ou une opération coup de poing (un raid). Dans le cas de village de Dieu, compte tenu de la fusion population-bandits, de l'armement et du mode opératoire la décision ne peut être que l'encerclement, le verrouillage et l'asphyxie. Une opération d'envergure jouant sur le temps et l'usure. Un raid ne s'expliquerait que par un objectif de déstabilisation visant des étapes ultérieures. Dans le cas présent, la décision dépasse la compétence de tout le commandement de la police. Elle devient celle du commandant en chef : le Président de la République.

3.- Opération 

La décision une fois prise, le G-3 détermine la troupe idoine et son commandant devient le seul responsable sur le théâtre des opérations. Il a le devoir de la planification, du choix de la troupe, de la vérification des informations en constante évolution. On n'attaque jamais sans le dernier feu vert des éclaireurs éléments de contact avec la cible. Parce que les informations initiales sont susceptibles de modifications, la vérification constante est la règle. Elle relève uniquement du chargé du théâtre des opérations.

4.- La logistique 

Tous les moyens de la logistique doivent être pourvus en triple et, même les imprévus doivent être prévus. (Troupes de réserve, matériel, équipements, armement, munitions, approvisionnement etc.)

5.- Commandement et signaux

La chaine de commandement ne peut aucunement souffrir d'hésitations. Sur le théâtre des opérations, il y a un chef et un seul : le commandant. C'est lui qui détermine aussi les codes de communication. La communication de routine ne vaut sur un théâtre d'opérations.

Le rôle de l'état-major c'est le monitoring. Normalement Carl Henry Boucher en tant que chargé de la direction du renseignement n'avait pas à être sur le théâtre des opérations. Son rôle dans le cas de modification de renseignements devrait se limiter à informer le Commandant en chef qui instruirait le chargé des opérations sur le terrain, à charge par celui-ci de les vérifier et d'ajuster ses décisions.

En conclusion

Il serait irresponsable de ruiner, pour de basses et inutiles raisons politiques la carrière d'un cadre valeureux. Protégez l’homme. Protégez l'institution...si c'est encore possible.

Himmler Rébu 

18 Mars 2021.

Saturday, March 13, 2021

La diplomate Pamela White, ancienne représentante des États-Unis en Haïti, exprime des doutes sur la crédibilité d'élections organisées par Jovenel Moïse lors d’une réunion du Congrès américain

La diplomate Pamela White, ancienne représentante des États-Unis en Haïti, n’a pas été tendre envers le régime de facto en place en Haïti.

Lors d’une réunion des membres du congrès américain sur la crise haïtienne, Pamela White a adressé des reproches à l’administration Moïse pour avoir mis de côté une  »respectable » base de données pour adopter une nouvelle, (baptisée Carte Dermalog par la population).

Pamela White a noté que le gouvernement n’a pu jusque là enregistrer que 2,8 millions de citoyens, et distribuer 1,7 millions de cartes d’identification devant aussi être utilisées pour voter.

La diplomate a par ailleurs exprimé des réserves au sujet du référendum constitutionnel de Jovenel Moïse et de l’organisation des élections en 2021 dans le pays.

Pamela White a finalement suggèré à la communauté internationale de prôner une transition en douceur et l’amélioration des conditions de sécurité.


Friday, February 19, 2021

Situation dramatique à Haïti : la CRC interpelle le gouvernement canadien

Face à la situation dramatique que traverse Haïti depuis plusieurs mois maintenant, la CRC a décidé d’interpeller le gouvernement canadien pour qu’il défende les valeurs démocratiques en dénonçant ouvertement et clairement le régime dictatorial instauré par le président Jovenel Moïse en Haïti.

Monsieur,

La Conférence Religieuse Canadienne représente les congrégations religieuses canadiennes. Plus de deux cents congrégations sont présentes au Canada et elles totalisent toujours plus de 10 000 religieuses et religieux. C’est en leur nom que je vous fais part de ce cri du cœur pour que le Canada défende les valeurs démocratiques en dénonçant ouvertement et clairement le régime dictatorial instauré par le président Jovenel Moïse en Haïti.

La violence qui règne actuellement dans ce pays des Antilles est indescriptible; la peur règne, les enlèvements se multiplient, ce qui implique la demande d’importantes rançons; le désordre est total et les gens meurent de faim. Monsieur le Premier Ministre Trudeau, vous connaissez la force de la solidarité canadienne avec le peuple haïtien.   Actuellement, à cause du silence du gouvernement canadien, nous nous sentons complices des gestes de Monsieur Jovenel Moïse qui provoquent une situation inhumaine et désastreuse. Nous sommes révoltés de cette situation et nous désirons vous en faire part.

Nous avons confiance qu’une prise de position de votre gouvernement qui dénoncerait le chaos actuel à Haïti, si préjudiciable à la population du pays, pourrait éveiller les consciences et constituer une amorce à un changement nécessaire. Nous vous prions donc, monsieur le Premier Ministre, de vous distancer du « Core group » international et d’oser dénoncer Jovenel Moïse qui s’accroche au pouvoir et tient ainsi captif le peuple haïtien en le faisant souffrir péniblement. C’est un régime dictatorial qu’il a instauré puisqu’il dirige le pays par décrets ; le parlement est dissous, après avoir reconnu depuis plus d’un an la fin du mandat de ses membres. Monsieur Moïse ose même franchir la limite fondamentale de la séparation entre le pouvoir politique et judiciaire en modifiant de son plein gré le mandat des juges de la Cour suprême du pays. Comme Canadiens, nous vivons en paix dans un système politique démocratique ; ne pouvons-nous pas alors agir en faisant entendre notre voix?

Monsieur le Premier Ministre, les religieuses et religieux canadiens dont un grand nombre a œuvré avec bonheur aux côtés du peuple haïtien, comptent sur vous afin que vous permettiez au Canada d’être de nouveau un leader par la dénonciation claire et nette de cette situation tout aussi insoutenable que pénible. Que votre dénonciation de l’action de M. Jovenel Moïse soit un appui pour le peuple haïtien !

Au nom de ce peuple cher aux Canadiens, nous vous demandons d’agir rapidement.

Respectueusement,

Alain Ambeault, CSV
Directeur général
Conférence religieuse canadienne

Wednesday, February 10, 2021

Haïti – Au bord du gouffre

Par Serge Moïse. 

« On peut tromper une partie du peuple tout le temps, une partie du temps tout le peuple, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps » ~ Abraham Lincoln.

Le pays recule à une vitesse vertigineuse. C’est en ces termes que l’éminent professeur Leslie F. Manigat tentait de tirer la sonnette d’alarme quelques années avant qu’il n’accède à la plus haute magistrature de l’État en l’an de grâce 1988. 

Il avait, disait-il, une vision claire et nette de ce qu’il fallait entreprendre afin de remettre le pays sur les rails du développement durable et du progrès. La soldatesque ne l’entendait pas de cette oreille et quatre mois après ce que tout le monde qualifiait d’heureux événement pour le pays, l’équipe gouvernementale réunissant les plus belles compétences, aux dires des adversaires politiques eux-mêmes, avec pour premier ministre Martial Célestin, au Ministère de l’Économie et des Finances, nul autre que le brillant économiste et intellectuel de belle eau, Monsieur Alain Turnier. Quatre mois après disons-nous, disparaissaient dans la nébuleuse en emportant dans sa course folle, le chef suprême de la nation et tous les espoirs d’un lendemain meilleur.

Qu’avez-vous fait de mon pays, demandait tout récemment et avec une candeur non feinte, celui qui avait dû filer à l’anglaise le 7 février 1986. 

Probité intellectuelle oblige, force est de reconnaître que le pays qui reculait déjà à grande vitesse auparavant, n’a fait que continuer son parcours vers ces profondeurs abyssales qui ne trompent plus personne. 

Nous l’avions souligné antérieurement, le pays a toujours évolué en dent de scie, atteignant jour après jour les niveaux les plus bas. 

Et en toute honnêteté, la responsabilité est collective. Oui, autant ceux qui ont très mal fait ce qu’ils avaient faire, que ceux qui n’ont pas fait ce qu’ils auraient dû faire.

Toute approche manichéenne est donc à rejeter d’un revers de main. La nature ayant horreur du vide, dès qu’il y a vacuum, cette dernière voit à ce qu’il soit colmaté et tant pis pour ceux qui s’y prennent plutôt mal, ils en paieront le prix. 

Voilà en un mot comme en cent, le vilain portrait de notre triste réalité. Et comme les mêmes causes, dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets, il s’avère évident que si nous ne changeons pas de comportement, nous risquons de rééditer les mêmes errements. 

Nous n’avons jamais connu une telle décrépitude tout au cours de notre jeune histoire de peuple du quart-monde. Le 12 janvier 2010, nos lwa et nos saints ne nous ont point épargnés. Ils nous ont certes mis face à nos responsabilités et qu’avons-nous fait ?

Hélas, comme si de rien n’était !

Les dernières élections : comme les autres !

Formation du gouvernement : comme les autres !

Des parlementaires : pire que les autres !

En somme plus ça change, plus c’est pareil !

Qui n’avance recule dit le vieil adage. Nous en sommes la preuve vivante et répétons chaque jour au professeur qu’il avait entièrement raison. 

Le pouvoir judiciaire qui n’en est pas un, d’où l’impérieuse nécessité de créer la « CNRJ » Commission nationale de la Réforme judiciaire, le Parlement qui n’arrive pas à se hisser à la hauteur de sa mission républicaine, les gouvernements qui sont dépassés par les événements, la société civile plutôt timorée, les organisations populaires fatiguées, les organismes de défense des droits humains désemparés, il y a lieu de se demander : Où va la république ? 

Au lendemain de l’inoubliable séisme, nous avons élevé la voix pour que les nouveaux dirigeants fassent de la « création d’emplois » la priorité des priorités. Le ministre canadien des Affaires étrangères, de passage au pays, au cours d’une allocution publique a eu à souligner et à l’eau-forte que « la création d’emplois était la priorité absolue ». Nous avons insisté pour une démarche endogène avec la participation active des filles et des fils de la nation, à l’intérieur comme à l’extérieur du terroir à travers le « FHS » Fonds haïtien de Solidarité pour financer la création d’emplois à travers tout le pays. L’indifférence de nos dirigeants, le silence de nos intellos, la langue de bois de nos politiciens et la résilience de la population font qu’on croirait que le tremblement de terre n’avait vraiment secoué personne. 

À ce dangereux carrefour de la vie nationale, il s’avère impérieux de sortir des sentiers battus. Le chemin parcouru n’est certes pas le meilleur. Les œuvres caritatives, on en a besoin, mais ce ne sera jamais la voie du développement durable et dans l’état actuel des choses, en l’absence d’une solide chaîne de solidarité à l’instar du « FHS » : Fonds haïtien de Solidarité, nous ne voyons point de salut public. 

Persévérer dans l’erreur est diabolique, nous enseignent les anciens. Il est donc temps de nous retrousser les manches, plus tard risque d’être trop tard, car tous les indicateurs nous disent que nous errons tous, malheureusement, au bord du.gouffre.

 



Après le 7 février, vaut mieux en pleurer que d’en rire

Le ridicule, ça fait grandir les cons. À preuve, nous avons trois présidents

Par Max Dorismond

Qui a gagné, qui a perdu? Ce célèbre refrain de notre barde national, Guy Durosier, vous révèle-t-il quelques souvenirs dans la vie d’un couple séparé en phase de réconciliation. Justement, qui a gagné, qui a perdu aujourd’hui ? Mon frère, mon cousin, mon voisin ! Mais voyons, il me ressemble. Donc, c’est axiomatique : c’est encore moi, c’est encore nous, c’est encore Haïti. Cette terre de rêve qui hante notre sommeil a reculé d’un quart de siècle.

Ici, comme je l’avais écrit antérieurement, il n’est plus question de président, de X ou de Y. Faut transcender la politique partisane, refroidir nos envies pour nous dépasser et aller plus loin encore, plus loin que l’histoire, pour redessiner la Nation espérée, en toute priorité. Il nous reste seulement cinq minutes avant la frontière du désespoir. Cinq minutes pour éviter la folie collective. Commençons par la refondation du pays en remaniant la « Loi Mère », objet de toutes les dérives. D’ailleurs, rien ne nous empêche de rebattre les cartes et repartir à neuf.

Nous avons le devoir de regarder, d’analyser, de soupeser toutes les propositions de sortie de crise déposées sur la table pour défier le diable. Ce ne sont nullement des fous qui les ont pondues, mais bien des consanguins, doués de jugement. Des humains, qui rêvent de rédemption, de paix, de progrès, pour un pays souffreteux, qui ne vit que d’espoir et d’assistances. 

Nous sommes tous d’une Nation, qui devient la risée du monde, un symbole d’exemple universel à éviter, imposé sciemment par l’exploiteur à la conscience de tous les déshérités de la terre, en guise d’insigne, à titre d’avertissements, pour bloquer, miner, annihiler leurs rêves de délivrance. On les culpabilise avec l’image d’une Haïti dépendante, squelettique, rabougrie, sous-développée, idiote et niaiseuse. Une Nation qui s’entredévore. Quelle honte! Quelle déchéance, pour un peuple qui a chamboulé le sinistre objectif du capitalisme naissant.

À titre de métaphore, utilisons, pour converser entre nous, la voix de Guy Durosier, dans sa célèbre chanson, « Je reviens te chercher ». C’est exactement ça la réalité : « Qui a gagné, qui a perdu/ On ne sait rien, on ne sait plus / On se retrouve les mains nues/ Mais après la guerre…/ Il nous reste à faire la paix... »

Quoi de plus éloquent que la paix des braves! Tout est sur la table. Ne soyez pas vindicatifs. Le courroux est ingrat et ne tue que son maître. Plusieurs ont fanfaronné pour faire peur à l’autre. Que de bruits, que de vociférations! Et après, c’est le silence mortifère d’une nation en déroute. La queue entre les jambes, on retourne dans son coin, les couilles molles, pour ronger son foin.

Bousculons la routine, dialoguons, trouvons la clé de notre irrévérence. Ne cherchons nul coupable, sinon on finirait avec le pays en prison. Enlevez le zipper devant le voile qui nous obscurcit la conscience. Prenez place à la table. Soupesez chaque détail en frères de sang, et non en compétiteurs.

Aliénés mentalement sous les coups de boutoir des ennemis de la nation depuis 215 ans1, victimes du syndrome colonial, nous ne nous rendons pas compte de notre glissade vers la déchéance. Étant aveugles par destination, nous nous sommes trompés d’adversaires en nous en prenant à nous-mêmes. 

Allons, réveillons-nous, sapristi ! Il est encore temps. Assoyons-nous et détaillons ou analysons les raisons, les causes de nos déchirements, pour y installer des garde-fous, aux fins d’éviter de tels débordements, de tels esclandres, de tels énervements, à doubler le profit de ceux qui ont investi dans notre immaturité. 

Bousillons leur programme. Nous ne sommes point des incompétents. Des preuves sonores habillent encore l’histoire. C’est un sophisme. Ils prêchent le faux pour obtenir le vrai. Ne leur offrons plus ces délices. Laissons-les rêver en couleur. Ressaisissons-nous. Donnons une dernière chance à la chance. Il reste une lueur d’espoir : c’est nous !

Réservons-nous ce droit et ce devoir de retoucher la Constitution, une fois pour toutes, en utilisant les conseils les plus pertinents, glanés à droite et à gauche, par écrit, à l’oral. C’est un besoin viscéral. Nos frères, éparpillés partout autour du globe, en ont vu du pays et sont prêts à partager leurs voix et leur mémoire. Nos paysans ou campagnards, qui ont vécu loin de nos tumultes citadins, ne sont pas sans ressources, et peuvent apporter leur grain de sel dans la recette nationale. Tous ou presque tous, doivent contribuer de leurs expériences et réflexions sur 215 années d’échecs pour relancer la machine.

Point n’est besoin de détailler ici le programme à venir. Les propositions fleurissent là, sous « l’arbre à palabre ». Il nous suffit de cueillir les fruits pour préparer un cocktail de passion et de raison avant de déguster le plat de résistance de la Constitution, qui sera digéré sans crainte de constipation. Car, nous ne voulons plus revivre ces « déchouquages2 » décapants, ces pays-lock déroutants, cette dualité asphyxiante, ces chantages de parlementaires, ces dictatures infamantes, ces siphonages du trésor public, cette corruption endémique, cette insécurité déstabilisante, ces déchirements fraternels perturbants, ces fuites de notre jeunesse vers des ailleurs hypothétiques. 

Attelons-nous vite à la tâche ! Pour maintenir la flamme, gardons simplement à l’esprit que les grandes décisions naissent souvent dans le fracas des dissensions !

Max Dorismond


NOTE

1 – 215 ans : Date calculée à partir de la mort du libérateur, J-Jacques Dessalines en oct. 1806.

2 – Déchouquage : terme créole emprunter des bucherons. Il vient du mot « dessoucher », c’est-à-dire, enlever la partie basique de l’arbre qui reste dans la terre. Dans notre créole, c’est une allégorie, une expression métaphorique violente, utilisée pour déstabiliser un adversaire, surtout en politique

Saturday, January 30, 2021

Life during Covid-19 and the fears of being « Black/Brown » in America

French Version

By Herve Gilbert





After the murder of Georges Floyd at the hands of 4 white police officers  during the summer of last year,  Haiti Connexion Network invited some of our young « Haitian-American » to give their opinion in a few minutes on the history of « Blacks and Browns » in America. Yes, the history of blacks in America is the history of America. And it's not a good story. What is it like to be « Black or Brown »   in the United States?

For the occasion, we called on our young graduates from the University working in several fields and in different places in the United States and Canada to tell us a little about their daily experiences in the face of this systemic crisis. Despite significant signs of progress, ethnic inequalities are still very present in the US and Canadian labor markets according to the panelists. Compared to « whites », African Americans are twice as likely to be unemployed, and when they are employed, their earnings are almost 25% lower. There are many reasons for this marked difference: for example, skill level, cultural norms in the workplace, and ethnic discrimination in hiring.

Violence against « Black / Brown » was a pandemic before the COVID-19 epidemic? The underlying causes are not the virus itself or the resulting economic crisis, but rather an imbalance of power and control. In the United States, the Covid-19 epidemic has already claimed nearly 400,000 lives in less than a year. Not surprisingly, the Americans most affected by this crisis are the poorest minorities. But what really concerns is the staggering number of African Americans infected with the virus. African Americans are particularly vulnerable in the face of the coronavirus epidemic, as they are more likely to work in low-paying jobs, which cannot be done remotely, and do not offer health insurance or compensation in the event of absence for sickness.

All this effort made by HCN, to bring together this beautiful sample of young folks, was done with the aim of coloring the pastime of its audience. Let's listen to the news on TV, that's good, but sometimes hearing the voices of our younger generations is even better. Through their reflections on current situations, through the relevance of their reactions, viewers will have the opportunity to experiment with these young professionals in a debate of ideas, where everyone brings their point of view to the table. This is the opportunity for our audience to form an opinion.

Life during Covid-19 and the fears of being Black/Brown in America

https://www.youtube.com/watch?v=lDPsnKE96CU&ab_channel=HerveGilbert




Wednesday, January 20, 2021

Poem - "The Hill We Climb" at President Joe Biden's inauguration on January 20, 2021

Amanda Gorman was named  the first Youth Poet
Laureate of Los Angeles in 2014.                         

 
Amanda Gorman became the youngest person to deliver a poem at a U.S. presidential inauguration, with the 22-year-old reciting her poem "The Hill We Climb" after Joe Biden and Kamala Harris were sworn in as president and vice president.

Gorman read her poem "The Hill We Climb" at President Joe Biden's inauguration on January 20, 2021, and is the youngest poet to read at a presidential inauguration in United States history. Jill Biden recommended Gorman for the inauguration. After January 6, 2021, Gorman amended her poem's wording to address the storming of the United States Capitol. During the week before the inauguration, Gorman told The Washington Post book critic Ron Charles, "My hope is that my poem will represent a moment of unity for our country," and "that with my words I’ll be able to speak to a new chapter and era for our nation.

"The Hill We Climb"

When day comes we ask ourselves,
where can we find light in this never-ending shade?
The loss we carry,
a sea we must wade
We've braved the belly of the beast
We've learned that quiet isn't always peace
And the norms and notions
of what just is
Isn’t always just-ice
And yet the dawn is ours
before we knew it
Somehow we do it
Somehow we've weathered and witnessed
a nation that isn’t broken
but simply unfinished
We the successors of a country and a time
Where a skinny Black girl
descended from slaves and raised by a single mother
can dream of becoming president
only to find herself reciting for one
And yes we are far from polished
far from pristine
but that doesn’t mean we are
striving to form a union that is perfect
We are striving to forge a union with purpose
To compose a country committed to all cultures, colors, characters and
conditions of man
And so we lift our gazes not to what stands between us
but what stands before us
We close the divide because we know, to put our future first,
we must first put our differences aside
We lay down our arms
so we can reach out our arms
to one another
We seek harm to none and harmony for all
Let the globe, if nothing else, say this is true:
That even as we grieved, we grew
That even as we hurt, we hoped
That even as we tired, we tried
That we’ll forever be tied together, victorious
Not because we will never again know defeat
but because we will never again sow division
Scripture tells us to envision
that everyone shall sit under their own vine and fig tree
And no one shall make them afraid
If we’re to live up to our own time
Then victory won’t lie in the blade
But in all the bridges we’ve made
That is the promise to glade
The hill we climb
If only we dare
It's because being American is more than a pride we inherit,
it’s the past we step into
and how we repair it
We’ve seen a force that would shatter our nation
rather than share it
Would destroy our country if it meant delaying democracy
And this effort very nearly succeeded
But while democracy can be periodically delayed
it can never be permanently defeated
In this truth
in this faith we trust
For while we have our eyes on the future
history has its eyes on us
This is the era of just redemption
We feared at its inception
We did not feel prepared to be the heirs
of such a terrifying hour
but within it we found the power
to author a new chapter
To offer hope and laughter to ourselves
So while once we asked,
how could we possibly prevail over catastrophe?
Now we assert
How could catastrophe possibly prevail over us?
We will not march back to what was
but move to what shall be
A country that is bruised but whole,
benevolent but bold,
fierce and free
We will not be turned around
or interrupted by intimidation
because we know our inaction and inertia
will be the inheritance of the next generation
Our blunders become their burdens
But one thing is certain:
If we merge mercy with might,
and might with right,
then love becomes our legacy
and change our children’s birthright
So let us leave behind a country
better than the one we were left with
Every breath from my bronze-pounded chest,
we will raise this wounded world into a wondrous one
We will rise from the gold-limbed hills of the west,
we will rise from the windswept northeast
where our forefathers first realized revolution
We will rise from the lake-rimmed cities of the midwestern states,
we will rise from the sunbaked south
We will rebuild, reconcile and recover
and every known nook of our nation and
every corner called our country,
our people diverse and beautiful will emerge,
battered and beautiful
When day comes we step out of the shade,
aflame and unafraid
The new dawn blooms as we free it
For there is always light,
if only we’re brave enough to see it
If only we’re brave enough to be it