Peuple haïtien,
Samuel Madistin |
Nous comprenons bien qu’un pays souverain puisse vouloir contrôler les composantes et variantes de sa population mais en respectant les règles et principes éthiques de savoir-faire et de savoir-vivre qui sous-tendent ce monde que l’on voudrait global aujourd’hui.
Historiquement, les relations haitiano-dominicaines sont marquées par des crises. Et les racines de cette crise sont profondes et nombreuses. La conscience de crise semble être pourtant inégalement partagée au sein de la communauté nationale puisqu’ils ne sont pas nombreux ceux qui reconnaissent qu’il s’agit d’une crise pluridimensionnelle qui englobe, à la fois, des questions d’ordre politique, socio-économique et environnemental. De tous les problèmes qui mettent en péril l’amitié entre les deux peuples, la question migratoire demeure la plus actuelle, la plus complexe et la plus dramatique pour être restée sans solution durable depuis tantôt un siècle.
La gouvernance haïtienne de cette crise à multiples facettes a toujours laissé à désirer depuis le 20ème siècle. Mais on n’a jamais vu autant de laisser-faire de la part des autorités haïtiennes dans la gestion de la crise haïtiano-dominicaine que celui qui nous est offert aujourd’hui depuis la parution de l’arrêt 168/13 de la Cour Suprême de la République dominicaine. L’intégration à long terme dans la société haïtienne de centaines de milliers de rapatriés fait augmenter la vulnérabilité des vaillantes populations de nos sections communales, à un moment où la corruption des grands commis de l’Etat d’hier et d’aujourd’hui vient troubler la sérénité de la campagne électorale en cours et où la dépréciation de la gourde face au dollar américain a fini par ruiner les espoirs des sans-travail et des sans-logis, nos compatriotes ne voient pas très bien comment un gouvernement à bout de souffle puisse redonner la dignité à un peuple qu’il a, lui-même, plongé dans l’indignité la plus abjecte.
La République d’Haïti se retrouve dans une situation où elle serait obligée d’accueillir un nombre indéfini d’expatriés sans papier auxquels on reproche leur ascendance haïtienne. Les valeurs fondatrices de l’Etat Haïtien disent non à cette dérive historique. Malgré les protestations, manifestations et suggestions du peuple haïtien, tantôt en colère, tantôt en rogne, le Gouvernement Haïtien n’a pas fait grand-chose pour défendre l’honneur national et l’héritage de grandeur de nos ancêtres.
Il est urgent de prendre des mesures en vue de déterminer :
1) Qui recevrons-nous ? (haïtiens ? haïtiens d’origine ? afro-caribéens ? professionnels de tous calibres ? travailleurs agricoles ? Mineurs ? étudiants ? femmes séparées de leurs maris et/ou de leurs enfants, enfants séparés de leurs père et mère…) ;
2) Comment les recevoir ? (accueil à court terme – intégration à long terme dans la société haïtienne) ;
Mais que faire ?
Il nous faudra rechercher une solution durable à ce problème par :
- L’internationalisation de la crise (voie diplomatique). Cette question doit être soulevée et débattue au niveau de la CARICOM, du Cariforum, de l’Union africaine, de l’assemblée paritaire ACP/UE, de l’OEA et des Nations-Unies;
- Le renforcement des structures socio-économiques du pays ;
- Le choix d’un Etat fort pour Haïti conformément à l’idéal dessalinien
Me Samuel MADISTIN
Candidat à la Présidence d’Haïti du MOPOD
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