Sunday, November 18, 2018

Manifestation du 18 novembre: le premier bilan partiel s’élève à 6 morts et 6 blessés


A travers tout le pays d’Haïti ce 18 novembre, des gens ont gagné les rues pour demander des explications sur l’utilisation du fonds PetroCaribe et exiger aussi le départ du chef de l’État. A Port-au-Prince, des manifestations à plusieurs têtes ont arpenté les rues de l’aire métropolitaine. Au Champs de Mars, des manifestants ont hissé le drapeau noir et rouge sur la statue de Jacques Dessalines. A l’aide d’une échelle, des policiers sont intervenus pour descendre le drapeau noir et rouge.

Le drapeau noir et rouge était très présent au cours des manifestations ce 18 novembre à Port-au-Prince comme dans les villes de provinces; selon ce qu’a rapporté Le Nouvelliste. Les manifestants étaient nombreux mais pas aussi denses pour égaler la marée humaine qui a déferlé les rues de la capitale, le 17 octobre dernier. Les membres du secteur dit démocratique et populaire n’ont pas été remarqués sur le parcours de la manifestation ni à Port-au-Prince ni dans les villes de province. Ils semblent être divisés sur la question du drapeau noir et rouge initié par l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles. Les manifestations ne se sont pas déroulées sans casse. La police nationale fait état de six personnes tuées, 5 blessés et a procédé à l’arrestation d’une vingtaine de manifestants. Les organisateurs de la manifestation lors d’une conférence de presse en fin d’après midi font état  de 11 morts, 45 blessés et 75 arrestations.

La journée du 18 novembre 2018 a été doublement marquée par la commémoration du 215e anniversaire de la Bataille de Vertières et la mobilisation populaire autour du dossier PetroCaribe qui exige également le départ du président Jovenel Moïse.

Sources combinées.

Tuesday, October 16, 2018

Port-au-Prince sur le qui-vive, Jovenel Moïse visite les commissariats

TRIBUNE DE LIBRE OPINION - EDITORIAl
Jovenel visite les commissariats - ( Photo le Nouvelliste)

Demain le 17 octobre, jour de l'anniversaire de l'assassinat de l'empereur Dessalines semble aussi  un jour qui va être une grande confrontation entre le  gouvernement d'Haiti et une gigantesque manifestation populaire. Cette manifestation  va se faire comme une protestation au refus du président Jovenel Moise de poursuivre en justice les présumés du vol concernant PetroCaribe. Cette affaire PetroCaribe semble être aujourd'hui l'aboutissement du départ d'un régime malsain, incompétent de continuité. Le climat de malaise que connait le pays depuis  les grandes révélations de cette affaire de vol et la volonté inébranlable du président de protéger ses amis politiques créent l'une des crises politiques la plus importante que le pays ait jamais connue. Il y a d'un coté l'énormité d'un scandale de vol gigantesque que tout le monde reprouve et de l'autre une volonté sans faille d'un président qui résiste dans un ultime effort de ne pas lâcher ses amis. Et le pays vit pendant ce temps dans un climat explosif permanent où  tout est paralysé, en d'autres termes un pays bloqué. Pourtant, le président a la solution en main et a aussi le  devoir de ne pas laisser la situation envenimée. Mais, il veut jouer au matador en s'appuyant sur une clique de corrompus, tout en ignorant vertement les appels bien fondés d'une population aux abois privés de tout. C'est qu'il oublie que les grandes qualités d'un président, c'est d'être à l'écoute de son peuple et non à celle d'une clique d'assassins du peuple.

Ce qu'on veut souhaiter, cependant, c'est une manifestation sans violence où les manifestants vont exprimer clairement et fermement leurs griefs et leurs  ressentiments. Malheur, toutefois, s'il y a provocations la faisant dégénérer en violences regrettables. Le président devra répondre par devant la nation et par devant l'histoire d'avoir failli à ses responsabilités sur une question de droit et de justice.
JM


Port-au-Prince sur le qui-vive, Jovenel Moïse visite les commissariats
Des magasins de la place se fortifient, des ambassades étrangères lancent des alertes à leurs ressortissants, les gens se bousculent dans les supermarchés pour s’approvisionner, des appels à manifestation pour le 17 octobre fusent de toutes parts… Port-au-Prince est sur le qui-vive. Le spectre de la violence hante les esprits et les séquelles des émeutes des 6 et 7 juillet sont encore visibles. Pour prendre le contrôle de la situation, le président de la République visite les commissariats de la capitale sans se faire accompagner du directeur général de la police Michel-Ange Gédéon ni des ministres en charge du secteur sécuritaire.

Les gens ont peur. Dans les supermarchés à Port-au-Prince, ils se bousculent pour s’approvisionner en produits de première nécessité. Victime d’un déficit de confiance, le gouvernement ne rassure pas. Le gouvernement ne peut pas rassurer. Les messages qui circulent sur les réseaux sociaux alimentent l'angoisse. Depuis les émeutes des 6 et 7 juillet, les commerçants de la capitale ont compris qu’ils devaient s’occuper eux-mêmes de leur sécurité. Pour ce faire, ils se barricadent derrière des murs de plus de trois mètres de hauteur.

À l’approche des manifestations prévues le mercredi 17 octobre, des institutions internationales et des ambassades étrangères en Haïti lancent des alertes à leurs fonctionnaires et à leurs ressortissants.

Parmi les messages envoyés, on peut lire des mises en garde comme : « Il est conseillé aux membres du personnel de rester chez eux le 17 octobre, car les membres de la police s'occuperont de sécuriser les manifestations et ne seront probablement pas disponibles pour répondre aux appels de service en cas d'urgence. Vous vous approvisionnez en eau, nourriture, médicaments, carburant et tout autre article que vous pourriez avoir besoin de mettre à l'abri sur place pendant trois jours ou plus… »

Ou encore des messages du genre : « Révisez votre plan de sécurité personnel ; réexaminez les projets de voyage au cours de cette période, en raison du risque de fermeture des routes ; surveillez les bulletins de nouvelles locales; évitez les manifestations et tout grand rassemblement de personnes; partagez vos coordonnées et vos projets de voyage avec votre famille, vos amis ou d’autres personnes; n'essayez pas de franchir des barrages routiers; si vous rencontrez un obstacle, faites demi-tour et rendez-vous dans un endroit sûr… »

La Banque centrale a dû sortir un avis lundi pour exiger des institutions financières du pays l'ouverture de leurs portes ce mardi 16 octobre. D’autres entreprises annoncent qu’elles fermeront leurs portes à partir de midi ce mardi.

Pour plus d’un, les manifestations des élèves des établissements scolaires publics vendredi dernier et ce lundi sont des avant-goût de ce qui attend le pays le 17 octobre prochain. Ils étaient des centaines d’écoliers à gagner les rues de la capitale pour exiger la construction d’écoles publiques avec l’argent de PetroCaribe. L’image des élèves en uniforme qui parcouraient les rues de Port-au-Prince scandant « Nous voulons l’argent du PetroCaribe » était sur tous les réseaux sociaux et le message fort.

À l’occasion de la commémoration de l’assassinat du père de la nation, Jean-Jacques Dessalines, ce 17 octobre qui est un jour férié en Haïti, des partis politiques de l’opposition, des internautes de mouvement #PetroCaribeChallenge, des groupes organisés dans la société appellent la population à gagner les rues pour exiger des explications sur l’utilisation du fonds PetroCaribe. Toutefois, les partis politiques eux, en plus de la reddition des comptes, vont manifester pour exiger le départ du président de la République.

D’autres structures de la société comptent aussi gagner les rues pour régler leurs comptes personnels avec le gouvernement. C’est le cas du puissant pasteur protestant Muscadin André, responsable de la Radio, télévision et église Shalom. Ce dernier reproche à la DGI d’avoir gelé les comptes en banque de ses institutions exigeant le payement de plus de 3 millions de de gourdes de taxes. Le pasteur appelle ses fidèles à manifester.

Selon des sources proches du gouvernement, l’église Shalom n’est pourtant pas visée dans les mesures de la DGI, mais la Radio et la Télévision Shalom qui sont considérées comme des entreprises commerciales et qui de ce fait doivent payer des taxes à l’État. « On est en train de faire le recouvrement des créances. Son compte est bloqué pour non-respect des engagements envers l'État estimés à de 3.5 millions de gourdes », affirment nos sources.

Parallèlement à ces différents griefs et revendications, la gourde poursuit sa descente aux enfers par rapport au dollar américain. Ce lundi, pour un dollar américain, il vous fallait pas moins de 73 gourdes. Un taux de change record. Conséquemment, les prix des produits de première nécessité grimpent. Une situation qui vient s’ajouter à la liste des frustrations de la population.

Pour montrer qu’il a le contrôle de la situation, le président de la République a entamé depuis vendredi dernier une série de visites dans les principaux commissariats de l’aire métropolitaine comme la Brigade d'opération et d'intervention départementale (BOID), le commissariat de Port-au-Prince, la base du Groupe d'intervention police nationale d'Haïti, la direction départementale de la PNH, la base du Corps d'intervention et du maintien de l'ordre (CIMO). Cependant, Jovenel Moïse ne s’était pas fait accompagner du directeur général de la police nationale dans ses différentes visites.

Le Premier ministre Jean-Henry Céant, président du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN), a, quant à lui, rendu visite lundi au directeur général de la police nationale, Michel-Ange Gédéon, au quartier général de la PNH à Pétion-Ville.

Dans un message préenregistré publié mardi soir, le directeur général de la PNH a donné la garantie que l'institution qu'il dirige continuera à remplir sa mission qui est de protéger et de servir sans prendre parti. Toutefois, Michel-Ange Gédéon a indiqué que devant la violence la police ne restera pas les bras croisés.

Des informations laissent croire que pendant ses visites aux commissariats de police, le chef de l’État aurait distribué de l’argent liquide aux policiers et aux responsables des commissariats. Le secrétaire d’État à la Sécurité publique, qui n’avait pas non plus accompagné Jovenel Moïse lors de ces visites, porte un démenti à ces informations.

Intervenant lundi soir à l’émission Haïti "Sa k ap kwit ?" sur Télé 20, Ronsard St-Cyr a fait savoir que plus de 1 500 policiers sont déjà déployés un peu partout à travers Port-au-Prince et des zones avoisinantes. Selon le secrétaire d’État à la Sécurité publique, toutes les dispositions ont été prises pour assurer la sécurité des vies et des biens de la population ce mercredi 17 octobre. Il a donné la garantie que contrairement aux événements des 6 et 7 juillet derniers, les forces de l’ordre sont mieux préparées à anticiper les éventuels actes de violence.

Source: Le Nouvelliste
Auteur : Robenson Geffrad

Tuesday, October 9, 2018

Le Canada et le Québec n'appuient plus Michaëlle Jean

Michaëlle Jean a été désignée par consensus secrétaire générale de la
Francophonie le 30 novembre 2014, devenant ainsi la première femme
nommée à ce poste.                                                                                 
Le Canada et le Québec ont annoncé, mardi 9 octobre 2018, qu'ils retiraient leur soutien à la candidature de Michaëlle Jean pour le poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont le sommet démarre ce jeudi 11 octobre en Arménie. Justin Trudeau s'est rallié à la candidature de sa rivale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

«Nous saluons le travail de Mme Jean à la tête de la Francophonie, notamment en ce qui a trait à l'éducation des filles et l'émancipation des femmes. Pour ce qui est du poste de Secrétaire général, le Canada est prêt à se rallier au consensus, comme le veut la façon de faire en Francophonie», a indiqué le porte-parole de Mélanie Joly, Jeremy Ghio, par courriel.

Nous voulons que le Sommet soit l’occasion de discuter des priorités des chefs d’État et de gouvernement pour les prochaines années. Nous allons continuer de promouvoir le fait français, les valeurs de démocratie et de droits de la personne, et la croissance économique qui profite au plus grand nombre au sein de l'Organisation et ailleurs sur la scène internationale», a ajouté M. Ghio.

Quelques minutes après la publication de la nouvelle, le premier ministre désigné du Québec, François Legault, a émis un gazouillis indiquant que le Québec, autre ancien appui de taille de Mme Jean, se rallierait également derrière sa rivale rwandaise Louise Mushikiwabo.

L’Afrique recèle de potentiels énormes, tant pour notre économie, que pour l’avenir de la langue française. C’est pourquoi j’ai l’intention d’appuyer une candidature provenant de ce continent», a indiqué François Legault via communiqué.

Sources combinées

Wednesday, September 26, 2018

Brett Kavanaugh, le candidat de Trump pour la Cour suprême, à nouveau accusé d’agressions sexuelles

Julie Swetnick, la troisème femme  ayant formulé
des accusations contre Brett Kavanaugh.               

Une troisième femme a formulé des accusations contre Brett Kavanaugh sur des faits qui remontent aux années 1980. Lui dément fermement.

Nouvel élément contre Brett Kavanaugh, le candidat de Donald Trump à la Cour suprême américaine. Une femme dit avoir été témoin de comportements sexuels abusifs de Brett Kavanaugh au début des années 1980 et avoir elle-même subi un viol collectif en 1982, durant lequel il était présent.


Après les accusations d’agressions sexuelles de Christine Blasey Ford, qui doit témoigner le 27 septembre devant la commission judiciaire du Sénat, puis celles de Deborah Ramirez, qui s’est dite prête à témoigner mais n’a, pour le moment, pas été conviée, il s’agit de la troisième accusation contre Brett Kavanaugh.

Nouvel élément contre Brett Kavanaugh, le candidat de Donald Trump à la Cour suprême américaine. Une femme dit avoir été témoin de comportements sexuels abusifs de Brett Kavanaugh au début des années 1980 et avoir elle-même subi un viol collectif en 1982, durant lequel il était présent.


Après les accusations d’agressions sexuelles de Christine Blasey Ford, qui doit témoigner le 27 septembre devant la commission judiciaire du Sénat, puis celles de Deborah Ramirez, qui s’est dite prête à témoigner mais n’a, pour le moment, pas été conviée, il s’agit de la troisième accusation contre Brett Kavanaugh.

Après cette troisième série d’accusations, le président américain s’en est pris à l’avocat de Julie Swetnick, « un avocat de bas étage »,un « minable », uniquement « bon à porter de fausses accusations ».

Monday, September 24, 2018

PETROCARIBE… UN TROU SANS FONDS

Ce texte de Frederic Boisrond mérite d'être lu . Un article intéressant et savoureux !

En avril 2001, Hugo Chavez, le Président du Venezuela, a débarqué à Québec en grande pompe. Il était en mission. Il était venu empoisonner la vie de Bill Clinton. Le Président américain avait un ambitieux projet pour le continent. Si Hugo Chavez était venu jouer au plus fort la poche, c’est parce qu’il avait une alternative bien assemblé, bien huilé, prêt à carburer, à mettre sur la table. PetroCaribe ne pouvait être autre chose qu’un fantastique moteur de développement dont Haïti serait le principal bénéficiaire. Mais, sans surprise, la machine s’est enrayée… en Haïti.

En décembre 1994, à Miami, lors du premier Sommet des Amérique, Bill Clinton avait proposé la création de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). La démocratie était une condition non-négociable. Cuba, dirigé par Fidel Castro, sous embargo américain, était le seul exclu. Le deuxième sommet avait lieu en avril 1998 au Chili soit quelques mois avant l’élection de Hugo Chavez.

Devenu Président du Venezuela le 2 février 1999, Hugo Chavez s’était présenté à Québec pour le troisième Sommet des Amériques. Il n’avait pas encore mis les pieds dans la ville qu’il avait exigé l’intégration de Cuba dans la ZLEA. Si les Américains ont dit non, c’est parce que cela aurait signifié la levée automatique et sans conditions de leur embargo. Libre à vous de croire que Hugo Chavez ne pouvait souhaiter une meilleure réponse.

Malheureusement pour Bill Clinton, Hugo Chavez avait fini par convaincre trop de monde que la ZLEA serait un rappel de ce qu’ils avaient subi hier, un petit quelque chose que jadis, l’autre appelait la Doctrine Monroe. Persuadé que les Américains voulaient faire main basse sur le continent, le Président du Venezuela, avait déclaré que Plata Del Mar serait le tombeau de la ZLEA. Mission accomplie!

Autre atout dans le jeu de Hugo Chavez, entre le premier et le quatrième Sommet des Amériques, les citoyennes et citoyens de plusieurs pays d’Amérique latine dont le Brésil, l’argentine et la Bolivie, avaient confié le pouvoir à des Socialistes. Même s’il y a eu 8 sommets à ce jour, dont le dernier a Lima (Pérou) en avril 2018, depuis le sommet de Québec, si vous n’avez plus jamais entendu parler de la ZLEA, c’est parce qu’elle a effectivement fait patate.

Pendant ce temps, avec l’envoi de médecins, d’ingénieurs et de travailleurs spécialisés, entre autres, en Haïti, en République dominicaine et à la Grenade, Fidel Castro avait depuis belle lurette, enclenché l’exportation de sa révolution socialiste dans la région. Au fond, il a, avec son opération charme-utilité, ajouté du carburant pour accélérer le virage à gauche en Amérique latine.

En Hugo Chavez, Fidel Castro avait trouvé son héritier idéologique, le fils spirituel qu’il n’attendait plus. Hugo Chavez était un Socialiste pur et dur, mais un Socialiste qui avait les moyens de ses ambitions. Il était à la tête d’un pays riche. Pour neutraliser une fois pour toute, la Zone de libre-échange des Amériques, Fidel Castro, l’idéologue et Hugo Chavez, le grand argentier, ont déployé leur alternative à la ZLEA; L’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA).

La ALBA est une organisation qui s’était donnée pour mission de créer une zone de coopération économique qui ciblerait tous les pays du continent. Le Canada, les États-Unis et le Mexique (ALENA) n’étaient pas invités. Ne vous faites surtout pas d’illusion. La ALBA n’est pas une autre de ces patentes pour les grands gueulards de la gaugauche contrariée. Oh non. Loin de là!

La ALBA, ce n’est pas de l’aide internationale. C’est de la «grosse-business». Ce n’est pas de la charité. C’est du commerce international. Ce n’est pas l’aumône. C’est ce que hier, au centre, on appelait, le Capitalisme à visage humain. Hugo Chavez, plus jeune et moins fatigué que Fidel Castro mais tout aussi charismatique, avait pris le leadership du mouvement.

La ALBA devait permettre au Venezuela et à Cuba, de trouver des partenaires économiques. Pour y parvenir, il fallait aider d’autres pays à développer leur potentiel de commercialisation. Aujourd’hui, ça s’appelle le «Trade Capacity Building». Hier, un peu plus au Nord, après la 2e Guerre mondiale, ils appelaient ça le Plan Marshall.

Quand Hugo Chavez est devenu Président du Venezuela, il a hérité de 302 milliards barils de pétrole, soit la plus importante réserve au monde. La ALBA devait permettre à son pays de tirer le maximum de ses réserves en offrant à ses clients, des avantages inégalables pour ainsi vendre en quantité dans un cycle où les prix étaient très élevés.

Grâce à la manne pétrolière, entre 1999 et 2011, au Venezuela, la mortalité infantile était passée de 19,15% à 13,95%. L’espérance de vie avait augmentée de 2 ans. C’est tout simplement phénoménal. Selon les données de la Banque mondiale, le revenu per capita qui, en 2004, était de 3 060$ a été catapulté en 2012, à 12 460$. Du jamais vu! Le Venezuela était devenu tellement riche, qu’il pouvait se permettre de vendre son pétrole à crédit, du crédit à très long terme.

Le PetroCaribe Cooperation Agreement est la pièce maîtresse de la ALBA. Au plus fort du programme, 18 pays avaient signé l’accord. Mis en place le 29 juin 2005, le PetroCaribe Cooperation Agreement est le résultat d’une agressive stratégie de développement de marché pour écouler les produits pétroliers vénézuéliens. Cet accord avait fait du Venezuela, au grand désarroi des pétrolières américaines, le premier exportateur de pétrole du continent.

Mécontentes, les pétrolières américaines dont Exxon Mobil et Chevron, avaient vu dans cette stratégie, une concurrence déloyale. Quand, en 2008, elles ont pompé 2,4 millions de dollars dans la campagne électorale de Barack Obama, elles s’attendaient en retour, à ce qu’il ait le courage d’étrangler l’économie du Venezuela. Pour ne rien laisser au hasard, elles ont allongé 902 000$ à l’équipe de campagne de John McCain. Elles n’ont pas pris de chance.

Le principal avantage pour les clients de PetroCaribe, c’est la transformation d’une partie de la facture en une dette à long terme à taux préférentiel. Pour le Venezuela qui est en moyen, cette démarche permettait de fidéliser sa clientèle quitte à reporter les revenus de l’État. 

Sauf que pour développer cette zone de coopération économique, pour donner un peu d’air à Cuba, des règles strictes sur l’utilisation des fonds accumulés dans la dette à long terme, ont été imposées aux clients. Mais ça, c’était trop demandé aux dirigeants haïtiens.

En 2005, lorsque le PetroCaribe Cooperation Agreement a été lancé, Haïti en était exclu parce qu’après un autre coup d’État contre Jean-Bertrand Aristide, le pays était dirigé par le gouvernement provisoire et illégitime de Alexandre Boniface. Le scrutin de 2006 a permis le retour à un autre semblant de démocratie représentative par l’élection de René Préval.

Le 14 mai 2006, René Préval a quitté le balcon du Palais national d’où venait de se dérouler la cérémonie d’assermentation pour son deuxième et dernier mandat. Dans son bureau, il était attendu par le Vice-Président du Venezuela, José Vicente Rangel, pour signer l’adhésion d’Haïti au PetroCaribe Cooperation Agreement.

Condition inscrite dans l’accord, les transactions doivent passer par une agence de l’État. Depuis ce jour, c’est le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD), qui achète les produits vénézuéliens et qui les revend aux entreprises privées. Ces dernières ont 30 jours pour acquitter la totalité de leurs factures auprès de la BMPAD.

Le BMPAD a 90 jours pour payer 40% de la facture aux Vénézuéliens. La balance, soit 60% de la facture, constitue une dette à long terme payable sur 25 ans à un taux de 1%. Avec l’argent accumulé, le BMPAD a l’obligation de créer un fonds de développement. C’est ça le Fonds PetroCaribe… un fonds de développement.

Est-ce que je vous ai dit que PetroCaribe est un fonds de développement? D’accord! Je voulais juste m’en assurer. 

Le Fonds PetroCaribe n’est pas une fantaisie. C’est une condition imposée par l’ALBA, à tous les pays qui participent au PetroCaribe Cooperation Agreement. Je comprends votre déception. Vous croyiez que le Fonds PetroCaribe était le résultat d’un autre coup de génie des dirigeants haïtiens. Mais non! Retenez votre déception et vos frustrations. Vous allez en avoir besoin dans un autre tantôt.

Par obligation contractuelle, Haïti, comme tous les autres pays, s’était engagé à faire de son Fonds PetroCaribe, un levier de développement qui vise en priorité, la réduction de la faim et de la pauvreté. Il est clairement inscrit dans le PetroCaribe Cooperation Agreement que les Fonds PetroCaribe doivent permettre aux pays membres de financer des coopératives de travailleurs, des petites et des moyennes entreprises qui présentent des projets pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Au-delà des valeurs socialistes, ce qu’il faut voir dans cette obligation, c’est le développement d’une industrie agroalimentaire.

À cela, il faut ajouter que les signataires du PetroCaribe Cooperation Agreement savaient parfaitement qu’il s’agit d’un projet d’enrichissement collectif et de coopération économique. Ils savaient qu’il y aurait de nouvelles connexions aériennes et de nombreuses infrastructures pour faciliter la transformation et la libre circulation des marchandises entre les pays membres.

Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que du groupe de 18 signataires du PetroCaribe Cooperation Agreement, Haïti faisait figure d’enfant pauvre et de canard boiteux. Tous les signataires savaient qu’aucun pays de la région n’avait plus besoin de PetroCaribe que Haïti. Aucun pays n’avait plus besoin de relever le niveau de vie de ses habitants que Haïti. Aucun.

Les Bahamas avec 22 312 US$ étaient les champions pour le revenu per capita. Haïti fermait la marche avec des revenus de 819 US$. Incluant Haïti, c’est 12,4% de la population totale des pays membres de PetroCaribe qui souffrait de malnutrition. Haïti, pris isolément, affichait un taux de 51.8%. Haïti avait tout à gagner.

Tout a été mis en place pour permettre aux Haïtiennes et aux Haïtiens de sortir de la misère et de la pauvreté. Mais, ce pays a tout perdu. Haïti a raté le rendez-vous le plus important de son histoire contemporaine… Un rendez-vous avec le développement. Le destin a voulu que ce pays soit, une fois de plus, dirigé par des cancres avaricieux.

Des dirigeants haïtiens ont fait basculer cette formidable opportunité de développement qui devait donner à Haïti, une relative indépendance face à l’aide internationale. Confortables dans le court-termisme, ils ont fait fi d’une clause capitale du PetroCaribe Cooperation Agreement. C’est le non-respect de cette clause qui a causé le dérapage.

En faisant semblant de ne pas savoir ce qui était évident, les dirigeants haïtiens ont confirmé leur amateurisme, leur mépris pour leurs concitoyennes et leurs concitoyens et leur incapacité de résister à la tentation de faire la poloche pour pouvoir s’en mettre plein la patoche, la valoche et la popoche.

Je refuse de croire que les dirigeants haïtiens ne savaient pas que la répartition de la dette (court terme; 40% et long terme; 60%) sur les achats d’asphalte, de mazout, de diesel, de gazoline et de kérosène, changerait du tout au tout quand le prix du baril de pétrole passerait sous 40$. Ils avaient l’obligation de savoir ce qu’ils ne pouvaient même pas faire semblant de ne pas voir.

Cette clause clairement inscrite dans le PetroCaribe Cooperation Agreement, dit que lorsque le prix tombe sous 40$ le baril, le taux d’intérêt monte à 2% et le terme est ramené à 17 ans. De plus, et c’est ça qui est le plus dommageable, la proportion qui doit être payée en 90 jours pouvait se hisser jusqu’à 95%. N’importe quel crétin qui aurait coulé son cours sur la Gestion des risques, se serait empressé pour proposer des modalités afin de contrer les risques financiers associés au non-respect de cette clause.

Puisque Edward Murphy vous avait appris que tout ce qui peut aller mal finira par mal aller au moment où ça peut vous faire le plus mal, à partir de septembre 2014, le prix du baril de pétrole, après avoir passé 40 mois au-dessus de 100$ a débuté une chute vertigineuse qui l’a amené, en février 2016, à un prix aussi bas que 32,69$. Comme prévu dans l’accord, entre 30$ et 39,99$ le baril, le BMPAD devait payer 75% de ses factures en 90 jours. Donc, il ne lui restait que 25% à placer dans le Fonds PetroCaribe.

Concrètement… Lorsque la BMPAD achetait 10 000 unités et que le baril était à 100$, sur une facture de 1 million de dollars, c’est 600 000$ qui pouvaient être placé dans le Fonds PetroCaribe. Quand le prix a chuté à 32,69$ le baril, la facture pour la même quantité étant de 326 900$ et puisque la proportion à mettre dans le Fonds PetroCaribe passait à 25%, la nouvelle rentrée d’argent était de 81 725 $.

Maintenant, imaginez le drame auquel serait confronté le pays si la quasi-totalité des fonds accumulés, avait été dépensée. Vous pouvez arrêter d’imaginer. C’est exactement ce qui est arrivé. Vous pouvez arrêter de chercher. Vous venez de trouver le cœur du scandale PetroCaribe.

Le Fonds PetroCaribe a été utilisé comme s’il s’agissait d’un Ponzi (En créole : Min ou Sold). Comme il est coutume dans ces montages frauduleux, les dirigeants haïtiens ont pigé dans le fonds tout en étant convaincus qu’il y aurait toujours des nouvelles rentrées d’argent. À leur compréhension, la source serait intarissable. Oui mais… Pour que leur Ponzi fonctionne, il aurait fallu que le prix du baril de pétrole soit stable, ou mieux encore, qu’il soit en hausse constante.

J’en veux pour preuve que le 31 mars 2016, Haïti avait, envers le Venezuela, une dette accumulée de 1,8 milliards de dollars. Mais, il y avait dans les coffres du Fonds PetroCaribe, la modique somme de 13,4 millions de dollars. Vous ne serez pas étonné si je vous annonce que ce pactole était insuffisant pour faire des versements sur la dette.

Pour cause, de juillet 2015 à janvier 2016, Haïti était incapable de faire un seul versement sur sa dette à long terme. Donc, Haïti s’est mis à acheter à crédit, d’un pays qui ne demandait pas mieux que de vendre à crédit. C’est ainsi que des dirigeants haïtiens, avec leurs tactiques mafieuses, ont fait du programme qui devait sortir les Haïtiennes et les Haïtiens de la pauvreté, celui qui pourrait les enfoncer dans l’extrême-pauvreté.

Dans un premier temps, le gouvernement de René Préval avait accumulé une dette à long terme de 295 millions de dollars. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, Hugo Chavez avait autorisé l’effacement de cette dette. Au-delà des malversations qui aurait pu être faites sous le régime de René Préval, Haïti s’était replacé à la case départ. Notez cependant qu’après ce séisme, René Préval est resté au pouvoir pendant 14 mois et qu’il a continué à accumuler des dettes et à dépenser sans compter.

Et puis, le 14 mai 2011, Haiti s’est fait imposé un leader incompétent, mal préparé, évaporé, grotesque et inconséquent qui ne se distingue que par sa vision étroite et de très courte portée. Michel Martelly, le Président illégitime d’Haïti, était avant tout l’architecte de la stratégie du Kité kompa maché, une méthode de gestion basée sur l’improvisation, le laisser-faire, la gestion sans plan, le vol à vue… Non, non, non. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Pour moi, un vol à vue c’est comme piloter un avion sans trop savoir où on va. Mais bon! Vous avez le droit de penser ce que vous voulez. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’veux pas d’troubles!

Anyway! J’ai déjà trop parlé. Tant qu’à faire… Awoye donc! Nou lan mal, nou lan mal nèt!!!

Le vol à vue, tant dans sa définition littéraire que littéral, a été confirmé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.  Dans son rapport pour l’exercice 2014-2015, l’instance qui est chargée du contrôle administratif et juridictionnel des recettes et des dépenses de l’État, avait rappelé que le Fonds PetroCaribe constituaient «un prêt bilatéral, obtenu à un taux préférentiel, et qui invite, ou plutôt devrait inviter, à la prudence quant à sa gestion».

Si la Cour des comptes avait fait cette mise en garde c’est parce qu’elle avait constaté, qu’au cours de cette même année fiscale, le gouvernement de Michel Martelly avait, à deux reprises, puisé dans le Fonds PetroCaribe pour financer des projets non prévus dans le budget, pour s’acquitter d’obligations non-justifiées ou encore, pour dégager des crédits dont les affectations étaient imprécises. Si ce n’était que ça!

À la page 82 du rapport de 2014-2015, la Cour des comptes affirme que tout pouvait porter à croire que les Fonds PetroCaribe avaient été utilisés comme un petit budget dans le budget national pour exécuter les priorités du Président et de son gouvernement. La Cour des comptes, qui elle aussi ne veut pas de trouble, n’a pas osé dire le Fonds PetroCaribe avait été utilisé comme s’il s’agissait de la caisse privée du Président. La Cour des comptes n’a pas voulu dire que Michel Martelly faisait ce qu’il voulait dans ce pays. Voilà le problème de ce pays!

Quand on regarde la liste des projets répertoriés par la Cour des comptes, on constate que plus de 90% des fonds a été dépensé dans des projets d’infrastructures. À moins que j’aie la berlue, Il me semble que je vous ai dit, redit et répété que le Fonds PetroCaribe est, par obligation contractuelle, un fonds de développement… de développement d’une industrie agroalimentaire. C’est bien ce que vous aviez compris? D’accord. Je voulais juste m’en assurer.

Maintenant, attachez-vous. Ça va fesser dans le dash!

Pendant que Michel Martelly dépensait à qui mieux-mieux dans de l’asphalte, du béton, de la brique et du mortier, les dirigeants de la Jamaïque, du Belize et de la Guyane qui avaient compris que le Fonds PetroCaribe est un prêt pour le développement qui doit être remboursé, ont réussi à tirer le maximum de profit du PetroCaribe Cooperation Agreement sans mettre leur pays dans le trou.

Pendant que Michel Martelly installait des lampadaires… En Jamaïque, le Président Bruce Golding, qui avait surement réussi son cours de Gestion des risques,  déclarait que les réserves générées par PetroCaribe représentaient un prêt consenti par le Venezuela et que ces sommes faisaient partie de la dette nationale. Il avait demandé que l’argent soit placé pour générer des revenus d’intérêts. C’est à partir des intérêts qu’ont été financés les projets retenus dans le cadre du National Development Plan of Jamaica.

Pendant que Michel Martelly dépensait 15 449 903$ pour construire le viaduc Delmas/Nazon… Au Belize, le gouvernement, à partir de ses réserves PetroCaribe, avait injecté 9,95 millions de dollars dans la création d’une banque populaire. Le National Bank of Belize, a permis de financer des micro-projets dans le domaine agroalimentaire avec pour objectif d’augmenter l’offre de produits locaux afin de réduire la pauvreté. Comme par hasard, les exportations de produits agroalimentaires sont passées de 322,23 millions de dollars en 2010 à 513,65 millions de dollars en 2013.

Pendant que Michel Martelly dépensait 8,2 millions pour son programme d’infrastructures sportives… En Guyane, avec leurs réserves PetroCaribe, le gouvernement a acheté du Venezuela, plus de 20,000 tonnes d’urée. Ce fertilisant à base de pétrole, a été distribué aux riziculteurs. Cette stratégie a permis d’augmenter la quantité de riz disponible sur le marché national au point où la Guyane est devenue un pays exportateur de riz. Et c’est là que ça va vous faire le plus mal.

Chaque année, la Guyane repaye une partie de sa dette au Venezuela, en lui versant 210 000 tonnes de riz. En créole le principe derrière cette stratégie qui respecte au pied de la lettre tous les objectifs du PetroCaribe Cooperation Agreement, s’appelle; «Se grès kochon’an ki kwit kochon’an».

Pendant ce temps en Haïti… Laurent Lamothe, qui était Premier ministre sous le régime de Michel Martelly, faisait la vanesse. Confiant de son bilan, il se gargarisait à raconter son exploit qui se résume à la construction de 25 stades. Il était convaincu, le pauvre, que jouer au football réduirait la pauvreté et la faim. Personne n’avait jugé bon de lui rentrer dans le sinoquet que faire du sport creuse l’appétit.

Pendant ce temps en Haïti… L’argent du Fonds PetroCaribe a été gaspillé dans la réalisation de projets électoralistes, cosmétiques et insignifiants. Ça, c’est sans compter que le clan de Michel Martelly avait pris soins de mettre ces sommes à la portée des fraudeurs, des corrompus et des poches profondes des «Petits-amis» de son régime… ces affameurs sans scrupule.

Imaginez si Haïti avait adopté la même stratégie que la Jamaïque. Les pillards et les vauriens, les siphonneux et les malandrins auraient pu s’en mettre plein la calebasse à partir des intérêts ou d’autres Retours sur investissements (ROI) sans toucher au capital, sans endetter la prochaine génération de citoyennes et de citoyens du pays le plus pauvre de l’hémisphère Nord.

Imaginer l’impact de la stratégie adoptée par le Belize sur un pays dont le taux de chômage dépasse 60%. Imaginez ce que ça aurait changé dans la vie de ses 2,5 millions de personnes qui continuent à vivre sous le seuil de la pauvreté et qui s’apprêtent demain, à faire connaissance avec l’extrême-pauvreté.

Imaginez l’impact de la stratégie adoptée par la Guyane sur un pays dont 51,8% de la population ne mange pas à sa faim, un pays où le riz représente 30% du panier de provision des familles.

Quand tout allait mal au Venezuela quand les pétrolières américaines avaient fini par remporter leur bataille, après que le Président Nicolas Maduro ait fait une généreuse contribution à la mise en faillite de son pays, il avait proposé au gouvernement de Michel Martelly de rembourser une partie de sa dette, avec des denrées alimentaires.

Cette demande n’était ni farfelue, encore moins improvisée. Si cette demande a été faite par Nicolas Maduro, c’est parce que logiquement, à ce stade-là de la mise en place de l’accord, Haïti devait être un acteur sur le marché de l’exportation agroalimentaire.

Pendant que vous continuez à faire rouler votre imagination, sachez que le 7 septembre 2018, en pâmoison, le Président Jovenel Moïse, l’héritier idéologique, le fils spirituel fabriqué de toutes pièces par Michel Martelly pour garantir son impunité, a fièrement annoncé qu’il avait autorisé le BMPAD, l’agence qui gère les Fonds PetroCaribe, à importer 12 mille tonnes de riz vietnamien.

C’est maintenant que vous devriez exprimer les frustrations et les déceptions que vous aviez mises en réserve dans le premier tantôt de tantôt. Si ça ne vous décourage pas, si ça ne vous met pas en colère, si ça ne vous indigne pas… j’aurais perdu mon temps à vous raconter tout ça pour absolument rien.

Malheureusement, entre votre imagination et la réalité, il y a un monde, un monde de corrompus, d’avares, de ti-vicieux, de mazettes, de sans-gênes, de grangous et d’aloufas. Entre votre imagination et la réalité, il y a un pays où l’impunité est reine, où des voyous et des andouilles confirment leur immunité par leur arrogance et en insultant tous ceux qui osent se permettre de questionner leurs bilans.

Dans votre réalité, il y a Michel Martelly, le condescendant, l’insolent, l’irrévérencieux Bandit légal, celui qui se croit tout permis, celui qui dit qu’il n’a de comptes à rendre à personne, celui qui devient plus sauvage quand on lui demande de faire le décompte, celui qui tente de vous faire peur pour tenter de vous faire taire.

La peur vient de changer de camp pour celui qui prétendait n’avoir peur de rien. Michel Martelly ne peut plus se taire. C’est maintenant à lui d’expliquer comment il s’y est pris pour pousser Haïti dans une crise plus profonde que celle dont devait le sortir le PetroCaribe Cooperation Agreement.

Source: Fréderic Boisrond
http://fredericboisrond.com

Thursday, September 13, 2018

Osaka's US Open Win Re-Opens Identity Discussion in Japan

Naomi Osaka has been announced as the "brand ambassador" for a major Japanese car

By The Associated Press
YOKOHAMA, Japan — Naomi Osaka's victory in the U.S. Open has added her to a growing list of athletes, Nobel Prize winners, and beauty pageant contestants who have raised the issue of what it means to be Japanese.
The daughter of a Japanese mother and a Haitian father, Osaka was born in Japan but raised in the United States. But she is being lauded in Japan as the first from the country to win a Grand Slam singles tennis title, which has upstaged most questions about her mixed background.
Some children from mixed race families in Japan often get bullied and demeaned, called "hafu" — from the English word "half" — and are chided that they aren't fully Japanese.
Japan has embraced the 20-year-old Osaka, and she — despite barely speaking Japanese — talks fondly of her affection for her adopted country. But her victory also challenges public attitudes about identity in a homogeneous culture that is being pushed to change.
"It is hard to say for sure if the extremely narrow conception, unconsciously or consciously, held by many Japanese of being Japanese, is being loosened," Naoko Hashimoto, who researches national identify at the University of Sussex in England, wrote in an email to Associated Press.
"In my opinion, it still appears that Japanese are generally defined as those who are born from a Japanese father and a Japanese mother, who speak perfect Japanese and 'act like Japanese'."
Athletes and celebrities seem to fall into a different category. Osaka has lots of company in this realm with an increasing number of sports stars claiming mixed backgrounds.
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U.S. Open tennis champion Naomi Osaka hits a ball to Nissan Motor's 
Senior Vice President Asako                                                                       
For instance:
— Yu Darvish, the Chicago Cubs pitcher: son on a Japanese mother and Iranian father. Born in Osaka.
— Mashu Baker, an Olympic gold-medal winner in judo: son of a Japanese mother and American father. Born in Tokyo.
— Asuka Cambridge, Olympic silver-medal winner in the 4x100 track relay: born in Jamaica to a Japanese mother and Jamaican father, but grew up in Japan.

— Abdul Hakim Sani Brown, track and field sprinter: son of a Japanese mother and Ghanaian father. Born in Tokyo.
— Koji Murofushi, Olympic gold- and silver-medal winner in the hammer throw: son of a Romanian mother and Japanese father. Born and raised in Japan.
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U.S. Open women's singles champion Naomi Osaka arrives for a press 
conference in Yokohama, on Sept. 13, 2018.   (AP Photo/Koji Sasahara)  
Murofushi said he's always felt Japanese.
"I know that I have a mixed heritage," he told AP. "But I always feel Japanese." He added it's "not something that really concerned me or anything."
The visibility of mixed-race athletes in Japan is sure to increase as the 2020 Tokyo Olympics approach and the country hunts for competitors in sports where it has little history.
The reverse happened two years ago in the Rio de Janeiro Games, where Brazil found athletes with Japanese roots — more than 2 million Brazilians claim Japanese ancestry — to compete in non-Brazilian specialties.
One thing is clear, Osaka is cashing in.
The U.S. Open victory was worth $3.8 million in prize money. And on Thursday, Osaka was introduced in Japan as a "brand ambassador" for the Japanese car maker Nissan. It's a three-year deal, though financial terms were not disclosed.
Osaka defeated Williams in Saturday's chaotic final . Forbes magazine reports that Williams is the highest earning female athlete with income of $18.1 million, almost all from endorsements and sponsorship deals. She's topped the list for several years.
But Osaka's mixed-race profile, her appeal in the huge Asian market, and her links to Japan's world-wide brands should drive her long-term earning potential.
Osaka was asked if she's a "new type of Japanese" — mixed race and representing three cultures.
"For me, it's just who I am," she said. "When someone asks me a question like that, it really throws me off because then I really have to think about it. I don't know. I don't really think that I'm three separate — like mixes of whatever. I just think that I'm me."
Osaka said people tell her that she acts "kind of Japanese." But she added: "I think my tennis is not very Japanese."
Jonathan Jensen, who researches sports marketing at the University of North Carolina, told AP by email that the size of the Nissan contact would depend on how much of her time the company uses. And how many tournaments — and what tournaments — she wins.
"She seems very shy and it's not for everyone," Jensen wrote. "But the potential is there if that's the route she wants to take, particularly with brands based in Asia, like Nissan. Tech firms and consumer electronics would also be a natural fit."
Osaka has charmed Japanese audiences with her grace and gentleness off the court, and her ferocity on it. She's talked about her fondness for Japanese food — curried rice topped with a pork cutlet is a favorite.
She's also been a spokeswoman for two years for the Japanese cup noodle brand Nissin, which is launching a new noodle cup to commemorate her victory.
Kazuyoshi Minowa, a spokesman for Windsor Corp, which operates tennis shops in Tokyo, said customers are asking to buy the same racket that Osaka uses. He said he met her two years ago when she visited a store.
"My impression was that she was very quiet, unlike her powerful image playing the game," he told Japanese broadcaster NHK.
Questions about race also surfaced in 2016 when Priyanka Yoshikawa was crowned Miss World Japan. Her mother is Japanese and her father in Indian and she was born in Tokyo.
This came a year after Ariana Miyamoto won the Miss Universe Japan title. She was born in Japan to a Japanese mother and African-American father.
Hashimoto, the researcher at the University of Sussex, pointed out that under Japanese law, Osaka will have to decide on her nationality before she turns 22. She's 20 now and cannot legally hold two passports.
Hashimoto referenced three Nobel Prize winners born in Japan who eventually took other nationalities. The writer Kazuo Ishiguro holds a British passport, and scientists Yoichiro Nanbu and Shuji Nakamura both now hold American passports.
She said the strict one-passport rule "could risk leading to brain drain of great talents out of Japan."

"While Naomi Osaka's victory should be celebrated on its own," Hashimoto said. "Her case provides those Japanese with a narrow conception of Japanese-ness with an excellent opportunity to rethink what it means to be Japanese."

Saturday, September 8, 2018

Barack Obama : Donald Trump is "a symptom, not the cause"

The full transcript
Barack Obama at the University of Illinois at Urbana-Champaign on Friday, September 7, 2018
Former President Barack Obama gave a speech at the University of Illinois at Urbana-Champaign on Friday, September 7, 2018, urging Americans to vote this November because American democracy "depends on it." Obama also said President Trump is "a symptom, not the cause" of division in America today, and emphasized that only voters can change the present. 
"We have been through much darker times than these, and somehow each generation of Americans carried us through to the other side," he said. "Not by sitting around and waiting for something to happen, not by leaving it to others to do something, but by leading that movement for change themselves. And if you do that, if you get involved, and you get engaged, and you knock on some doors, and you talk with your friends, and you argue with your family members, and you change some minds, and you vote, something powerful happens."
Here are his full remarks: 
OBAMA: Hey! Hello, Illinois! I-L-L!

AUDIENCE: I-L-L!

OBAMA: I-L-L!

AUDIENCE: I-L-L!

OBAMA:I-L-L!

AUDIENCE: I-L-L!

OBAMA: Okay, okay. Just checking to see if you're awake. Please have a seat, everybody. It is good to be home. It's good to see corn.

OBAMA: Beans. I was trying to explain to somebody as we were flying in, that's corn. That's beans. And they were very impressed at my agricultural knowledge. Please give it up for Amaury once again for that outstanding introduction. I have a bunch of good friends here today, including somebody who I served with, who is one of the finest senators in the country, and we're lucky to have him, your Senator, Dick Durbin is here. I also noticed, by the way, former Governor Edgar here, who I haven't seen in a long time, and somehow he has not aged and I have. And it's great to see you, Governor. I want to thank President Killeen and everybody at the U of I System for making it possible for me to be here today. And I am deeply honored at the Paul Douglas Award that is being given to me. He is somebody who set the path for so much outstanding public service here in Illinois.

Now, I want to start by addressing the elephant in the room. I know people are still wondering why I didn't speak at the commencement.

The student body president sent a very thoughtful invitation. The students made a spiffy video. And when I declined, I hear there was speculation that I was boycotting campus until Antonio's Pizza reopened.

So I want to be clear. I did not take sides in that late-night food debate. The truth is, after eight years in the White House, I needed to spend some time one-on-one with Michelle if I wanted to stay married.

And she says hello, by the way. I also wanted to spend some quality time with my daughters, who were suddenly young women on their way out the door. And I should add, by the way, now that I have a daughter in college, I can tell all the students here, your parents suffer.

They cry privately. It is brutal. So please call.

Send a text.

We need to hear from you, just a little something. And truth was, I was also intent on following a wise American tradition. Of ex-presidents gracefully exiting the political stage, making room for new voices and new ideas. And we have our first president, George Washington, to thank for setting that example. After he led the colonies to victory as General Washington, there were no constraints on him really, he was practically a god to those who had followed him into battle.

There was no Constitution, there were no democratic norms that guided what he should or could do. And he could have made himself all-powerful, he could have made himself potentially President for life. And instead he resigned a sCommander-in-Chief and moved back to his country estate. Six years later, he was elected President. But after two terms, he resigned again, and rode off into the sunset. The point Washington made, the point that is essential to American democracy, is that in a government of and by and for the people, there should be no permanent ruling class. There are only citizens, who through their elected and temporary representatives, determine our course and determine our character.

I'm here today because this is one of those pivotal moments when every one of us, as citizens of the United States, need to determine just who it is that we are, just what it is that we stand for. And as a fellow citizen, not as an ex-president, but as a fellow citizen, I am here to deliver a simple message, and that is that you need to vote because our democracy depends on it.

Now, some of you may think I'm exaggerating when I say this November's elections are more important than any I can remember in my lifetime. I know politicians say that all the time. I have been guilty of saying it a few times, particularly when I was on the ballot.

But just a glance at recent headlines should tell you that this moment really is different.The stakes really are higher. The consequences of any of us sitting on the sidelines are more dire. And it's not as if we haven't had big elections before or big choices to make in our history. The fact is, democracy has never been easy, and our founding fathers argued about everything. We waged a civil war. We overcame depression. We've lurched from eras of great progressive change to periods of retrenchment. Still, most Americans alive today, certainly the students who are here, have operated under some common assumptions about who we are and what we stand for.


Out of the turmoil of the industrial revolution and the Great Depression, America adapted a new economy, a 20th century economy - guiding our free market with regulations to protect health and safety and fair competition, empowering workers with union movements; investing in science and infrastructure and educational institutions like U of I; strengthening our system of primary and secondary education, and stitching together asocial safety net. And all of this led to unrivaled prosperity and the rise of a broad and deep middle class in the sense that if you worked hard, you could climb the ladder of success.

And not everyone was included in this prosperity. There was a lot more work to do. And so in response to the stain of slavery and segregation and the reality of racial discrimination, the civil rights movement not only opened new doors for African-Americans, it also opened up the floodgates of opportunity for women and Americans with disabilities and LGBT Americans and others to make their own claims to full and equal citizenship. And although discrimination remained a pernicious force in our society and continues to this day, and although there are controversies about how to best ensure genuine equality of opportunity, there's been at least rough agreement among the overwhelming majority of Americans that our country is strongest when everybody's treated fairly, when people are judged on the merits and the content of their character, and not the color of their skin or the way in which they worship God or their last names. And that consensus then extended beyond our borders. And from the wreckage of World War II, we built a postwar web, architecture, system of alliances and institutions to underwrite freedom and oppose Soviet totalitarianism and to help poorer countries develop.

This American leadership across the globe wasn't perfect. We made mistakes. At times we lost sight of our ideals. We had fierce arguments about Vietnam, and we had fierce arguments about Iraq. But thanks to our leadership, a bipartisan leadership, and the efforts of diplomats and Peace Corps volunteers, and most of all thanks to the constant sacrifices of our men and women in uniform, we not only reduced the prospects of war between the world's great powers, we not only won the Cold War, we helped spread a commitment to certain values and principles, like the rule of law and human rights and democracy and the notion of the inherent dignity and worth of every individual. And even those countries that didn't abide by those principles were still subject to shame and still had to at least give lip service for the idea. And that provided a lever to continually improve the prospects for people around the world.

That's the story of America, a story of progress. Fitful progress, incomplete progress, but progress. And that progress wasn't achieved by just a handful of famous leaders making speeches. It was won because of countless quiet acts of heroism and dedication by citizens, by ordinary people, many of them not much older than you. It was won because rather than be bystanders to history, ordinary people fought and marched and mobilized and built and, yes, voted to make history.

Of course, there's always been another darker aspect to America's story. Progress doesn't just move in a straight line. There's a reason why progress hasn't been easy and why throughout our history every two steps forward seems to sometimes produce one step back. Each time we painstakingly pull ourselves closer to our founding ideals, that all of us are created equal, endowed by our Creator with certain inalienable rights; the ideals that say every child should have opportunity and every man and woman in this country who's willing to work hard should be able to find a job and support a family and pursue their small piece of the American Dream; our ideals that say we have a collective responsibility to care for the sick and the infirm, and we have a responsibility to conserve the amazing bounty, the natural resources of this country and of this planet for future generations, each time we've gotten closer to those ideals, somebody somewhere has pushed back. The status quo pushes back. Sometimes the backlash comes from people who are genuinely, if wrongly, fearful of change. More often it's manufactured by the powerful and the privileged who want to keep us divided and keep us angry and keep us cynical because that helps them maintain the status quo and keep their power and keep their privilege. And you happen to be coming of age during one of those moments. It did not start with Donald Trump. He is a symptom, not the cause.

He's just capitalizing on resentments that politicians have been fanning for years. A fear and anger that's rooted in our past, but it's also born out of the enormous upheavals that have taken place in your brief lifetimes.

And, by the way, it is brief. When I heard Amaury was eleven when I got elected, and now Amaury's starting a company, that was yesterday. But think about it. You've come of age in a smaller, more connected world, where demographic shifts and the winds of change have scrambled not only traditional economic arrangements, but our social arrangements and our religious commitments and our civic institutions. Most of you don't remember a time before 9/11, when you didn't have to take off your shoes at an airport. Most of you don't remember a time when America wasn't at war, or when money and images and information could travel instantly around the globe, or when the climate wasn't changing faster than our efforts to address it. This change has happened fast, faster than any time in human history. And it created a new economy that has unleashed incredible prosperity.

But it's also upended people's lives in profound ways. For those with unique skills or access to technology and capital, a global market has meant unprecedented wealth. For those not so lucky, for the factory worker, for the office worker, or even middle managers, those same forces may have wiped out your job, or at least put you in no position to ask for a raise. As wages slowed and inequality accelerated, those at the top of the economic pyramid have been able to influence government to skew things even more in their direction: cutting taxes on the wealthiest Americans, unwinding regulations and weakening worker protections, shrinking the safety net. So you have come of age during a time of growing inequality, of fracturing of economic opportunity. And that growing economic divide compounded other divisions in our country: regional, racial, religious, cultural. It made it harder to build consensus on issues. It made politicians less willing to compromise, which increased gridlock, which made people even more cynical about politics.

And then the reckless behavior of financial elites triggered a massive financial crisis, ten years ago this week, a crisis that resulted in the worst recession in any of our lifetimes and caused years of hardship for the American people, for many of your parents, for many of your families. Most of you weren't old enough to fully focus on what was going on at the time, but when I came into office in 2009, we were losing 800,000 jobs a month. 800,000. Millions of people were losing their homes. Many were worried we were entering into a second Great Depression. So we worked hard to end that crisis, but also to break some of these longer term trends. And the actions we took during that crisis returned the economy to healthy growth and initiated the longest streak of job creation on record. And we covered another 20 million Americans with health insurance and we cut our deficits by more than half, partly by making sure that people like me, who have been given such amazing opportunities by this country, pay our fair share of taxes to help folks coming up behind me.

And by the time I left office, household income was near its all-time high and the uninsured rate had hit an all-time low and wages were rising and poverty rates were falling. I mention all this just so when you hear how great the economy's doing right now, let's just remember when this recovery started.

I mean, I'm glad it's continued, but when you hear about this economic miracle that's been going on, when the job numbers come out, monthly job numbers, suddenly Republicans are saying it's a miracle. I have to kind of remind them, actually, those job numbers are the same as they were in 2015 and 2016.

Anyway, I digress. So we made progress, but -- and this is the truth -- my administration couldn't reverse forty-year trends in only eight years, especially once Republicans took over the House of Representatives in and decided to block everything we did, even things they used to support.

So we pulled the economy out of crisis, but to this day, too many people who once felt solidly middle-class still feel very real and very personal economic insecurity. Even though we took out bin Laden and wound down the wars in Iraq and our combat role in Afghanistan, and got Iran to halt its nuclear program, the world's still full of threats and disorder. That comes streaming through people's televisions every single day. And these challenges get people worried. And it frays our civic trust. And it makes a lot of people feel like the fix is in and the game is rigged, and nobody's looking out for them. Especially those communities outside our big urban centers.

And even though your generation is the most diverse in history, with a greater acceptance and celebration of our differences than ever before, those are the kinds of conditions that are ripe for exploitation by politicians who have no compunction and no shame about tapping into America's dark history of racial and ethnic and religious division

Appealing to tribe, appealing to fear, pitting one group against another, telling people that order and security will be restored if it weren't for those who don't look like us or don't sound like us or don't pray like we do, that's an old playbook. It's as old as time. And in a healthy democracy it doesn't work. Our antibodies kick in, and people of goodwill from across the political spectrum callout the bigots and the fearmongers, and work to compromise and get things done and promote the better angels of our nature. But when there's a vacuum in our democracy, when we don't vote, when we take our basic rights and freedoms for granted, when we turn away and stop paying attention and stop engaging and stop believing and look for the newest diversion, the electronic versions of bread and circuses, then other voices fill the void. A politics of fear and resentment and retrenchment takes hold. And demagogues promise simple fixes to complex problems. They promise to fight for the little guy even as they cater to the wealthiest and the most powerful. They promise to clean up corruption and then plunder away. They start undermining norms that ensure accountability, try to change the rules to entrench their power further. And they appeal to racial nationalism that's barely veiled, if veiled at all.

Sound familiar? Now, understand, this is not just a matter of Democrats versus Republicans or liberals versus conservatives. At various times in our history, this kind of politics has infected both parties. Southern Democrats were the bigger defenders of slavery. It took a Republican President, Abraham Lincoln, to end it. Dixiecrats filibustered anti-lynching legislation, opposed the idea of expanding civil rights, and although it was a Democratic President and a majority Democratic Congress, spurred on by young marchers and protestors, that got the Civil Rights Act and the Voting Rights Act over the finish line, those historic laws also got passed because of the leadership of Republicans like Illinois' own Everett Dirksen.

So neither party has had a monopoly on wisdom, neither party has been exclusively responsible for us going backwards instead of forwards. But I have to say this because sometimes we hear, oh, a plague on both your houses. Over the past few decades, it wasn't true when Jim Edgar was governor here in Illinois or Jim Thompson was governor. I've got a lot of good Republican friends here in Illinois. But over the past few decades, the politics of division, of resentment and paranoia has unfortunately found a home in the Republican Party.

This Congress has championed the unwinding of campaign finance laws to give billionaires outsized influence over our politics; systemically attacked voting rights to make it harder for the young people, the minorities, and the poor to vote.

Handed out tax cuts without regard to deficits. Slashed the safety net wherever it could. Cast dozens of votes to take away health insurance from ordinary Americans. Embraced wild conspiracy theories, like those surrounding Benghazi, or my birth certificate.

Rejected science, rejected facts on things like climate change. Embraced a rising absolutism from a willingness to default on America's debt by not paying our bills, to a refusal to even meet, much less consider, a qualified nominee for the Supreme Court because he happened to be nominated by a Democratic President. None of this is conservative. I don't mean to pretend I'm channeling Abraham Lincoln now, but that's not what he had in mind, I think, when he helped form the Republican Party.

It's not conservative. It sure isn't normal. It's radical. It's a vision that says the protection of our power and those who back us is all that matters, even when it hurts the country. It's a vision that says the few who can afford a high-priced lobbyist and unlimited campaign contributions set the agenda. And over the past two years, this vision is now nearing its logical conclusion.

So that with Republicans in control of Congress and the White House, without any checks or balances whatsoever, they've provided another $. trillion in tax cuts to people like me who, I promise, don't need it, and don't even pretend to pay for them. It's supposed to be the party, supposedly, of fiscal conservatism. Suddenly deficits do not matter, even though, just two years ago, when the deficit was lower, they said, I couldn't afford to help working families or seniors on Medicare because the deficit was an existential crisis. What changed? What changed? They're subsidizing corporate polluters with taxpayer dollars, allowing dishonest lenders to take advantage of veterans and students and consumers again. They've made it so that the only nation on earth to pull out of the global climate agreement, it's not North Korea, it's not Syria, it's not Russia or Saudi Arabia. It's us. The only country.There are a lot of countries in the world.

We're the only ones.

They're undermining our alliances, cozying up to Russia. What happened to the Republican Party? Its central organizing principle in foreign policy was the fight against Communism, and now they're cozying up to the former head of the KGB, actively blocking legislation that would defend our elections from Russian attack. What happened? Their sabotage of the Affordable Care Act has already cost more than three million Americans their health insurance. And if they're still in power next fall, you'd better believe they're coming at it again. They've said so. In a healthy democracy, there's some checks and balances on this kind of behavior, this kind of inconsistency, but right now there's none. Republicans who know better in Congress -- and they're there, they're quoted saying, Yeah, we know this is kind of crazy --are still bending over backwards to shield this behavior from scrutiny or accountability or consequence. Seem utterly unwilling to find the backbone to safeguard the institutions that make our democracy work.

And, by the way, the claim that everything will turn out okay because there are people inside the White House who secretly aren't following the President's orders, that is not a check -- I'm being serious here -- that's not how our democracy is supposed to work.

These people aren't elected. They're not accountable. They're not doing us a service by actively promoting 90 percent of the crazy stuff that's coming out of this White House and then saying, Don't worry, we're preventing the other 10 percent. That's not how things are supposed to work. This is not normal.

These are extraordinary times. And they're dangerous times. But here's the good news. In two months we have the chance, not the certainty but the chance, to restore some semblance of sanity to our politics.

Because there is actually only on real check on bad policy and abuses of power, and that's you. You and your vote. Look, Americans will always have disagreements on policy. This is a big country, it is a raucous country. People have different points of view. I happen to be a Democrat. I support Democratic candidates. I believe our policies are better and that we have a bigger, bolder vision of opportunity and equality and justice and inclusive democracy. We know there are a lot of jobs young people aren't getting a chance to occupy or aren't getting paid enough or aren't getting benefits like insurance. It's harder for young people to save for a rainy day, let alone retirement. So Democrats aren't just running on good old ideas like a higher minimum wage, they're running on good new ideas like Medicare for all, giving workers seats on corporate boards, reversing the most egregious corporate tax cuts to make sure college students graduate debt-free.

We know that people are tired of toxic corruption, and that democracy depends on transparency and accountability. So Democrats aren't just running on good old ideas like requiring presidential candidates to release their tax returns, and barring lobbyists from making campaign contributions, but on good new ideas like barring lobbyists from getting paid by foreign governments. We know that climate change isn't just coming. It is here. So Democrats aren't just running on good old ideas like increasing gas mileage in our cars -- which I did and which Republicans are trying to reverse -- but on good new ideas like putting a price on carbon pollution. We know that in a smaller, more connected world, we can't just put technology back in a box, we can't just put walls up all around America. Walls don't keep out threats like terrorism or disease -- and that's why we propose leading our alliances and helping other countries develop, and pushing back against tyrants. And Democrats talk about reforming our immigration so, yes, it is orderly and it is fair and it is legal, but it continues to welcome strivers and dreamers from all around the world. That's why I'm a Democrat, that's the set of ideas that I believe in. Oh, I am here to tell you that even if you don't agree with me or Democrats on policy, even if you believe in more Libertarian economic theories, even if you are an evangelical and our position on certain social issues is a bridge too far, even if you think my assessment of immigration is mistaken and that Democrats aren't serious enough about immigration enforcement, I'm here to tell you that you should still be concerned with our current course and should still want to see a restoration of honesty and decency and lawfulness in our government.

It should not be Democratic or Republican, it should not be a partisan issue to say that we do not pressure the Attorney General or the FBI to use the criminal justice system as a cudgel to punish our political opponents.

Or to explicitly call on the Attorney General to protect members of our own party from prosecution because an election happens to be coming up. I'm not making that up. That's not hypothetical. It shouldn't be Democratic or Republican to say that we don't threaten the freedom of the press because –- they say things or publish stories we don't like.

I complained plenty about Fox News -- but you never heard me threaten to shut them down, or call them enemies of the people. It shouldn't be Democratic or Republican to say we don't target certain groups of people based on what they look like or how they pray. We are Americans. We're supposed to standup to bullies.

Not follow them.

We're supposed to stand up to discrimination. And we're sure as heck supposed to stand up, clearly and unequivocally, to Nazi sympathizers.

How hard can that be? Saying that Nazis are bad. I'll be honest, sometimes I get into arguments with progressive friends about what the current political movement requires. There are well-meaning folks passionate about social justice, who think things have gotten so bad, the lines have been so starkly drawn, that we have to fight fire with fire, we have to do the same things to the Republicans that they do to us, adopt their tactics, say whatever works, make up stuff about the other side. I don't agree with that. It's not because I'm soft. It's not because I'm interested in promoting an empty bipartisanship. I don't agree with it because eroding our civic institutions and our civic trust and making people angrier and yelling at each other and making people cynical about government, that always works better for those who don't believe in the power of collective action.

You don't need an effective government or a robust press or reasoned debate to work when all you're concerned about is maintaining power. In fact, the more cynical people are about government and the angrier and more dispirited they are about the prospects for change, the more likely the powerful are able to maintain their power. But we believe that in order to move this country forward, to actually solve problems and make people's lives better, we need a well-functioning government, we need our civic institutions to work. We need cooperation among people of different political persuasions. And to make that work, we have to restore our faith in democracy. We have to bring people together, not tear them apart. We need majorities in Congress and state legislatures who are serious about governing and want to bring about real change and improvements in people's lives.

And we won't win people over by calling them names, or dismissing entire chunks of the country as racist, or sexist, or homophobic. When I say bring people together, I mean all of our people. You know, this whole notion that has sprung up recently about Democrats need to choose between trying to appeal to the white working class voters, or voters of color, and women and LGBT Americans, that's nonsense. I don't buy that. I got votes from every demographic. We won by reaching out to everybody and competing everywhere and by fighting for every vote.

And that's what we've got to do in this election and every election after that.

And we can't do that if we immediately disregard what others have to say from the start because they're not like us, because they're not -- because they're white or they're black or they're men or women, or they're gay or they're straight; if we think that somehow there's no way they can understand how I'm feeling, and therefore don't have any standing to speak on certain matters because we're only defined by certain characteristics.

That doesn't work if you want a healthy democracy. We can't do that if we traffic in absolutes when it comes to policy. You know, to make democracy work we have to be able to get inside the reality of people who are different, have different experiences, come from different backgrounds. We have to engage them even when it is frustrating; we have to listen to them even when we don't like what they have to say; we have to hope that we can change their minds and we have to remain open to them changing ours.

And that doesn't mean, by the way, abandoning our principles or caving to bad policy in the interests of maintaining some phony version of  "civility." That seems to be, by the way, the definition of civility offered by too many Republicans: We will be polite as long as we get a hundred percent of what we want and you don't callus out on the various ways that we're sticking it to people. And we'll click our tongues and issue vague statements of disappointment when the President does something outrageous, but we won't actually do anything about it. That's not civility. That's abdicating your responsibilities.

But again I digress. Making democracy work means holding on to our principles, having clarity about our principles, and then having the confidence to get in the arena and have a serious debate. And it also means appreciating that progress does not happen all at once, but when you put your shoulder to the wheel, if you're willing to fight for it, things do get better. And let me tell you something, particularly young people here. Better is good. I used to have to tell my young staff this all the time in the White House. Better is good. That's the history of progress in this country. Not perfect. Better. The Civil Rights Act didn't end racism, but it made things better. Social Security didn't eliminate all poverty for seniors, but it made things better for millions of people.

Do not let people tell you the fight's not worth it because you won't get everything that you want. The idea that, well, you know there's racism in America so I'm not going to bother voting. No point. That makes no sense. You can make it better. Better's always worth fighting for. That's how our founders expected this system of self-government to work; that through the testing of ideas and the application of reason and evidence and proof, we could sort through our difference sand nobody would get exactly what they wanted, but it would be possible to find a basis for common ground.

And that common ground exists. Maybe it's not fashionable to say that right now. It's hard to see it with all the nonsense in Washington, it's hard to hear it with all the noise. But common ground exists. I have seen it.I have lived it. I know there are white people who care deeply about black people being treated unfairly. I have talked to them and loved them. And I know there are black people who care deeply about the struggles of white rural America. I'm one of them and I have a track record to prove it

I know there are evangelicals who are deeply committed to doing something about climate change. I've seen them do the work. I know there are conservatives who think there's nothing compassionate about separating immigrant children from their mothers. I know there are Republicans who believe government should only perform a few minimal functions but that one of those functions should be making sure nearly 3,000 Americans don't die in a hurricane and its aftermath.

Common ground's out there. I see it every day. Just how people interact, how people treat each other. You see it on the ball field. You see it at work. You see it in places of worship. But to say that a common ground exists doesn't mean it will inevitably win out. History shows the power of fear. And the closer that we get to Election Day, the more those invested in the politics of fear and division will work, will do anything to hang on to their recent gains.

Fortunately I am hopeful because out of this political darkness I am seeing a great awakening of citizenship all across the country. I cannot tell you how encouraged I've been by watching so many people get involved for the first time, or the first time in a long time. They're marching and they're organizing and they're registering people to vote, and they're running for office themselves. Look at this crop of Democratic candidates running for Congress and running for governor, running for the state legislature, running for district attorney, running for school board. It is a movement of citizens who happen to be younger and more diverse and more female than ever before, and that's really useful.

We need more women in charge. But we've got first-time candidates, we've got veterans of Iraq and Afghanistan, record numbers of women -- Americans who previously maybe didn't have an interest in politics as a career, but laced up their shoes and rolled up their sleeves and grabbed a clipboard because they too believe, this time's different; this moment's too important to sit out. And if you listen to what these candidates are talking about, in individual races across the country, you'll find they're not just running against something, they are running for something. They're running to expand opportunity and they're running to restore the honor and compassion that should be the essence of public service.

And speaking as a Democrat, that's when the Democratic Party has always made the biggest difference in the lives of the American people, when we led with conviction and principle and bold new ideas. The antidote to a government controlled by a powerful fear, a government that divides, is a government by the organized, energized, inclusive many. That's what this moment's about. That has to be the answer. You cannot sit back and wait for a savior. You can't opt out because you don't feel sufficiently inspired by this or that particular candidate. This is not a rock concert, this is not Coachella. You don't need a messiah. All we need are decent, honest, hardworking people who are accountable - and who have America's best interests at heart.

And they'll step up and they'll join our government and they will make things better if they have support. One election will not fix everything that needs to be fixed, but it will be a start. And you have to start it. What's going to fix our democracy is you.

People ask me, what are you going to do for the election? No, the question is: What are you going to do? You're the antidote. Your participation and your spirit and your determination, not just in this election but in every subsequent election, and in the days between elections.

Because in the end, the threat to our democracy doesn't just come from Donald Trump or the current batch of Republicans in Congress or the Koch Brothers and their lobbyists, or too much compromise from Democrats, or Russian hacking. The biggest threat to our democracy is indifference. The biggest threat to our democracy is cynicism - a cynicism that's led too many people to turn away from politics and stay home on Election Day. To all the young people who are here today, there are now more eligible voters in your generation than in any other, which means your generation now has more power than anybody to change things. If you want it, you can make sure America gets out of its current funk. If you actually care about it, you have the power to make sure we seize a brighter future. But to exercise that clout, to exercise that power, you have to show up.

In the last midterms election, in, fewer than one in five young people voted. One in five. Not two in five, or three in five. One in five. Is it any wonder this Congress doesn't reflect your values and your priorities? Are you surprised by that?

This whole project of self- government only works if everybody's doing their part. Don't tell me your vote doesn't matter. I've won states in the presidential election because of five, ten, twenty votes per precinct. And if you thought elections don't matter, I hope these last two years have corrected that impression.

So if you don't like what's going on right now -- and you shouldn't -- do not complain. Don't hashtag. Don't get anxious. Don't retreat. Don't binge on whatever it is you're bingeing on. Don't lose yourself in ironic detachment. Don't put your head in the sand. Don't boo. Vote.

Vote. If you are really concerned about how the criminal justice system treats African-Americans, the best way to protest is to vote -- not just for Senators and Representatives, but for mayors and sheriffs and state legislators. Do what they just did in Philadelphia and Boston, and elect state's attorneys and district attorneys who are looking at issues in a new light, who realize that the vast majority of law enforcement do the right thing in a really hard job, and we just need to make sure that all of them do. If you're tired of politicians who offer nothing but "thoughts and prayers" after amass shooting, you've got to do what the Parkland kids are doing. Some of them aren't even eligible to vote, yet they're out there working to change minds and registering people, and they're not giving up until we have a Congress that sees your lives as more important than a campaign check from the NRA.

You've got to vote.If you support the MeToo movement, you're outraged by stories of sexual harassment and assault inspired by the women who shared them, you've got to do more than retweet a hashtag. You've got to vote.

Part of the reason women are more vulnerable in the workplace is because not enough women are bosses in the workplace – which is why we need to strengthen and enforce laws that protect women in the workplace not just from harassment but from discrimination in hiring and promotion, and not getting paid the same amount for doing the same work. That requires laws. Laws get passed by legislators.

You've got to vote. When you vote, you've got the power to make it easier to afford college, and harder to shoot up a school. When you vote, you've got the power to make sure a family keeps its health insurance; you could save somebody's life. When you vote, you've got the power to make sure white nationalists don't feel emboldened to march with their hoods off or their hoods on in Charlottesville in the middle of the day.

Thirty minutes. Thirty minutes of your time. Is democracy worth that? We have been through much darker times than these, and somehow each generation of Americans carried us through to the other side. Not by sitting around and waiting for something to happen, not by leaving it to others to do something, but by leading that movement for change themselves. And if you do that, if you get involved, and you get engaged, and you knock on some doors, and you talk with your friends, and you argue with your family members, and you change some minds, and you vote, something powerful happens.

Change happens. Hope happens. Not perfection. Not every bit of cruelty and sadness and poverty and disease suddenly stricken from the earth. There will still be problems. But with each new candidate that surprises you with a victory that you supported, a spark of hope happens. With each new law that helps a kid read or helps a homeless family find shelter or helps a veteran get the support he or she has earned, each time that happens, hope happens. With each new step we take in the direction of fairness and justice and equality and opportunity, hope spreads.

And that can be the legacy of your generation. You can be the generation that at a critical moment stood up and reminded us just how precious this experiment in democracy really is, just how powerful it can be when we fight for it, when we believe in it. I believe in you. I believe you will help lead us in the right direction. And I will be right there with you every step of the way. Thank you, Illinois. God bless. God bless this country we love. Thank you.