Sunday, November 30, 2014

Michaëlle Jean a été nommée au poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie.

Par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com
 Michaëlle Jean
Cette chère Haïti -- où à l’intérieur du pays  ses enfants continuent à s’entredéchirer, n’arrivant même pas à saisir le sens de  leur devise “.l'union fait la forcel”— pourtant ne cesse pas de faire parler d’elle en ce début de millénaire à travers ses fils et filles de la diaspora.

De la désignation de notre grand Dany Laferrière  à l’Académie Française, en passant  par l’élévation de Mgr. Chibly Langlois   au titre de Cardinal, sans oublier  les six Américains d'origine haïtienne  qui ont remporté des sièges lors des élections  de mi-mandat ce novembre dernier aux Etats-Unis,  Haïti vient d’ajouter une autre victoire à son palmarès en cette fin d’année avec la nomination de Michaëlle Jean comme secrétaire générale de l’Organisation  internationale  de la francophonie (OIF).

En effet,  Michaëlle Jean, originaire d’Haiti, l’ex-gouverneure générale du Canada, âgée de 57 ans, a été désignée secrétaire générale de l’OIF (organisation internationale de la francophonie) par consensus et à huis clos au cours du sommet de la francophonie tenu à Dakar du 28 au 30 Novembre. Ceci, en face de quatre autres candidats africains qui étaient  en lice pour remplacer  l'ancien président du Sénégal Abdou Diouf ayant décidé, à 79 ans, de se retirer de la vie publique.

L’élection de Michaëlle Jean à ce poste constitue une grande marque de fierté pour les Haïtiens face au continent africain où vit la grande majorité des 274 millions de francophones du monde

« Je remercie les chefs d'Etat et de gouvernement de la confiance qu'ils me témoignent en me désignant secrétaire générale de la francophonie », a déclaré Michëlle Jean.

Elle a rendu hommage à son prédécesseur, l'ex-président sénégalais Abdou Diouf, qui quittera ses fonctions fin décembre, après avoir dirigé l'OIF, instance qui compte 77 pays membres, pendant 12 ans :

« Je mesure la tâche qui m'attend et je veillerai à prendre grand soin de l'héritage que nous lègue le président Diouf. J'entends répondre aux besoins et aux attentes des Etats et gouvernements membres de l'OIF tout en donnant une nouvelle impulsion à la francophonie

Michaëlle Jean ,souhaite mettre en œuvre un espace économique francophone aux « stratégies coopératives » ; susciter « l’engagement des jeunes » et des femmes, « par lesquelles vient le changement » ; rendre l’OIF plus attentive à la société civile et en faire une « arme d’éducation massive ». Et poursuivre, « sans complaisance », l’œuvre d’Abdou Diouf en matière de démocratie et de droits de l’homme.

En cette fin d’année difficile et agitée que traverse Haïti, l’élection de Michaëlle Jean  est peut-être un message susceptible d’adoucir les coeurs si désunis. Haïti, la nourrice de ces fiertés en terre étrangère réellement existe  à travers ses fils et filles d’outre-mer quand hélas à l’intérieur on se livre une sempiternelle lutte fratricide qui empêche l’épanouissement du pays.

Haïti  Connexion Network ne saurait  ne pas manifester sa joie en souhaitant à notre compatriote Michaëlle Jean une bonne besogne qui l’attend pour les quatre ans à venir.

Hervé Gilbert, pour Haiti Connexion Network

Voici en bas la vidéo de l'adresse de Mme Michaelle Jean après son élection au poste de secrétaire générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Cette note éditoriale sera aussi publiée sur notre site www.haiticonnexionnetwork.com

Wednesday, November 26, 2014

Le non-lieu de l’officier qui a tué Michael Brown par le grand Jury a suscité de la colère dans la ville de Missouri et dans le reste des Etats-Unis.


Michael Brown et son cercueil  lors
de ses funérailles le 25 Août 2014 .  
L'onde de choc consécutive à l'annonce de la décision d'un grand jury de ne pas poursuivre le policier responsable de la mort d'un jeune Noir américain à Ferguson dans l'Etat de Missouri, a suscité  de violentes échauffourées et des actes de  vandalisme et de pillage dans la petite ville de Ferguson; où les manifestants en colère ont incendié plusieurs maisons de commerces et des voitures de police.
Officier Darren Wilson
Cette affaire — qui a fait l'objet d'une grande couverture médiatique et qui a mis la question de l'utilisation disproportionnée par la police de forces létales sur le devant de la scène aux États-Unis — a été examinée par un grand jury de douze personnes, qui a décidé de ne pas poursuivre Darren Wilson pour son rôle dans la mort de Michael Brown. Neuf citoyens blancs et trois citoyens noirs composaient ce jury. Lors d'une longue conférence de presse, Robert McCulloch a expliqué qu'il ne révèlerait pas qui avait voté quoi. Le grand jury n'a pas trouvé de « raison suffisante » pour intenter des poursuites contre l'officier Darren Wilson, a déclaré Robert McCulloch.
« Depuis le début, nous avons maintenu, et le grand jury en a convenu, que le 9 août dernier, l'agent Wilson a agi conformément aux lois et aux règlements qui régissent les actions des officiers, » ont déclaré les avocats de Darren Wilson dans un communiqué publié peu après que la décision a été annoncée.« Les forces de l'ordre doivent souvent prendre des décisions difficiles très rapidement, » peut-on également lire. « L'officier Wilson a suivi son entraînement et a respecté la loi. »
Darren Wilson aurait pu faire face à quatre chefs d'accusation possibles, le meurtre, l'assassinat, l'homicide volontaire ou involontaire. Le grand jury avait également la possibilité d'y ajouter l'utilisation criminelle d'une arme.

La famille Brown a publié un communiqué dans la nuit de lundi qui dit « Nous sommes profondément déçus que le meurtrier de notre enfant ne soit pas confronté aux conséquences de ses actes. »
Le policier donne sa version des faits dans une interview exclusive accordée à ABC
La famille a également demandé que leurs soutiens expriment leur frustration par des moyens qui apporteront un changement positif : « Nous avons besoin de travailler ensemble pour corriger le système qui a permis que cela arrive. » Comme dans d'autres communiqués publiés auparavant, la famille a demandé à ce que les manifestations se déroulent de façon paisible.
Nuit de violence à Ferguson au soir de
la publication du rapport du grand jury
Malgré le voile du secret qui enveloppait le grand jury, des détails sur la décision ont régulièrement fuité dans la presse ces dernières semaines, indiquant qu'il était peu probable que Darren Wilson soit poursuivi. 


D'après plusieurs récits et témoignages, Darren Wilson et Michael Brown se seraient battus à l'intérieur, ou à proximité de la voiture du policier l'après-midi du 9 août, ce qui a poussé Darren Wilson à faire feu à deux reprises, touchant Michael Brown une fois. Darren Wilson serait ensuite sorti de la voiture et aurait tiré au moins six fois de plus sur Michael Brown. Certains témoins affirment que Michael Brown avait les mains en l'air, comme pour se rendre, quand les coups fatals ont été tirés. Robert McCulloch a insisté sur le fait que les jurés sont à présent « les seuls qui ont eu accès à toutes les preuves. »


Robert McCulloch a promis de rendre publics les documents qui ont été présentés au grand jury, notamment des photos et des fichiers audio.
Lors d'une conférence de presse diffusée en direct qui a duré plus de 30 minutes, le procureur a insisté sur l'importance des preuves matérielles dans cette affaire, notant que plusieurs témoins ont donné des versions contradictoires de la fusillade, en changeant parfois leur version des événements tandis que de nouveaux détails de l'affaire étaient mis à jour. Il a dit que presque tous les entretiens de témoins avaient été enregistrés et présentés au jury, et que tous les éléments de preuve avaient été partagés par les agences locales et fédérales.
Jeffrey Mittman, directeur de l'Union américaine pour les libertés civiles a déclaré dans un communiqué : « La décision du grand jury ne nie pas le fait que la mort tragique de Michael Brown fait partie d'une tendance alarmante de l'utilisation de force excessive de la part des policiers à l'encontre des personnes de couleur, souvent lors de procédures de routine. Pourtant, dans la plupart des cas, les officiers et les départements de police ne sont pas tenus responsables. Et tandis que de nombreux agents s'acquittent de leur devoir dans le respect des communautés qu'ils servent, nous devons faire face au profond fossé et au manque de respect dont font preuve certaines équipes de forces de l'ordre locales face à de nombreuses communautés de couleur. »

On a fait appel à la garde nationale pour éviter une nouvelle
nuit d'émeutes.                                                                     
Le meurtre a porté les tensions raciales dans la communauté - essentiellement noire, mais dont la police est à majorité blanche - à ébullition. Les violentes manifestations qui ont eu lieu dans les semaines qui ont suivi la fusillade, les raids de pillards dans les magasins, l'incendie d'une station essence et la réponse de la police militarisée ont mis la ville sous le feu des projecteurs. Depuis, les habitants ont continué à descendre dans les rues pour exprimer leur indignation, et la police a répliqué régulièrement par des arrestations, l'utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Saturday, November 8, 2014

Gorbachev warns of new cold war threat as Berlin marks fall of wall

Former soviet leader Mikhail Gorbachev walks across Pariser Platz near the Brandenburg Gate on the 25th      anniversary of the fall of the Berlin Wall.                                                                                                                                                                            
Former Soviet leader backs Putin’s stand towards Ukraine as Germany celebrates 25th anniversary of demise of the barrier that divided it

As Berliners watch 8,000 balloons being released into the night sky this evening, old divisions between east and west will symbolically vanish into thin air with them. Yet the runup to the festivities has already served up plenty of reminders that, 25 years after the fall of the wall that divided the city for three decades, the scars of history are hurting more than ever.
Speaking at a symposium near the Brandenburg Gate yesterday morning, former Soviet president Mikhail Gorbachev warned that the world was “on the brink of a new cold war” and strongly criticised the west for having sown the seeds of the current crisis by mishandling the fallout from the collapse of the iron curtain.
“Instead of building new mechanisms and institutions of European security and pursuing a major demilitarisation of European politics … the west, and particularly the United States, declared victory in the cold war,” said the man behind the Soviet Union’s glasnost and perestroika reforms.
8,000 glowing balloons recreate the route of the Berlin Wall, 25 years
 after it fell.                                                                                            
“Euphoria and triumphalism went to the heads of western leaders. Taking advantage of Russia’s weakening and the lack of a counterweight, they claimed monopoly leadership and domination in the world.”
The enlargement of Nato, Kosovo, missile defence plans and wars in the Middle East had led to a “collapse of trust”, said Gorbachev, now 83. “To put it metaphorically, a blister has now turned into a bloody, festering wound.”
Previously an outspoken critic of Vladimir Putin, Gorbachev backed the current Russian president’s stance over Ukraine, urging western leaders to “consider carefully” Putin’s recent remarks at the Valdai forum : “Despite the harshness of his criticism of the west, and of the United States in particular, I see in his speech a desire to find a way to lower tensions and ultimately to build a new basis for partnership.”
Such strong words of criticism, voiced by the man still affectionately known as “Gorbi” to many in Germany, came at the end of a week which has seen the value of the rouble tumbling dramatically as a result of western sanctions.
Friday afternoon had seen another reminder of the old east-west tensions still running through Germany when the usually rather staid proceedings of the Bundestag were shaken up by a musical guest performance. Veteran songwriter Wolf Biermann, who was kicked out of the GDR in 1976, performed a protest song calledErmutigung (Encouragement) and took a number of swipes at politicians from Die Linke (the Left party), successors to East Germany’s ruling party, the SED.
The balloons are a poignant symbol of peace in Europe, 25
years that marked  the fall of  the Wall.                                    
“Your punishment is to have to listen to me here – enjoy”, Biermann said, while gesturing towards the leftwing parliamentarians. He went on to describe Die Linke MPs as “dragon spawn” and “the miserable dregs of something that had luckily been overcome”.
Only last week German president Joachim Gauck, a former head of the Stasi archives, had questioned whether the Left party had “really distanced itself from the ideas the SED once had about repression of people”. Die Linke is on the verge of gaining its first state premier, in the Thuringia region, something Gauck said “people of my age who lived through the GDR find quite hard to accept”.
At the very least, such score-settling should stop this weekend’s festivities, taking place under the motto “courage for freedom”, from turning into a merely nostalgic affair. Events in Berlin will mark the culmination of a remarkable chain of events which resulted in the opening of border checkpoints in Berlin on the night of 9 November 1989. At least 138 people died trying to cross the inner-German border in the capital, more than 1,000 in the country as a whole, in the postwar years.
A host of historic key players and celebrities have already dodged a nationwide train strike in Germany to descend on the capital. Yesterday evening German chancellor Angela Merkel, who grew up in East Germany, attended a memorial concert at the Berliner Ensemble, the theatre founded by the playwright Bertolt Brecht.
On Sunday, Merkel will open a new exhibition centre at Bernauer Strasse, near the Bornholmer Strasse checkpoint where the then 35-year-old chancellor crossed over to the west for the first time. “I think you never forget how you felt that day – at least I will never forget it,” the chancellor said in a recent podcast. “I had to wait 35 years for that feeling of liberty. It changed my life.”
At least two million people are expected to attend a grand street festival at the Brandenburg Gate. The former Polish president Lech Walesa, Hungarian ex-president Miklos Nemeth, as well as Gorbachev and German president Gauck, are all expected to take to the stage.

The Berlin Wall:Documentary on the Berlin Wall

 from Construction to Destruction

Music will be provided by the Berlin State Orchestra, conducted by Daniel Barenboim, as well as East Berlin rock band Silly and British singer-songwriter Peter Gabriel, performing David Bowie’s Heroes.
The centrepiece of the festivities will be formed by an ambitious art installation. Since Friday morning, 8,000 white balloons have been pegged to the ground along the former border. After sunset, they light up to form a 15km-long “wall of light”. This evening the balloons will be released into the air one by one, to the music of Beethoven’s Ode to Joy.
Berlin mayor Klaus Wowereit, as well as guests of honour including Nobel peace prize winner Muhammad Yunus, Nasa astronaut Ron Garan and Wikipedia founder Jimmy Wales, will start the balloon release at 7pm local time.

Thursday, November 6, 2014

Les républicains américains ont repris le contrôle du Sénat pour la première fois depuis 2006

Mitch McConnel, sénateur du Kentucky, va désormais
incarner, en tant que chef de la majorité au Sénat.      
Les électeurs américains étaient appelés aux urnes mardi  4 Novembre 2014 pour élire 36 sénateurs, les 435 membres de la Chambre des représentants et 36 gouverneurs. Les républicains se sont emparés se sont emparés de la majorité du Sénat américain lors des élections de mi-mandat du 4 NovembreSelon les projections des médias américains, les républicains se sont emparés des sièges démocrates en Caroline du Nord, au Colorado, dans l'Arkansas, dans le Montana, dans le Dakota du Sud et en Virginie-Occidentale. Dans cet État, les républicains ont remporté leur premier siège de sénateur depuis 1956.

Avec ces six gains, les républicains ont atteint leur objectif de contrôler le Sénat,. réduisant le champ d'action du président Barack Obama pour ses deux dernières années de mandat, selon les observateurs américains.
 Avant les élections, les républicains - avec leurs 45 sièges - devaient en conquérir six autres et conserver ceux qu'ils possédaient déjà pour détenir la majorité (51 sièges).
La campagne électorale a beaucoup tourné autour de la personnalité du président américain Barack Obama, dont la popularité est à la baisse. Les Américains lui reprochent son « interventionnisme » avec le programme Obamacare, de même que son « manque de leadership » dans les dossiers touchant à la propagation de l'Ebola et à la montée du groupe État islamique.
Le président est même attaqué sur son bilan économique, en dépit de la baisse du chômage à 5,9 %, au plus bas depuis six ans, et de la robuste croissance (3,5 % au troisième trimestre).
La perte du contrôle des deux chambres au profit des républicains lierait les mains du président américain, affirme Donald Cuccioletta, chercheur associé à l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM.
« C'est clair qu'avec les républicains au Sénat, et la Chambre des représentants qui reste entre leurs mains, ils vont dicter le programme politique. Ça ne veut pas dire que les républicains vont tout arrêter - ils vont peut-être laisser des choses passer, car ils pensent aux élections de 2016 », ajoute-t-il.
Durant ce scrutin de mi-mandat, en plus de pourvoir des centaines de postes de députés, de sénateurs et de gouverneurs, les électeurs sont aussi invités à répondre à des dizaines de questions référendaires partout au pays, notamment sur la légalisation de la marijuana.

Mitch McConnel, sénateur du Kentucky, va désormais incarner, en tant que chef de la majorité au Sénat, l'opposition au président Obama. Juste après sa propre réélection, il a lancé : "Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de changer de direction! Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie!"

Monday, November 3, 2014

Les retombées de l'interview de Michel Martelly sur TV5 Internationale

Commentaires et opinions

Après le visionnement de cet interview entre Martelly et les journalistes de TV5,sommes nous capables de dire: Qui dit vrai sur Haiti ? Le président ou l'opposition et sommes nous vraiment humiliés par le président ? JM

Le Président Michel Martelly sur TV5 Monde

Le président de la République a fait honneur au pays. Il a  remis les  journalistes français à leur place avec une transparence et une honnêteté intellectuelle qui désarçonnent.  Il n'a pas cherché à  se présenter pour ce qu'il n'est pas.  Il a décrit,  sans fausse modestie et sans pirouette,  sa véritable trajectoire d'homme de scène, un simple saltimbanque sans diplôme universitaire, sans expérience politique, mais un patriote sincère,  avec un projet de société auquel bon nombre d'haïtiens semblent vouloir adhérer. 

Le langage du président est simple et direct. Il ne cafouille pas. Il s'accroche à sa vision et propose des résultats observables.  Il rappelle aux journalistes que ce n'est ni la France , ni les USA qui incarnent le concept de LIBERTE,  mais bien une Nation nègre qui a pour nom Haïti.  Il rappelle à L'Internationale qu'il est pour la globalisation sans la perte de notre identité et de notre spécificité culturelles.  Il remercie la MINUSTAH,  et lui demande gentiment de programmer son départ du sol haïtien. Il ne veut plus d'aumône mais des opportunités d'affaires bénéfiques à tout le monde.

Martelly a parfaitement bien défendu les couleurs de mon pays.  J'ai été agréablement supris de la hauteur et du réalisme, avec lesquels le président a su répondre aux questions tendancieuses que les journalistes ne se lassaient pas de lui poser.

On a l'impression réellement de franchir un cap important avec une telle prestation.  Martelly change complètement l'image du pays face à l'internationale.  Il revendique notre identité, notre honneur.  Il honore Toussaint Louverture.  Il rapelle que le Géneral noir isolé et cruellement exposé au froid et à la faim, par les français" civilisés et raffinés " ,  au Fort de Joux, était un ancien esclave,  devenu Général français et fondateur de la première nation nègre libre du monde.

Que Martelly atteigne ou n'atteigne pas les objectifs ambitieux de la scolarisation universelle qu'il intègre dans son projet de société, il aura marqué de façon irréversible, le retour d'Haïti au concert des nations civilisées,  la fin d'un noirisme obscurantiste, vaudouisant, primitif, trop primaire pour être une idéologie de gouvernance,  et trop synchrétique pour être un projet de société.  L'eclectisme de Villaire semble,  inévitablement revenir, à pas feutrés,  au coeur du nouveau débat sur l'orientation de la pensée politique, philosophique et sociologique en Haïti. On pourrait même se demander si Martelly n'incarne pas dans une certaine mesure et sans le savoir le nouvel eclectisme haïtien?
Dr.Keny Bastien
Promoting Health Through Education

MERCI DOC BASTIEN "D'AVOIR CETTE OCCASION DE NE PAS VOUS TAIRE" ET DE DIRE CE QUI S'ÉTAIT VRAIMENT PASSÉ AU COURS DE L'INTERVIEW PIÉGÉE DES JOURNALISTES FRANÇAIS.

Patriotiquement, fraternellement,
Serge 


Martelly sur TV5: Les dits et les non dits (1ère partie)

selon Nancy Roc,

martelly-sur-tv5

Le président d’Haïti, Michel Martelly, a été l’invité spécial de l’émission ‘’Internationales’’ sur TV5 le dimanche 2 novembre 2014. Il a répondu aux questions de Philippe Dessaint de TV5, de Sophie Malibeaux (RFI) et de Paulo Paranagua (Le Monde). Décryptage de cette interview.

Durant cette émission, le président  Martelly a été interrogé  sur la situation sociale, politique et économique d’Haïti ainsi que sur sa quête d’une nouvelle aide internationale. Sa visite à Fort de Joux, pour rendre hommage au Héros de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture, a également été évoquée.
Pour nos internautes, nous avons décrypté cette interview dont voici les temps forts. Nous avons relevé ce que le président Martelly a dit et, aussi, ce qu’il n’a pas dit. Ce décryptage se fera en 2 parties, dont voici la première.
Introduction
Pour commencer cette émission, «Internationales», de TV5MONDE – RFI – Le Monde, a présenté un reportage qui fait un retour sur  la catastrophe du séisme du 12 janvier 2010 et l’élection de Michel Martelly, qualifié de ‘’plutôt libéral et proche du peuple’’.
Premier accroc de Martelly, lorsque Philippe Dessaint lui pose la première question concernant les besoins d’Haïti cinq ans après le séisme, le président tutoie le journaliste senior de TV5 Monde, comme s’il était son copain d’enfance. Une erreur de protocole inadmissible pour un chef d’État sur le plateau de la première chaîne généraliste mondiale en langue française, suivie chaque semaine par 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.
Sur l’aide internationale
camps-en-haiti

Pour Michel Martelly,  «les idées sont plus importantes que l’argent », c’est pour cela que « nous ne demandons pas d’argent mais nous offrons des partenariats, des opportunités, des joint-ventures pour faire ce travail » (de reconstruction), a-t-il dit.

Rappelons que lors de sa visite le 31 octobre à l’Élysée, où il a été reçu par le président François Hollande, Michel Martelly a évoqué un “partenariat” pour l’éducation entre les deux pays. Un partenariat qui a fait sursauter les observateurs et les spécialistes de l’éducation. En effet, la France a toujours été présente en Haïti depuis 1804 et pourtant n’a pas empêché le système éducatif haïtien de plonger dans l’abysse. Par ailleurs, pourquoi Martelly demande-t-il  un partenariat à la France alors qu’il est en fin de mandat?

De plus, si les idées étaient plus importantes que l’argent, Haïti aurait fait appel à tous ses cadres, médecins, professionnels, professeurs et autres de sa diaspora, plutôt qu’aux étrangers et aux Dominicains. Seulement voilà : l’administration Martelly/Lamothe a ses idées- ou celles de Clinton et de l’administration américaine- et a totalement exclu sa diaspora et tous ceux qui ne partagent pas ses points de vue en Haïti. Dans ce pays, le gouvernement fait dans le cosmétique et non dans la réflexion.

Concernant l’existence de camps cinq ans après le séisme, Martelly a rappelé qu’à son arrivée  au pouvoir en 2011,  il y avait « 1 million 500.000 personnes sous les tentes et que maintenant il y en a 40.000». Il a formulé le vœu qu’il n’y ait plus de tentes à la fin de son mandat sans jamais remercier les pays qui ont contribué à reloger ces camps, dont le Canada. Car, il faut bien reconnaître que ce n’est pas le gouvernement haïtien qui a relogé les sinistrés mais bien les ONG et les pays donateurs qui ont implémenté leurs programmes de relogement.

D’autre part, les chiffres donnés par le président sont erronés. En effet, quatorze mois après le séisme, soit en mars 2011 (un mois après l’assermentation de Martelly nouvellement élu), l’estimation du nombre de réfugiéstoujours dans les camps de tentes était de 680 000 personnes (OCHA Haïti 2011, p. 2) et non de 1 million 500.000. De plus, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui date du mois de septembre 2014, ce ne sont pas 40.000 personnes qui restent à reloger mais bien 85,432.

Philippe Dessaint de TV5 Monde a évoqué le nouveau terme ‘’ONGénisation’’, né du séisme de 2010 et de l’incapacité de l’État hattien à faire face à ses obligations. « Est-que votre État aujourd’hui est à la hauteur de la situation? », a demandé Philippe Dessaint. Le président n’a jamais répondu à cette question, préférant accuser les gouvernements antérieurs d’avoir choisi les ONG et la corruption; une corruption qui prévaut toujours aujourd’hui admet-il, et qui démontre que la «mentalité haïtienne doit changer».

Pour le président Martelly, « la corruption est difficile et ne se voit pas sur un visage. Pour la combattre, il faut faire voter des lois sur la corruption, sur le blanchiment et renforcer les unités qui luttent contre la corruption, la justice, la police, pour que les corrompus soient punis, découragés et gouverner par l’exemple aussi», a-t-il dit. Rappelons que le 16 août dernier, devant l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), le président avait promis de s’attaquer à la corruption «sous toutes ses formes et à ses origines». Dans le cadre de la semaine de la gouvernance, le chef de l’État haïtien avait juré de tout faire pour éradiquer le mal qui ronge l’administration publique. Il avait également annoncé qu’il lancerait sous peu des réformes en profondeur de l’administration publique. Les Haïtiens les attendent toujours.

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Gouverner par l’exemple, a-t-il dit? A-t-il oublié la démission, le 26 décembre 2013, de son propre cousin  et conseiller, Richard Morse?  Ce dernier avait déclaré au journal The Star: « Je suis parti à cause de la corruption au Palais et du sabotage des infrastructures ».

Morse avait déclaré avoir vu des preuves que des travailleurs remplissaient des canaux de drainage avant la saison des pluies, ce qui a entraîné des inondations. Quand il a alerté le ministre des Travaux Publics,  « rien n’a été fait» , a-t-il dit. « Si vous créez des catastrophes, ce ne peut être que pour l’argent de l’aide», a-t-il déclaré.

Quant à la corruption au Palais, Morse a dit avoir vu de « faux chèques payés à gens  qui ne travaillaient plus là.». Concernant la corruption au Palais et dans le gouvernement, dès les deux premières années de Martelly au pouvoir, il a conclu en disant: « Plutôt que de lutter contre la corruption, je sens qu’ils l’ont adoptée ».

Or, depuis l’arrivée du premier ministre Lamothe, les allégations de corruption n’ont fait que s’accentuer. « Les dépenses excessives et injustifiées de Martelly, surtout pour ses nombreux voyages à l’étranger, ont engendré un gaspillage des fonds de l’État. Près de 40 millions de gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) ont été dépensées lors de l’anniversaire, le 14 mai 2013, des deux ans au pouvoir de Michel Martelly. Jusqu’à date, aucune justification claire n’a été donnée. Aucune information ne filtre, non plus, sur les dépenses consenties à l’occasion du 14 mai 2014. Marie Carmelle Jean-marie, l’actuelle titulaire sans décharge du ministère de l’économie et des finances (Mef), nommée le 2 avril 2014, avait préalablement démissionné de sa fonction, en avril 2013, « pour cause de dépenses non justifiées » au sein de l’actuelle administration politique. « Les caisses de l’État sont vides», avait lâché Martelly lui-même en 2014. Les fonds « PétroCaribe », représentant une part importante du budget d’investissement en Haïti, ont été employés dans des projets sociaux, sans réelles retombées positives pour la population», rappelait Alterpresse le 18 mai dernier, soulignant le mécontentement de plusieurs secteurs sociaux par rapport à l’application de mesures néolibérales, préjudiciables au progrès du pays . Est-ce ainsi que le président gouverne « par l’exemple » ?

Enfin, rien de substantiel n’a été dit sur la reconstruction d’Haïti et l’aide internationale. Aucune annonce pour le 5ème anniversaire du séisme qui arrive bientôt. Aucun appel à un changement de paradigme de l’aide internationale à Haïti.
Sur les élections
les-journalistes-inteviewant-martelly

« Changer de mentalité certes, mais on a l’impression qu’il faut aussi reconstruire les institutions; or, depuis que vous avez été élu dans des conditions un peu controversées, il n’y a plus eu d’élections en Haïti. Comment les citoyens peuvent-ils choisir et s’exprimer si les élections ont été ajournées? », a demandé Paulo Paranagua du quotidien Le Monde.
Le président s’est vanté d’avoir rétabli les institutions d’Haïti en utilisant le pronom personnel «je», à volonté : « Pour renforcer les institutions, je suis le seul à le faire (…). J’ai nommé des juges à la Cour de Cassation (…), aujourd’hui, elle est fonctionnelle. J’ai mis sur pied le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Pendant des années, on a hésité à le faire car ce Conseil pourvoit à l’indépendance de la justice, c’est moi qui l’ai fait », a précisé le président péremptoirement.

Mais les journalistes français, aux faciès très hostiles ou dédaigneux envers le président, ignorent que  le président de la Cour de Cassation, Anel Alexis Joseph, est le parrain de Michel Martelly et que de nombreuses voix, dont celle du Sénat et des organismes des droits humains, ont dénoncé son accointance avec la présidence. Or c’est ce même Anel Alexis Joseph qui est aussi président du CSPJ. La justice est donc totalement soumise à l’Exécutif.

Questionné sur la tenue des prochaines élections législatives, Martelly n’a pas pu donner de date, arguant que c’est le pouvoir Législatif qui doit voter la loi électorale. « C’est aux institutions de faire leur boulot», a lancé Martelly, en dénonçant un “blocage” du Parlement.« Un pouvoir que je n’ai pas, c’est de forcer le Parlement à voter (…)  Si l’argent est débloqué et le CEP (Conseil Électoral provisoire) est mis en place et que la loi électorale est votée, l’Exécutif n’a plus rien à voir que de convoquer le peuple en ses comices. (…) D’ailleurs, la preuve que je veux des élections, c’est que, dès qu’on arrivera au dysfonctionnement du Parlement, ma première décision sera de convoquer les élections », a promis Martelly.

« Donc vous arrivez déjà au dysfonctionnement et savez que vous ne pouvez pas l’éviter? », a questionné Sophie Malibeaux. À cette question, le président a encore esquivé une réponse directe en disant qu’il a entamé un quatrième dialogue avec tous les secteurs. Un vrai dialogue? Oui, affirme Martelly, disant qu’il a  accepté de faire un gouvernement d’ouverture. Or, les Haïtiens savent que c’est faux. Et si l’ouverture était de nommer Rudy Hériveaux, ancien défenseur zélé d’Aristide, qui aujourd’hui insulte les organismes de droits humains d’être des ‘’sadiques’, et des’’psychopathes’’, il valait mieux, pour la dignité du peuple haïtien, ne pas ouvrir la porte du gouvernement à un tel schizophrène.
Sur les manifestations de rue
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Bombardé de toutes parts concernant sa déresponsabilisation de la dégradation de la situation sociopolitique du pays et qui a engendré de nombreuses manifestations de milliers de personnes ces dernières semaines, le président haïtien a minimisé la portée de ces dernières : « une protestation dans la rue, même si elle est hebdomadaire, quand il s’agit de 500 ou de 1000 personnes, çà ne  représente pas une population», a-t-il déclaré.
Quant aux arrestations et à l’existence de prisonniers politiques, le président déclare ne pas être au courant de leur existence : « je ne suis pas au courant qu’il y a des manifestants en prison (…) je ne suis pas les questions d’arrestations (…) S’il y a des prisonniers politiques je le saurais. S’il y avait des prisonniers politiques, cela sortirait de mon mouvement, mais, là, il n’y a pas de prisonniers politiques».

De quel mouvement parle Martelly? Comment des prisonniers politiques pourraient-ils sortir de son mouvement? Aucune demande de précision des journalistes francais qui, clairement, dédaignaient le président. Comment un chef d’État peut-il dire ignorer la présence de prisonniers politiques lorsque son propre ministre de l’Information a fait une sortie calomnieuse sur quatre importantes organisations des droits humains qui ont envoyé une lettre à ce sujet au président Hollande?

Malheureusement, les journalistes présents n’y ont pas fait allusion mais cet aveu fera certainement couler beaucoup d’encre, surtout après l’arrestation de Rony Timothée et de Biron Odigé, deux militants politiques de l’opposition très connus et respectivement porte-parole et coordonnateur de la Force patriotique pour le Respect de la Constitution (FOPARC).

On a l’impression que le président Martelly, fort de son aversion pour le parti Lavalas de l’ex-président Aristide, sous-estime les manifestations de ces dernières semaines qui pourraient aboutir à une escalade de la crise politique, surtout après le 12 janvier 2015. En effet, si le président pourra gouverner par décret, en dehors d’un cadre constitutionnel, tout deviendra possible, tant pour l’Exécutif que pour l’Opposition. Cela présage de tous les dérapages.

Enfin, Martelly a annoncé son souhait que la MINUSTAH fasse un retrait graduel d’ici juin 2015,  « mais pour préserver les acquis de ces dix dernières années, puisque cela fait dix ans que ces forces sont là, j’ai proposé  au Secrétaire Général, Ban Ki Moon, d’attendre les élections présidentielles  qui auront lieu en novembre, pour s’assurer qu’en cas de chaos, puisque pour certains c’est le chaos qui devrait régner pour…pour…pour …(pause du président qui sourit en levant les sourcils et les épaules )…que, eux, ils aient une chance ». De quel mois de novembre parle le président lorsque le calendrier électoral des législatives et des présidentielles n’existe même pas? Se rend-il compte de son incohérence?
Sur l’État de droit
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« La démocratie est-elle en panne aujourd’hui en Haïti?», a questionné Philippe Dessaint de TV5 Monde. « La démocratie on ne l’avale pas en un jour. On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit, sans un apprentissage », a déclaré Martelly. Le président, sans ménager son peuple, a poursuivi en disant que « les Haïtiens ont confondu la démocratie avec l’anarchie. On a tout détruit. Chaque fois qu’un président s’en va, on écrase. Quand est-ce qu’on va s’en sortir? ».
On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit? Martelly a-t-il été élu après le 7 février 1986 ou fait-il fi de toutes les luttes qui ont été menées de 1986 à son élection? Est-il le premier président démocratiquement élu?

D’autre part, le président semble oublier que c’est la dictature et/ou les abus de pouvoir qui ont poussé, à chaque fois et en dernier recours, le peuple haïtien à prendre les rues. Qui est coupable? Le peuple haïtien ou les gouvernants? Le président Martelly a-t-il conscience qu’il a dénigré son propre peuple par ses stéréotypes généralement utilisés par les étrangers ?

Philippe Dessaint a d’ailleurs saisi la balle au bond : « Pourquoi y-t-il eu ce tradition de gouvernance aussi terrible, presque  dictatoriale? Quand on revisite cette dernière décennie, il n’y a pas une gouvernance dont on peut dire qu’elle rassemble un certains nombre de critères de loyauté et de respect de sa population. On ne va pas reparler des Duvalier, d’autres ou de Titid, mais il y a une situation quand même très complexe», a-t-il dit.

« Je dirais qu’aujourd’hui nous faisons la différence», a répondu Martelly sans hésiter, ne se rendant même pas compte que Philippe Dessaint parlait de son administration!  « Aujourd’hui, Haïti est classée 47ème  sur la question des libertés de presse, cela veut dire beaucoup pour moi et je dois vous dire que c’est parce que je suis victime et que je l’accepte car la liberté de presse est un outil de la démocratie et je veux le préserver », a-t-il déclaré.

Le président est victime? Victime de quoi, de qui? De la presse? On croit rêver! N’est-ce pas lui qui, en pleine campagne électorale a agressé verbalement le journaliste Gotson Pierre ? Martelly n’est-il pas le premier président de l’histoire d’Haïti à avoir ‘’tchuipé’’ (geste de dédain) le journaliste Eddy Jackson  Alexis qui lui posait une question ‘’au lieu de le complimenter’’, avait dit le président?  N’est-ce pas lui qui avait aussi  lancé l’arrogant « taisez-vous » à la presse lorsqu’il est devenu président?  A-t-il oublié l’agression physique du journaliste Rodrigue Lalanne par un agent de sécurité du président, les menaces du ministre de la communication Rudy Hériveaux, et combien d’autres  attaques contre la presse depuis son arrivée au pouvoir? Et que dire des journalistes achetés par ce pouvoir? J’ai dû moi-même démissionner à cause des accointances du PDG de Radio Métropole, Richard Widmayer, avec ce pouvoir  et des censures illégales de mon émission Métropolis. Qui est victime M. le Président? Comment osez-vous?

Mais le président dépasse souvent toutes les limites. Il en a donné encore la preuve au décès de l’ex-dictateur, Jean-Claude Duvalier, lorsqu’il a exprimé sa tristesse et a salué la mémoire d’un «authentique fils d’Haïti  au nom de l’ensemble du gouvernement et du peuple haïtien». Des mots qui ont choqué les victimes et la majorité des Haïtiens qui, à travers une vague sans précédent de réactions, ont réussi à faire plier le pouvoir duvaliériste de Martelly/Lamothe qui n’a finalement pas organisé, comme il le voulait au préalable, des funérailles nationales pour un homme accusé de crimes contre l’humanité.

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Sophie Malibeaux (RFI) est d’ailleurs revenue sur le sujet en disant que «Duvalier est mort de sa belle mort et n’a jamais été jugé. Est-ce que la justice va continuer son travail? », a-t-elle demandé. « Le président Martelly ne juge pas, donc là, il faut voir avec la justice », a rétorqué Martelly en souriant. « C’est une institution qui elle aussi est faible, il faut l’admettre. Les institutions sont faibles en Haïti et c’est ce que nous faisons, les renforcer. Plusieurs personnes ont essayé de m’influencer en me disant ‘’ il faut le (Duvalier) juger’’, mais déjà me demander çà, c’est m’ingérer dans les questions de justice, vous savez? C’est à la justice de faire son travail», a-t-il dit, pendant qu’un grand portrait de Martelly, souriant et donnant une accolade à l’ex-dictateur était projeté en fond d’écran (exactement la photo ci contre).Imaginez l’effet sur 55 millions de personnes, entendre un président parler de justice alors qu’on le voit si chaleureux avec Duvalier. La honte n’a pas été seulement pour lui mais bien pour tous les Haïtien(ne)s.Et voilà l’homme qui se targue de changer l’image d’Haïti sur la scène internationale.

C’était tellement énorme, que le journaliste du Monde, Paulo Paranagua, a demandé à Martelly : «Mais est-ce que vous comprenez que les victimes ont besoin de vérité et de justice? Est-ce vous pensez que du point de vue de la réconciliation de la société avec son histoire, juger Duvalier aurait été important?».

«Certainement», a répondu Martelly en répétant encore que « c’est à la justice de le faire (…) et même quand la Présidence reconnait que c’est un président qui est mort, on n’a pas fait de funérailles officielles parce que c’est un sujet qui divise les Haïtiens. Aujourd’hui pour nous, l’essentiel c’est de réconcilier les Haïtiens pour rebâtir notre pays».

Fin de la première partie correspondant à la pause publicitaire de l’émission.

Nancy Roc, Montréal, le 3 novembre 2014