Tuesday, February 2, 2016

TÈT KALE: OU LA MACHINE DE GUERRE À L'ARGENT


L'avidité qui caractérise le Gouvernement Tèt Kale depuis 2011 jusqu'au moment où nous écrivons ce texte mérite d'être connue et analysée pour que les générations à venir soient bien informées de cette frénésie absolue en matière d'argent qui définit ce pouvoir. C'est un pouvoir né dans le mensonge et la corruption. (C'est connu de tous, la déclaration de Pierre Louis OPONT, l'actuel président du Conseil Électoral Provisoire (CEP) 2015 en a confirmé au micro de Valéry NUMA:" Rezilta eleksyon 2010 yo se pa yo ki te pibliye" Tout compte fait, Michel MARTELLY n'est pas à sa place, selon M. OPONT.)

Les actes de corruption orchestrés par le pouvoir Tèt Kale constituent le fort de ce papier.

Tout a commencé le 15 juin 2011 quand M. MARTELLY a décidé et ordonné, par une simple circulaire de la Banque de la République d'Haïti(BRH), de prélever $1.50 sur chaque transfert d'argents entrants et sortants.

Ces millions de dollars américains sont perçus pour le célèbre "Fonds national pour l'éducation (FNE), créé le 15 juin 2011." Voir Le Nouvelliste publié en date du 16 décembre 2011.


Une telle démarche est contraire à la loi car toutes taxes perçues doivent être l'apanage d'une loi. Selon l’article 218 de la Constitution haïtienne, nous lisons: « Aucun impôt au profit de l’Etat ne peut être établi que par une loi…. »


Par cet acte ignoble, qui osera passer outre de cet article pour défendre ce pouvoir viscéralement et originellement corrompu? Le Gouverneur de la Banque centrale l'avait compris quand il a eu à déclarer: "Charles Castel, gouverneur de la BRH, dit attendre une décision de l'Exécutif et du Législatif pour pouvoir transférer cette somme au FNE. Un cadre légal dudit fonds n'existe pas encore." (Source : op.ct.)
Un tel acte constitue une violation flagrante de la Constitution et les lois haïtiennes.


Seulement un mois au pouvoir.

Alors que, MARTELLY n'avait qu'un mois au pouvoir, sans aucune norme juridique, il percevait déjà des taxes à son gré. Il y a lieu de rappeler: Malgré les dénonciations et les alertes de certains acteurs dont parlementaires, citoyens avisés, hommes engagés et organisations de la société civile, le pouvoir Tèt Kale ne fait qu'enfoncer le grand trou déjà creusé par lui même. Têtu, il avance. Dans le même article précité, on peut lire: " Lors du lancement du FNE, le 26 mai 2011, des parlementaires avaient critiqué la façon par laquelle le président de la République, Michel MARTELLY, a procédé pour créer ce fonds qu'ils ont jugé illégal."


Et pourtant, ce n'était rien par rapport aux autres gabegies administratives succédantes, les unes plus graves, plus inconcevables que les autres.


À ce sujet brûlant et scandaleux, un rapport du Sénat de la République allait dévoiler une vaste activité de corruption relative à ce Fonds "perdu" et d'autres catastrophes planifiées par ce gouvernement à double vitesse en matière d'argent et de rente. Dans un long article publié par AlterPresse le 12 septembre 2013 titré: "Haiti: Quand les «bandits légaux» enlèvent aux Haïtiens toute dignité (1 de 2)" C'est un véritable scandale que les chercheurs,   étudiants et élèves haïtiens  doivent étudier comme cas particulier. Et les résultats de la Commission du Sénat...


 "La Commission d’Enquête du Sénat présidée par le Sénateur Willian Jeanty le 22 mai 2013 a fait le jour sur cette véritable bacchanale que les bandits légaux font dans les finances publiques. C’est encore plus grave que le scandale de la Consolidation sous le gouvernement de Nord Alexis en 1902. L’équipe actuelle a décidé d’augmenter de 5 centimes le prix de l’appel téléphonique entrant par une note circulaire du Conseil National des Télécommunications (CONATEL) suivi d’un Arrêté présidentiel en date du 9 septembre 2011 publié dans Le Moniteur du 14 septembre 2011. Ainsi la minute de communication est passée de 18 centimes américains à 23 centimes américains sous le gouvernement Martelly. Ceci a été fait avec toupet, en violation de l’article 218 de la Constitution qui dispose : « aucun impôt au profit de l’Etat ne peut être établi que par une loi…. » Défendre un tel groupe de malfaiteurs revient à perdre tout sens de la dignité humaine ou encore, comme on le dit en créole, « fok ou pa gen nen nan figi’w ».

Les gargotes financières révélées par la Commission d’Enquête donnent la nausée. Déjà en novembre dernier, le ministre des TPTC et le Directeur Général du CONATEL avaient révélé que 30 millions de dollars avaient été virés de manière irrégulière à un compte spécial du trésor public à partir des deux comptes courants de la Banque de la République d’Haïti (BRH# 1316066267) et de la Banque Nationale de Crédit (BNC# 1661017435). Alors, le CONATEL prétendait avoir collecté cinquante (50) millions de dollars américains sur les appels internationaux entrants. Or, selon Jocelerme Privert, président de la commission permanente de l’économie et des finances du Sénat, le montant collecté aurait du être 69 millions de dollars américains au lieu de 50 millions. Où sont passés les 19 millions manquants ?

Une entreprise de mystification et de corruption
Dénonçant la corruption dans la gestion des fonds collectés, le rapport de la Commission d’Enquête du Sénat indique que 50 millions de dollar ont été collectés par le CONATEL, du 15 juin 2011 au 16 avril 2013, des trois opérateurs DIGICEL, COMCEL/VOILA et NATCOM. De ces 50 millions, seulement 60% ou 30 million USD ont été transférés dans les deux comptes à la BNC et à la BRH. Le CONATEL a décidé d’utiliser $ 5 millions pour acheter des équipements anti-fraude et encore $4 millions pour passer un contrat avec la firme Suisse Société Générale de Surveillance S.A. (SGS) pour assurer la sécurité contre la fraude. Ces contrats ont été passés sans appel d’offres, en violation de la loi de passation des marchés publics. Il y a donc une tranche de 11 millions de dollars qui a disparu aussi dans la nature."(AlterPresse)
Ici, nous pouvons comprendre comment, malgré les alertes,  le pouvoir continue de prendre la pente de la corruption et comment l'argent des contribuables haïtiens se distribuent entre copains.


L'autre fait majeur qui doit être mentionné dans ce papier, c'est la fameuse question de Perdiem du Président. Tandis que le perdiem sous la présidence de René G. PRÉVAL était à 5 000 dollars américains par jour à chaque voyage à l'étranger. Une fois arrivé au pouvoir, MARTELLY fait passer cette somme de 5 000 à 20 000 dollars américains.

Haïti, est-t-elle devenue plus riche qu'avant? Telle sera la question de tout Haïtien conscient de ce phénomène-Martelly, le TGV en matière de gaspillage d'argents.

Et ce n'est pas fini. Sans vouloir nous répéter... Dans "Corruption et crise financière aux temps du choléra haïtien" publié par le journal Le National, on a eu peine d'apprendre que "Le président Martelly s’amuse à s’enfoncer irrémédiablement dans la bêtise. On se rappelle qu’en août 2013, il avait fait un voyage à l’étranger avec 84 courtisans pour la rondelette somme de 5 364 000 $US (5 millions trois cent soixante quatre mille dollars américain).


Trois millions huit cent vingt mille (3 820 000) dollars US de perdiem à Martelly
Le président Martelly récidive donc, persuadé qu’il peut tout se permettre, se disant en substance qu’il n’y aura aucune réaction, car le peuple est zombifié et n’osera pas prendre les moyens pour le renverser immédiatement du pouvoir. Depuis sa prise du pouvoir le 14 mai 2011, le président Martelly a effectué au moins quarante (40) voyages à l’étranger, totalisant 191 jours au perdiem de vingt mille (20 000) dollars par jour, soit un total de trois millions huit cent vingt mille (3 820 000) dollars américains. Comme l’a dénoncé le sénateur Moïse Jean-Charles en décembre 2011, le président Martelly a quadruplé le montant du perdiem alloué au Président qui était de cinq mille (5 000) dollars US par jour sous le gouvernement Préval..." (Le National).

Sommes-nous devenus réellement une République d'étonnement? À un moment où tous les pays utilisent leut budget de manière rationnelle, M. MARTELLY, de son côté, augmente son compte en banque en multipliant les voyages pour recueillir les perdiem.


Il faudra des tomes d'ouvrages, des licences et  des thèses de doctorat pour comprendre cette boulimie d'argent constituant la toile de fond de ce pouvoir inclassable au point de vue de détournement de fonds de l'État.


Il convient de citer, pour finir, des sommes annoncées et engagées lors des "Gouvènman lakay ou" sans pour autant que les réalisations aient eu lieu:


■ 5 millions pour l'aménagement de la ville de  Port-de-Paix. Annonce faite par le "Premier Ministre" Laurent LAMOTHE lors de la fameuse activité dénommée "Gouvènman lakay";

■ 45 millions de gourdes pour le Palais National" en vue de renforcer la sécurité du président" et que l'insécurité fait rage partout dans le pays;

■ 85 millions de gourdes pour le Ministère du Tourisme à seulement 4 mois de l'exercice fiscale (décembre 2015);
■Aéroport des Cayes (sud) projet raté/argent gaspillé: 26.5 millions de dollars(signalfmhaiti.com)
■ 50 millions pour Smartmatic;
Smartmatic s’est installée dans le pays à la suite d’un contrat entre le Venezuela, Haïti et SAM en 2010. Le projet est financé à hauteur de 48 millions de dollars et s’inscrit dans le cadre du programme PetroCaribe. (lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/123803/Smartmatic-Nous-ne-sommes-pas-impliques-dans-les-elections)
■ Un Hélicoptère loué et au service du Palais National pour un montant tiré du Fond Petro Caribe de 2 millions 40 milles dollars américains(Source: Laurent LAMOTHE, juin 2015)
■ " le pays avait bénéficié d’une annulation de la dette suite au séisme du 12 janvier 2010. La République bolivarienne avait annulé officiellement 395 millions de dollars américains pour le pays. « Par conséquent, la dette effective d'Haïti au 31 décembre 2014 est estimée à 1,588,193,029.66 US », affirme le BMPAD.
« A la Banque nationale de crédit (BNC), les fonds Petro Caribe accusent des soldes bancaires de 6,000,643,33 US sur un compte en dollars américains et de 3,543,723,032.62 de gourdes sur un compte en gourdes. À la Banque de la République d’Haïti (BRH), les fonds Petro Caribe accusent un solde bancaire de 176,953,772.63 gourdes », révèle le BMPAD."(radiotelevisioncaraibes.com)

Il faut ajouter à cela la fameuse question de contrats sans appel d’offres négociés avec les firmes étrangères au détriment des firmes locales..." nou fè lot peyi, lòt antrepriz rich sou nou ak fon Petro Caribe".

Ces faits avancés ne sont qu'une partie d'une tonne de gabegies entrant dans l'actif du pouvoir Tèt Kale.  Nous ne saurions, dans un seul article,  reveler toutes les malversations de la bande à MARTELLY. Il est connu des plus avisés, le pouvoir Tèt Kale, c'est l'incarnation absolue de la corruption et de l'argent facile. Jusqu'à ce qu'une étude vienne prouver le contraire, au regard des documents, articles, contrats "anba tab", rapports, dénonciations, analyses et fonctionnement de ce pouvoir, nous sommes en mesure d'avancer que le Gouvernement Tèt Kale reste jusque-là,  le plus corrompu, le plus scandaleux, le plus pillard, le plus comprador de toute l'histoire politique d'Haïti. Nous avons un devoir de dire la vérité. Il faut dire quelque chose quand ça va mal car demain, les enfants nous demanderont: "Qu'aviez-vous fait face à ces hommes d'État destructeurs et prédateurs de la République?




Quelques sources utilisées pour réaliser ce papier:
1- lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/100551/48-millions-de-dollars-preleves-sur-les-transferts

2. www.alterpresse.org/spip.php?article15108#.VnnOSDPCq20
B
3. lenational.ht/corruption-et-crise-financiere-aux-temps-du-cholera-haitien/

4. www.signalfmhaiti.com/gouvernement/188-haiti-pose-de-la-premiere-pierre-de-l-aeroport-des-cayes.html

5. radiotelevisioncaraibes.com/mobile/nouvelles/haiti/le_fonds_petro_caribe_en_chiffres.html

6. Certaines émissions à caractère socio politique


Iléus PAPILLON
Haïtien engagé

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