Sunday, September 27, 2015

Etats-Unis:la tournée historique du Pape touche à sa fin

Par: Herve Gilbert
Pape François avant son décollage
Le Pape François a achevé sa visite historique de six jours ce dimanche soir vers 19h46, heure locale de Philadelphie, dans cette ville située au Nord-est des Etats-Unis, la troisième étape de sa visite. Avant de s'embarquer à bord de l'avion Américain "The Shepherd", il a célébré une grande messe en plein-air où 1,5 million de fidèles y avaient pris part. Le pape François durant cette journée remplie, a également rencontré des victimes d'abus sexuels commis par des prêtres catholiques ainsi qu'une centaine de prisonniers à l'une des prisons de Philadelphie.


Pape François lors de sa grande messe à Philadelphie
Une visite historique en tout point. Une rencontre avec le couple Obama,  un vibrant discours devant le Congrès, une messe célébrée au Madison Square Garden, sa descente au "ground zéro" de Manhattan, ou encore un concert géant à Philadelphie samedi soir. C'est en effet dans cette ville du nord-est des Etats-Unis que le pape François a achevé sa tournée par une messe en plein-air à laquelle avait participé des milliers de fidèles. Cette tournée triomphale du Pape aux Etats-Unis a sans nul doute touché des milliers de coeurs

Les coupables "seront punis"
Un moment rare. "Dieu pleure pour les abus sexuels dont ont été victimes des enfants", a dit le souverain pontife, âgé de 78 ans en rencontrant des victimes d'abus sexuels commis par des membres du clergé catholique.  "Les jeunes doivent être protégés et tous ceux qui sont responsables auront des comptes à rendre".
L'Eglise catholique, a-t-il dit aux victimes, luttera efficacement pour empêcher que de nouveaux abus sexuels soient commis. Les coupables, a-t-il assuré, "seront punis". Selon un document datant de 2012, 100.000 enfants américains pourraient avoir été victimes d'abus sexuels de la part de membres du clergé.
Le pape lors de sa visite dans un centre d'incarcération aux Etats-Unis
Réhabilitation des détenus
Pape François visitant les détenus
Plaçant ce voyage sous le signe du pardon, le souverain pontife s'en est pris au système carcéral qui, selon lui, ne réhabilite pas les détenus. "Cela fait mal de voir les systèmes carcéraux qui ne se préoccupent pas de soigner les blessures, de soulager la peine, d’offrir de nouvelles possibilités", a-t-il martelé.
Le pape, devant le Congrès, avait appelé jeudi les élus américains à abolir la peine de mort, pour permettre la "réhabilitation" à laquelle selon lui tout le monde à droit. Il avait aussi estimé dans le passé que la prison à perpétuité était comme une peine de mort déguisée.
Les valeurs familiales défendues
L'avenue Benjamin Franklin lors de la dernière messe à Phi
ladelphie le 27 Septembre 2015.                                         
Autre valeur défendue par François: la solidarité familiale. Au cour d'un grand show à l'américaine auquel ont notamment participé la reine de la soul Aretha Franklin ou l'acteur Mark Wahlberg, le souverain pontife s'est même livré à un stand-up après jeté ses fiches en l'air. Il a improvisé un discours défendant la liberté de culte mais aussi l'importance de la famille.
Pour lui, la famille est une "usine d'espérance" malgré "les assiettes qui volent" et les "belles-mères", suscitant les rires de l'assistance. "La famille a une citoyenneté qui est divine, sa carte d'identité est donnée par Dieu. C'est la plus belle réalité que Dieu créa", a-t-il conclu. 

Source de référence: AFP

Saturday, September 26, 2015

États-Unis:Les tensions internes au Parti républicain ont fini par emporter John Boehner

Le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, John Boehner, compte présenter sa démission d’ici la fin octobre.
John Boehner a annoncé la nouvelle aux membres du groupe républicain lors d'une réunion à huis clos au Capitole : il va démissionner de son poste de Speaker et de son siège au Congrès. Ce sont certains de ses collègues conservateurs, dont Bill Huizenga, le représentant républicain Bill Huizenga, qui l’ont annoncé sur Twitter. Boehner rendra son tablier à la fin du mois d'octobre. Si la nouvelle n’est pas encore officielle, on murmure déjà que cette décision résulte de la pression extrême à laquelle le soumet l’aile la plus à droite de son parti
La «vague Tea Party» en 2010 avait permis au Grand Old Party (GOP) de conquérir la majorité à la Chambre aux élections de mid-term. Seulement, elle avait également abouti à l'élection au Congrès de dizaines d'élus déterminés à suivre une ligne intransigeante contre le président Barack Obama et ses alliés démocrates. Aux yeux de cette frange ultra-conservatrice, Boehner a fait figure de «mou», prêt à se compromettre.

Quoiqu’il en soit, les divisions intestines à Washington se sont aggravées ces dernières années –on se souvient notamment du «shutdown» de 2013. Justement, la date butoir pour trouver un compromis sur le budget approche –le 1er octobre. Et les radicaux menacent de provoquer une nouvelle paralysie fédérale dans le but de couper les fonds au planning familial américain, le Planned Parenthood.

Ils veulent la mort de cet organisme, le plus grand fournisseur de santé aux femmes, parce qu’il va à l’encontre de leur politique «pro-vie». Ces derniers mois, ses détracteurs ont accentué la pression pour obtenir gain de cause, à coups de campagnes spectaculaires. En juillet, une organisation anti-avortement a publié une vidéo censée prouver que le Planned Parenthood se livrait au trafic de fœtus avortés

John Boehner, 65 ans, avait été élu au Congrès en 1991, et réélu 12 fois consécutives depuis. Cet ancien patron de PME, farouche opposant au président était devenu le troisième personnage de l‘Etat -après le chef de la Maison Blanche et le vice-président- en janvier 2011.

John Boehner annonçant sa démission

Thursday, September 24, 2015

Le pape appelle à la vigilance contre toute forme de fondamentalisme devant le Congrès américain.

Le pape François a prononcé un discours historique devant les deux chambres du Congrès ce matin à Washington, au lendemain de sa visite au président Barack Obama à la Maison-Blanche.
C’est la toute première fois qu’un pape s’adresse aux deux chambres réunies du Congrès.
Le pape François a appelé à la vigilance contre «tout type de fondamentalisme», religieux ou non, tout en assurant que la lutte contre les extrémismes ne devait pas se faire au détriment des libertés individuelles.
«Nous devons faire spécialement attention à tout type de fondamentalisme, qu’il soit religieux ou de n’importe quel autre genre», a déclaré le pape, tout en ajoutant: «Un équilibre délicat est nécessaire pour combattre la violence perpétrée au nom d’une religion, d’une idéologie (...) tout en sauvegardant (...) les libertés individuelles».
Le pape François a affirmé que le rêve de Martin Luther King, de l’égalité des droits civiques et politique pour les Noirs américains, «continue de nous inspirer tous.
Le Vice-président Joe Biden accueillant le pape au Congrès
«Je suis heureux que l’Amérique continue d’être, pour beaucoup, un pays de rêves. Des rêves qui conduisent à l’action, à la participation, à l’engagement. Des rêves qui réveillent ce qu’il y a de plus profond et de plus vrai dans la vie d’un peuple», a déclaré le pape, alors que l’Amérique fête les 50 ans de la marche de Selma menée par le pasteur protestant pour exiger l’égalité des droits pour les Noirs.
La crise des migrants sur le globe est d’une «ampleur inconnue» depuis la Deuxième Guerre mondiale et requiert «de nombreuses décisions difficiles», a affirmé le pape.
«Notre monde est confronté à une crise de réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette crise nous place devant de grands défis et de nombreuses décisions difficiles», a déclaré le souverain pontife.
Le pape a affirmé avec force son opposition à la peine de mort devant le Congrès, où la très grande majorité des élus sont favorables à la peine capitale.
Le pape lors de son discours devant le Congrès américain
La Règle d’Or du «Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour les autres», «nous rappelle aussi notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement. Cette conviction m’a conduit, depuis le début de mon ministère, à défendre, à différents niveaux, la cause de l’abolition totale de la peine de mort», a dit le pape devant les représentants d’un pays qui pratique plusieurs dizaines d’exécutions par an.
À l'issue de son discours devant le Congrès américain, le Pape s'est rendu au balcon du Capitole pour saluer et bénir la foule très compacte rassemblée  sur la pelouse en face du Congrès, situé au bout du National Mall, la grande esplanade historique au centre de Washington.Plus de 50 000 personnes étaient présentes, dont beaucoup sont arrivées bien avant l’aube.
La bénédiction du pape  au balcon du Capitole
François a prononcé quelques mots en langue espagnole. « Je vous suis très reconnaisant pour votre présence ici, a t-il lancé à la foule, je remercie les personnes qui sont les plus importantes ici, les enfants! Je demande à Dieu de vous bénir. Seigneur, notre Père à tous, bénit ce peuple, bénit chacune de ces personnes, leurs familles, donne-leur ce dont ils ont le plus besoin. Et je vous demande, s'il vous plait, de prier pour moi, et si parmi vous certains ne sont pas croyants ou ne peuvent prier, je vous demande de me souhaiter de bonnes choses ! Merci beaucoup ! Et que Dieu bénisse l'Amérique! » 
Vue de la foule massée au devant du Capitole
Un bref discours qui a suscité des applaudissement nourris de la foule massée au pied du capitole. A noter aussi l'émotion du speaker républicain John Baehner aux côtés du Pape sur le balcon, celui-là même qui avait invité le Souverain Pontife à venir s'exprimer devant le Congrès
La foule a suivi l'intégralité du discours du Souverain pontife sur des écrans géants. «Il donne de l’énergie aux gens, il a beaucoup d’humilité et il sert de modèle à tous les gens», a dit Nick Redmond, venu pour tenter de voir le pape.
Sources combinées :AFP et Radio Vatican


Ce qu'il faut retenir du discours du Pape devant le Congrès américain

Le Pape rappelle l'Amérique à l'esprit de ses « fondateurs »
Le président de la chambre des représentants  en larmes devant le discours du Pape

Tuesday, September 22, 2015

Le pape François est arrivé pour sa première visite aux Etats-Unis

Par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com
Le président Obama saluant le Pape François à son arrivée
L’avion du pape François s’est posé sur le tarmac de la base militaire de Saint-Andrews dans le Maryland aux Etats-Unis aujourd'hui peu avant 16H00 heure locale pour  sa première visite dans ce pays après un voyage de plus de trois heures et demie en provenance de Santiago, Cuba. Il a été accueilli au pied de son avion  par la famille Obama ainsi que celle du vice-président catholique Joe Biden également présent avec son épouse et ses deux filles. Il est rarissime que les deux têtes de l'exécutif  aux Etats-Unis se déplacent ensemble, en raison des protocoles de sécurité prévus dans ce pays.

Michelle, tout de bleu pastel vêtue
et leurs deux filles, Malia et Sacha
Plusieurs représentants de l'épiscopat américain étaient également présents, parmi lesquels le cardinal Wuerl, archevêque de Washington, les responsables de la conférence épiscopale, et l'évêque aux armées, dont dépend cette base militaire. Les différents corps d'armée ont fait une haie d'honneur au Pape François, mais dans un protocole très allégé. Les honneurs militaires lui seront formellement rendus  mercredi matin lors de sa visite à la Maison Blanche.

Enlevant sa calotte à cause du vent, Jorge Mario Bergoglio, âgé de 78 ans et élu pape en mars 2013, a posé son pied sur le sol américain pour la première fois de sa vie. Le dernier pape à être venu aux Etats-Unis est Benoît XVI, en avril 2008. Le premier fut Paul VI en 1965.

Après un voyage de quatre jours à Cuba placé sous le signe de la réconciliation, sa visite aux Etats-Unis s'annonce plus délicate. Il éveille l'approbation d'une  grande majorité d'Américains et les réserves de certains conservateurs. Ces derniers et les milieux économiques libéraux, de Wall Street au Tea Party jusque dans les rangs des républicains, lui reprochent un radicalisme social.



Les 4 enfants baisant le pape François
Quatre enfants représentant la diversité de la population américaine ont pu embrasser le Saint-Père. Quelques dizaines d'autres jeunes rassemblés à quelques mètres, scandaient en espagnol "Pape François, bénis tes enfants".

Ce voyage pontifical s'avère d'ores et déjà historique:  pape François aura une entrevue avec  président Obama à la Maison Blanche ce mercredi, il doit prononcer jeudi un discours devant le Congrès américain, une première pour un souverain pontife. D'autres moments forts sont au programme, comme, dans les pas de Paul VI, un discours devant l'Assemblée des Nations-Unies vendredi où le drapeau du Vatican sera hissé, et une cérémonie interreligieuse sur le site de World Trade Center contre le terrorisme et pour le respect entre religions, le pape jésuite, connu pour son habilité et sa détermination, a préparé soigneusement pendant l'été 18 discours et homélies qu'il prononcera à Washington, New York et Philadelphie. 
Le pape François accueilli par la famille Obama au complet
Parmi les autres sujets mentionnés dans son agenda, figurent la protection de l'environnement et l'accueil des immigrants, avec un plaidoyer ferme pour une révolution énergétique radicale et la décroissance: la critique des dictatures de la technologie et de la finance, la dénonciation des responsabiltés des vendeurs d'armes de destruction massive et des grandes puissances" dans la troisième guerre mondiale par morceaux" qu'il dénonce sans cesse.

Le Pape et le président américain se sont entretenus quelques minutes dans le salon d'honneur de la base, pendant que les autres membres de la délégation pontificale, parmi lesquels le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat du Saint-Siège, rencontraient les jeunes rassemblés sur le tarmac dans une ambiance très chaleureuse et informelle.



Le pape à bord de sa Fiat 500
Le Pape est ensuite parti à bord de sa modeste Fiat 500, encadré par le cortège habituel des véhicules blindés affectés aux chefs d'Etat en visite aux Etats-Unis, pour le dîner et à la nuit à la nonciature apostolique à Washington, située à 26 kilomètres de la base Saint Andrews.  

Sa visite aura lieu sous très haute sécurité, la police américaine voulant prévenir tout risque d'attentat contre un pape qui tient à se déplacer en voiture découverte pour être en contact avec les fidèles.


Source de référence :  Radio Vatican


Reportage en vidéo de l'arrivée du Pape  François aux Etats-Unis







Monday, September 21, 2015

Le pape François appelle à plus de liberté pour l’Eglise cubaine, à son arrivée à la Havane

Le pape François, au cœur du rapprochement entre Cuba et
les Etats-Unis                                                                         
A peine arrivé à Cuba, samedi 19 septembre en fin d’après-midi, le pape François s’est adressé à tous les Cubains, qu’ils vivent dans l’île ou qu’ils l’aient fuie, qu’ils soutiennent le régime castriste ou qu’ils le combattent. A sa descente d’avion, à l’aéroport de La Havane où l’a accueilli le président Raul Castro, Jorge Bergoglio a salué « tout le peuple cubain », y compris « toutes ces personnes que, pour divers motifs, [il] ne pourra pas rencontrer » – cela concerne notamment la dissidence – et « tous les Cubains dispersés à travers le monde ». Le pontife argentin a chargé Raul Castro de transmettre à son frère Fidel, qu’il pourrait rencontrer pendant son séjour, ses « sentiments de considération spéciale et de respect »

Cette visite de deux jours et demi intervient en plein processus de normalisation entre La Havane et Washington, en faveur duquel l’ancien archevêque de Buenos Aires a œuvré en 2014. Le pape a encouragé « les responsables politiques à continuer d’avancer » vers la réconciliation.
Pape François est accueilli par Raoul Castro à sa descente
d'avion.                                                                             
Troisième pape à se rendre dans l’île en dix-sept ans, François vient conforter une Eglise catholique à la fois affaiblie en termes de fidèles mais forte de relations jamais rompues, malgré les vicissitudes, avec le pouvoir castriste. Le pape ne vient pas pour mettre celui-ci en difficulté mais, dans son premier discours, il a tenu à citer les impératifs de « liberté », de « dignité de l’homme », de « réconciliation » et de « justice »« Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires », a-il déclaré. En effet, les « conditions » faites à l’Eglise par le pouvoir cubain restreignent aujourd’hui beaucoup sa capacité d’intervention dans le champ social, et le Vatican veut peser pour qu’elles s’améliorent. Sortant de son discours écrit, il a insisté sur l’importance de l’esprit de « réconciliation » dans « cette atmosphère de troisième guerre mondiale ».
Le pape  François visite Fidel Castro dans  sa résidence médica
lisée à Punto Cero, à la Havane, dimanche 20 Septembre.       
La visite pastorale a  commencé véritablement dimanche matin, avec une première messe place de la Révolution, là même où Jean-Paul II (en 1998) et Benoît XVI (en 2012) en avaient eux aussi célébré. Puis François s’est entretenu  dans l’après-midi avec Raul Castro, avant de rencontrer le clergé de La Havane dans la cathédrale et des jeunes dans le centre culturel catholique Felix-Varela, qui la jouxte. Le séjour du pape à Cuba se poursuivra ensuite par une étape à Holguin, lundi, et à Santiago, la principale ville de l’est de l’île.

Le pape François aime dire qu’il a vocation à bâtir des ponts là où s’élevaient des murs. C’est un pont aérien qu’il jettera entre Cuba et les Etats-Unis, le 22 septembre, lorsqu’il décollera de l’aéroport de Santiago de Cuba pour la base d’Andrews, près de Washington. Deux mois et demi après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, jusqu’alors ennemis, ce trajet vaut autant qu’un discours.

Le pape François à son arrivée dans la ville de
 La Havane, le samedi 19 septembre.                
Le pontife argentin est arrivé, samedi 19 septembre à Cuba, pour une visite de trois jours à Cuba avant de se rendre dans la foulée aux Etats-Unis (22 au 27 septembre), deux pays où Jorge Bergoglio se rend pour la première fois, une signification continentale. Devant la presse, il a appelé « les responsables politiques » à « continuer d’avancer sur le chemin » du rapprochement et demandé que soient accordés à l’Eglise cubaine « les moyens » pour mener sa mission « dans la liberté » sur l’île.

C’est le coup de théâtre du 17 décembre 2014, lorsque les présidents américain, Barack Obama, et cubain, Raul Castro, avaient annoncé simultanément leur intention de renouer des relations, qui a conduit quelques mois plus tard le Vatican à faire précéder la visite de François aux Etats-Unis par une étape dans l’île. Les deux chefs d’Etat avaient remercié le chef de l’Eglise catholique de ses bons offices pendant les négociations.

Le pape argentin avait en effet mis à profit sa parfaite connaissance de la situation régionale et les relations diplomatiques ininterrompues du Vatican avec l’Etat cubain depuis quatre-vingts ans pour jouer le rôle de facilitateur. Après Jean Paul II (1998), après Benoît XVI (2012), il sera le troisième pape en dix-sept ans à se rendre dans l’île. Mais le premier à pouvoir le faire dans un contexte d’optimisme.

Source de référence : Le Monde.fr


Quelques photos de la visite du pape François à Cuba






















Thursday, September 17, 2015

Carly Fiorina, grande gagnante du deuxième débat républicain


INFOGRAPHIE - L'ancienne patronne de Hewlett Packard a répondu aux attaques du remuant Donald Trump tout en se montrant convaincante sur le débat d'idées. D'autres candidats ont également créé la surprise

Si quelqu'un, ce mercredi soir, a marqué des points sur le podium des candidats présidentiels républicains qui débattaient pour la deuxième fois, en direct sur CNN pendant trois longues heures, c'est bien Carly Fiorina. L'ancienne patronne de Hewlett Packard, l'air résolu et grave, la voix claire et la formule économe, n'a pas ménagé ses coups contre le milliardaire Donald Trump, qui l'avait grossièrement attaquée sur son physique, en disant «Regardez cette face! Est-ce que quelqu'un voterait pour?» «Je pense que les femmes de ce pays ont entendu très clairement ce que Mr Trump a dit», a-t-elle répondu avec une sobriété efficace, quand l'un des animateurs lui a demandé ce qu'elle pensait, elle, de la personne du milliardaire. Le public a applaudi vivement tandis que Trump s'empêtrait. «Je pense qu'elle a un très beau visage et que c'est une très belle femme», a-t-il dit, aggravant son cas. Carly Fiorina ne s'est pas arrêtée là, attaquant Trump sur ses faillites dans le business des casinos, alors qu'il affirmait que le passage de la femme d'affaires à la tête de HP avait été un désastre.

Sur tous les sujets, elle s'est montrée souvent plus percutante que les autres, un atout énorme dans un exercice électoral qui, à 11 sur le plateau, tient plus de la performance théâtrale que du débat d'idées.«Elle a été très bonne et devrait monter dans les sondages», a affirmé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, reflétant un avis partagé. Fiorina a projeté une image de fermeté, d'énergie et de concision. Les commentateurs ont noté aussi la touche très émouvante qu'elle avait apportée au débat sur la légalisation de la marijuana, s'y déclarant opposée et ajoutant avoir «enterré un enfant à cause de la drogue». «La drogue est une épidémie ; nous devons dire à nos enfants que la marijuana n'est pas comme la bière». Saluant son image de dame de fer, certains ont toutefois noté qu'elle n'avait pas souri de la soirée, «une remarque qu'on n'aurait pas faite pour un homme», a toutefois tempéré le consultant démocrate Van Jones.
«Georges W. Bush nous a gardés en sécurité»
Jeb Bush, candidat à la primaire et frère de l'ancien président américain
Jeb Bush
Décidé à attaquer l'insolente position de domination que s'est taillé le milliardaire de New York depuis le début de la campagne,Jeb Bush, qui plafonne au dessous de 10%n'a pas été en reste lui non plus pour lancer ses coups, accusant Trump d'avoir tenté sans succès d'installer des casinos en Floride, en soudoyant les politiques. «Oui, vous avez essayé, je ne vais pas me faire acheter par qui que ce soit», a-t-il dit, pour contrer l'accusation du milliardaire new yorkais, selon laquelle tous les politiciens seraient corrompus. Bush a aussi vivement critiqué une remarque de l'homme d'affaire, qui l'avait accusé de parler espagnol en campagne, parce qu'il a une femme mexicaine américaine. «Le fait d'avoir mêlé ma femme à ce débat est tout à fait déplacé, j'espère que vous allez vous excuser, ma femme est là, vous devriez vous excuser maintenant», a-t-il lancé. Il a aussi défendu son frère dont Trump accusait le bilan «catastrophique». «Il nous a gardés en sécurité», a répliqué Jeb Bush, tandis que le public applaudissait chaudement. Beaucoup des autres candidats ont eux aussi volé au secours de «W», un fait remarqué par tous les commentateurs.


Marco Rubio
Pris aussi à partie par Rand Paul, Scott Walker, Marco Rubio pour son côté bateleur et ses insultes contre tout le monde, Trump a répliqué avoir un «super caractère» et promis, comme il le fait toujours, de remettre l'Amérique en marche par la seule force de son expérience et de sa personnalité. «Je m'entendrai avec Poutine, avec les Chinois et avec les autres» , a-t-il dit. Mais il est apparu en défaut quand il a été prié d'être plus spécifique, ne reprenant l'avantage que sur la question de l'immigration illégale.

Droitisation du discours
Sur ce sujet, et aussi sur la question de la coupure des financements à l'organisation Planning parental, qui pratique des avortements mais s'occupe aussi des soins gynécologiques de nombreuses femmes des classes populaires, la plupart des candidats ont presque tous droitisé leur discours. «Ils ont répété les mêmes erreurs qu'en 2012», a noté l'ancien conseiller démocrate de Barack Obama, David Axelrod, rappelant qu'un discours trop extrême sur l'immigration et sur l'avortement avait nui à Mitt Romney pendant l'élection générale.

Les onze candidats républicains
Une surenchère de critiques s'est déversée aussi sur l'accord nucléaire signé par Obama avec l'Iran, Ted Cruz, Mike Huckabee, Fiorina et les autres, promettant de revenir sur un accord qui met l'Amérique et Israël en danger. Seuls le gouverneur John Kasich et le sénateur Rand Paul ont tenté d'expliquer qu'appliquer le traité était de loin préférable…

Mike Huckabee (au centre)
Mike Huckabee, l'ancien gouverneur de l'Arkansas qui s'est porté au secours de la greffière du Kentucky qui refuse d'émettre des licences pour les couples homosexuels, est revenu sur l'affaire et s'est demandé pourquoi un pays qui fait des accommodations pour les prisonniers terroristes de Guantanamo qui veulent pratiquer leur religion, ne pouvait trouver d'exception pour la greffière chrétienne Kim Davis. Récoltant des applaudissements.


Trump, «humble»?

Donald Trump 
Plusieurs gouverneurs en exercice, Chris Christie, Scott Walker, John Kasich ont tenté de faire entendre une musique pragmatique, en se présentant comme des hommes d'action, réalistes et capables de créer des compromis avec l'autre camp. Parmi les candidats ayant fait une bonne prestation, on citait notamment Chris Christie, le gouverneur du New Jersey, particulièrement animé. Marco Rubio, très vif et très à l'aise sur la politique étrangère, a aussi imprimé sa marque sur le débat. Jeb Bush semblait avoir fait aussi une meilleure soirée que lors du premier débat, notamment par des traits d'humour: comme on lui demandait quel nom de code il aimerait que les services secrets lui donnent: il a répondu: «Donald, c'est à forte énergie!, une allusion aux moqueries de Trump qui l'accuse d'avoir “peu d'énergie”. Trump a dit qu'il prendrait le nom “humble” et les deux hommes se sont tapé les mains, en riant… Ben Carson, très attendu mais un peu lent dans ses réponses, n'a pas été tellement convaincant. Tous les experts répétaient la même chose: la grande gagnante était Fiorina.
Source : Le Figaro