Saturday, January 20, 2018

L';origine des Italiens d'Haïti

 4ième partie
 Par Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio) 
 majac14@hotmail.com

Avant-propos : les 3 premiers cours ont rétabli les faits et prouvé à nos compatriotes la vérité sur leurs origines.  Certains  le digèrent très mal. La rumeur ancestrale n’est pas l’histoire. L’historien conséquent se doit d’apporter des preuves valables et vérifiables basées sur des archives et des documents à l’appui. Dans ce quatrième cours, nous  allons démontrer et questionner l’origine de certains de nos compatriotes qui portent des patronymes italiens.
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Mario Brusa, Italien d'origine est directeur SOS
Villages Enfants d'Haïti depuis 2011.                 
Les historiens ont souvent évoqué le contingent polonais de l’expédition Leclerc qui alla pour mater la rébellion des esclaves à Saint-Domingue en 1802 et a finalement retourné les armes contre les armées de Napoléon en épousant la cause des insurgés. Ils ont aussi parlé du contingent allemand sans jamais mentionner les conscrits italiens de cette expédition. Après de longues recherches, nous avons formellement trouvé les traces de 156 d’entre eux qui faisaient partie de cette aventure militaire. Cette partie de notre histoire n'a jamais été révélée par les historiens, nous allons  bientôt faire toute la lumière sur ces faits marquants de notre mémoire.

Qu’est-ce qui explique la présence d’Italiens dans l’expédition Leclerc ? Lors des deux conquêtes D'Italie de 1797 et de 1800, les armées de Napoléon ont occupé plusieurs villes d'Italie et ont ramené des prisonniers de guerre qui sont devenus les conscrits pour Saint-Domingue RÉF : Napoléon Bonaparte, Mémoires de Napoléon : la Campagne d'Italie 1796-1797 et 1800.

Voici un échantillonnage de noms de quelques italiens conscrits arrivés à Saint-Domingue en 1802 avec l'armée coloniale française que nous pouvons suivre les traces en Haïti jusqu’à aujourd’hui :

Gabriele Pétoia: soldat artisan cordonnier, Ettore Vitiello: soldat artisan cordonnier, Firmino Auxila: soldat brancardier, Giacinto Martino soldat brancardier, Paolo Mascari soldat éclaireur, Pietro Janini soldat d'infanterie.

Carlo Batroni soldat éclaireur,Giacinto Moravia, soldat d'infanterie première classe.  L’histoire de ce contingent est très mal connue.1)Sources:  Bibliothèque nationale de France indice de référence les préparatifs de l'expédition Leclerc 2) Sources: les archives militaires de Vincennes Voir les guerres coloniales de France-l"expédition Leclerc 1802.

Le journal L’œil de Port-au-Prince, publia dans ses rubriques du numéro d'octobre 1881 une hausse considérable de l'apport des Italiens dans le commerce et dans l'import-export en Haïti et s'est félicité de cette concurrence avec la communauté Syro libanaise plus dure en affaire et très réticent à faire crédit aux petits commerçants revendeurs. Sources: Monsieur Edouard Pinckombe Sénateur de la République d'Haïti, directeur  gérant du journal l’œil. « Port-au-Prince (Haïti). 

Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe, une vague commerçante Italienne s’est abattue sur le pays. Voici un échantillonnage de l’établissement des commerçants italiens à travers le pays. En 1896, s'est établie au 143 rue Républicaine à Port-au-Prince une cordonnerie Italienne G B Petoia qui jouit d'une très bonne réputation, la compagnie n'utilise que du cuir et de bon matériaux, on y trouve un assortiment de chaussures de haute qualité. Est ce que ce G.B Pétoia est le descendant de Gabriele Petoia cité ci-devant comme artisan cordonnier arrivé à Saint-Domingue en 1802 avec l'expédition Leclerc ? La Famille Vitiello associée à la cordonnerie et à la vente de chaussures en Haïti. Est elle aussi descendante d'Ettore Vitiello soldat artisan cordonnier de l'expédition Leclerc? La Famille Janini qui tenait une boulangerie à Babiole un des cartiers de la capitale Haïtienne jusque dans les années 80, est-elle aussi descendante de Pietro Janini arrivé  lui aussi avec l'expédition Leclerc. Nous apporterons bientôt les réponses sur la généalogie de ces familles italiennes en Haiti dans un  prochain cours.

Alfonso Lucchesi a installé son commerce au Cap Haïtien sur la rue F numéro 9 et 10, il est négociant exportateur de café vers l’Europe et les USA.
Paolo Prosperi, dit Paul, installa son commerce en 1897 sur la rue 1314 au Cap-haïtien boite postale numéro 102, importateur de matériaux de construction et exportateur de coton.

A.Santelli fonda au Cap Haïtien en 1912 la compagnie Santelli & Co. Importateur de tissus de linge, de produits alimentaires et il est exportateur de café, de miel, de bois précieux.

Antonio Schettini fonda en 1901 une maison de commerce d’importation de marchandises divers venant d’Europe, France Angleterre USA et Italie. Il a établi plus tard en 1904 une boulangerie très réputée dans la ville du Cap Haïtien.

Firmino N. Altieri Agent de la compagnie générale transatlantique au Cap Haïtien, établi dans cette ville depuis longtemps fonda en 1885 une maison de commerce qui importe directement des marchandises de toutes sortes d’Europe et des États-Unis et il exporte le sisal et les denrées les plus divers.

B. Lavitola Mastroti a établi en 1910 un grand magasin, il importe des bicyclettes des pièce et accessoires automobiles.On trouve encore aujourd’hui le patronyme Mastroti à Morne rouge dans les environs du Cap Haïtien 1) Sources : recensement de la chambre de commerce de la ville du Cap-haïtien voir les rapports de1901 à 1918 2) Sources: rapport présenté par Monsieur Barnave  Dartiguenave Ministre de l'intérieur et des cultes (Publié en juin 1918 à Port-au-Prince Haiti)

Michel Giordani établit en 1896 à Fort liberté son commerce importe de produits alimentaires, de la toile et des marchandises variées et il exporte aussi le bois de campêche et achète à bon prix aux paysans les produits qu’il exporte.Il offre des conditions avantageuses à ses nombreux clients. Il est parmi les commerçants le plus respecté dans cette ville à l'époque. Il opère son commerce sur la raison sociale M Giordani & CO.

Aux Gonaives, on retrouve Pietro Batoroni dit Paul qui vend de la toile, il est aussi propriétaire d'un magasin de produits variés depuis 1918. 

Les documents anciens de la chambre de commerce de Petit Goâve nous apportent une confirmation de la présence italienne dans cette ville. Domenico Bombace né à Maratea en Italie, fonda vers 1880 un commerce florissant sur la rue Fautin 1er à Petit Goâve, sa philanthropie est très appréciée par les citoyens de cette ville.Plus tard vers 1926 son fils Filippo Bombace a pris la relève et est devenu agent consulaire d'Italie à Petit Goâve, en cette même année, la  compagnie Bombace a été reconnue pour avoir exporté le plus grand lot de café Haïtien vers les États-Unis et l'Europe. La Napoleoni & Co. installée à Petit Goâve en 1903 avec des succursales à Miragoâne et à Port-au prince dont le siège social est à Petit Goâve. En 1920 selon le bordereau des douanes, ce commerce a fait les meilleures affaires dans cette ville. 1)Sources : le journal L'Informateur Haïtien, publication numéro 25 Année 1918 par Justin Montas (Quotidien littéraire et commercial. Directeur Thos A. Vilmenay) 2) Source : bordereau des douanes du port de Petit-Goâve, rapport soumis au receveur général des douanes d'Haïti Monsieur A.J. Mamus (Port-au-Prince octobre 1920).Document des Archives Nationales d'Haiti.

À Jérémie, la présence italienne dans le commerce est aussi prouvée, le nom Martino et beaucoup d'autres noms étrangers ont été francisés ou changé pour des noms français en Haïti en 1809 suite à la décision arbitraire du président Alexandre Pétion de distribuer des terres aux anciens colons et aux anciens militaires français sans l'aval du parlement.  Beaucoup ont voulu profité de cette mesure et ont francisé leurs noms. Exemples : Martino pour Martineau, Minollo pour Mineault, etc.

En 1903 Benjamin Martineau Descendant d'Italien est un commerçant bien connu et établi sur la place de Jérémie, il s'occupe d'importation et d'exportation et d'affaires bancaires. Plus tard, il fut juge pendant 12 ans au tribunal commercial de cette ville. Il est un des ancêtres des musiciens bien connus aujourd'hui en Haïti Robert Martineau et fils.1) RÉF:  Alexandre Pétion, « Arrêté portant sur la répartition d’une certaine quantité de terre aux militaires en non-activité de  service ( Port-au-Prince, le 30 décembre 1809) 2) Voir : le premier de notre série de 3 cours Titre : Alexandre  Pétion:  haute trahison.(Publication de janvier à avril 2017).

Jacmel: Considérée encore aujourd'hui comme la plus belle ville d'Haiti, là aussi on retrouve la présence d'une communauté d'origine italienne. Jerome Poggi,cet Italo Corse né à Tamino, fonda à Jacmel  en1915 la maison Poggi. La compagnie emploie 150 personnes, la compagnie est spécialisée dans  l'exportation du café et des fils de coton. Monsieur Poggi était père de 4 enfants natifs de Jacmel. On retrouve encore aujourd'hui la famille Poggi dans cette ville. Sources 1) Klebold Press 137-139 East 25th street New York City 1920

Les Cayes : dans cette troisième ville du pays, se trouve un grand nombre de gens de descendance et de patronyme italien: Antonio Larco  que les archives de l'état civil relatent sa présence en 1821. Il a laissé une grande famille ses arrières arrières petits fils ont fondé la brasserie Larco qui a produit pendant des décennies le fameux Kola Larco.
A.Janini &Co.Cette compagnie est établie sur la rue du Quai aux Cayes était l'un des plus grandes de la ville à l'époque.

Une de ces familles les plus connue est : la famille Ferrandini qui était propriétaire de l’hôtel International établi depuis 1896 sur la rue de la Convention et dirigé par madame Venoe Ferrandini. De 1907 à 1920, l’hôtel fut la plus luxueuse d'Haïti.

En dehors des soldats du contingent italien, il y a eu beaucoup d'esclaves engagés italiens désœuvrés qui sont arrivés à Saint-Domingue, fuyant la misère et la famine en Italie au début du XIXe siècle. Une grande partie de ces réfugiés a fait route vers l'Amérique du Sud, au Brésil et principalement en Argentine. Contrairement aux communautés syriennes et libanaises des Caraïbes qui ne se marient pas et ne se mélangent pas aux populations locales que dans de très très rares cas. La communauté italienne d'Haiti  s'est mélangée et est devenue pleinement haïtienne, c'est ce qui explique que l'on trouve aujourd'hui en Haiti des noirs avec des patronymes italiens  qui ont un de leurs ancêtres Italien tout comme les Polonais d'Haiti.

Voici une de Preuve flagrante de l’intégration des Italiens en Haïti, en 1881 sous le gouvernement du président Lysius  Félicité Salomon, on retrouve le citoyen Ultimo Sebastini petit fils d'immigrant italien comme secrétaire d'État des travaux publics et de l'agriculture. Réputé incorruptible, il était l'un des accusateurs de Frédérick Mevs pour vol,  contrebande et abus des biens de l'état.1) Sources : voir nos deux cours primés par la critique Titre : L'affaire Mevs  Publications du 2 mai et de 17 juin 2017)  2) RÉF: Auteur : Giusseppe Lucrezio Titre L'émigration italienne caractéristiques  et tendances de base avec une référence particulière des vingt dernières années.(Rome juin 1967)  3) Voir notre cours, Le chemin des origines première partie cours No 1.
Les Altieri, Schetinni, Bombace, Martineau (Martino) Biambi, Auxila, Mascari, Giordani, Mastroti, Ferrandini, Barozzi, 

Lucchesi,Sebastiani, Pralotto, Vitiello, Larco, Janini, Mara, Minollo, Santini, Crambo, Cambrone, Martelli, Mariotti, Venelli,
Prosperi, Batroni, Moravia, etc. sont des patronymes italiens très répandus encore aujourd'hui dans ce pays. 

Les archives de l’hôtel International des Cayes, du Grand l'hôtel de France établi en 1914 sur la rue du Quai et Férou à proximité de la douane et du Warf de Port-au-Prince ayant pour propriétaire Pierre Paul Patrizi et l'hôtel New-York établi depuis 1915 sur la rue du Quai au milieu du cartier des affaires du Cap Haïtien dirigé par Madame Rosita Morales l'une des personnes les plus populaire de la ville à l'époque. Les consignes de ces trois hôtels vont nous renseigner sur le flux migratoire étranger en Haïti vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle que nous révélerons prochainement. 

Au nom de tous nos lecteurs et étudiants, nous tenons à remercier ceux qui nous ont donné la possibilité de consulter les archives de la West Indies Trading Company  de Port-au -Prince sur la période de 1879 à 1920.

Thursday, January 18, 2018

Trump deals Haiti another blow, ending participation in guest worker program

The Trump administration has slapped Haiti again.

         Haitians In Florida Protest Trump's 'Shithole' Comments

As of Thursday, Haitian farmers and other laborers seeking to come to the United States as temporary, seasonal workers under the federal H-2A and H-2B guest worker program, will no longer be eligible.

The temporary workers’ visa has for decades allowed hundreds of U.S. farmers, hoteliers and other business owners to hire thousands of foreign seasonal workers.

But citing Haitians’ “extremely high rates of refusal... high levels of fraud and abuse and a high rate of overstaying the terms of their H-2 admission,” the U.S. Department of Homeland Security said Haiti’s inclusion on the lists of eligible countries for 2018 “is no longer in the U.S. interest.” It also announced that the English-speaking Central American country of Belize will be banned, as well as Samoa in the central South Pacific Ocean.
“Eliminating this visa eliminates the only lawful channel some Haitians have to come temporarily work in the United States,” said Michael Clemens, an economist with the Center for Global Development, who has studied Haiti-U.S. labor migration since 2010. 
“That is not the way to address illegal migration. That is a way to encourage illegal migration.”

The decision, set to be published Thursday in the Federal Registrar, comes amid a push by the Trump administration to restrict immigration, and a public outcry over the president’s alleged characterization of Haiti and Haitians in recent weeks.

Source :Miami Herald

Tuesday, January 16, 2018

Un défi à relever...

A lire absolument!

par Georges J. Casimir

Je ne perdrai pas de temps à répéter tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le sujet, qui est maintenant devenu trop familier au monde entier et qui représente un embarras pour les États Unis et la grande majorité des Américains.

Cependant, étant donné qu’Haïti a été nommément mentionné comme un trou de latrine ou en bon créole « yon twou pou kaka », j’écris simplement pour lancer un défi au Gouvernement et au Parlement haïtiens et aux élites économique et intellectuelle d’Haïti.

Messieurs le Président et le Premier Ministre d’Haïti,

●  Aurez-vous le courage et l’audace, après tout ce brouhaha, ce tohu-bohu, d’organiser le carnaval cette année, sans nettoyer toutes les grandes villes du pays ou au moins toutes les rues sur le parcours du carnaval ?

●  Aurez-vous le courage et l’audace d’offrir au monde entier le spectacle d’Haïtiens se déhanchant sur des immondices, des résidus et des déchets solides et liquides, des matières fécales qui se sont accumulées dans les rues du pays pendant plusieurs années ?

Elites économiques du pays,

●  Aurez-vous l’audace et le courage de financer ce spectacle aussi hideux avant de partir vers l’étranger pour un long weekend ?

Messieurs et Mesdames du Parlement,

●  Aurez-vous l’audace et le courage d’accepter les subventions du gouvernement et de demander à vos constituants de se défouler dans cette poudre fétide qui recouvre les chaussées ?

Messieurs le Ministre des Affaires étrangères et l’Ambassadeur d’Haïti auprès de l’Organisation des Nations Unies,

●  Aurez-vous l’audace et le courage de « regarder dans les yeux » les représentants des pays étrangers après avoir supporté un tel projet et après avoir exprimé votre indignation à ces représentants ?

Madame la Ministre de la Santé publique,

●  Aurez-vous l’audace et le courage d’autoriser le gouvernement à organiser le carnaval, cette année, dans des conditions qui faciliteront des contagions et des contaminations. ?

Madame la Ministre du Tourisme,

●  Aurez-vous l’audace et le courage d’inviter des étrangers et la diaspora haïtienne à venir fêter dans les conditions susmentionnées.

Si vous arrivez à relever le défi de nettoyer la ville de Port-au-Prince et toutes les villes de province avant d’organiser cet événement annuel dans lequel nous éprouvons tant de fierté, vous recevrez de tous les Haïtiens une confirmation qu’Haïti a été, est, et sera capable d’achever des épopées.  Si vous êtes dans l’impossibilité de relever ce défi, vous aurez confirmé au monde entier, qu’Haïti est en réalité un « shithole » et tous ceux qui devraient s’en soucier ne le font guère.

Elites intellectuelles du pays,

Nous vous demandons d’agir en tant qu’observateurs locaux et de vous assurer que le travail soit accompli dans un délai nécessaire.  Sinon, vous n’aurez rien servi à la nation et au pays.

Nous devons tous relever ce défi.  Nous en sommes capables.

Trouver les moyens de financement d’un tel projet ne sera pas une tâche difficile, voire impossible.


Georges J. Casimir
Médecin/Psychiatre

Réflexions du Père Miguel sur les récentes déclarations du Président Américain Donald Trump sur Haïti et sur certains Pays Africains.

Rv Père Jean-Miguel Auguste
Par : Rev Père Jean-Miguel Auguste
Je veux croire que le Président Américain Donald Trump a probablement du visionner les dernières performances musicales de l'ex-Président Haïtien Joseph Michel Martelly pour oser penser que le pays est à l'image de ce Monsieur et de ses fanatiques. Ké moun ki pa jan ofiské lè tisimone ap sal Haïti ak...pa vini pran pôz vèksé yo la non. Tanpri

Comment alors réagir?
Que ces insultent nous réveillent et nous portent à contruire une meilleure Haïti développée, admirée, respectée de tous. Je les considère, d'où qu’elles viennent comme un leitmotiv,  une raison de plus, une motivation de plus à me battre pour un changement réel d'Haïti et de son image à l'intérieur comme à l'extérieur.
Ne pleurnichons pas, mettons nous au travail pour la renaissance de notre pays.
En effet, les récentes déclarations du Président Américain Donald Trump qualifiant Haïti de “pays de merde” m'insultent et me révoltent.
Mais, une fois les premiers moments d'émotion passés, je me retrouve confronté à la brutalité et à la cruauté de la réalité de la vie en Haïti. La misère et le dénuement sont partout. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Je me plais à me rappeler les faits d'arme du passé. Cela me console psychologiquement mais ne change rien au vécu du peuple Haïtien.
Je suis tenté de donner à nos détracteurs des leçons d'histoire sur la contribution haïtienne à la Civilisation et à l'émancipation des peuples dans les Amériques,dans les Caraïbes et un peu partout dans le monde comme en Grèce par exemple. Mais cela ne transforme pas nos montagnes arides en végétation,ni nos sentiers en auto-routes,ni nos voleurs/bloffeurs en gens de bien,ni nos rues sales et en remplies de détritus en quartiers résidentiels,huppés et bien tenus...
Les propos racistes de Trump nous blessent profondément.Ils nous rabaissent et nous humilient comme ils peuvent aussi bien nous motiver, nous réveiller, nous révolter et nous porter à nous mettre ensemble pour construire, développer, moderniser ce pays que tous, nous prétendons aimer.
Oui,  c'est de la merde de vivre en Haïti où les soins médicaux sont précaires. C'est de la merde la vie dans les bidonvilles où règne une absence totale de sanitation, d'hygiène et de sécurité. C'est de la merde qui est enseignée dans nos écoles d'où sortent nos diplomés ne parlant aucune langue. C'est de la merde que notre Haïti soit classée parmi les pays les plus corrompus mais que personne ne se retrouve en prison. C'est de la merde que notre Cardinal soit apostrophé lors des funérailles du très regretté Père Joseph Simoly par des individus qui n'ont aucun sens du sacré et du respect du aux morts. C'est de la merde, le taux de chomage dans le pays. C'est de la merde le nombre des prostitués physiques et politiques et d'enfants non scolarisés en Haïti. C'est de la merde les Institutions de notre pays.

La merde et les merdes sont partout. On le retrouve dans tous les coins de rues...dans nos Palais et dans nos ministères, dans nos services publiques et privés, dans nos campagnes et dans nos villes, dans nos Églises et nos péristyles. À vivre si longtemps dans la merde on s'y habitude, on s'accomode et on l'accepte comme un genre de vie. Ainsi, elle ne dérange plus, ne répugne plus, ne salit plus !
Nous payons, nous achetons, nous mangeons, nous dansons, nous acclamons, nous chantons,nous votons la merde comme si c'était la seule chose que nous connaissions et que nous pouvions faire.
La liste de nos merdes est interminable...
Cependant, j'estime que le Président Américain Donald Trump n'aurait jamais du prononcer ces paroles incendières et infamantes envers le peuple Haïtien et envers les pays de nos ancêtres, spécialement à la veille de l'anniversaire douloureux de la catastrophe du 12 Janvier 2010.
Prézidan Trump ou méchan anpil. Ou bann kou, é kou-a fé nou mal.
Le pays pleure encore la mort de  milliers de victimes du tremblement de terre.
You gave us a low blow!But it must be also for the Haïtian people a waking call...
Le Président Américain Donald Trump nous doit réparation et des excuses ou embarrassé il jugera sur la tête de ses ancêtres Allemands n'avoir jamais prononcé de pareils propos.Mensonge odieux et rabaissant diront certains! Mais n'est-il pas le propre des politiciens de mentir et de se dédire?Ecoutons les nôtres!De vrais pros.
Quant à nous mes frères Haïtiens an nou sispann grennen... pou yo pa pasé-l nan figi nou. Nou tout véksé nou tout faché men an nou pa fé wônt sévi  kôlè.
Regardons notre réalité en face .
Eskanp figi-nou ak tout pa Peyi-a pou nou genbe. La vérité blesse mais elle s'impose à nous. Elle peut aussi bien nous libérer. Aujourd'hui nous sommes un peuple humilié, misérable et miséreux. Partout on nous considère comme des parias. Soyons humbles et relevons le défi...
Et je viens de craquer par la remarque innocente de cette petite fille de 7 ans de mon école qui m'a dit "Fr Miguel I am sorry for your country. Don't go back there" Là, j'ai pleuré...The damage is done Les dommages sont déjà faits... Sont-ils Irréparables ???

Il nous faut construire une autre Haïti prospère et belle, juste et développée, moderne et équitable, débarrassée de ses merdes. À chacun d'y apporter sa contribution selon ses compétences et ses talents. Unissons-nous pour un nouveau départ... Ainsi aurons-nous un jour un beau et vrai pays où il fera bon vivre, visiter et mourir!JE SUIS FIER D'ÊTRE HAÏTIEN!Je réside et je travaille depuis tantôt 30 ans aux États-Unis et pas une seconde je n'ai pensé ni voulu me naturaliser Américain...Haïtien je suis né, Haitien je mourrai. Je ne rêve que d'une chose maintenant RENTRER CHEZ MOI,retourner en Haïti.Merci Président Trump vous ne faites qu'augmenter et justifier ma détermination  à continuer ce travail de conscientisation pour un Éveil national qui aboutira inévitablement à la transformation de la société haïtienne avec moins de merde et de pourriture.Un jour Président Trump de la merde et des pèpè,il te faudra aller ailleurs les chercher car tu n'en trouveras plus en Haïti.Elle aurait redevenu La Perle des Antilles!
C'en est trop! Peuple Haïtien 1804 est à réfaire!
Une prière pour les morts du 12 Janvier 2010
Que les âmes des fidèles trépassés le 12 Janvier 2010, spécialement celle de mon bien-aimé parrain, le Dr Hubert de Ronceray, reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.

Amen !
Père Jean-Miguel Auguste

Wednesday, January 3, 2018

Charles Aznavour en concert pour l'élite économique d'Haïti


Le chanteur quoique très populaire en Haïti, son premier tour de chants à Port-au-Prince depuis le 9 novembre 1974 au Ciné  Théâtre Triomphe, a soulevé des grognes car la compagnie qui organisait le spectacle de vendredi soir, avait fixé les tarifs à des prix inabordables. « L’élite haïtienne est riche de la misère des autres« , dixit Lyonel Trouillot.

Port-au-Prince, samedi 30 décembre 2017. « Les billets échelonnés entre 100 et 250 dollars US, dépassent le salaire mensuel de la plupart des haïtiens « , commente France Info citant l’écrivain haïtien Lionel Trouillot qui a vivement dénoncé la méthode.

Pour « RFI Amériques », vendredi soir, Charles Aznavour était en concert pour l’élite économique d’Haïti, un pays plongé dans la misère, la corruption, le chômage avec un taux d’inflation très élevé en cette fin d’année 2017.

« La compagnie qui a invité Charles Aznavour à Port-au-Prince, est dirigée par le fils de l’ancien président de la République. La gestion des affaires publiques est questionnée sans cesse » a révélé Lionel Trouillot sans préciser lequel des fils d’ancien chef d’Etat du pays.

Néanmoins, tout porterait à croire que M. Trouillot fait allusion à Olivier Martelly qui gérait en partie, par arrêté présidentiel en 2012, selon Maître Newton Saint-Juste et André Michel, les fonds de Petro Caribe avec les constructions et ou réparations de nombreux centres sportifs à travers le pays. Les coûts de réparations pour certains seraient majorés ou surfacturés, avaient dénoncé des membres de l’opposition en mars 2016 dernier. D’autant plus, de nouveaux stades construits par M. Martelly, sont mal positionnés par rapport au coucher du soleil ou au soleil levant, avait critiqué l’ancien colonel Himler Rébu.
Il faudrait, a poursuivi Lionel Trouillot, rappeler aux gens de cette élite haïtienne, qu‘ils sont riches de la misère des autres » et il aimerait bien « qu’Aznavour chante quelques chansons à caractère social qu’il a pu écrire ou chanter ».

« Deux cent cinquante dollars, c’est plus que mon salaire mensuel à l’université d’Etat d’Haïti. Et puis le lieu choisi, on a l’impression que cela rappelle les années Duvalier où vous aviez les riches qui allaient faire étalage de leur argent dans le mépris le plus total des conditions de vie de la majorité de la population. » a stigmatisé l’écrivain Trouillot sur RFI Amériques, tout en fustigeant les agissements des « bourgeois » haïtiens fréquentant au quotidien la zone puante et nauséabonde de la Croix-des-Bossales.

Sources combinées y compris RFI