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Wednesday, February 20, 2019

Haïti : 7 étrangers et un Haïtien lourdement armés arrêtés à Port-au-Prince

Les agents de la PNH ont confisqué une quantité importante
d'armes à feu et d'autres munitions de tirs 


Une grande préoccupation est perçue en Haïti, suite à l’arrestation dans la soirée du 17 février de 8 individus lourdement armés par la police, dont 7 étrangers identifiés comme Américains, Russes et Serbes. Ces individus arrêtés avaient été emmenés au sous-commissariat de Port-au-Prince, puis transférés à la Direction centrale de la police judiciaire, où ils ont été interrogés.

7 étrangers identifiés comme Américains, Russes et Serbes 
figurent parmi les 8 suspects  dont un Haïtien.                      
Ces individus arrêtés avaient en leur possession : armes à feu, chargeurs, radio de communication, des drones, fusils muni de telescopes, des téléphones satellites , des véhicules et munitions.

L’autre personne arrêtée s’exprime parfaitement en Créole, mais son identité n’a pas encore été clairement établie.

Emmenés au sous-commissariat de Port-au-Prince, leurs armes et plusieurs autres objets ainsi que leurs véhicules ont été confisqués par la police. Ils ont ensuite été transférés dans la soirée à la Direction centrale de la police judiciaire, où ils sont interrogés.

Les individus ont été appréhendés à la rue des miracles, au centre-ville, en milieu d’après-midi à bord de deux véhicules, selon des informations dont dispose le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).

Les armes saisies par la police sont des « armes automatiques non-traçables », dont 20% des composantes sont trafiquées. Des drones, fusils muni de télescopes et des téléphones satellites ont été confisquées.

Avant leur transfert dans la soirée, des autorités auraient entrepris des démarches auprès de la police pour tenter de les faire libérer, rapporte la même source. Ces personnalités auraient fait savoir qu’il s’agit d’un « dossier politique » et que les personnes arrêtées travailleraient pour le gouvernement.
Une de ces autorités aurait prétendu que le groupe devrait assurer une évaluation de la sécurité de la Banque de la République d’Haïti (Brh). La police n’aurait pas obtenu confirmation auprès des responsables de la banque centrale.

Le RNDDH exprime sa préoccupation et félicite la police pour cette opération. Il estime « grave » que les autorités se serviraient de « mercenaires pour terroriser la population ».
Pierre Espérance, coordonnateur du RNDDH dit espérer que la police et la justice ne cèderont pas aux éventuelles pressions et que les personnes arrêtées seront traduites en justice.

Le RNDDH souligne une détérioration accélérée du climat d’insécurité surtout depuis le début des mobilisations anti-gouvernementales au cours desquelles plusieurs personnes ont été tuées d’une balle à la tête.

Durant les dernières semaines l’opposition n’a pas cessé de dénoncer la présence sur le territoire haïtien de « snipers » qui seraient en service commandé.

« Les autorités ne respectent nullement le droit à la vie », s’exclame Pierre Espérance.
La nouvelle de cette opération policière a vite enflammé les réseaux sociaux, à travers lesquels de nombreux internautes n’ont pas caché leur inquiétude, tandis que des dirigeants de l’opposition exigent que la lumière soit faite sur le dossier.

Cette affaire risque d’envenimer la crise qui secoue le pays et qui a pris une dimension importante durant les 10 derniers jours, au cours desquels le pays est resté largement paralysé, les protestataires exigeant la démission du président Jovenel Moïse.

Un communiqué gouvernemental a invité la population à vaquer normalement à ses occupations ce 18 février.

Un calme apparent règne en Haïti, où les activités reprennent à un niveau inégal d’une région à une autre, mais les parents n’ont pas pris le risque d’envoyer leurs enfants à l’école.

Sources combinées

Tuesday, January 16, 2018

Réflexions du Père Miguel sur les récentes déclarations du Président Américain Donald Trump sur Haïti et sur certains Pays Africains.

Rv Père Jean-Miguel Auguste
Par : Rev Père Jean-Miguel Auguste
Je veux croire que le Président Américain Donald Trump a probablement du visionner les dernières performances musicales de l'ex-Président Haïtien Joseph Michel Martelly pour oser penser que le pays est à l'image de ce Monsieur et de ses fanatiques. Ké moun ki pa jan ofiské lè tisimone ap sal Haïti ak...pa vini pran pôz vèksé yo la non. Tanpri

Comment alors réagir?
Que ces insultent nous réveillent et nous portent à contruire une meilleure Haïti développée, admirée, respectée de tous. Je les considère, d'où qu’elles viennent comme un leitmotiv,  une raison de plus, une motivation de plus à me battre pour un changement réel d'Haïti et de son image à l'intérieur comme à l'extérieur.
Ne pleurnichons pas, mettons nous au travail pour la renaissance de notre pays.
En effet, les récentes déclarations du Président Américain Donald Trump qualifiant Haïti de “pays de merde” m'insultent et me révoltent.
Mais, une fois les premiers moments d'émotion passés, je me retrouve confronté à la brutalité et à la cruauté de la réalité de la vie en Haïti. La misère et le dénuement sont partout. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Je me plais à me rappeler les faits d'arme du passé. Cela me console psychologiquement mais ne change rien au vécu du peuple Haïtien.
Je suis tenté de donner à nos détracteurs des leçons d'histoire sur la contribution haïtienne à la Civilisation et à l'émancipation des peuples dans les Amériques,dans les Caraïbes et un peu partout dans le monde comme en Grèce par exemple. Mais cela ne transforme pas nos montagnes arides en végétation,ni nos sentiers en auto-routes,ni nos voleurs/bloffeurs en gens de bien,ni nos rues sales et en remplies de détritus en quartiers résidentiels,huppés et bien tenus...
Les propos racistes de Trump nous blessent profondément.Ils nous rabaissent et nous humilient comme ils peuvent aussi bien nous motiver, nous réveiller, nous révolter et nous porter à nous mettre ensemble pour construire, développer, moderniser ce pays que tous, nous prétendons aimer.
Oui,  c'est de la merde de vivre en Haïti où les soins médicaux sont précaires. C'est de la merde la vie dans les bidonvilles où règne une absence totale de sanitation, d'hygiène et de sécurité. C'est de la merde qui est enseignée dans nos écoles d'où sortent nos diplomés ne parlant aucune langue. C'est de la merde que notre Haïti soit classée parmi les pays les plus corrompus mais que personne ne se retrouve en prison. C'est de la merde que notre Cardinal soit apostrophé lors des funérailles du très regretté Père Joseph Simoly par des individus qui n'ont aucun sens du sacré et du respect du aux morts. C'est de la merde, le taux de chomage dans le pays. C'est de la merde le nombre des prostitués physiques et politiques et d'enfants non scolarisés en Haïti. C'est de la merde les Institutions de notre pays.

La merde et les merdes sont partout. On le retrouve dans tous les coins de rues...dans nos Palais et dans nos ministères, dans nos services publiques et privés, dans nos campagnes et dans nos villes, dans nos Églises et nos péristyles. À vivre si longtemps dans la merde on s'y habitude, on s'accomode et on l'accepte comme un genre de vie. Ainsi, elle ne dérange plus, ne répugne plus, ne salit plus !
Nous payons, nous achetons, nous mangeons, nous dansons, nous acclamons, nous chantons,nous votons la merde comme si c'était la seule chose que nous connaissions et que nous pouvions faire.
La liste de nos merdes est interminable...
Cependant, j'estime que le Président Américain Donald Trump n'aurait jamais du prononcer ces paroles incendières et infamantes envers le peuple Haïtien et envers les pays de nos ancêtres, spécialement à la veille de l'anniversaire douloureux de la catastrophe du 12 Janvier 2010.
Prézidan Trump ou méchan anpil. Ou bann kou, é kou-a fé nou mal.
Le pays pleure encore la mort de  milliers de victimes du tremblement de terre.
You gave us a low blow!But it must be also for the Haïtian people a waking call...
Le Président Américain Donald Trump nous doit réparation et des excuses ou embarrassé il jugera sur la tête de ses ancêtres Allemands n'avoir jamais prononcé de pareils propos.Mensonge odieux et rabaissant diront certains! Mais n'est-il pas le propre des politiciens de mentir et de se dédire?Ecoutons les nôtres!De vrais pros.
Quant à nous mes frères Haïtiens an nou sispann grennen... pou yo pa pasé-l nan figi nou. Nou tout véksé nou tout faché men an nou pa fé wônt sévi  kôlè.
Regardons notre réalité en face .
Eskanp figi-nou ak tout pa Peyi-a pou nou genbe. La vérité blesse mais elle s'impose à nous. Elle peut aussi bien nous libérer. Aujourd'hui nous sommes un peuple humilié, misérable et miséreux. Partout on nous considère comme des parias. Soyons humbles et relevons le défi...
Et je viens de craquer par la remarque innocente de cette petite fille de 7 ans de mon école qui m'a dit "Fr Miguel I am sorry for your country. Don't go back there" Là, j'ai pleuré...The damage is done Les dommages sont déjà faits... Sont-ils Irréparables ???

Il nous faut construire une autre Haïti prospère et belle, juste et développée, moderne et équitable, débarrassée de ses merdes. À chacun d'y apporter sa contribution selon ses compétences et ses talents. Unissons-nous pour un nouveau départ... Ainsi aurons-nous un jour un beau et vrai pays où il fera bon vivre, visiter et mourir!JE SUIS FIER D'ÊTRE HAÏTIEN!Je réside et je travaille depuis tantôt 30 ans aux États-Unis et pas une seconde je n'ai pensé ni voulu me naturaliser Américain...Haïtien je suis né, Haitien je mourrai. Je ne rêve que d'une chose maintenant RENTRER CHEZ MOI,retourner en Haïti.Merci Président Trump vous ne faites qu'augmenter et justifier ma détermination  à continuer ce travail de conscientisation pour un Éveil national qui aboutira inévitablement à la transformation de la société haïtienne avec moins de merde et de pourriture.Un jour Président Trump de la merde et des pèpè,il te faudra aller ailleurs les chercher car tu n'en trouveras plus en Haïti.Elle aurait redevenu La Perle des Antilles!
C'en est trop! Peuple Haïtien 1804 est à réfaire!
Une prière pour les morts du 12 Janvier 2010
Que les âmes des fidèles trépassés le 12 Janvier 2010, spécialement celle de mon bien-aimé parrain, le Dr Hubert de Ronceray, reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.

Amen !
Père Jean-Miguel Auguste

Sunday, September 4, 2016

Une missionnaire espagnole, dévouée aux pauvres et aux handicapées, abattue en Haïti.

 Sœur Isabel Sola Matas assassinée le 2 septembre 2016 en Haïti
Par: Herve Gilbert

La religieuse espagnole Isabel Sola Matas, 51 ans, est morte assassinée dans un “hold-up”  (braquage) à Port-au-Prince,  tout près de l’emplacement de la cathédrale de Port-au-Prince, Haïti, le vendredi 2  septembre 2016.  La victime appartenait à la congrégation religieuse de Jésus et de Marie, une organisation fonctionnant  en Haïti depuis 1997.

 À noter aussi que cette organisation caritative, dont le siège social est  à Rome, est   aussi présente  dans 13 autres provinces de l’Amérique latine  ainsi que dans 28 autres  pays à travers le monde.

Cette missionnaire originaire d'Espagne,  qui a consacré sa vie à aider les pauvres en Haïti,  a été tuée, selon les premières constatations, par balle dans la capitale haïtienne par deux hommes circulant à moto. Un autre passager, une femme haïtienne, se trouvant dans la même voiture au moment du meurtre   a, quant à elle, reçu deux projectiles. Elle a été   transportée elle aussi  à l’hôpital, mais on ne sait rien de son état de santé jusqu’à présent.

Le corps de Sœur Sola gisant dans une mare de sang aprés avoir été
abattue en pleine rue au volant de sa voiture.                                    

 Ce assassinat  a causé une grande tristesse.
À l’église Sacré-Cœur de Turgeau, le révérend père  Hans Alexandre, lors d’une déclaration à la presse,   décrit Sœur  Sola comme une «servante infatigable» de Dieu qui a notamment  aidé à construire plusieurs maisons.  Elle travaillait comme infirmière, nourrissait les affamés et avait créé un atelier de fabrication  de prothèses pour les handicapés et autres  amputés  après  le tremblement de terre dévastateur de 2010 en Haïti.

«La perte est immense… On n’a pas tué seulement une personne, ils ont tué les espoirs de beaucoup de gens", a ajouté  le père Alexandre…»

Le prélat  a aussi souligné que Sœur Sola l’avait hébergé ainsi que quatre  autres prêtres  dans sa maison  de deux étages pendant plus d’un an, après l’effondrement de l’ église et le presbytère de sa congrégation durant cette même catastrophe :  « Elle a permis aussi de collecter  des dizaines de milliers de dollars pour construire une école professionnelle  dans ma paroisse où les Haïtiens peuvent maintenant tout apprendre, comme par exemple: la  restauration des câblages  électriques,  la musique  etc… » .

Une  femme qui se trouvait au rez-de-chaussée de la maison de Sœur Sola s’est effondrée de tout son poids en apprenant la nouvelle de l’assassinat. Dans sa détresse et  sa colère, elle s’est exclamée :  «  Quel pays! Elle a beaucoup fait pour les gens d’ici et voilà ce qui lui est arrivé…»  Cette femme, du nom de Suzie Mathieu  se recouvre le visage  de ses mains et se met à rouler par terre…

Isabel Sola Matas posant avec les enfants d'Haïti
Derrière la grille métallique de la maison de la religieuse Sola, un homme échevelé avec des vêtements en lambeaux, les yeux tournés vers  le sol se met lui aussi à crier : « Elle était la personne qui prenait soin des gens comme moi.  « Elle me donnait de  la nourriture et  plusieurs autres choses, aujourd’hui, je suis très triste «dit-il»

À l’issue de la messe de ce dimanche 4 septembre au Vatican dans laquelle Mère Teresa de Calcutta a été canonisée, le pape François a dirigé des prières pour Sœur Isabel Sola Matas assassinée la semaine dernière en Haïti.

Une fois de plus, nous condamnons fermement ces atrocités qui ternissent l’image d’Haïti. Nos pensées vont à la congrégation  de Jésus et de Marie  qui a perdu  une religieuse de grand cœur en la personne de Sœur   Sola et  à l’autre victime qui l’accompagnait et à qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Qui seront les autres victimes dans les prochains jours ? L’enquête se « poursuivra »certainement comme à l’ordinaire… Et les impunis continueront leurs actes criminels…

Par Herve  Gilbert


Sources :  FOX NEWS et Informativos/sociedad

Thursday, April 7, 2016

Souveraineté alimentaire, démocratie et progrès social en Haïti : Quelques lignes d’action - Par Myrtha Gilbert*


L’augmentation du coût de la vie en Haïti plonge dans le désarroi les
consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat diminuer de jour en jour.
Qui a demandé au peuple son argent pour en faire le plus insolent gaspillage, se refusant à consacrer à la civilisation du peuple, le sang et la sueur du peuple ?
Edmond Paul


Le Salut de la société, 1869
Sans une politique positive et courageuse de conservations de nos ressources naturelles, sans une révolution dans notre politique agraire, notre agriculture est condamnée, nos institutions sont condamnées, la Nation en son ensemble est condamnée.

Anthony Lespès

1945

Existerait-il quelque chose de plus important que les besoins fondamentaux du peuple haïtien ? En premier lieu le boire et le manger grâce au travail correctement rémunéré ?

Pour certains, Oui. La démocratie représentative accompagnée d’élections à répétition sous l’œil vigilant de « l’aigle ». Selon le vœu des « maîtres du monde ». Peu importe la faim ! Que vivent les élections envers et contre tout. 
Plus encore, envers et contre tous.

Un pouvoir politique qui permet de s’enrichir en mode exponentiel, sans trop d’effort. Selon la prière d’une cinquantaine de famille de brasseurs d’affaires locaux.

Quelle est donc cette démocratie qui place le « vote » à l’occidental bien avant la satisfaction des besoins fondamentaux d’un peuple ? C’est la nouvelle religion, le nouveau dogme du capital, le nouveau slogan du jour, antichambre de la modernité : élection ou la mort.

Pourtant, au cours de notre histoire de peuple indépendant, les sociétés paysannes choisissaient leurs conducteurs comme « une société élirait son président » rappelait Paul Moral. Le modèle le plus évident de démocratie. En ce temps là, le pays comptait environ 90% de paysans.

Le coût de la vie  en Haïti s'est accru de plus de 12%  
en Haïti, selon l'IHSI.                                                 
Mais ce modèle duquel nous aurions dû nous inspirer, n’et pas le bon, (selon les maîtres du système) puisque ne dérivant pas des méthodes des GRANDES DEMOCRATIES. Pire, ce modèle ne nous permet pas de nous mettre vingt citations sous la dent, parmi celles des plus grands penseurs des « sociétés modèles ». Bien sûr, pas de citations, pas d’écriture, pas de modèle.

Ce changement de paradigme aurait forcé ceux qui se piquent de lire dans les lettres fines, à réfléchir avec leur propre tête. « Mennen koulèv la lekòl se youn, fèt l chita se de ».

Alors, on continue à danser sur le volcan, pour paraphraser Marie Vieux Chauvet. Peu importe qu’un peuple meure de faim, pourvu que des « joutes électorales civilisées » soient organisées. Un peuple qui a élu ses « représentants » au moins peut mourir satisfait.

Pourtant un 29 mars, ce peuple par centaines de milliers avait défini dans les grandes lignes sa soif d’un nouveau pays, d’un nouveau vivre et manger ensemble et mieux.

Aussi pourrait-on sans trop se tromper, définir les taches incontournables du jour :

1- Une Réforme agraire nationale sans délai, qui tienne compte des besoins des producteurs selon les spécificités régionales, en : terre à travailler et à sécuriser, irrigation, crédit agricole, routes agricoles, subventions de l’Etat, encadrement divers et débouchés sûrs, sans oublier les urgences circonstanciées.

2- De nouvelles et immédiates politiques agricoles et économiques pour : a)réviser le tarif douanier en alignant à la hausse (entre 40 et 100%) tous les produits dont les tarifs rabaissés ont provoqué la ruine des agriculteurs haïtiens comme le riz, le pois, les œufs, le lait, le maïs, la banane, l’huile de cuisine etc. mais également la ruine de l’industrie locale ; b) contrôler sérieusement la frontière avec la République Dominicaine puis établir de véritables politiques frontalières eu égard à la population de cette frange du territoire ; c) Interdire par tous les moyens l’importation d’éthanol et de tous les produits nocifs, soit pour l’économie haïtienne, soit pour la santé des haïtiens ;


3- Impulser vigoureusement l’apprentissage des métiers et professions liés à l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’apiculture ;

4- Réduire au fur et à mesure l’importation des pèpè jusqu’à leur complète disparition sur 5 ans et relancer les corps de métiers dont la coupe et la couture masculine et féminine, la cordonnerie, la maroquinerie, l’ébénisterie etc.

5- Mettre sur pied des ateliers régionaux de production d’outils agricoles et de technologie appropriée liée à l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’apiculture, et aux petites industries de transformation.

6- Veiller à la création massive d’emplois rémunérateurs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, ainsi que dans l’industrie de transformation.

7- Impulser la production d’électricité en faveur des secteurs productifs clés de l’économie, en nous appuyant notamment sur la construction de petits barrages à travers le pays, la transformation de la bagasse et d’autres déchets, l’énergie solaire et l’éolienne etc


Bien entendu, nous interdisons formellement que les dirigeants haïtiens viennent nous rabâcher leur éternel discours de manque de ressources pour ne rien faire ou faire si peu. Nous leur rappellerons que :


1- Les taxes prélevées sur les envois d’argent venus de l’étranger et les appels téléphoniques ont fourni durant les cinq dernières années US 510 (cinq cent dix) millions aux caisses de l’Etat Haïtien. 

2- Les accords Pétro Caribe ont mis à disposition de l’Etat Haïtien, pour ses besoins d’investissements, entre 2011 et 2014, des montants annuels, de l’ordre de US 320 millions environ. Ces fonds ne se sont pas envolés en fumée. Comme le rappelle la sainte bible « Cherchez et vous trouverez ».

3- Le gaspillage éhonté des fonds publics sous les rubriques les plus farfelues est tout bonnement condamnable.

4- L’argent du peuple haïtien volé/détourné/blanchi sous des formes diverses, ici et dans des banques étrangères, constitue des fonds à récupérer et à rendre disponibles sans retard pour les projets susmentionnés.


* Ecrivain, chercheur

Wednesday, February 3, 2016

Haïti Pour en finir avec l’arnaque

Par:Guy Taillefer Le Devoir 
Guy Taillefer
L’impasse électorale sans précédent dans laquelle se trouve Haïti découle du renversement de Jean-Bertrand Aristide, expulsé de la présidence en 2004 par la communauté internationale. Les Haïtiens réclament ici qu’on leur rende leur souveraineté et les rênes de leur développement démocratique. Leur exaspération n’exprime pas autre chose.


Il ne s’agit pas tant d’aider Haïti que « d’aider les Haïtiens à s’aider eux-mêmes parce que c’est à eux de choisir leur chemin »Dixit le Brésilien Celso Amorim, chef de la mission électorale de l’Organisation des États américains (OEA). On y croirait davantage si la communauté internationale (États-Unis, France et Canada, plus précisément) ne s’était pas employée depuis dix ans à coopter les élites nationales et à leur imposer ses desiderata. En fait, on y croirait davantage si les Haïtiens y croyaient, eux : il est au contraire devenu clair depuis des années qu’ils n’ont plus aucunement confiance dans le système électoral et les politiciens corrompus et corruptibles qui en émergent — ainsi qu’en témoignent les taux de participation proches de zéro qui caractérisent la tenue des scrutins. C’est qu’a succédé au renversement d’Aristide, chassé du pouvoir sous prétexte officiel qu’il souffrait de dérive autoritaire, une espèce de dictature internationale qui ne dit pas son nom.


La société haïtienne aura enduré le très mal élu président Michel Martelly, imposé en 2010 par les États-Unis au terme d’une présidentielle désertée par les électeurs et entachée par la fraude. Elle refuse aujourd’hui de se résigner à la mascarade électorale qui vise à porter non moins frauduleusement au pouvoir son successeur désigné, Jovenel Moïse. Ce qui est encourageant, c’est qu’une dizaine de candidats de l’opposition, à commencer par Jude Célestin, arrivé deuxième au premier tour tenu en octobre, se soient coalisés pour dénoncer les manipulations électorales. Et que, contre l’avis des donateurs internationaux exigeant que se tienne à tout prix le deuxième tour, le Conseil électoral provisoire (CEP) ait eu la lucidité, fût-elle momentanée, de suspendre, pour « des raisons évidentes de sécurité », la tenue du scrutin qui devait avoir lieu dimanche. Cela pourrait annoncer l’amorce d’une reconfiguration utile de la scène politique haïtienne.

Vrai qu’Haïti est à tous égards dans un état épouvantable. Reste que les événements des dernières semaines sont l’expression exceptionnelle de la colère et du désenchantement de la rue haïtienne face à une communauté internationale qui, sous le couvert d’assistance à personne en difficulté, a usurpé le pouvoir et disqualifié les tentatives de construction d’un État un tant soit peu indépendant. « C’est la première fois que les choses sont aussi nettes, disait l’écrivain Lyonel Trouillot la semaine dernière, en entrevue au quotidien LibérationUn conflit s’est installé entre la population haïtienne et “l’international”. C’est la première fois que les Haïtiens expriment un rejet massif de ce diktat sur la réalité haïtienne. »


Se présente ici une occasion pour les Haïtiens de faire un certain ménage. Encore faudra-t-il qu’ils soient entendus. Dans un premier temps, qu’on laisse retomber la poussière dans la mesure du possible. Et que le Canada, pour ne parler que de lui, aide vraiment les Haïtiens « à s’aider eux-mêmes ». Dans cette veine, il est impensable que Martelly soit autorisé à rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, le 7 février prochain. Il faudra, en toute logique, qu’un gouvernement de transition consensuel soit mis sur pied et qu’un nouveau CEP, recrédibilisé, reprenne depuis le début le processus électoral afin que les électeurs puissent enfin se doter d’un président qui ne leur aura pas été imposé.

Saturday, January 16, 2016

Et Haïti dans tout cela?

12 janvier, 2016
 Notre société est comme une machine à produire de la frustration et des inégalités.
Clarens Renois
Candidat à la Présidence (2015)
2016 a commencé dans la plus grande confusion au plus haut sommet de l’état. Les premières décisions prises par les autorités ne laissent la place à aucun doute sur la nature des nombreuses difficultés qui vont s’étaler tout le long des douze mois de cette nouvelle année et au-delà. Car, il ne faut pas l’oublier chaque acte que nous posons aujourd’hui va avoir inexorablement des conséquences sur notre vie à court et à moyen terme.
Prenant tout le monde de court, le président de la République annonce, le 1er janvier que le second tour de l’élection présidentielle allait se tenir le 17 du même mois.
Trois jours plus tard, le Conseil électoral jette un pavé dans la marre. Il dit clairement que l’élection n’est pas possible le 17 janvier, « elle ne permettrait pas de respecter les échéances constitutionnelles du 11 janvier et du 7 février ». (Respectivement entrée en fonction du nouveau Parlement et investiture du président élu)
Panique ! Le président convoque une réunion urgente et obtient quelques heures plus tard que le CEP organise les élections une semaine plus tard soit le 24 janvier.
Cette annonce suivie de la publication dans le journal officiel de la liste des parlementaires élus est venue exacerber une situation politique déjà pourrie que les élections contestées d’aout et d’octobre 2015 ont léguée à 2016.
Décider de poursuivre un processus électoral décrié, contesté et critiqué par une Commission d’évaluation présidentielle, c’est prendre le risque d’enfoncer le pays dans la division, c’est accentuer les frustrations et les fractures engendrées par des élections qui finalement sont considérées comme les pires que le pays ait organisées durant cette expérience démocratique désormais trentenaire (1986-2016).
Paradoxalement, la décision du président Martelly et de l’administration du Premier ministre Évans Paul de poursuivre le processus électoral semble faire l’affaire de la communauté internationale, les États-Unis en tête, totalement sourde aux complaintes des Haïtiens.
Preuve que c’est la position de la communauté internationale qui prévaut en Haïti : sa position a été choisie au détriment des recommandations de la commission formée par le président de la République Michel Martelly qui, en dépit des critiques, a fourni des pistes de solutions à la crise enfantée par les élections.
La commission a suggéré que le CEP soit remanié pour recréer la confiance et plus important : « Qu’un dialogue politique » soit entrepris entre les différentes forces politiques du pays avant même de relancer la machine électorale.
Ce n’était pas l’avis de la communauté internationale qui entre-temps a clairement ordonné aux autorités haïtiennes d’aller au bout, jusqu’au bout. Après la visite en Haïti de deux émissaires américains, le président signe l’arrêté convoquant le peuple aux urnes le 24 janvier.
Mais voilà que le candidat Jude Célestin tiraillé de tous les côtés se dérobe à la courtisanerie et à l’adulation de la communauté internationale. Célestin dit non au second tour. « Pas avec ce CEP », a répété son conseiller politique.
Dès lors, l’autre concurrent Jovenel Moïse s’est-il donc retrouvé dans une campagne solitaire. Si le scrutin devait se tenir le 24 janvier, Moïse serait tout bonnement plébiscité. À quoi bon donc tenir des élections avec un seul candidat ? Le 24 janvier n’aurait pas sa raison d’être.
Comment imaginer une finale de coupe du monde de football sans les deux finalistes ?
Depuis le premier jour de l’année, le pays est couvert de rumeurs les unes plus insensées que les autres. Des informations, commentaires et « zen » affolent les réseaux sociaux qui vont vite n’étant pas tenus aux mêmes rigueurs de traitement que la presse professionnelle.
Pour ne pas les citer, on note que certaines rumeurs donnent le Premier ministre Évans Paul sortant (sur le départ) après avoir été humilié par le couple présidentiel. La vérité est à chercher dans une autre démarche attribuée au pouvoir. Il serait sur le point de désigner un nouveau Premier ministre tout en cherchant à contrôler les nouveaux bureaux du Parlement.
Quoi qu’il en soit, les jours de Michel Martelly au pouvoir sont comptés. La question maintenant est de savoir qui sera à la tête du pays à partir du 7 février ?
blic en tant que journaliste                                        
Il s’en va et nous laissera dans la crise, heureux d’avoir réalisé son rêve personnel. Lui, le garçon infréquentable de Pétion-ville, pour rappeler les propos de son ex-mentor Daniel Supplice. Il a réussi pour lui et pour ses proches à accomplir un mandat présidentiel là où les professeurs d’histoire, politologues émérites ont échoué. Martelly a réussi en tout. Être reçu par le pape, des rois et les plus grands chefs d’État du monde. Intervenir à la tribune de l’ONU, parler dans les plus grands forums internationaux. Quel exploit pour un amuseur grivois ! Il peut préparer son bilan personnel en regardant son portrait dans la galerie des chefs d’État. Il repartira avec la satisfaction d’avoir mis tant de personnalités à ses pieds, mais il nous laissera dans la crise. Martelly est arrivé à la faveur d’un séisme, il repartira en laissant un séisme.
Quoi qu’on pense, la crise qui secoue le pays aujourd’hui n’est pas celle du quinquennat de Martelly. C’est la crise de la classe politique. C’est la crise de toute la société.
La situation que Martelly nous laisse est la somme des erreurs politiques commises depuis plus de 50 ans. C’est la responsabilité de toute la classe politique qui doit y faire face et trouver des solutions pour permettre à Haïti de se relever de tant de malheurs.
Par ces temps de défis L’un des plus grands qui se présente à nous c’est celui du « vivre ensemble » en évitant d’introduire la communauté internationale dans la gestion de nos problèmes internes. Il faut en tout rechercher les intérêts d’Haïti d’abord. Rechercher ce qui nous rassemble pour avancer ensemble. Nous devons après une introspection et un mea culpa nous regarder dans les yeux et nous dire : « Après tout, nous devons, nous allons travailler ensemble ».
Nous ne devons pas oublier que le soutien de la communauté internationale ne sera qu’éphémère, passager, circonstanciel parce que lié aux intérêts des pays qui la composent.
Le soutien de la communauté internationale ne dure jamais. Tôt ou tard, elle, la communauté internationale, vous abandonnera comme elle avait lâché les Duvalier après les avoir soutenus pendant trente ans.
Il suffit de regarder avec lucidité les bouleversements que le monde connaît depuis cinq, six ans pour comprendre les nouvelles donnes de la géopolitique des grandes puissances. La chute de Kadhafi en Libye, le renversement de Saddam Hussein en Irak, bref le printemps arabe nous donne l’occasion de voir des dictateurs soutenus par des pays étrangers et lâchés par ces mêmes pays pour des raisons pas souvent expliquées à l’opinion publique.
Et Haïti dans tout cela ? C’est la réflexion que nous devons faire en ce début d’année 2016. Notre intérêt est-il lié à telle ou telle campagne électorale qui se tient chez nos puissants voisins du nord. Notre intérêt est-il dans la victoire de tel ou tel camp aux États-Unis ?
Et Haïti dans tout cela ? Nos dirigeants doivent comprendre en fin que notre intérêt national ne sera jamais ailleurs, qu’ici.
C’est la seule condition pour préparer mieux l’avenir de nos enfants.

Clarens Renois