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Sunday, March 12, 2017

Lettre ouverte du Dr. Réginald Boulos au Président Martelly

Président Michel Martelly                 Dr Réginald Boulos

Port au Prince, le 10 mars 2017
Mr Michel Joseph Martelly
56ème Président de la République
En ses bureaux. 

Monsieur le Président, 

C'est après mûre réflexion et beaucoup d'hésitation que j'ai décidé de vous écrire cette lettre ouverte, inspirée de l'amour que nous portons tous pour notre pays. Nos expériences communes, lors de la crise de 2014 dans laquelle vous m'avez permis de jouer un rôle essentiel en vue de conjurer le spectre du chaos qui menaçait notre chère Haïti, me confèrent, sans doute je pense, le droit citoyen de m'adresser à vous et à tous mes concitoyens pour faire appel aujourd'hui à cette sagesse que devrait faire naître en nous notre désir intense de voir ce pays sortir de l’abîme.

Loin de moi toute idée de vouloir, comme d'autres essaient de le faire, jeter le blâme sur l'un ou l'autre dans cette déchirure morale et sociale qui tourmente actuellement notre pays. Je tiens surtout à partager avec vous un message qui m’est venu du cœur. Un message du cœur pour vous dire, en toute modestie et toute fraternité, que vous risquez de sortir du chemin noble et honorable que le destin vous a réservé en faisant de vous le 56ème Président de la République d'Haïti. Notre pays ne connaitra point la stabilité et le développement tant que nous ne briserons pas cette chaîne de revanche qui polarise et déchire le corps social haïtien depuis des lustres. 

En effet, les évènements regrettables de ces dernières semaines s’inscrivent dans cette lignée de violences physiques et verbales qui agitent notre société depuis plus de trente années. Nous, Haïtiens, pensions, raisonnablement, qu’était révolu le temps des horreurs de la mise à mort par le supplice du collier, des disparitions inexpliquées, du laxisme, de la lutte sélective et partisane contre la corruption. Pourtant, d’une part, le pays assiste, avec inquiétude et amertume, à des attaques continues sur les libertés individuelles, et, de l’autre, à l’utilisation abusive et incendiaire de la liberté de parole jusqu'à cette polémique qui vous oppose à deux membres de la presse haïtienne.  Cette polémique est l’expression d’un drame social très profond marqué par une dilution des mœurs, une perte de sens et de valeurs, et une propension, apparemment incontrôlable, à la destruction de l’autre dans l’articulation des frustrations et animosités interpersonnelles, avec des conséquences négatives sur l’avenir de nos enfants 

Il convient de nous dépasser et de faire, tous, preuve de transcendance en cassant résolument cette dynamique d’invectives.  Nous devrions nous ressaisir et démontrer, en gens de bien et pétris d’abnégation et de civilités, par nos paroles et nos actes, que l’esprit de transcendance et de générosité est de loin plus grand et plus noble que l’instinct de revanche.

Je me sens d'autant plus à l'aise, Monsieur le Président, à vous adresser ces mots que ma famille et moi faisions l'objet de viles calomnies et d'attaques inouïes, une vingtaine d’années durant. Vous noterez que, jamais, nous n'avions cédé à la tentation de nous ravaler au caniveau d’où nous étions farouchement attaqués et de répondre à nos détracteurs par des actions qui ne font pas honneur à notre famille et qui contredisent notre système de valeurs. 

Monsieur le Président,
Notre peuple vous a élevé, par son vote, à la Magistrature Suprême de l’État. Aux droits qui s’y rattachent s’associent, évidemment, des devoirs auxquels il n’est point permis de se soustraire, comme celui de toujours montrer de la retenue et de manifester du respect envers ses concitoyens. Si d'autres, regrettablement, se croient en droit de dire ou faire n'importe quoi en tout temps et tout lieu, vous, par contre, devez, toujours et partout, vous interdire de dire ou faire n'importe quoi. 

Votre statut d’ancien Chef d’État vous commande plutôt d’agir en modèle et en leader pour amener nos frères et sœurs haïtiens, notre communauté humaine traversée d’angoisses et de dissensions perpétuelles, à se réconcilier avec elle-même dans la concorde, l’harmonie, le respect de l’un pour l’autre, et la tolérance mutuelle dans la diversité des goûts et des préférences individuels. Vous aurez beaucoup mérité de la patrie si vous saisissez l'opportunité enviable qui vous est offerte par l’histoire et le destin de servir de modèle à nos enfants et nos jeunes. Loin de la trivialité de l’ordinaire, le statut de Président est à réinscrire dans l’ordre suprême de grandeur et de prestige qui est naturellement et conventionnellement le sien. 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect. 


Dr Reginald Boulos

Wednesday, February 15, 2017

La Première Dame d’Haïti répond à Mme Michèle Bennett Duvalier

Martine Moïse, première Dame de la République d'Haïti

Mme Martine Moïse
Première Dame de la République d’Haïti-.
Palais National, Port-au-Prince, Haïti

À
Mme Michèle Bennett Duvalier
Ancienne Première Dame de la République d’Haïti-.

Je suis particulièrement touchée par vos lignes et vos conseils. Certainement, comme vous l’avez souligné il n’y a pas d’école d’apprentissage de la fonction de Première Dame. Nous devenons des apprenants au moment même où nos maris accèdent à la magistrature suprême de l’État.

J’apprécie vos sincères remarques sur ma physionomie et mon apparence le jour de l'investiture du Président de la République. Je tiens à vous rassurer que par l’idéologie qui anime le Président Jovenel Moïse et moi, je serai la Première Dame de tous nos frères et sœurs haïtiens sans distinction. Je continuerai sans relâche, comme je l’ai fait depuis plus de 20 ans et surtout au cours des 22 mois écoulés, à être le support indéfectible de notre Président Jovenel Moïse dans toutes les circonstances.

(Collage  d'une photo archive de MBD avec MM) 
Cela me chagrine beaucoup que vous ayez à subir ce comportement indigne de certains secteurs de notre société au moment où vous deveniez Première Dame. En ce qui me concerne, je suis une personne qui croit en ces valeurs morales et éthiques qui constituent les racines de la société Haïtienne. Lesquelles valeurs qui font de nous des personnes responsables, animées d’un désir profond d’aider à l'épanouissement de nos citoyens et citoyennes. Parallèlement, on ne peut parler d’une société parfaite et équilibrée. La responsabilité nous incombe donc de renforcer les structures étatiques existantes, ce qui nous permettra d’empêcher l'effritement des valeurs humaines; désherber ces techniques de destruction de caractère de la personne afin que quiconque, n’en soit plus victime. Le devoir a fait appel à moi en tant que première Dame de la République. Soyez en rassurée Mme Duvalier  que, de concert avec le Président de la République, en toute transparence, le pays arrivera à bon port grâce au respect des lois et les principes républicaines


Chère Michèle, mon mari et moi avons pour devoir de prêter une oreille attentive à la population pour agir en fonction de leur besoin afin d’améliorer leur condition de vie. Notre mission c'est de nous assurer qu'il n'existe aucune barrière entre nos compatriotes qu’ils soient de la capitale ou de nos villes de province. Pour ce faire, le Président de la République ne tolèrera aucune injustice, il aura pour boussole la constitution et les lois de la République.
Madame Duvalier, encore une fois, je vous remercie pour vos bons conseils et votre franc parler. Je vous promets, qu’au cours des cinq (5) prochaines années, il y aura une nette amélioration en ce qui a trait aux différents problèmes que confronte la population haïtienne. Mon mari et moi, allons travailler de façon à soigner davantage l’image du pays. Nous allons mener également des combats socio-économiques afin de remettre notre chère Haïti sur les rails du développement durable au nom de la démocratie instaurée depuis plus de trente ans en Haïti.

Que Dieu vous Bénisse!!!
Que Dieu bénisse Haïti!!!
Martine Moïse
Première Dame de la République d'Haïti.

Le 14 Février 2017

Wednesday, February 8, 2017

LETTRE A LA PREMIÈRE DAME DE LA REPUBLIQUE, MADAME MARTINE MOÏSE

MES POINTS SUR LES I DE MICHELE BENNETT DUVALIER


Madame la Première Dame,
Chère Martine,

Comme des milliers de mes concitoyens, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la cérémonie de la prestation de serment de votre époux.

Tout d'abord, je tiens à vous féliciter. Vous êtes devenue la Première Dame de la République d'Haiti. Vous êtes notre Première Dame a tous. Sans distinction aucune. La Première Dame de tous les haïtiens vivant à Haiti et à l'étranger et ce, de toutes les tendances politiques, sociales et religieuses.

Chère Martine, il n'y a pas de manuel écrit pour la Première Dame d'Haiti. D'ailleurs, il n'en existe aucun pour la France ou les États-Unis non plus, pour ne citer que ceux-là. À chacune son style et ses choix. Aucune comparaison n'est permise. Chacune est unique. C'est à vous d'agir, selon les priorités choisies, avec votre cœur pour le bien être du peuple haïtien et ce avec l'appui de votre époux qui sera, j'en suis persuadée votre meilleur conseiller et allié.

Vous avez été à ses côtés depuis de nombreuses années pour le meilleur et pour le pire et vous avez toujours été présente tout au long de cette longue et difficile campagne électorale qui a aboutit à sa victoire aux urnes.

Vous n'êtes pas sans savoir que pendant la journée d'hier, vous avez fait l'objet d'attaques odieuses sur votre tenue vestimentaire de la part de certains de nos compatriotes sur les réseaux sociaux. Et je me suis dit: "Ca y est! Ça recommence!"

Avant de vous raconter quelques anecdotes,  je dois vous dire que personnellement je vous ai trouvé parfaite dans votre rôle d'épouse et de Première Dame. Oui Martine, vous n'avez pas failli. Vous étiez à la hauteur et vous avez fait honneur au peuple haïtien à la cérémonie de prestation de serment du Président.

Comme vous, j'ai été Première Dame d'Haiti aux côtés du Président Jean Claude Duvalier de Mai 1980 a Février 1986. J'ai été la femme la plus critiquée par certains de nos concitoyens et par une certaine presse nationale et internationale. Heureusement que internet n'existait pas encore! J'ai tout entendu et lu sur ma personne et ma vie privée. Souvent, je me demandais si c'était bien de moi qu'on parlait. Les attaques ont commencées presque 2 ans avant notre mariage. Cela a été d'une violence rare! D'après eux, j'étais trop "mulâtre", d'une famille de Dejoiyistes, de religion anglicane, divorcée avec 2 enfants. À leurs yeux, j'étais trop maigre, et ils disaient même que j'étais la "Ti femm pieds chèches".  Pour certains, JCD devait épouser une jeune fille de sa famille politique. Pas mal d'entre eux avaient chacun leur fille à proposer! Et l'amour dans tout ça? Allant même à dire que j'ai épousé le Président et non l'homme! Certaines de mes tenues étaient critiquées également. On m'a reproché à l'époque les dépenses faites pour notre mariage soit disant extravagant! Entre vous et moi, ma seule participation à la préparation de notre mariage était ma robe de mariée, mon bouquet et ma présence. Ah oui! J'oubliais! On m'a quand même demandé la liste des invités de la famille Bennett. Toute l'organisation du mariage a été décidée par mon mari et ses deux sœurs, Marie Denise et Simone qui ont un goût et un savoir-faire exquis. Ils ont critiqué le mariage d'un Président en fonction qui devait recevoir près de 3000 invités et organiser les festivités pour le peuple haïtien et ce dans tout le pays. Quand je vois de nos jours certaines familles dépensent presque autant pour le mariage de leurs enfants. Est-ce-que ça dérange? Pour vous faire une histoire courte, on m'a même accusé de porter des manteaux de fourrure en Haiti et que je les gardais dans une pièce réfrigérée. Celle là me fait toujours rire d'ailleurs. Pendant les 6 ans que j'ai été Première Dame, je n'ai pris l'avion que 5 fois. La première fois pour une journée en mission spéciale auprès du Premier Ministre Jamaïcain, Édouard Seaga. La deuxième, (3 jours) pour une visite médicale à Miami. La troisième à New York (5 jours) également une visite médicale pour notre fils Nicolas. Et 2 voyages (1 semaine chacun) en Europe. Mais d'après mes détracteurs, je passais mon temps à voyager et à faire du shopping. Je vous fais grâce du reste.

Deux semaines après mon mariage avec JCD, il est arrivé dans notre chambre et m'a trouvé en train de pleurer. Et je lui ai montré le journal qui a l'époque m'avait consacré sa une et un éditorial truffé de faits inexacts et de mensonges sur ma personne. Ce jour là, il m'a expliqué que ce serait ainsi. C'est le milieu de la politique et que ni lui ni moi, ne pouvions rien faire à ce sujet. Mais par contre, j'avais le choix entre ignorer ou continuer à pleurer. Dès le lendemain, j'ai mis ses conseils en application et j'ai ignoré cette presse de bas étage et les rumeurs. Depuis, des qu'on me parle d'un article de presse a mon sujet, avant même de le lire, je demande toujours si ma photo accompagnant le dit article, est jolie. Loool. Je dis toujours: "Never complain! Never explain!". Je n'ai jamais accordé d'interview à la presse  pour justifier quoi que ce soit et ce depuis plus de 31 ans et je m'en porte très bien.  Après le décès de JCD en 2014, j'ai décidé de sortir de la réserve que je m'étais imposée et j'ai ouvert une page sur Facebook en Juin 2016. Qui d'autre que moi peut parler de mon histoire? Cette page accueille toutes les couches sociales, religieuses et toutes les tendances politiques. Elle n'est pas facile, et comme disent les parisiens: "je m'en prends plein la gueule!". Mais j'assume. Certains de nos concitoyens pensent que démocratie et liberté de parole veulent dire insulter et c'est difficile de faire leur éducation sur facebook. Mais je continuerai à défendre la mémoire de Jean Claude Duvalier envers et contre tous et à partager mes souvenirs avec mes concitoyens. J'ai été hacké 2 fois, menacé, harcelé et on m'a même "tué" en Octobre dernier. Mais je dis à mes enfants, qu'à 66 ans maintenant, mes détracteurs devraient se lever plus tôt pour me faire la danse du ventre et qu'on ne boxe pas dans la même catégorie!

Chère Martine, les mêmes qui vous critiquent aujourd'hui vous encenseront demain. Et dans 5 ans, les mêmes encore cracheront dans la soupe! C'est le vilain jeu de la politique. Quand votre époux, le Président,  prendra des décisions importantes et populaires, on lui dira bravo! Mais si la mesure est impopulaire, on dira que c'est de votre faute. L'important est de bien faire et laisser dire. A Haiti, à part le football, je dis toujours que le sport national est la médisance. Et n'ayons pas honte de le dire, une grande partie de la société Haïtienne est devenue très matérielle et superficielle. Certaines valeurs comme le respect envers son prochain se perdent et c'est bien triste. J'ai d'ailleurs fait mienne cette phrase de Jean Cocteau: "Que l'on parle de moi en bien ou en mal, mais que l'on  parle de moi!'".

Madame la Première Dame, je vous souhaite beaucoup de courage dans votre noble et lourde tâche et continuez à représenter notre pays aux côtés de votre époux avec honneur et dignité.

Bonne chance chère Martine.
Michele.

Michele Bennett Duvalier
Paris, France 
Le 8 Février 2017