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Wednesday, March 8, 2017

Guy Philippe - Une patate chaude à travers la gorge des kidnappeurs

L’affaire Guy Philippe poursuit son cours au tribunal fédéral 
L’affaire Guy Philippe poursuit son cours au tribunal fédéral du district Sud de la Floride. Après un moment de calme relatif, la défense du sénateur élu qui est passée de trois à une seule avocate en moins d’un mois, a présenté plusieurs requêtes au tribunal le 28 février dernier. Dans l’une de ces requêtes, intitulée « motion to dismiss for lack of personal jurisdiction » (requête en dessaisissement pour défaut de compétence personnelle), le sénateur élu, à travers son avocate, Me Zeljka Bozanic, a fait des déclarations fracassantes qui risquent d’avoir des conséquences majeures en Haïti.
Avant de faire ressortir les éléments de cette requête, il convient de faire deux considérations qui éclaireront le lecteur sur cette affaire riche en rebondissements imprévus. Premièrement, la stratégie des avocats de M. Philippe est maintenant connue. L’emphase, aujourd’hui, est mise sur le caractère politique de l’arrestation, et sur l’immunité dont, selon les avocats de M. Philippe, il devrait jouir en tant que sénateur élu. En ce sens, dans certains des documents soumis à la cour, l’avocate de M. Philippe insiste qu’il s’agit d’un sénateur élu dans une nation souveraine, et en tant que tel, les États-Unis devraient, en signe de courtoisie internationale (comity, en Anglais) envers Haïti, lui reconnaitre ce statut et surseoir aux poursuites au moins durant les 6 ans de son mandat.
Le second élément qu’il convient de souligner est que la stratégie de la défense aujourd’hui est clairement d’obtenir du tribunal le rejet de l’affaire (non-lieu) avant que le procès, prévu pour le 3 avril prochain, ne démarre. Et la défense de M. Philippe, dans la poursuite de cette stratégie, qualifie son arrestation de kidnapping par les forces américaines avec la complicité des autorités haïtiennes. Un élément important de cette stratégie sera d’obtenir, dans les prochains jours, une résolution du sénat haïtien condamnant fermement l’arrestation de M. Philippe, et préférablement, affirmant son statut de sénateur bénéficiant de l’immunité parlementaire. Venons en maintenant aux déclarations contenues dans la requête déposée par l’avocate du sénateur élu à la cour fédérale à la fin du mois dernier. Nous les reproduisons ici sans interférence rédactionnelle :
« Le 5 janvier 2017 le sénateur Philippe reçut un appel téléphonique de Salvador Étienne, un des policiers travaillant sous la direction du chef de la Police nationale haïtienne, Michel-Ange Gédéon. Salvador Étienne dit au sénateur Philippe qu’il avait un message urgent à lui communiquer de la part de chef Gédéon, et voudrait le rencontrer le plus tôt possible. Le sénateur Philippe accepta de rencontrer Salvador Étienne devant le Best Western Hôtel, à Pétion-Ville.
Dans la matinée du même jour, le sénateur Philippe, accompagné du député Ronald Étienne et de Paul Mython, rencontra Salvador Étienne devant l’hôtel Best Western, à Pétion-Ville. Salvador Étienne confia alors au sénateur Philippe que Chef Gédéon l’a envoyé l’avertir que des individus voulaient le tuer. Il lui dit aussi que le président Privert et le Chef de la Police judiciaire, Normil Rameau, travaillaient avec les Américains pour l’empêcher de devenir sénateur, et ils seraient même prêts à l’éliminer physiquement.

Après avoir reçu cette information, le sénateur Philippe décida de se faire accompagner d’agents de sécurité, et fit des apparitions publiques seulement dans des endroits où il y avait beaucoup de témoins potentiels, ce qui, selon lui, garantirait sa sécurité.

Parce que la conduite des agents américains qui se rendirent dans un pays étranger où, apparemment, ils tentèrent d’éliminer physiquement l’accusé est si scandaleuse, le tribunal devrait exercer son jugement et rejeter l’affaire pour défaut de compétence personnelle. »


Un peu plus tard, au cours de la même journée, le sénateur Philippe accorda une interview à une station de radio locale en tant que sénateur fraichement élu. À sa sortie de la station, des hommes armés fusèrent de toutes parts et tirèrent deux coups de feu, apparemment dans le cadre de l’exécution du projet d’assassinat dont il avait été informé dans la matinée. À ce moment, alors que l’un des hommes armés tirait un coup de feu, l’un des agents affectés à la sécurité de M. Philippe, Udy Noël, reçut deux projectiles à la place du sénateur après avoir poussé ce dernier hors du champ des projectiles. À cause des coups de feu, des badauds s’attroupèrent, et tout à coup, il y avait trop de témoins. Le sénateur Philippe fut alors appréhendé par des hommes qui semblaient être des agents américains. Ils placèrent une cagoule sur sa tête pour l’empêcher de voir. Cependant, il put entendre les communications radio que ces hommes échangeaient avec leurs interlocuteurs. Lorsque l’homme qui était le plus proche du sénateur annonça « nous l’avons épinglé », l’interlocuteur à l’autre bout de la ligne demanda « est-il mort » ? L’autre de répondre : « Non, on a dû modifier le plan à la dernière minute. »
Le sénateur Philippe fut conduit à un autre véhicule dans lequel il resta trois ou quatre heures. Il fut forcé de s’asseoir sur le plancher extrêmement chaud du véhicule, car le moteur était juste en dessous de lui. Après être resté plusieurs heures dans la voiture, privé de nourriture et d’eau, le sénateur Philippe fut conduit à une maison appartenant aux Américains où il demeura plusieurs heures, encore privé de nourriture et d’eau. Il fut ensuite envoyé aux États-Unis par avion et amené devant ce tribunal pour être poursuivi selon une inculpation datant de 2005.
Comment expliquer cet argumentaire, sans tomber dans des considérations trop techniques ? Essayons. D’après la loi américaine, une fois que l’accusé se trouve devant le tribunal, ce dernier a compétence personnelle (personal jurisdiction) pour entendre de l’affaire. Cependant, il y a deux exceptions à cette doctrine dite Ker-Frisbie Doctrine. La première, c’est dans le cas où le gouvernement américain arrête l’accusé dans un autre pays, en violation d’un traité d’extradition conclu entre les États-Unis et le pays où l’accusé a été arrêté. La seconde exception, c’est dans le cas où, dans le cadre de l’arrestation, le comportement des agents américains est tellement scandaleux que le tribunal devrait se sentir interpellé à ne pas entendre l’affaire, sous peine de cautionner ce comportement. C’est sur cette exception que l’avocate de M. Philippe, Me Zeljka Bozanic, fonde son argumentaire. Nous nous garderons de nous prononcer sur l’efficacité de cette stratégie de la défense dans ce cas précis.

Le procès est prévu pour le 3 avril prochain. Le 28 février, l’avocate de M. Philippe a soumis plusieurs requêtes à la cour. Le gouvernement a jusqu’au 10 mars pour répondre à ces requêtes. Le tribunal rendra sa décision peu après avoir reçu les documents responsifs des avocats du gouvernement. Le bureau Floride du National promet de suivre l’affaire de très près, et de publier, le cas échéant, plusieurs articles par semaine. Entre- temps, certains individus auront des éclaircissements à apporter à la communauté sur les déclarations du sénateur Philippe.
Frandley Denis Julien
Doctorant en droit Miramar, Floride

Friday, January 6, 2017

HAÏTI HUMILIEE - LE PEUPLE HAÏTIEN HUMILIÉ.

MES POINTS SUR LES I
DE MICHELE BENNETT DUVALIER
Michele Bennett Duvalier

Hier était un triste jour pour notre pays.
Un Sénateur élu de la République a été arrêté ou devrais-je dire qu'il a été kidnappé par la DEA (Drugs Enforcement Administration).  Le Sénateur Guy Philippe a été arrêté à son arrivée devant les locaux d'une radio située a PetionVille.


Que Guy Philippe fasse l'objet d'un mandat d'arrêt de la Police Haïtienne et d'un mandat d'arrêt de la DEA, là n'est pas la question.

Mais à la veille de la rentrée Parlementaire prévue pour lundi 9 prochain, on est en droit de se poser des questions sur les conditions de son arrestation et sur sa déportation vers les USA le soir même.

Voilà un homme, recherché par la police Haïtienne et la toute puissante DEA qui malgré ces deux mandats d'arrêt, a reçu la bénédiction du CEP et a mené sa campagne électorale depuis plus de quinze mois dans toute la Grand-Anse sans jamais être inquiéter. On l'a même vu faire campagne aux côtés du Président élu Jovenel Moise a qui il a apporté la victoire de la Grand-Anse (voir photo). On l'a encore vu et entendu, donnant des interviews à la presse locale et internationale lors du passage du cyclone Matthew dans le Grand Sud. On a tous vu des images de Guy Philippe portant secours aux sinistrés de sa ville de Pestel et des environs.

Pourquoi avoir attendu après le résultat des élections pour l'arrêter et le déporter? Pourquoi ce coup d'éclat à la veille de la rentrée Parlementaire? Pourquoi le Cep a-t-il accepté son dossier de candidature? Pourquoi cette arrestation n'a pas été faite avant ou pendant la campagne électorale? Ou avant le résultat des élections! Pourquoi HIER? Le Sénateur Guy Philippe a même reçu son certificat du CEP hier dans la matinée. Ce qui veut dire qu'il était couvert par l'immunité parlementaire.

Quid du mandat d'arrêt national? Ne prévaut-il pas sur le mandat d'arrêt international?
Alors Pourquoi hier?  Est-ce un message fort envoyé par les USA au nouveau Président élu et à son futur Gouvernement? Le nettoyage des écuries d'Augias a-t-il commencé? Le prochain sera qui?


Hier soir, on a tous vu la vidéo montrant les images déplorables du Président du Sénat, Ronald Lareche, bousculé et malmené par des agents encagoulés de la PNH, l'empêchant d'accéder dans les locaux ou se trouvaient le Sénateur Guy Philippe. Quel triste spectacle!
On a tous vu des images du puissant Sénateur Youri Latortue arrivant essoufflé à la rescousse de son confrère devant les locaux de la Radio Scoop FM. Mais trop tard. Les carottes étaient déjà cuites pour Guy Philippe.


Nos Poules de Luxe du Senat étaient impuissantes hier devant les cowboys américains qui ont investi l'aéroport international et ont fait monter à bord d'un petit avion affrété spécialement pour le transport du détenu Guy Philippe, menotté dont le visage avait perdu le sourire qu'il affichait depuis sa victoire aux élections.

Que reste-il de notre dignité ? Depuis 30 ans Haiti est devenue un énième département américain, incapable de vivre sans l'aide étrangère. Sommes-nous devenus un sous-peuple? On vit sous les dicktats des grandes puissances étrangères. Nous sommes devenu les poubelles des USA.

Un traité a été signé entre les USA et le Gouvernement de l'ancien Président Rene Preval pour mettre fin au traffic illicite de drogue. Ce traité accorde tous les droits aux Sheriffs américains.

Mais le Sénateur Guy Philippe a été arrêté et deporté en étant couvert par l'immunité parlementaire. Guy Philippe est-il un citoyen américain? Détient-il un passeport américain? Comme c'est le cas de beaucoup de ceux qui nous gouvernent.
Ce qui est arrivé hier, n'est nullement anodin et mérite réflexion de la part de la classe politique dans son ensemble.


Souvenez vous du Président Noriega qui croupit dans une prison américaine après avoir été arrêté et déporté aux USA.

Nous avons depuis 30 ans, perdu HONNEUR ET RESPECT. J'aimerais vous citer une phrase tirée de notre Acte d'Independance, écrite par Boisrond Tonnerre, Secrétaire de Jean Jacques Dessalines, le 1er Janvier 1804: "Je jure enfin de poursuivre à jamais les traîtres et les ennemis de ton indépendance."

Messieurs du Gouvernement actuel et Président élu, Honorables du Sénat, le peuple haïtien attends des réponses à toutes ces questions.
Haiti humiliée. Haiti vilipendée.

"Qu'avez-vous fait de mon Pays?" JC Duvalier.
Michele Bennett Duvalier
Le 6 Janvier 2017

Paris, France

NEWS RELEASE: HAITIAN NATIONAL CHARGED WITH INTERNATIONAL NARCOTICS AND MONEY LAUNDERING CONSPIRACY

U.S. Department of Justice
United States Attorney
Southern District of Florida
99 N.E. 4 Street
Miami, FL 33132
(305) 961-9001
Public Information Officer:
Sarah Schall, Special Counsel
(305) 961-9377
Sarah.schall@usdoj.gov

NEWS RELEASE:
HAITIAN NATIONAL CHARGED WITH INTERNATIONAL NARCOTICS AND MONEY LAUNDERING CONSPIRACY
Guy Philippe during his first appearance
in front of the American Judge in Miami
Wifredo A. Ferrer, United States Attorney for the Southern District of Florida, Assistant Attorney General Leslie R. Caldwell of the Justice Department’s Criminal Division, Adolphus P. Wright, Special Agent in Charge, United States Drug Enforcement Administration (DEA), Miami Field Division, and Kelly R. Jackson, Special Agent in Charge, Internal Revenue Service, Criminal Investigation (IRS-CI), Miami Field Office announced that the indictment against Guy Philippe, 48, of Haiti, was unsealed this morning in the Southern District of Florida.  

Philippe was indicted in 2005 on one count of conspiracy to import narcotics; one count of conspiracy to launder monetary instruments and engage in monetary transactions in property derived from unlawful activity; and one substantive count of engaging in monetary transactions derived from unlawful activity.  This afternoon, Philippe was ordered held without bond during an initial hearing before U.S. Magistrate Judge Barry L. Garber of the Southern District of Florida.  Philippe’s arraignment hearing is scheduled for January 13, 2017.

According to the indictment, from approximately 1997 through 2001, Philippe conspired with others to import more than five kilograms of cocaine into the United States.  From approximately June 1999 through April 2003, Philippe also allegedly conspired with others to engage in money laundering to conceal their participation in criminal activity, including narcotics trafficking.  The indictment alleges that in 2000, Philippe transferred a $112,000 check through a financial institution, affecting interstate and foreign commerce, that included monies derived from the illicit drug trafficking enterprise. 
An indictment is merely an allegation and a defendant is presumed innocent until proven guilty beyond a reasonable doubt in a court of law.

The DEA and IRS-CI investigated the case.  The Criminal Division’s Office of International Affairs, U.S. Marshals Service Fugitive Task Force, U.S. Customs and Border Protection’s Miami Office of Field Operations and the Haitian Government, including the Haitian Ministry of Justice, Haitian National Police and La Brigade de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS), provided assistance in this matter.  Assistant U.S. Attorneys Lynn M. Kirkpatrick and Andy R. Camacho of the Southern District of Florida and Senior Trial Counsel Mark A. Irish of the Criminal Division’s Asset Forfeiture and Money Laundering Section are prosecuting the case.

This case is the result of the ongoing efforts by the Organized Crime Drug Enforcement Task Force (OCDETF) a partnership that brings together the combined expertise and unique abilities of federal, state and local law enforcement agencies.  The principal mission of the OCDETF program is to identify, disrupt, dismantle and prosecute high level members of drug trafficking, weapons trafficking and money laundering organizations and enterprises.

A copy of this press release may be found on the website of the United States Attorney’s Office for the Southern District of Florida at www.usdoj.gov/usao/fls. Related court documents and information may be found on the website of the District Court for the Southern District of Florida at www.flsd.uscourts.gov or on http://pacer.flsd.uscourts.gov.

French Translation is available

Video in Creole - about his first appearance in front of the Judge in Miami
A courtesy of Tripotay Lakay

Extradition de l'ex chef rebel et nouveau sénateur élu de la Grand’Anse


Port-au-Prince, jeudi 5 janvier 2017-

Guy Philippe, le nouveau sénateur élu de la Grand'Anse arrêté et extradé...

Guy Philippe durant sa garde à vue
au DCPJ.                                        
L’ex chef rebel et nouveau sénateur élu  de la Grand’Anse vient d’être extradé  à destination des Etats-Unis à bord d’un avion immatriculé au numéro N5888k. Selon les premiers rapports qui nous sont parvenus, Mr Philippe aurait été arrêté vers les 3 heures de l`après-midi, dans la commune de Pétion-Ville, à sa sortie de l`émission “Haiti Débats” animée par Gary  Pierre-Paul Charles sur la radio Scoop FM..
Mr Philippe revenait du Conseil Electoral Provisoire pour prendre son certificat de validation et participait à une émission radiophonique avec le sénateur Saurel Jacynthe sur la radio Scoop FM . Comme le nouvel élu n’a pas encore prêté serment, il ne bénéficie pas encore d’immunité parlementaire selon certains observateurs.
 Au moment où il s’apprêtait à quitter la radio avec ses agents de sécurité, il a été acclamé par ses partisans, parmi lesquels un policier en infiltration l’a pris en dépourvu et l’a maîtrisé. Les autres policiers ont tiré en l’air pour intimider ses agents de sécurité.
Les auditeurs pouvaient même entendre les détonations en direct sur Scoop FM. Un journaliste de cette station qui a assisté à cette scène a affirmé que cette opération menée conjointement par des membres de BLTS et de DCPJ, a provoqué une panique générale à Pétion Ville.
Selon quelques sources,  Guy Philippe faisait l’objet de deux mandats. Le premier émanant de la justice haïtienne et le second de l’agence des Etats-Unis de lutte contre la drogue (DEA).
Un mandat d’amener aurait été émis contre l’ex commissaire de Delmas dans l’affaire de l’attaque du commissariat des Cayes dans la nuit du 15 au 16 juin 2016.
En Haïti, les réactions sont mitigées après cette arrestation de Guy Philippe. Cette arrestation survient 4 jours avant que le nouvel élu au Sénat de la République soit installé. Si Guy Philippe avait déjà prêté serment comme sénateur il aurait bénéficié d’une immunité empêchant son arrestation .
hg
Autre photos et vidéos du reportage

 
 
 
 


Saturday, July 2, 2016

Attaque aux Cayes : le BAC souhaiterait l’arrestation de Guy Philippe et co


Le ministre de la Justice,
 Me Camille Junior Edouard
La police judiciaire a bouclé son enquête sur l’attaque perpétrée contre le commissariat central, la prison civile des Cayes et l’Unité départementale de maintien d’ordre du Sud dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai 2016 qui avait coûté la vie au policier Tison Jean Louis et fait des blessés, dont les policiers Wendy Dorléan et Dubé Jean Baptiste. Le rapport d’enquête du Bureau des affaires criminelles (BAC) communiqué au commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance des Cayes le 29 juin indique que cinq individus, Pierre Bremus Duréus, Jean Ceance, Mercidieu Douyon, Claudy Charles, Wilnord Dary et Jean Claude Alcénat, ont été arrêtés pour leur implication présumée, dans le cadre de ce dossier, « pour des actes de terrorisme, d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, d’assassinat, de tentative d’assassinat, de vol à main armée de véhicules et d’armes à feu, de port et détention illégaux d’armes à feu, d’usurpation de titre, d’association de malfaiteurs ».

Le Bureau des affaires criminelles, selon le rapport d’enquête, « souhaiterait que des mandats d’amener soient émis par les autorités compétentes à l’encontre des nommés Guy Philippe, Yves Jeudy, Michel Alophène Lafalaise, Joseph Willy, Camy, Ricot, Vital Aslin, Marcelus Delande, Téléus Joseph Rémy, Komandan Cedras, Komandan Renard, Ketelie, Jean Marc, Athanaël Joseph, Rony, Wesmy, Ti Mousson, Renald St Villier, Cénat ey kòmandan Désir, tous ainsi connus, pour implication présumée dans cette affaire ». Le rapport a indiqué que des « informations recueillies ont fait croire que le dimanche 15 mai 2016, cette attaque a été planifiée au cours d’une rencontre tenue par un groupe de présumés bandits se faisant passer pour des membres des FAD’H, sous l’égide du nommé Guy Philippe, assisté de ses chefs de troupes… ».

« En ce qui a trait aux présumés auteurs et coauteurs ou complices de ces actes répréhensibles, les premières informations obtenues ont laissé croire que les suspects avaient préalablement planifié ces attaques lors d’une réunion tenue à Pestel, dans le département de la Grand-Anse. Selon les renseignements obtenus, leur mission principale consistait à déstabiliser le pays en s’attaquant à la force publique », lit-on dans ce rapport qui cite une « source » indiquant que les assaillants, environ une cinquantaine, « sont partis de l’usine sucrière dénommée centrale Dessalines.

« Entre autres, poursuit le rapport, les dénonciations faites par le nommé Joseph Remy Téléus avant qu’il ait rendu l’âme ont démontré le rôle joué par le nommé Guy Philippe et ses pairs dans ce complot visant à déstabiliser le pays. Selon les déclarations du mourant, ce dernier est l’auteur intellectuel de cette attaque ». Le rapport d’enquête du BAC, citant un inspecteur de police, a révélé que les assaillants ont emporté 19 fusils de calibre 12, deux fusils M1, 5 fusils Lyncher, des munitions et des radios de communication. L’audition d’un autre policier, selon le rapport, indique que les assaillants ont pris 1 fusil Galil, deux chargeurs, 5 pistolets, quatre gilets pare-balles, un véhicule de service Nissan 3-01551.

Contacté, le ministre de la Justice, Me Camille Junior Edouard, a confié au journal, vendredi soir , que le « parquet a pour devoir de s’assurer que toute personne indexée dans ce dossier soit mise à la disposition de la justice ». La police a fait son travail, le dossier étant complet, acheminé au parquet, a-t-il dit, soulignant que les commissaires du gouvernement sont instruits pour ne pas classer sans suite. Le parquet a pour devoir de relever des indices conformément à l’article 13 du code d’instruction criminelle et donner suite. La justice a pour devoir de faire un suivi sur les recommandations du BAC. C’est une obligation », a expliqué Me Camille Junior Edouard.

Pierre Ésperance, coordonnateur du RNDDH, a salué le « bon travail » du Bureau des affaires criminelles qui a assumé ses responsabilités. Le militant des droits de l’homme a par ailleurs estimé que les autorités policières et judiciaires, au plus haut niveau, ont fait des calculs politiques en laissant trainer le dossier en longueur alors qu’elles connaissaient les instigateurs de cet acte très grave. Le comportement de ces responsables avait participé à démobiliser les policiers, a analysé Pierre Espérance. « Maintenant, nous allons observer l’agissement des autorités policières et judiciaires dans ce dossier. Pour moi, on doit poursuivre tous les gens indexés dans le rapport sans considération d’ordre politique, économique et sociale », a affirmé Pierre Espérance.

Il n’y a pas eu de calcul politique comme le prétend Pierre Espérance. « Cette opinion est plutôt légère », a estimé le ministre de la Justice, soulignant qu’il fallait prendre le temps nécessaire pour bien faire, pour que « l’enquête arrive à maturation ».

Guy Philippe, ex-commissaire de police, ex-chef rebelle pendant la présidence de Jean-Bertrand Aristide, homme politique, candidat au Sénat dans la Grand-Anse, avait boudé une convocation de la justice. Il avait, dans la presse, nié avoir une quelconque implication dans l’attaque des Cayes dans la nuit du 15 au 16 mai 2016. Il avait indiqué dans la presse que les policiers étaient comme ses frères, comme ses enfants. Guy Philippe avait aussi indiqué qu'il peut se défendre militairement si on l’attaquait dans son fief, à Pestel.

Par :Roberson Alphonse robersonalphonse@lenouvelliste.com