Le président d’Haïti, Michel Martelly, a été l’invité spécial de l’émission ‘’Internationales’’ sur TV5 le dimanche 2 novembre 2014. Il a répondu aux questions de Philippe Dessaint de TV5, de Sophie Malibeaux (RFI) et de Paulo Paranagua (Le Monde). Décryptage de cette interview.
Durant cette émission, le président Martelly a été interrogé sur la situation sociale, politique et économique d’Haïti ainsi que sur sa quête d’une nouvelle aide internationale. Sa visite à Fort de Joux, pour rendre hommage au Héros de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture, a également été évoquée.
Pour nos internautes, nous avons décrypté cette interview dont voici les temps forts. Nous avons relevé ce que le président Martelly a dit et, aussi, ce qu’il n’a pas dit. Ce décryptage se fera en 2 parties, dont voici la première.
Introduction
Pour commencer cette émission, «Internationales», de TV5MONDE – RFI – Le Monde, a présenté un reportage qui fait un retour sur la catastrophe du séisme du 12 janvier 2010 et l’élection de Michel Martelly, qualifié de ‘’plutôt libéral et proche du peuple’’.
Premier accroc de Martelly, lorsque Philippe Dessaint lui pose la première question concernant les besoins d’Haïti cinq ans après le séisme, le président tutoie le journaliste senior de TV5 Monde, comme s’il était son copain d’enfance. Une erreur de protocole inadmissible pour un chef d’État sur le plateau de la première chaîne généraliste mondiale en langue française, suivie chaque semaine par 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.
Sur l’aide internationale
Pour Michel Martelly, «les idées sont plus importantes que l’argent », c’est pour cela que « nous ne demandons pas d’argent mais nous offrons des partenariats, des opportunités, des joint-ventures pour faire ce travail » (de reconstruction), a-t-il dit.
Rappelons que lors de sa visite le 31 octobre à l’Élysée, où il a été reçu par le président François Hollande, Michel Martelly a évoqué un “partenariat” pour l’éducation entre les deux pays. Un partenariat qui a fait sursauter les observateurs et les spécialistes de l’éducation. En effet, la France a toujours été présente en Haïti depuis 1804 et pourtant n’a pas empêché le système éducatif haïtien de plonger dans l’abysse. Par ailleurs, pourquoi Martelly demande-t-il un partenariat à la France alors qu’il est en fin de mandat?
De plus, si les idées étaient plus importantes que l’argent, Haïti aurait fait appel à tous ses cadres, médecins, professionnels, professeurs et autres de sa diaspora, plutôt qu’aux étrangers et aux Dominicains. Seulement voilà : l’administration Martelly/Lamothe a ses idées- ou celles de Clinton et de l’administration américaine- et a totalement exclu sa diaspora et tous ceux qui ne partagent pas ses points de vue en Haïti. Dans ce pays, le gouvernement fait dans le cosmétique et non dans la réflexion.
Concernant l’existence de camps cinq ans après le séisme, Martelly a rappelé qu’à son arrivée au pouvoir en 2011, il y avait « 1 million 500.000 personnes sous les tentes et que maintenant il y en a 40.000». Il a formulé le vœu qu’il n’y ait plus de tentes à la fin de son mandat sans jamais remercier les pays qui ont contribué à reloger ces camps, dont le Canada. Car, il faut bien reconnaître que ce n’est pas le gouvernement haïtien qui a relogé les sinistrés mais bien les ONG et les pays donateurs qui ont implémenté leurs programmes de relogement.
D’autre part, les chiffres donnés par le président sont erronés. En effet, quatorze mois après le séisme, soit en mars 2011 (un mois après l’assermentation de Martelly nouvellement élu), l’estimation du nombre de réfugiéstoujours dans les camps de tentes était de 680 000 personnes (OCHA Haïti 2011, p. 2) et non de 1 million 500.000. De plus, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui date du mois de septembre 2014, ce ne sont pas 40.000 personnes qui restent à reloger mais bien 85,432.
Philippe Dessaint de TV5 Monde a évoqué le nouveau terme ‘’ONGénisation’’, né du séisme de 2010 et de l’incapacité de l’État hattien à faire face à ses obligations. « Est-que votre État aujourd’hui est à la hauteur de la situation? », a demandé Philippe Dessaint. Le président n’a jamais répondu à cette question, préférant accuser les gouvernements antérieurs d’avoir choisi les ONG et la corruption; une corruption qui prévaut toujours aujourd’hui admet-il, et qui démontre que la «mentalité haïtienne doit changer».
Pour le président Martelly, « la corruption est difficile et ne se voit pas sur un visage. Pour la combattre, il faut faire voter des lois sur la corruption, sur le blanchiment et renforcer les unités qui luttent contre la corruption, la justice, la police, pour que les corrompus soient punis, découragés et gouverner par l’exemple aussi», a-t-il dit. Rappelons que le 16 août dernier, devant l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), le président avait promis de s’attaquer à la corruption «sous toutes ses formes et à ses origines». Dans le cadre de la semaine de la gouvernance, le chef de l’État haïtien avait juré de tout faire pour éradiquer le mal qui ronge l’administration publique. Il avait également annoncé qu’il lancerait sous peu des réformes en profondeur de l’administration publique. Les Haïtiens les attendent toujours.
Gouverner par l’exemple, a-t-il dit? A-t-il oublié la démission, le 26 décembre 2013, de son propre cousin et conseiller, Richard Morse? Ce dernier avait déclaré au journal The Star: « Je suis parti à cause de la corruption au Palais et du sabotage des infrastructures ».
Morse avait déclaré avoir vu des preuves que des travailleurs remplissaient des canaux de drainage avant la saison des pluies, ce qui a entraîné des inondations. Quand il a alerté le ministre des Travaux Publics, « rien n’a été fait» , a-t-il dit. « Si vous créez des catastrophes, ce ne peut être que pour l’argent de l’aide», a-t-il déclaré.
Quant à la corruption au Palais, Morse a dit avoir vu de « faux chèques payés à gens qui ne travaillaient plus là.». Concernant la corruption au Palais et dans le gouvernement, dès les deux premières années de Martelly au pouvoir, il a conclu en disant: « Plutôt que de lutter contre la corruption, je sens qu’ils l’ont adoptée ».
Or, depuis l’arrivée du premier ministre Lamothe, les allégations de corruption n’ont fait que s’accentuer. « Les dépenses excessives et injustifiées de Martelly, surtout pour ses nombreux voyages à l’étranger, ont engendré un gaspillage des fonds de l’État. Près de 40 millions de gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) ont été dépensées lors de l’anniversaire, le 14 mai 2013, des deux ans au pouvoir de Michel Martelly. Jusqu’à date, aucune justification claire n’a été donnée. Aucune information ne filtre, non plus, sur les dépenses consenties à l’occasion du 14 mai 2014. Marie Carmelle Jean-marie, l’actuelle titulaire sans décharge du ministère de l’économie et des finances (Mef), nommée le 2 avril 2014, avait préalablement démissionné de sa fonction, en avril 2013, « pour cause de dépenses non justifiées » au sein de l’actuelle administration politique. « Les caisses de l’État sont vides», avait lâché Martelly lui-même en 2014. Les fonds « PétroCaribe », représentant une part importante du budget d’investissement en Haïti, ont été employés dans des projets sociaux, sans réelles retombées positives pour la population», rappelait Alterpresse le 18 mai dernier, soulignant le mécontentement de plusieurs secteurs sociaux par rapport à l’application de mesures néolibérales, préjudiciables au progrès du pays . Est-ce ainsi que le président gouverne « par l’exemple » ?
Enfin, rien de substantiel n’a été dit sur la reconstruction d’Haïti et l’aide internationale. Aucune annonce pour le 5ème anniversaire du séisme qui arrive bientôt. Aucun appel à un changement de paradigme de l’aide internationale à Haïti.
Sur les élections
« Changer de mentalité certes, mais on a l’impression qu’il faut aussi reconstruire les institutions; or, depuis que vous avez été élu dans des conditions un peu controversées, il n’y a plus eu d’élections en Haïti. Comment les citoyens peuvent-ils choisir et s’exprimer si les élections ont été ajournées? », a demandé Paulo Paranagua du quotidien Le Monde.
Le président s’est vanté d’avoir rétabli les institutions d’Haïti en utilisant le pronom personnel «je», à volonté : « Pour renforcer les institutions, je suis le seul à le faire (…). J’ai nommé des juges à la Cour de Cassation (…), aujourd’hui, elle est fonctionnelle. J’ai mis sur pied le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Pendant des années, on a hésité à le faire car ce Conseil pourvoit à l’indépendance de la justice, c’est moi qui l’ai fait », a précisé le président péremptoirement.
Mais les journalistes français, aux faciès très hostiles ou dédaigneux envers le président, ignorent que le président de la Cour de Cassation, Anel Alexis Joseph, est le parrain de Michel Martelly et que de nombreuses voix, dont celle du Sénat et des organismes des droits humains, ont dénoncé son accointance avec la présidence. Or c’est ce même Anel Alexis Joseph qui est aussi président du CSPJ. La justice est donc totalement soumise à l’Exécutif.
Questionné sur la tenue des prochaines élections législatives, Martelly n’a pas pu donner de date, arguant que c’est le pouvoir Législatif qui doit voter la loi électorale. « C’est aux institutions de faire leur boulot», a lancé Martelly, en dénonçant un “blocage” du Parlement.« Un pouvoir que je n’ai pas, c’est de forcer le Parlement à voter (…) Si l’argent est débloqué et le CEP (Conseil Électoral provisoire) est mis en place et que la loi électorale est votée, l’Exécutif n’a plus rien à voir que de convoquer le peuple en ses comices. (…) D’ailleurs, la preuve que je veux des élections, c’est que, dès qu’on arrivera au dysfonctionnement du Parlement, ma première décision sera de convoquer les élections », a promis Martelly.
« Donc vous arrivez déjà au dysfonctionnement et savez que vous ne pouvez pas l’éviter? », a questionné Sophie Malibeaux. À cette question, le président a encore esquivé une réponse directe en disant qu’il a entamé un quatrième dialogue avec tous les secteurs. Un vrai dialogue? Oui, affirme Martelly, disant qu’il a accepté de faire un gouvernement d’ouverture. Or, les Haïtiens savent que c’est faux. Et si l’ouverture était de nommer Rudy Hériveaux, ancien défenseur zélé d’Aristide, qui aujourd’hui insulte les organismes de droits humains d’être des ‘’sadiques’, et des’’psychopathes’’, il valait mieux, pour la dignité du peuple haïtien, ne pas ouvrir la porte du gouvernement à un tel schizophrène.
Sur les manifestations de rue
Bombardé de toutes parts concernant sa déresponsabilisation de la dégradation de la situation sociopolitique du pays et qui a engendré de nombreuses manifestations de milliers de personnes ces dernières semaines, le président haïtien a minimisé la portée de ces dernières : « une protestation dans la rue, même si elle est hebdomadaire, quand il s’agit de 500 ou de 1000 personnes, çà ne représente pas une population», a-t-il déclaré.
Quant aux arrestations et à l’existence de prisonniers politiques, le président déclare ne pas être au courant de leur existence : « je ne suis pas au courant qu’il y a des manifestants en prison (…) je ne suis pas les questions d’arrestations (…) S’il y a des prisonniers politiques je le saurais. S’il y avait des prisonniers politiques, cela sortirait de mon mouvement, mais, là, il n’y a pas de prisonniers politiques».
De quel mouvement parle Martelly? Comment des prisonniers politiques pourraient-ils sortir de son mouvement? Aucune demande de précision des journalistes francais qui, clairement, dédaignaient le président. Comment un chef d’État peut-il dire ignorer la présence de prisonniers politiques lorsque son propre ministre de l’Information a fait une sortie calomnieuse sur quatre importantes organisations des droits humains qui ont envoyé une lettre à ce sujet au président Hollande?
Malheureusement, les journalistes présents n’y ont pas fait allusion mais cet aveu fera certainement couler beaucoup d’encre, surtout après l’arrestation de Rony Timothée et de Biron Odigé, deux militants politiques de l’opposition très connus et respectivement porte-parole et coordonnateur de la Force patriotique pour le Respect de la Constitution (FOPARC).
On a l’impression que le président Martelly, fort de son aversion pour le parti Lavalas de l’ex-président Aristide, sous-estime les manifestations de ces dernières semaines qui pourraient aboutir à une escalade de la crise politique, surtout après le 12 janvier 2015. En effet, si le président pourra gouverner par décret, en dehors d’un cadre constitutionnel, tout deviendra possible, tant pour l’Exécutif que pour l’Opposition. Cela présage de tous les dérapages.
Enfin, Martelly a annoncé son souhait que la MINUSTAH fasse un retrait graduel d’ici juin 2015, « mais pour préserver les acquis de ces dix dernières années, puisque cela fait dix ans que ces forces sont là, j’ai proposé au Secrétaire Général, Ban Ki Moon, d’attendre les élections présidentielles qui auront lieu en novembre, pour s’assurer qu’en cas de chaos, puisque pour certains c’est le chaos qui devrait régner pour…pour…pour …(pause du président qui sourit en levant les sourcils et les épaules )…que, eux, ils aient une chance ». De quel mois de novembre parle le président lorsque le calendrier électoral des législatives et des présidentielles n’existe même pas? Se rend-il compte de son incohérence?
Sur l’État de droit
« La démocratie est-elle en panne aujourd’hui en Haïti?», a questionné Philippe Dessaint de TV5 Monde. « La démocratie on ne l’avale pas en un jour. On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit, sans un apprentissage », a déclaré Martelly. Le président, sans ménager son peuple, a poursuivi en disant que « les Haïtiens ont confondu la démocratie avec l’anarchie. On a tout détruit. Chaque fois qu’un président s’en va, on écrase. Quand est-ce qu’on va s’en sortir? ».
On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit? Martelly a-t-il été élu après le 7 février 1986 ou fait-il fi de toutes les luttes qui ont été menées de 1986 à son élection? Est-il le premier président démocratiquement élu?
D’autre part, le président semble oublier que c’est la dictature et/ou les abus de pouvoir qui ont poussé, à chaque fois et en dernier recours, le peuple haïtien à prendre les rues. Qui est coupable? Le peuple haïtien ou les gouvernants? Le président Martelly a-t-il conscience qu’il a dénigré son propre peuple par ses stéréotypes généralement utilisés par les étrangers ?
Philippe Dessaint a d’ailleurs saisi la balle au bond : « Pourquoi y-t-il eu ce tradition de gouvernance aussi terrible, presque dictatoriale? Quand on revisite cette dernière décennie, il n’y a pas une gouvernance dont on peut dire qu’elle rassemble un certains nombre de critères de loyauté et de respect de sa population. On ne va pas reparler des Duvalier, d’autres ou de Titid, mais il y a une situation quand même très complexe», a-t-il dit.
« Je dirais qu’aujourd’hui nous faisons la différence», a répondu Martelly sans hésiter, ne se rendant même pas compte que Philippe Dessaint parlait de son administration! « Aujourd’hui, Haïti est classée 47ème sur la question des libertés de presse, cela veut dire beaucoup pour moi et je dois vous dire que c’est parce que je suis victime et que je l’accepte car la liberté de presse est un outil de la démocratie et je veux le préserver », a-t-il déclaré.
Le président est victime? Victime de quoi, de qui? De la presse? On croit rêver! N’est-ce pas lui qui, en pleine campagne électorale a agressé verbalement le journaliste Gotson Pierre ? Martelly n’est-il pas le premier président de l’histoire d’Haïti à avoir ‘’tchuipé’’ (geste de dédain) le journaliste Eddy Jackson Alexis qui lui posait une question ‘’au lieu de le complimenter’’, avait dit le président? N’est-ce pas lui qui avait aussi lancé l’arrogant « taisez-vous » à la presse lorsqu’il est devenu président? A-t-il oublié l’agression physique du journaliste Rodrigue Lalanne par un agent de sécurité du président, les menaces du ministre de la communication Rudy Hériveaux, et combien d’autres attaques contre la presse depuis son arrivée au pouvoir? Et que dire des journalistes achetés par ce pouvoir? J’ai dû moi-même démissionner à cause des accointances du PDG de Radio Métropole, Richard Widmayer, avec ce pouvoir et des censures illégales de mon émission Métropolis. Qui est victime M. le Président? Comment osez-vous?
Mais le président dépasse souvent toutes les limites. Il en a donné encore la preuve au décès de l’ex-dictateur, Jean-Claude Duvalier, lorsqu’il a exprimé sa tristesse et a salué la mémoire d’un «authentique fils d’Haïti au nom de l’ensemble du gouvernement et du peuple haïtien». Des mots qui ont choqué les victimes et la majorité des Haïtiens qui, à travers une vague sans précédent de réactions, ont réussi à faire plier le pouvoir duvaliériste de Martelly/Lamothe qui n’a finalement pas organisé, comme il le voulait au préalable, des funérailles nationales pour un homme accusé de crimes contre l’humanité.
Sophie Malibeaux (RFI) est d’ailleurs revenue sur le sujet en disant que «Duvalier est mort de sa belle mort et n’a jamais été jugé. Est-ce que la justice va continuer son travail? », a-t-elle demandé. « Le président Martelly ne juge pas, donc là, il faut voir avec la justice », a rétorqué Martelly en souriant. « C’est une institution qui elle aussi est faible, il faut l’admettre. Les institutions sont faibles en Haïti et c’est ce que nous faisons, les renforcer. Plusieurs personnes ont essayé de m’influencer en me disant ‘’ il faut le (Duvalier) juger’’, mais déjà me demander çà, c’est m’ingérer dans les questions de justice, vous savez? C’est à la justice de faire son travail», a-t-il dit, pendant qu’un grand portrait de Martelly, souriant et donnant une accolade à l’ex-dictateur était projeté en fond d’écran (exactement la photo ci contre).Imaginez l’effet sur 55 millions de personnes, entendre un président parler de justice alors qu’on le voit si chaleureux avec Duvalier. La honte n’a pas été seulement pour lui mais bien pour tous les Haïtien(ne)s.Et voilà l’homme qui se targue de changer l’image d’Haïti sur la scène internationale.
C’était tellement énorme, que le journaliste du Monde, Paulo Paranagua, a demandé à Martelly : «Mais est-ce que vous comprenez que les victimes ont besoin de vérité et de justice? Est-ce vous pensez que du point de vue de la réconciliation de la société avec son histoire, juger Duvalier aurait été important?».
«Certainement», a répondu Martelly en répétant encore que « c’est à la justice de le faire (…) et même quand la Présidence reconnait que c’est un président qui est mort, on n’a pas fait de funérailles officielles parce que c’est un sujet qui divise les Haïtiens. Aujourd’hui pour nous, l’essentiel c’est de réconcilier les Haïtiens pour rebâtir notre pays».
Fin de la première partie correspondant à la pause publicitaire de l’émission.
Nancy Roc, Montréal, le 3 novembre 2014