Sunday, December 6, 2015

Obama promet de «traquer les terroristes» où qu'ils se trouvent

Le président américain Barack Obama s'est engagé dimanche à traquer les terroristes partout où il se trouvent, qualifiant de «voyous» et de «tueurs» les membres du groupe État islamique, lors d'une allocution solennelle à la Maison-Blanche.
Président Barack Obama lors de son adresse à la nation
Quatre jours après une fusillade meurtrière perpétrée par un couple musulman radicalisé qui a fait 14 morts en Californie, M. Obama a tenté de rassurer la population tout en affichant sa fermeté.
«Il n'y a pour l'instant aucune indication que les tueurs aient été dirigés par un groupe terroriste depuis l'étranger», a assuré le chef de l'État.
«Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation», a-t-il ajouté.
Il a appelé notamment les groupes de technologie à rejoindre la lutte contre l'EI, à la propagande très active sur les réseaux sociaux.
«Nous allons détruire le groupe État islamique et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire», a assuré M. Obama, qui a appelé les musulmans à lutter contre «les idéologies extrémistes».
Les États-Unis ne se laisseront pas entraîner dans une guerre terrestre en Irak et en Syrie, a-t-il aussi dit. Une coalition dirigée par les Américains mène une campagne de frappes aérienens contre l'EI en Syrie et en Irak depuis plus d'un an.
L'intégralité de l'adresse de Barack Obama 

Le président américain a enfin appelé le Congrès à légiférer pour renforcer le contrôle des armes individuelles, les tueurs de San Bernardino ayant facilement et légalement pu se constituer un véritable petit arsenal.
Il s'est exprimé après s'être vu reprocher de ne pas avoir pris les mesures qui auraient permis d'éviter le bain de sang commis par Syed Farook et Tashfeen Malik.
Ce couple de musulmans, disposant de fusils d'assaut, de milliers de munitions et d'engins explosifs, ont arrosé de balles un déjeuner de Noël rassemblant des collègues de Farook, faisant 35 victimes dont 14 morts. Ils ont ensuite été abattus par la police.
Sources : AFP/CNN

Friday, December 4, 2015

Tuerie en Californie : un "acte de terrorisme"

Les auteurs de la tuerie perpétrée en Californie étaient un couple de musulmans dont la femme a fait allégeance au groupe État islamique.

Syed Rizwan Farook, l'un des
présumés tireurs dans la tuerie

qui a fait 14 morts et 20 blessés
 Photo: permis de conduire /Ca  
L'enquête sur la fusillade ayant coûté la vie à 14 personnes en Californie a été requalifiée en "acte de terrorisme", a déclaré vendredi la police fédérale américaine. "Nous enquêtons désormais sur ces faits horribles dans l'hypothèse d'un acte terroriste. Nous avons des preuves montrant qu'(ils) avaient fait l'objet d'une minutieuse préparation", a affirmé David Bowdich, un responsable de l'antenne du FBI à Los Angeles. Toutefois, rien n'indique que le couple de tueurs ait fait partie d'une cellule avec d'autres membres, a expliqué vendredi le directeur de la police fédérale américaine, James Comey.
Les auteurs de la tuerie étaient un couple de musulmans qui se serait radicalisé, et dont la femme a fait allégeance au groupe État islamique, selon un important rebondissement de l'enquête annoncé vendredi par les médias. Après 48 heures d'oscillations entre l'hypothèse terroriste et celle d'un accès de rage incontrôlé, les policiers du FBI croient désormais savoir pourquoi Syed Farook et Tashfeen Malik, des jeunes parents pas encore trentenaires, ont basculé mercredi dans une violence imprévue. Malik, 27 ans et mère d'une fillette de six mois, a publié sur Facebook un texte pour prêter allégeance au "calife" de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, selon des sources citées par CNN et d'autres médias américains.

Une femme apparemment sans histoire

Tashfeen Malik, la femme de
Farook, tuée lors de l'échange
de feu avec la Police.
               
Elle a utilisé un compte qui n'était pas à son nom, selon ces sources policières s'exprimant sous couvert de l'anonymat, qui précisent ne disposer d'aucune preuve montrant que la femme aurait reçu l'instruction du groupe djihadiste de passer à l'action, accompagnée de son mari. Jusqu'à ce jour, l'image de cette Pakistanaise entrée aux États-Unis avec un visa était celle d'une femme apparemment sans histoire, mariée à un homme réservé, lui-même musulman pratiquant et de nationalité américaine.
Les deux époux ont trouvé la mort à bord d'une voiture utilisée dans leur fuite, dans un échange de coups de feu avec les policiers. Quelques heures auparavant, fusil d'assaut en main, ils avaient arrosé de balles un déjeuner de fin d'année rassemblant des collègues de Syed Farook. Les détails émergeaient vendredi en parallèle sur leurs victimes, 14 personnes tuées et 21 blessées, dont les familles exprimaient l'incompréhension. "Leurs défunts sont nos défunts", a affirmé jeudi soir le président Barack Obama qui a répété à maintes reprises ces dernières semaines que les autorités s'efforçaient de prévenir sur le sol américain des attentats djihadistes sur le modèle de ceux qui ont endeuillé Paris il y a exactement trois semaines. La question d'une éventuelle radicalisation de Syed Farook, un expert sanitaire sorti de l'université et jouissant d'une stabilité professionnelle, était au centre des investigations du FBI depuis deux jours.

Plus le même homme

Les armes des assaillants
Les premières photos publiées du tireur, né dans l'État septentrional de l'Illinois, montrent un homme de relativement haute taille, aux cheveux et à la barbe courts. Toujours selon le New York Times, citant des parlementaires informés de l'enquête, Farook a été en contact "avec des extrémistes, aux États-Unis et à l'étranger il y a plusieurs années, mais pas récemment". Mais le lien entre le tueur, de nationalité américaine, et d'éventuels islamistes est très "ténu", a au contraire assuré vendredi un avocat de sa famille. "Nous avons rencontré le FBI et quelqu'un a fait allusion au fait qu'ils avaient trouvé quelque chose dans son ordinateur", a rapporté sur CNN David Steven Chesley.
Syed Farook "aurait parlé à quelqu'un, qui a parlé à quelqu'un, qui a regardé quelque chose concernant le groupe État islamique, c'est tellement ténu, il n'y a vraiment rien là-dedans", a ajouté l'avocat. Farook était allé chercher son épouse en Arabie saoudite, où la femme a vécu après le Pakistan. Mais à son retour, ce n'était plus le même homme, a assuré un de ses anciens collègues, Christian Nwadike. "Je pense qu'il a épousé une terroriste", a-t-il déclaré à CBS. Dans les jours précédant son bain de sang, le couple aurait pris soin d'effacer ses traces numériques, ce qui renforce la piste d'un acte prémédité, a indiqué le New York Times.

Élevée au Pakistan

Selon Mohammad Abuershaid, un autre avocat de la famille, Tashfeen Malik "a été élevée au Pakistan. À l'âge de 18-20 ans, elle a déménagé à Riyad." Elle était "conservatrice, une femme au foyer", a ajouté M. Abuershaid. À son domicile, le couple a accumulé un arsenal impressionnant, dont des milliers de munitions et des engins explosifs, à relativiser toutefois au regard du suréquipement en armes de milliers de foyers américains, notamment en fusils semi-automatiques. "À ce stade, nous pensons qu'ils sont plus auto-radicalisés et inspirés par le groupe que vraiment missionnés pour commettre la fusillade", a expliqué un responsable des forces de l'ordre au New York Times.
SOURCE AFP / ABC

Thursday, December 3, 2015

« Nos perpétuels déboires »

Par: Serge H. Moïse
Serge H. Moïse
Il y a vingt cinq ans, la dictature rétrograde et sanguinaire à qui l’on attribuait tous les maux de la république disparaissait du paysage haïtien. Le Pape avait joint sa voix à celle des protestants, des hougans et autres créatures divines pour crier haut et fort : Quelque chose doit changer dans ce pays.
Force est de constater qu’après un quart de siècle, cette prière n’est toujours pas exaucée. Avions-nous manqué de ferveur ou nous faudra t-il patienter encore inlassablement en nous répétant, comme nous l’avons appris dans la très sainte bible : tout arrive à temps à qui sait bien attendre?

Rien n’est plus triste pour un homme que de perdre son pays disait le grand chansonnier québécois Félix Leclerc. Combien d’entre nous avons vécu, dans notre chair, les affres de cette douloureuse expérience sans avoir le courage de se l’avouer.

Pour survivre, à travers notre exil, nous nous inventons des histoires, peu convaincantes certes. Nous arrivons à nous persuader que nous avons fait notre part dans le passé et que nous continuons de sensibiliser les nôtres de la nécessité de ce qui devrait être fait pour sauver notre patrie en danger depuis son avènement à l’indépendance. Enfin pour expliquer ou excuser notre apathie, nous laissons croire que nous n’avons plus d’énergie. C’est donc une tristesse de nous enliser ainsi dans le déni de soi et de sa réalité. Cette dernière finit toujours par nous rattraper à un moment ou à un autre, à moins de tirer notre révérence pour l’au-delà bien avant.

En février deux mille six (2006), nous avons cautionné une hérésie constitutionnelle en acceptant, après la mascarade à l’hôtel Montana, la répartition des bulletins blancs, histoire de favoriser l’élection de l’actuel président. Deux voix ont osé dire non : celle du directeur des affaires juridiques, en l’occurrence le soussigné et celle du conseiller électoral François Benoît.

Le président prêtera donc serment sur cette constitution qui venait d’être violée, quoi d’étonnant qu’il ait passé les cinq années de son mandat à n’en faire qu’à sa tête, laquelle se situant plus près de nul que de zéro, selon son frère siamois.

Cette année encore, en prévision des élections présidentielles et législatives, tout a été mis en œuvre pour berner et les électeurs et les candidats de l’opposition.

Les parlementaires en fonction n’ont pas hésité à voter une loi scélérate, toujours en violation de la constitution en son article 111.8 afin de prolonger leur propre mandat. Il n’y a donc pas de surprise à ce que ces législateurs renvoient l’ascenseur en votant la loi inique prorogeant également le mandat de leur bienfaiteur.
Ce président fit si peu cas de la justice que durant tout son mandat, la Cour de Cassation de la République, fonctionnera cahin-caha, avec un membre en moins et non le moindre, le président de la susdite institution.

Il serait presqu’impossible de dresser la liste exhaustive de toutes nos dérives institutionnelles qui nous ont conduit dans cette gouffre aux profondeurs abyssales.
Au sein de la diaspora, on se morfond en conjectures de toutes sortes, hélas mis à part quelques efforts isolés, on ne fait pas grand-chose non plus. On s’intéresse certes aux misères de la mère patrie mais on ne voit aucune mobilisation sérieuse susceptible de contribuer à une quelconque différence.

Nous ne voudrions pas terminer ce modeste papier sans souligner à l’eau forte et remercier chaleureusement les députés libéraux : Denis Coderre, Pablo Rodriguez et Justin Trudeau pour leurs remarquables interventions à la Chambre des Communes, au Canada, la semaine dernière. Au cours d’une séance extraordinaire d’une durée d’au moins trois heures d’horloge tenue à la demande du député Denis Coderre, ces derniers ont tenté avec insistance de sensibiliser le gouvernement conservateur quant à la nécessité de faire plus et mieux en vue de venir en aide à la population haïtienne livrée à elle-même, nonobstant la présence sur le terrain de milliers de coopérants.

Ces dérives ci-dessus mentionnées peuvent-elles être qualifiées simplement d’erreurs de la part de nos dirigeants politiques, de nos classes dominantes et de la communauté internationale? La population n’en croit rien, ce qui explique cette révolte dévastatrice qu’on a constaté au lendemain de ce scrutin de la honte du vingt-huit novembre deux mille-dix.

L’erreur est humaine, tout le monde en convient, mais persévérer dans l’absurdité en série depuis un quart de siècle, sinon plus, c’est génocidaire.

Le temps est venu de rompre avec nos traditions rétrogrades et contreproductives, finissons-en avec nos perpétuels déboires.

Seul un gouvernement de transition, avec pour leitmotiv, les intérêts supérieurs de la nation, en parfaite communion avec la population tout entière, y compris la diaspora, peut contribuer à nous sortir de ce triste et infernal labyrinthe.

Un tel gouvernement aurait pour mission, durant un mandat de trois ans, d'assainir notre administration, de professionnaliser notre police nationale, de réformer notre système judiciaire afin de le rendre efficace et efficiente, élaborer la loi sur les partis politiques qui nous évite ce genre de carnaval à l'avenir, renouveler notre constitution sans faire un autre copier-coller et créer la Direction Générale des Élections avec des directions adjointes dans tous nos départements et enfin réaliser des élections crédibles, honnêtes et démocratiques.

Le défi est de taille, mais nous pouvons le relever à condition de le vouloir de toutes nos forces et de nous y mettre, tous ensemble, à l’instar de ceux, beaucoup moins fortunés que nous et dans des conditions plus difficiles que les nôtres, qui avaient juré et tenu leur promesse de vivre libre ou de mourir debout.
Ils l’ont fait, gloire à eux
Nous aussi, nous le pouvons
Si vraiment nous le voulons
Montrons-nous dignes de nos aïeux
Qui nous observent du haut des cieux.

Me Serge H. Moïse av.

Monday, November 30, 2015

Propositions de l’Eglise catholique pour sauver le processus électoral en Haïti

Note de la Conférence épiscopale d'Haïti

1. Nous, Évêques Catholiques de l'Église d'Haïti, réunis en notre 120ème Assemblée Plénière Ordinaire à Lilavois, Croix-­des-­Bouquets, faisons part de notre solidarité et de notre profonde communion avec le peuple de notre pays, en ce moment critiqué et décisif de notre histoire.

2. Cette solidarité et cette communion nous poussent à nous prononcer sur les déchirements et les incidents provoqués par les résultats des élections du 25 Octobre dernier.

3. Ces élections, tant attendues, organisées partiellement, devaient pouvoir aider à résoudre la crise actuelle. Cependant, notre COMMISSION ÉPISCOPALE « JUSTICE ET PAIX », qui eut à déployer 1236 observateurs dans les dix départements du pays, a constaté, de concert avec d'autres organes d'observation, que des irrégularités criantes et des fraudes de diverses provenances ont entaché les opérations électorales en plusieurs endroits. 

4. C'est une déviance récurrente qui est devenue presque concomitante aux élections de chez nous, affectant à la fois les électeurs, le personnel des centres et des bureaux de vote, les observateurs, les mandataires, les juges électoraux, voire les cadres étrangers. Elle est inacceptable chaque fois qu'elle refait surface. Aujourd'hui plus que jamais nous la réprouvons avec la plus grande rigueur.

5. Que faire pour sauver le processus électoral et sauvegarder le bien suprême de la Nation dans les circonstances actuelles? Voici ce que nous, Évêques Catholiques de l'Église d'Haïti, proposons : 

a)­ Que le CONSEIL ÉLECTORAL PROVISOIRE (CEP) fasse la vérité sur ce qui s'est réellement passé et qui a discrédité les résultats ; 

b)­ Qu'il y ait plus de transparence dans la machine électorale en général, et plus spécialement au niveau du centre de tabulation . 

c)­ Que le CEP applique la loi électorale de manière impartiale, afin de crédibiliser le processus; 

d)­ Que des balises sures soient posées pour éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent ; 

e)­Que le GOUVERNEMENT garde la neutralité qui lui revient et dont dépendent sa responsabilité vis-à-vis de la Nation, son honneur dans le présent et l'avenir; 

f)­ Que la POLICE NATIONALE D'HAITI (PNH) s'en tienne à son caractère apolitique et agisse conformément aux principes éthiques et citoyens qui lui ont été inculqués; 

g)­ Que les Candidats en lice et les Chefs de partis politiques soient capables de dépassement, de sursaut national et de grandeur d'âme pouvant les conduire à un savoir-faire fédératif et à une vision coopérative; 

h)­ Que les élus, avant d'entrer officiellement en fonction , puissent se retrouver autour d'une même table pour établir, d'un commun accord , un pacte de gouvernabilité avec des facilitateurs hautement qualifiés. 

6. Concitoyennes, concitoyens, notre Histoire, comme nous le savons, est parsemée d'événements troublants et déviants, mais c'est notre Histoire. Sachons en tirer, chaque fois, et surtout aujourd'hui, des retombées qui puissent nous orienter vers un avenir meilleur. 

7. Que le Seigneur de l'histoire guide notre Peuple sur le chemin de la Paix!

Sunday, November 29, 2015

Le G8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.

Port-au-Prince, le 29 novembre 2015
Nous, signataires de la présente, candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral devant conduire à l’installation du nouveau Président élu le 7 février 2016, communément appelés Groupe des 8 (G8) :

Constatons que le Conseil Electoral Provisoire (CEP) de Pierre-Louis OPONT affiche sa détermination d’agir dans l’opacité la plus totale et fait preuve d’une soumission légendaire vis-à-vis de l’exécutif et de l’international en publiant de soi-disant résultats définitifs des élections du 25 octobre 2015 sans tenir compte de la demande du G8 de mettre en place une commission d’enquête indépendante chargée d’épurer le processus électoral, de restituer la sincérité du scrutin et d’exclure les fraudeurs du processus.

Le G8 juge inacceptable que le CEP publie ces résultats après avoir reconnu l’existence de fraudes massives dans le processus sans chercher à déterminer, d’une part, l’ampleur des fraudes et, d’autre part, identifier les fraudeurs et leur appliquer les sanctions prévues par le décret électoral. Il est inadmissible, révoltant voire répugnant que le CEP manipule une décision du BCEN en tentant de faire passer maladroitement tous les candidats impliqués dans le processus et ceux dont les noms figurent uniquement sur les bulletins de vote pour des fraudeurs en leur enlevant des votes et en publiant des résultats pour tous les candidats avant et après le BCEN. Peut-on logiquement considérer comme des fraudeurs ceux qui ont abandonné la course ? Cela est contraire au décret électoral qui prévoit d’enlever des votes uniquement aux fraudeurs dans l’analyse d’un procès-verbal. En agissant ainsi, le CEP se montre partisan et défend le candidat du pouvoir dénoncé comme le principal bénéficiaire des cas de fraudes. Dès lors, les membres du CEP cessent d’être des juges et se présentent comme des avocats du candidat du pouvoir.

Le G8 est convaincu que des élections honnêtes, libres, transparentes et démocratiques ne sauraient être tenues sous la présidence de Joseph Michel Martelly, sans des changements au sein du CEP, sans un changement de commandement au niveau de certaines directions départementales et de certaines unités de la PNH, sans la fin des représailles et de la répression policière contre des manifestants pacifiques.

Le G8 réprouve l’utilisation de cagoules par des policiers chargés de garantir la sécurité. L’instrumentalisation des forces de Police à des fins politiques ou comme escadrons de la mort est dangereuse et contraire au bon fonctionnement d’une société démocratique.

Le G8 prend acte de la volonté du CEP scélérat et du pouvoir Tèt-Kale de conduire le pays vers le chaos et de ne laisser que très peu de chance aux démocrates que de lutter pour la mise en place d’un pouvoir de transition chargé de :

- réformer l’Etat ;

- réaliser la conférence nationale ;

- faire adopter une nouvelle constitution ;

- organiser des élections générales crédibles et propres dans un délai ne dépassant pas vingt-quatre mois.

Le G8 supporte les revendications populaires et n’entend pas décevoir les attentes de la population.

Le G8, conscient du risque élevé d’infiltration au niveau des manifestations, demande à la population de continuer à exercer ses droits de manifester pacifiquement pour faire respecter sa volonté et l’invite à ne pas céder au chantage, à l’intimidation et à la manipulation.

Uni et Solidaire, le G8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.

Suivent les signatures :

Sauveur Pierre ETIENNE

Jean-Charles MOISE

Jude CELESTIN

Jean-Henry CEANT

Steven I. BENOIT

Eric JEAN-BAPTISTE

Mario ANDRESOL

Samuel MADISTIN

Friday, November 27, 2015

JOVENEL MOÏSE, DE LA BANANE À LA MACHETTE…

Par Hérold Jean-François
Jovenel Moïse, le candidat du pouvoir est déjà prêt à s’installer au pouvoir à n’importe quelle condition et serait déjà disposé à faire couler le sang du peuple dans une logique de confrontation. Dans une déclaration scandaleuse et toute aussi prétentieuse faite cette fin de semaine lors d’une tournée à New York, monsieur Moïse, évoquant son score après la publication par le CEP des résultats contestés du premier tour des présidentielles, se voit déjà au palais national si les autres candidats désistent pour le deuxième tour.

Une telle vision des choses relève tout simplement de l’illusion arrogante de l’équipe au pouvoir de vouloir imposer au pays un Président contesté qui est loin d’être l’expression de la légitimité populaire. L’actuel processus de vérification des procès-verbaux des présidentielles du 25 octobre dernier conforte les inquiétudes de l’opinion publique quant à la qualité frauduleuse des élections et viennent confirmer les rapports d’observation de plusieurs organismes locaux crédibles qui avaient dénoncé une fraude massive au profit du candidat officiel.

Jovenel Moïse affirme haut et fort que les « machettes des paysans sont bien aiguisés » évoquant la perspective de la foule qui voudrait déchouquer ses bananeraies. A date, il n’y a pas eu que l’on sache, des menaces du genre.  Jovenel Moïse en faisant de telles déclarations qui, facteur aggravant a provoqué les rires de son audience, semble déjà disposé à ce que du sang coule pour paver la voie qui le conduirait au palais national. Ces propos doivent faire l’objet de la condamnation et du rejet catégorique des démocrates haïtiens. Ces projections d’affrontements violents qui traduisent l’état d’esprit du clan au pouvoir disqualifient celui qui les a prononcés et révèle en même temps au pays la nature d’un prétendant dirigeant, incapable d’abnégation et d’attitude appelant à l’apaisement et à la concorde nationale, en toute circonstance.

Vouloir le pouvoir à tout prix, sans qualité ni référence est le fait de gens sans scrupules porteurs de projets personnels inavouables. Projeter la perspective de massacre et d’affrontements entre paysans et foule en colère à la défense de son vote, induit un niveau d’irresponsabilité qui doit faire craindre le pire au pays pour son avenir avec des prétendants à la direction des affaires de l’État qui n’entendent reculer devant aucun obstacle pour concrétiser le viol des confiances.

La fraude électorale comme méthode pour arriver au pouvoir est un crime contre l’humanité parce qu’il s’agit bien d’un déni de la libre expression du souverain dans le choix de ses dirigeants.

Par ailleurs nous voyons mal comment le CEP pourrait proclamer Jovenel Moïse Président de la République, suite au désistement des autres candidats. Ce cas de figure n’est pas prévu dans le décret électoral du 2 mars 2015. Et dans le cas de la demande d’application d’une avance de 25% des voix comme prévu par l’article 38 du Décret électoral, il n’est pas applicable dans le cas de figure, le CEP avait pris le soin d’établir la procédure de décompte avant la tenue des élections. L’antécédent appliqué à deux Sénateurs élus au premier tour relève d’une erreur de méthode de calcul du Conseil Électoral. On ne saurait établir une jurisprudence sur une erreur que d’aucuns considèrent en plus comme suspecte…

L’article 37 du Décret Électoral dispose ; «  Le Président de la République est élu au suffrage universel direct à la majorité absolue des votes valides (50%+ 1)…

A partir de quelle acrobatie, sans la tenue d’un deuxième tour et l’épuisement total des situations de remplacement des candidats désistés prévues à l’article 43.1 du Décret électoral, pourrait-on obtenir d’installer Jovenel Moïse à la Présidence pour un mandat constitutionnel valide ? Ceux qui rêvent de pouvoir le faire, sont en dehors de la réalité d’Haïti où, traditionnellement, même les Chefs d’État légitimes, dans la tête des comploteurs, tombent avant de s’installer sur le fauteuil présidentiel. Or au regard des actuelles agitations dans les rues du pays pour réclamer le respect du vote et la transparence des résultats, il est peu probable qu’aucune autorité, fût-elle irresponsable, en état d’ébriété ou sous effet d’hallucinogènes puisse s’aventurer à penser réaliste une passation de pouvoir entre Michel Martelly et Jovenel Moïse sans le prérequis électoral en bonne et due forme. 

Avec la Constitution du 29 mars 1987, on est sorti du régime dictatorial où le Chef de l’État pouvait désigner son successeur et lui transmettre le pouvoir selon le modèle duvaliérien. Les élections sont une exigence pour devenir Président et jusqu’à date tous les processus électoraux viciés et tarés ont conduit le pays dans des aventures dont nous connaissons tous les aboutissants. 17 janvier 1988, LESLIE F. Manigat, 26 novembre 2000, deuxième mandat d’Aristide sur fond de crise des législatives contestées du 21 mai 2000, 7 février 2006, deuxième mandat de René Préval, 28 novembre 2010 et 20 mars 2011, élection de Michel Martelly suite à des incidents violents qui ont valu au pays l’incendie de maintes installations publiques aux Cayes en particulier, et ailleurs.

Les tenants du pouvoir qui critiquent les manifestations de l’opposition aujourd’hui, ont la mémoire on ne peut plus courte ! Les violences dans les manifestations que tout le monde doit condamner sont en général en réaction à des provocations comme on l’a observé à l’entrée de Pétion-Ville au Morne Lazarre  et à Delmas 95 la semaine dernière.

Nous avons là 28 années d’agitation pour illustrer la situation de crises multiples qui ont enveloppé notre pays suite à des processus électoraux fourbes, confus et qui ont provoqué l’indignation de la nation sur fond de mainmise et d’immixtion de forces étrangères pour imposer à Haïti des solutions les unes plus scabreuses que les autres.

La cause de tout cela, nous avons envie de dire «  les causes de nos malheurs » pour parodier Edmond Paul en 1882, c’est l’absence de femmes et d’hommes de caractère, de citoyennes et de citoyens au courage à toute épreuve à l’intérieur de nos institutions. Ce n’est pas souvent que les femmes et les hommes qui transitent dans nos institutions se sont élevés à la dimension des attentes pour prendre envers et contre tout, les décisions qui s’imposent comme elles sont d’ailleurs consacrées par les lois et dispositions légales. Aujourd’hui, le CEP est l’objet de toutes les attentions. Les regards du pays sont braqués sur les neuf membres du CEP qui avaient reçu une délégation de confiance des institutions qui les avaient désignés. Après les erreurs, les errements et les flottements depuis les législatives du 9 août 2015, les Conseillères et les Conseillers Électoraux, malgré l’évidence des fraudes vont-ils rester indifférents et impassibles et valider les premiers résultats publiés, à l’état ? Auront-elles, auront-ils le courage d’appliquer les prévisions du Décret Électoral contre les fraudeurs et les bénéficiaires des fraudes ?

L’avenir d’Haïti dépend de celles et ceux à qui la nation avait confié la mission d’organiser les élections. Selon l’article 1er du Décret Électoral : « Le Conseil électoral provisoire est une institution indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière. » Le CEP fonctionne en violation de ce premier article du Décret électoral. Il ne jouit pas effectivement de l’autonomie financière. Et ceci n’est pas juste qu’un détail…

Va-t-on dans les prochains jours, car le deuxième tour est prévu pour le 27 décembre 2015, être informés d’une décision courageuse du CEP au regard des présomptions et des fraudes documentées pour sauvegarder le reste du processus ? Car aujourd’hui, ni vous ni nous, mettrons presque la main au feu, qu’il n’y aura probablement pas de deuxième tour, en tout cas, à la date prévue, si l’imbroglio électoral n’est pas éclairci, dépouillé de la fraude pour se rapprocher plus ou moins de la vérité des urnes…

Les prétentions de Jovenel Moïse que le Président Michel Martelly trimbale de manière encombrante dans les rencontres officielles comme s’il s’agissait du Président-élu et que de richissimes hommes d’affaires rompus aux circuits du pouvoir traditionnel haïtien auraient déjà pris en charge à bien des aspects, en anticipant des investissements sous forme de cadeaux somptueux, les prétentions du candidat Jovenel Moïse, disions-nous, devront fondre comme beurre au soleil si, cette fois-ci, au CEP, un sursaut de dépassement de soi est chose concevable. Du contraire, c’est dans le chaos du désordre, dans l’anarchie des rues, à la mode de chez nous que se règlera le contentieux électoral.
Nous avons toujours pris position contre le déchouquage, mais ceux qui l’évoquent en brandissant les machettes bien  aiguisés des paysans et de leurs partisans sont les seuls responsables de leurs propos irresponsables. Cet appel au sang n’augure rien de bon pour la République…

L’histoire récente  est là qui nous renseigne que ni la force de trois cent cinquante mille miliciens armés du régime des Duvalier, ni la popularité avérée et la fougue des partisans armés du régime Lavalas n’ont pas su sauver les régimes honnis, ni empêcher l’explosion de la colère populaire contre leur tenants. L’histoire d’Haïti peut être autre chose qu’une explosion récurrente de la violence après un viol collectif des consciences. Mais quand les institutions sont défaillantes, malheureusement, la souveraineté retourne dans la rue et nous en connaissons tous, tout aussi malheureusement, ses modes .d’expression.

Par:Herold Jean-François

Saturday, November 21, 2015

Adios, Martelly : La corruption têt kalé doit emporter le PHTK et Jovenel Moïse avec elle.

Nous savons déjà que le pouvoir corrompe. En Haïti, la corruption n’est point un évènement, mais plutôt un mode de vie qui s’est établi dans la réalité de la vie quotidienne. Si bien que celui qui s’en abstient est considéré démodé, naïf, immature, ou en retard de phase. Cependant, quand on parle de la corruption du régime “têt kalé,” nous parlons de territoires jamais franchis jusqu’ici par aucun gouvernement précèdent. La corruption de ce régime transcende la finance. C’est un régime apatride qui a consenti les côtes du pays aux étrangers. C’est un régime qui a rendu la drogue aussi populaire que la farine dans le pays. C’est un régime qui a vendu des postes ministériels aux enchères. C’est un régime dont la moralité n’est point supérieure à celle des trafiqueurs d’enfants.
Aujourd’hui, nous voyons des sous hommes, nous voyons un inconnu de la pure espèce, nous voyons un voyou de la trempe de “Ti Simone,” un énergumène de classe mondiale, espérer pouvoir s’imposer à la nation à travers des élections dont les résultats étaient connus d’avance. Nous voyons un homme sans éducation qui veut enseigner le pays sur la manière de consolider la démocratie. Nous voyons une créature s’autoproclamer président élu quand la nation entière ignore son identité au-delà de “nèg bannann nan.”
Le problème qui se pose est qu’entre les aspirations démesurées et incontrôlées du régime “têt kalé” et le devenir de la nation se trouve une opposition jusque-là unie ayant à sa tête celui qui aurait dû être le président à la place de Martelly si ce n’était pour les pressions internationales exercées en faveur du crâne rasé. Même alors, les fraudes électorales ont été si flagrantes que le “parrain” a cru devoir récidiver. Cette fois, il y a un leader qui en a marre. Cette fois, Jude Célestin se tient débout et ne lâche pas prise.
Au plus haut point de la corruption, nous voyons un régime qui s’est acheté la grande majorité des tickets d’un match de football entre Haïti et la Jamaïque afin de corrompre la jeunesse. Nous voyons un régime qui a payé pour les cartes des mandataires des bureaux de vote afin que ses agents puissent voter autant que possible dans tous les bureaux. Nous voyons un régime qui s’engage dans des dérives si profondes que même l’international ne pourra prétendre pouvoir le sauver. Nous voyons un régime si pervers que ses déviances ne peuvent être mentionnées sans offenser les gens de bien. Nous voyons un président qui s’est laissé aller dans la dilapidation des biens publics et qui a encouragé son entourage à faire de même si bien que ses enfants ont eu l’audace de croire pouvoir le faire à Miami. Comment expliquer que des gens (la famille présidentielle) qui n’ont point travaillé un jour dans leur vie puissent être considérés si riches que leur fortune ne peut même pas être estimée par les agences internationales?
La mobilisation anti-têt kalé doit continuer et nous encourageons les leaders de ce pays à continuer à promouvoir une solution en dehors de Martelly et ses sbires. Nous encourageons les manifestants à continuer à protester dans la paix et respect, mais surtout dans la résilience. Il ne faut jamais oublier que ces gens ne veulent pas être investigués en regard des détournements et des lapidations des fonds publiques. La corruption têt kalé doit emporter le PHTK et Jovenel Moïse avec elle.
Source :Haiti Express News / Henry Beaucejour