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Thursday, March 22, 2018

Actualités Politiques: Grandes lignes

Le haut état-major des nouvelles Forces armées d’Haïti


Par Robert Benodin

Point n’est besoin de se rappeler qu’après 60 ans de déliquescence institutionnelle totale. Que toutes ces institutions n’existent que de nom et ne fonctionnent pas selon les normes et critères mondialement reconnus, particulièrement sous un régime de Démocratie représentative, que l’on prétend avoir en Haïti. Qu’il faille une réflexion profonde sur la refondation de l’Etat, pour redéfinir spécifiquement les institutions, l’indépendance des 3 pouvoirs, leurs fonctions et les limites de leur sphère de responsabilité, est une évidence. On a vécu pendant trop longtemps sous la domination de ces 3 régimes populistes dictatoriaux dont les pratiques avec le temps se sont instituées, comme normes, us et coutumes. Ce n’est pas par l’effet du hasard qu’après60 ans où tout a été permis et toléré. Que l’on veille faire croire, qu’Haïti ne soit pas un pays comme les autres. Et qu’elle échappe même aux rigueurs de la science et des vérités scientifiques. Pour justifier n’importe quoi, on n’hésite pas à rappeler ce dicton « qu’Haïti soit une terre glissée ».

On est en train de constater que pour combler rapidement un vide institutionnel causé par le démantèlement de l’armée et de la police urbaine et rurale, en 1995. Que le 2e et dernier gouvernement du régime PHTK, ait créé, après 23 ans, une milice, qu’il dénomme « Armée d’Haïti », pas ex nihilo. Mais avec des promotions d’officiers de l’armée qui a été précédemment démantelée en1995, une armée essentiellement duvaliériste. Point n’est besoin de se rappeler toutes les atrocités commises par cette armée amalgamée à tous les actes de violence bestiale de la milice duvaliériste, les VSN, pendant les30 ans des Duvalier et au-delà. Certains pour justifier cette antinomie, veulent remonter à la guerre de l’indépendance pour associer cette nouvelle milice à l’armée indigène. Alors que la genèse de cette armée démantelée, ne remonte qu’à la fin de l’occupation américaine, le 2 août 1934. Cette armée a été créée par l’occupant pour maintenir un contrôle néocolonial de la politique et du territoire d’Haïti après son départ.
C’est le rôle que cette armée a toujours joué. Servir des intérêts autres que ceux de la nation, avant, pendant et après la guerre froide. Sous Duvalier, elle a été domestiquée et « duvaliérisée », pour spécifiquement ne servir que les intérêts de ce régime et exécuter ses basses œuvres. Il est extrêmement important de se rappeler que ceux soient dans les camps militaires tel que, les Casernes Dessalines, le bureau de police, le Fort Dimanche, le Fort National, le palais national etc. que se trouvait les lieux de torture, les plus exécrables. Cela va de soi que toutes les promotions d’officiers formées sous ce régime, charrient en elles, toutes les tares que ce régime leurs avait inculqué. Pour entrer à l’académie militaire, il fallait avoir un parrainage duvaliériste des plus impeccables. Voilà ce qui était requis indistinctement de chacun de ces cadres qui sont en train de gérer cette nouvelle milice. Ce n’est pas étonnant non-plus que la création de cette nouvelle milice, ait eu lieu en vase clos. Puisqu’il est évident que ce soit par instinct de conservation que cette milice ait été créée, par le 2e gouvernement du régime PHTK, après le départ de la Minustah. La question maintenant est de savoir. A l’instar de la milice et de l’armée duvaliériste, quel parrainage exigera-t-on aujourd’hui, pour se faire recruter ?


Il y a, à partir des faits historiques et par définition, entre une armée régulière et une milice, une différence énorme. Du Moyen Ageau XVIIIe siècle, la milice n’était que des troupes levées dans les villes et dans les campagnes pour renforcer l’armée régulière. Elle n’était de fait qu’un groupe armé privé qui seconde l’armée régulière. Dans les temps modernes, elle a évolué pour devenir une organisation paramilitaire constituant l’élément de base de certains partis totalitaires ou de certaines dictatures. C’est cette expérience qu’Haïti a endurée du28 juillet 1958 au 7 février 1986. Dont elle charrie les cicatrices jusqu’à présent, la domination d’un leadership sauvage, la déliquescence institutionnelle totale, l’omniprésence et l’omnipotence de la corruption, l’impunité, la vassalisation du pouvoir judiciaire par l’exécutif, l’utilisation de la violence étatique, l’exploitation de l’internalisation de la peur pour le maintien de la stabilité, ainsi que la paix des tombeaux, etc. Il n’y a rien de positif que l’on puisse évoquer de ces 28 ans de domination dictatoriale et de violence bestiale qui peut faire honneur au passage de cette milice.

Tandis que l’armée régulière, responsable de la protection, de la défense de l’intégrité du territoire national, de ses frontières terrestres, maritimes, aériennes et des services techniques, se distingue par le nombre imposant du contingent et de ses cadres, par la quantité, la modernité, la sophistication et la diversité de son équipement. Politiquement neutre,l’article 265 de la constitution précise ce point : Les Forces Armées d’Haïti sont apolitiques. Leurs membres ne peuvent faire partie d'un groupement ou d'un parti politique et doivent observer la plus stricte neutralité. Et l’article 265.1 se lit comme suit : Les Membres des Forces Armées exercent leur droit de vote conformément à la Constitution. Une autre caractéristique de l’armée régulière est, qu’elle soit budgétivore.

Le vide qu’a créé le départ de la Minustah, a précipité ce gouvernement inquiété, à vouloir le combler immédiatement. Youri Latortue avant le départ de la Minustah,était allé solliciter de son haut état-major, qu’il fasse don de ses équipements à la nouvelle armée. Cette demande a été rejetée, d’une part. Et d’autre part, les puissances hégémoniques, ont toutes opiné contre la formation immédiated’une nouvelle armée en Haïti. Sans aide étrangère, ayant de surcroit une caisse publique vide et une dette publique croissante, ne pouvant même pas payer ses arriérés. Ce gouvernement, malgré tout, s’est précipité pour organiser un petit groupe armé, sans équipement. Ce petit groupe armé est évidemment dans l’incapacité d’assumer lesénormes et multiplesresponsabilités d’une armée régulière, la protection et la défense de l’intégrité territoriale et de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes. S’il en est ainsi. Quelle est pour la nation, l’utilité d’un tel groupe armé ? Envers qui est-il loyal ? Qui va-t-il défendre contre quoi ? Les intérêts de qui sera-t-il en train de servir et de défendre ? Il est absolument évident, que pour la survie de ce petit groupe armé, il ne peut pas se permettre d’être neutre. Alors que la neutralité soit un prérequis incontournable pour la stabilité de l’armée régulière. De plus, comment ne pas être scandalisé et inquiet, quand on apprend et qu’on sait maintenant, que le colonelJean Robert Gabriel, un des membres du haut état-major récemment nommé par Jovenel Moïse, ait été condamné par contumace le 16 novembre 2000dans le cadre du procès sur lemassacre de Raboteau. Et que le Bureau des Avocats Internationaux rappelle que ledit jugement a été publié dans le journal officiel, Le Moniteur, du jeudi 23 novembre de la même année ? Voilà ce que ce gouvernement, ne veut pas seulement offrir, mais imposer, comme armée régulière, une antinomie !

On est obligé de se rendre à l’évidence, que cette frange de l’oligarchie, « the most repugnant elite », qui aujourd’hui exerce le pouvoir, ayant eu des liens étroits avec le régime des Duvalier. Aveu fait publiquement par Rony Gillot à une émission de la Radio Vision 2000, « Invité du Jour » avec Valéry Numa. Ceux qui forment ce gouvernement, membres de cette caste, gérant ces 3 pouvoirs. Grand nombre d’entre eux, jouissent de ces mêmes liens. Ce n’est, ni étonnant, ni par l’effet du hasard, qu’ils aient ce réflexe rotulien, de choisir et de former une nouvelle milice. Et qu’ils se soient précipités pour le faire. On est en face d’une manœuvre de rétrogression, vers un passé révolu, il y a 32 ans. On est passé du déclin précipité, au pire, la rétrogression. Ceux sont là des signes irréfutables que l’ancien ordre se meure, incapable d’innover, pour survivre. Quand est-ce que le nouvel ordre cessera d’hésiter pour enfin naître ?

Friday, November 27, 2015

JOVENEL MOÏSE, DE LA BANANE À LA MACHETTE…

Par Hérold Jean-François
Jovenel Moïse, le candidat du pouvoir est déjà prêt à s’installer au pouvoir à n’importe quelle condition et serait déjà disposé à faire couler le sang du peuple dans une logique de confrontation. Dans une déclaration scandaleuse et toute aussi prétentieuse faite cette fin de semaine lors d’une tournée à New York, monsieur Moïse, évoquant son score après la publication par le CEP des résultats contestés du premier tour des présidentielles, se voit déjà au palais national si les autres candidats désistent pour le deuxième tour.

Une telle vision des choses relève tout simplement de l’illusion arrogante de l’équipe au pouvoir de vouloir imposer au pays un Président contesté qui est loin d’être l’expression de la légitimité populaire. L’actuel processus de vérification des procès-verbaux des présidentielles du 25 octobre dernier conforte les inquiétudes de l’opinion publique quant à la qualité frauduleuse des élections et viennent confirmer les rapports d’observation de plusieurs organismes locaux crédibles qui avaient dénoncé une fraude massive au profit du candidat officiel.

Jovenel Moïse affirme haut et fort que les « machettes des paysans sont bien aiguisés » évoquant la perspective de la foule qui voudrait déchouquer ses bananeraies. A date, il n’y a pas eu que l’on sache, des menaces du genre.  Jovenel Moïse en faisant de telles déclarations qui, facteur aggravant a provoqué les rires de son audience, semble déjà disposé à ce que du sang coule pour paver la voie qui le conduirait au palais national. Ces propos doivent faire l’objet de la condamnation et du rejet catégorique des démocrates haïtiens. Ces projections d’affrontements violents qui traduisent l’état d’esprit du clan au pouvoir disqualifient celui qui les a prononcés et révèle en même temps au pays la nature d’un prétendant dirigeant, incapable d’abnégation et d’attitude appelant à l’apaisement et à la concorde nationale, en toute circonstance.

Vouloir le pouvoir à tout prix, sans qualité ni référence est le fait de gens sans scrupules porteurs de projets personnels inavouables. Projeter la perspective de massacre et d’affrontements entre paysans et foule en colère à la défense de son vote, induit un niveau d’irresponsabilité qui doit faire craindre le pire au pays pour son avenir avec des prétendants à la direction des affaires de l’État qui n’entendent reculer devant aucun obstacle pour concrétiser le viol des confiances.

La fraude électorale comme méthode pour arriver au pouvoir est un crime contre l’humanité parce qu’il s’agit bien d’un déni de la libre expression du souverain dans le choix de ses dirigeants.

Par ailleurs nous voyons mal comment le CEP pourrait proclamer Jovenel Moïse Président de la République, suite au désistement des autres candidats. Ce cas de figure n’est pas prévu dans le décret électoral du 2 mars 2015. Et dans le cas de la demande d’application d’une avance de 25% des voix comme prévu par l’article 38 du Décret électoral, il n’est pas applicable dans le cas de figure, le CEP avait pris le soin d’établir la procédure de décompte avant la tenue des élections. L’antécédent appliqué à deux Sénateurs élus au premier tour relève d’une erreur de méthode de calcul du Conseil Électoral. On ne saurait établir une jurisprudence sur une erreur que d’aucuns considèrent en plus comme suspecte…

L’article 37 du Décret Électoral dispose ; «  Le Président de la République est élu au suffrage universel direct à la majorité absolue des votes valides (50%+ 1)…

A partir de quelle acrobatie, sans la tenue d’un deuxième tour et l’épuisement total des situations de remplacement des candidats désistés prévues à l’article 43.1 du Décret électoral, pourrait-on obtenir d’installer Jovenel Moïse à la Présidence pour un mandat constitutionnel valide ? Ceux qui rêvent de pouvoir le faire, sont en dehors de la réalité d’Haïti où, traditionnellement, même les Chefs d’État légitimes, dans la tête des comploteurs, tombent avant de s’installer sur le fauteuil présidentiel. Or au regard des actuelles agitations dans les rues du pays pour réclamer le respect du vote et la transparence des résultats, il est peu probable qu’aucune autorité, fût-elle irresponsable, en état d’ébriété ou sous effet d’hallucinogènes puisse s’aventurer à penser réaliste une passation de pouvoir entre Michel Martelly et Jovenel Moïse sans le prérequis électoral en bonne et due forme. 

Avec la Constitution du 29 mars 1987, on est sorti du régime dictatorial où le Chef de l’État pouvait désigner son successeur et lui transmettre le pouvoir selon le modèle duvaliérien. Les élections sont une exigence pour devenir Président et jusqu’à date tous les processus électoraux viciés et tarés ont conduit le pays dans des aventures dont nous connaissons tous les aboutissants. 17 janvier 1988, LESLIE F. Manigat, 26 novembre 2000, deuxième mandat d’Aristide sur fond de crise des législatives contestées du 21 mai 2000, 7 février 2006, deuxième mandat de René Préval, 28 novembre 2010 et 20 mars 2011, élection de Michel Martelly suite à des incidents violents qui ont valu au pays l’incendie de maintes installations publiques aux Cayes en particulier, et ailleurs.

Les tenants du pouvoir qui critiquent les manifestations de l’opposition aujourd’hui, ont la mémoire on ne peut plus courte ! Les violences dans les manifestations que tout le monde doit condamner sont en général en réaction à des provocations comme on l’a observé à l’entrée de Pétion-Ville au Morne Lazarre  et à Delmas 95 la semaine dernière.

Nous avons là 28 années d’agitation pour illustrer la situation de crises multiples qui ont enveloppé notre pays suite à des processus électoraux fourbes, confus et qui ont provoqué l’indignation de la nation sur fond de mainmise et d’immixtion de forces étrangères pour imposer à Haïti des solutions les unes plus scabreuses que les autres.

La cause de tout cela, nous avons envie de dire «  les causes de nos malheurs » pour parodier Edmond Paul en 1882, c’est l’absence de femmes et d’hommes de caractère, de citoyennes et de citoyens au courage à toute épreuve à l’intérieur de nos institutions. Ce n’est pas souvent que les femmes et les hommes qui transitent dans nos institutions se sont élevés à la dimension des attentes pour prendre envers et contre tout, les décisions qui s’imposent comme elles sont d’ailleurs consacrées par les lois et dispositions légales. Aujourd’hui, le CEP est l’objet de toutes les attentions. Les regards du pays sont braqués sur les neuf membres du CEP qui avaient reçu une délégation de confiance des institutions qui les avaient désignés. Après les erreurs, les errements et les flottements depuis les législatives du 9 août 2015, les Conseillères et les Conseillers Électoraux, malgré l’évidence des fraudes vont-ils rester indifférents et impassibles et valider les premiers résultats publiés, à l’état ? Auront-elles, auront-ils le courage d’appliquer les prévisions du Décret Électoral contre les fraudeurs et les bénéficiaires des fraudes ?

L’avenir d’Haïti dépend de celles et ceux à qui la nation avait confié la mission d’organiser les élections. Selon l’article 1er du Décret Électoral : « Le Conseil électoral provisoire est une institution indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière. » Le CEP fonctionne en violation de ce premier article du Décret électoral. Il ne jouit pas effectivement de l’autonomie financière. Et ceci n’est pas juste qu’un détail…

Va-t-on dans les prochains jours, car le deuxième tour est prévu pour le 27 décembre 2015, être informés d’une décision courageuse du CEP au regard des présomptions et des fraudes documentées pour sauvegarder le reste du processus ? Car aujourd’hui, ni vous ni nous, mettrons presque la main au feu, qu’il n’y aura probablement pas de deuxième tour, en tout cas, à la date prévue, si l’imbroglio électoral n’est pas éclairci, dépouillé de la fraude pour se rapprocher plus ou moins de la vérité des urnes…

Les prétentions de Jovenel Moïse que le Président Michel Martelly trimbale de manière encombrante dans les rencontres officielles comme s’il s’agissait du Président-élu et que de richissimes hommes d’affaires rompus aux circuits du pouvoir traditionnel haïtien auraient déjà pris en charge à bien des aspects, en anticipant des investissements sous forme de cadeaux somptueux, les prétentions du candidat Jovenel Moïse, disions-nous, devront fondre comme beurre au soleil si, cette fois-ci, au CEP, un sursaut de dépassement de soi est chose concevable. Du contraire, c’est dans le chaos du désordre, dans l’anarchie des rues, à la mode de chez nous que se règlera le contentieux électoral.
Nous avons toujours pris position contre le déchouquage, mais ceux qui l’évoquent en brandissant les machettes bien  aiguisés des paysans et de leurs partisans sont les seuls responsables de leurs propos irresponsables. Cet appel au sang n’augure rien de bon pour la République…

L’histoire récente  est là qui nous renseigne que ni la force de trois cent cinquante mille miliciens armés du régime des Duvalier, ni la popularité avérée et la fougue des partisans armés du régime Lavalas n’ont pas su sauver les régimes honnis, ni empêcher l’explosion de la colère populaire contre leur tenants. L’histoire d’Haïti peut être autre chose qu’une explosion récurrente de la violence après un viol collectif des consciences. Mais quand les institutions sont défaillantes, malheureusement, la souveraineté retourne dans la rue et nous en connaissons tous, tout aussi malheureusement, ses modes .d’expression.

Par:Herold Jean-François