Tuesday, September 22, 2015

Le pape François est arrivé pour sa première visite aux Etats-Unis

Par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com
Le président Obama saluant le Pape François à son arrivée
L’avion du pape François s’est posé sur le tarmac de la base militaire de Saint-Andrews dans le Maryland aux Etats-Unis aujourd'hui peu avant 16H00 heure locale pour  sa première visite dans ce pays après un voyage de plus de trois heures et demie en provenance de Santiago, Cuba. Il a été accueilli au pied de son avion  par la famille Obama ainsi que celle du vice-président catholique Joe Biden également présent avec son épouse et ses deux filles. Il est rarissime que les deux têtes de l'exécutif  aux Etats-Unis se déplacent ensemble, en raison des protocoles de sécurité prévus dans ce pays.

Michelle, tout de bleu pastel vêtue
et leurs deux filles, Malia et Sacha
Plusieurs représentants de l'épiscopat américain étaient également présents, parmi lesquels le cardinal Wuerl, archevêque de Washington, les responsables de la conférence épiscopale, et l'évêque aux armées, dont dépend cette base militaire. Les différents corps d'armée ont fait une haie d'honneur au Pape François, mais dans un protocole très allégé. Les honneurs militaires lui seront formellement rendus  mercredi matin lors de sa visite à la Maison Blanche.

Enlevant sa calotte à cause du vent, Jorge Mario Bergoglio, âgé de 78 ans et élu pape en mars 2013, a posé son pied sur le sol américain pour la première fois de sa vie. Le dernier pape à être venu aux Etats-Unis est Benoît XVI, en avril 2008. Le premier fut Paul VI en 1965.

Après un voyage de quatre jours à Cuba placé sous le signe de la réconciliation, sa visite aux Etats-Unis s'annonce plus délicate. Il éveille l'approbation d'une  grande majorité d'Américains et les réserves de certains conservateurs. Ces derniers et les milieux économiques libéraux, de Wall Street au Tea Party jusque dans les rangs des républicains, lui reprochent un radicalisme social.



Les 4 enfants baisant le pape François
Quatre enfants représentant la diversité de la population américaine ont pu embrasser le Saint-Père. Quelques dizaines d'autres jeunes rassemblés à quelques mètres, scandaient en espagnol "Pape François, bénis tes enfants".

Ce voyage pontifical s'avère d'ores et déjà historique:  pape François aura une entrevue avec  président Obama à la Maison Blanche ce mercredi, il doit prononcer jeudi un discours devant le Congrès américain, une première pour un souverain pontife. D'autres moments forts sont au programme, comme, dans les pas de Paul VI, un discours devant l'Assemblée des Nations-Unies vendredi où le drapeau du Vatican sera hissé, et une cérémonie interreligieuse sur le site de World Trade Center contre le terrorisme et pour le respect entre religions, le pape jésuite, connu pour son habilité et sa détermination, a préparé soigneusement pendant l'été 18 discours et homélies qu'il prononcera à Washington, New York et Philadelphie. 
Le pape François accueilli par la famille Obama au complet
Parmi les autres sujets mentionnés dans son agenda, figurent la protection de l'environnement et l'accueil des immigrants, avec un plaidoyer ferme pour une révolution énergétique radicale et la décroissance: la critique des dictatures de la technologie et de la finance, la dénonciation des responsabiltés des vendeurs d'armes de destruction massive et des grandes puissances" dans la troisième guerre mondiale par morceaux" qu'il dénonce sans cesse.

Le Pape et le président américain se sont entretenus quelques minutes dans le salon d'honneur de la base, pendant que les autres membres de la délégation pontificale, parmi lesquels le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat du Saint-Siège, rencontraient les jeunes rassemblés sur le tarmac dans une ambiance très chaleureuse et informelle.



Le pape à bord de sa Fiat 500
Le Pape est ensuite parti à bord de sa modeste Fiat 500, encadré par le cortège habituel des véhicules blindés affectés aux chefs d'Etat en visite aux Etats-Unis, pour le dîner et à la nuit à la nonciature apostolique à Washington, située à 26 kilomètres de la base Saint Andrews.  

Sa visite aura lieu sous très haute sécurité, la police américaine voulant prévenir tout risque d'attentat contre un pape qui tient à se déplacer en voiture découverte pour être en contact avec les fidèles.


Source de référence :  Radio Vatican


Reportage en vidéo de l'arrivée du Pape  François aux Etats-Unis







Monday, September 21, 2015

Le pape François appelle à plus de liberté pour l’Eglise cubaine, à son arrivée à la Havane

Le pape François, au cœur du rapprochement entre Cuba et
les Etats-Unis                                                                         
A peine arrivé à Cuba, samedi 19 septembre en fin d’après-midi, le pape François s’est adressé à tous les Cubains, qu’ils vivent dans l’île ou qu’ils l’aient fuie, qu’ils soutiennent le régime castriste ou qu’ils le combattent. A sa descente d’avion, à l’aéroport de La Havane où l’a accueilli le président Raul Castro, Jorge Bergoglio a salué « tout le peuple cubain », y compris « toutes ces personnes que, pour divers motifs, [il] ne pourra pas rencontrer » – cela concerne notamment la dissidence – et « tous les Cubains dispersés à travers le monde ». Le pontife argentin a chargé Raul Castro de transmettre à son frère Fidel, qu’il pourrait rencontrer pendant son séjour, ses « sentiments de considération spéciale et de respect »

Cette visite de deux jours et demi intervient en plein processus de normalisation entre La Havane et Washington, en faveur duquel l’ancien archevêque de Buenos Aires a œuvré en 2014. Le pape a encouragé « les responsables politiques à continuer d’avancer » vers la réconciliation.
Pape François est accueilli par Raoul Castro à sa descente
d'avion.                                                                             
Troisième pape à se rendre dans l’île en dix-sept ans, François vient conforter une Eglise catholique à la fois affaiblie en termes de fidèles mais forte de relations jamais rompues, malgré les vicissitudes, avec le pouvoir castriste. Le pape ne vient pas pour mettre celui-ci en difficulté mais, dans son premier discours, il a tenu à citer les impératifs de « liberté », de « dignité de l’homme », de « réconciliation » et de « justice »« Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires », a-il déclaré. En effet, les « conditions » faites à l’Eglise par le pouvoir cubain restreignent aujourd’hui beaucoup sa capacité d’intervention dans le champ social, et le Vatican veut peser pour qu’elles s’améliorent. Sortant de son discours écrit, il a insisté sur l’importance de l’esprit de « réconciliation » dans « cette atmosphère de troisième guerre mondiale ».
Le pape  François visite Fidel Castro dans  sa résidence médica
lisée à Punto Cero, à la Havane, dimanche 20 Septembre.       
La visite pastorale a  commencé véritablement dimanche matin, avec une première messe place de la Révolution, là même où Jean-Paul II (en 1998) et Benoît XVI (en 2012) en avaient eux aussi célébré. Puis François s’est entretenu  dans l’après-midi avec Raul Castro, avant de rencontrer le clergé de La Havane dans la cathédrale et des jeunes dans le centre culturel catholique Felix-Varela, qui la jouxte. Le séjour du pape à Cuba se poursuivra ensuite par une étape à Holguin, lundi, et à Santiago, la principale ville de l’est de l’île.

Le pape François aime dire qu’il a vocation à bâtir des ponts là où s’élevaient des murs. C’est un pont aérien qu’il jettera entre Cuba et les Etats-Unis, le 22 septembre, lorsqu’il décollera de l’aéroport de Santiago de Cuba pour la base d’Andrews, près de Washington. Deux mois et demi après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, jusqu’alors ennemis, ce trajet vaut autant qu’un discours.

Le pape François à son arrivée dans la ville de
 La Havane, le samedi 19 septembre.                
Le pontife argentin est arrivé, samedi 19 septembre à Cuba, pour une visite de trois jours à Cuba avant de se rendre dans la foulée aux Etats-Unis (22 au 27 septembre), deux pays où Jorge Bergoglio se rend pour la première fois, une signification continentale. Devant la presse, il a appelé « les responsables politiques » à « continuer d’avancer sur le chemin » du rapprochement et demandé que soient accordés à l’Eglise cubaine « les moyens » pour mener sa mission « dans la liberté » sur l’île.

C’est le coup de théâtre du 17 décembre 2014, lorsque les présidents américain, Barack Obama, et cubain, Raul Castro, avaient annoncé simultanément leur intention de renouer des relations, qui a conduit quelques mois plus tard le Vatican à faire précéder la visite de François aux Etats-Unis par une étape dans l’île. Les deux chefs d’Etat avaient remercié le chef de l’Eglise catholique de ses bons offices pendant les négociations.

Le pape argentin avait en effet mis à profit sa parfaite connaissance de la situation régionale et les relations diplomatiques ininterrompues du Vatican avec l’Etat cubain depuis quatre-vingts ans pour jouer le rôle de facilitateur. Après Jean Paul II (1998), après Benoît XVI (2012), il sera le troisième pape en dix-sept ans à se rendre dans l’île. Mais le premier à pouvoir le faire dans un contexte d’optimisme.

Source de référence : Le Monde.fr


Quelques photos de la visite du pape François à Cuba






















Thursday, September 17, 2015

Carly Fiorina, grande gagnante du deuxième débat républicain


INFOGRAPHIE - L'ancienne patronne de Hewlett Packard a répondu aux attaques du remuant Donald Trump tout en se montrant convaincante sur le débat d'idées. D'autres candidats ont également créé la surprise

Si quelqu'un, ce mercredi soir, a marqué des points sur le podium des candidats présidentiels républicains qui débattaient pour la deuxième fois, en direct sur CNN pendant trois longues heures, c'est bien Carly Fiorina. L'ancienne patronne de Hewlett Packard, l'air résolu et grave, la voix claire et la formule économe, n'a pas ménagé ses coups contre le milliardaire Donald Trump, qui l'avait grossièrement attaquée sur son physique, en disant «Regardez cette face! Est-ce que quelqu'un voterait pour?» «Je pense que les femmes de ce pays ont entendu très clairement ce que Mr Trump a dit», a-t-elle répondu avec une sobriété efficace, quand l'un des animateurs lui a demandé ce qu'elle pensait, elle, de la personne du milliardaire. Le public a applaudi vivement tandis que Trump s'empêtrait. «Je pense qu'elle a un très beau visage et que c'est une très belle femme», a-t-il dit, aggravant son cas. Carly Fiorina ne s'est pas arrêtée là, attaquant Trump sur ses faillites dans le business des casinos, alors qu'il affirmait que le passage de la femme d'affaires à la tête de HP avait été un désastre.

Sur tous les sujets, elle s'est montrée souvent plus percutante que les autres, un atout énorme dans un exercice électoral qui, à 11 sur le plateau, tient plus de la performance théâtrale que du débat d'idées.«Elle a été très bonne et devrait monter dans les sondages», a affirmé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, reflétant un avis partagé. Fiorina a projeté une image de fermeté, d'énergie et de concision. Les commentateurs ont noté aussi la touche très émouvante qu'elle avait apportée au débat sur la légalisation de la marijuana, s'y déclarant opposée et ajoutant avoir «enterré un enfant à cause de la drogue». «La drogue est une épidémie ; nous devons dire à nos enfants que la marijuana n'est pas comme la bière». Saluant son image de dame de fer, certains ont toutefois noté qu'elle n'avait pas souri de la soirée, «une remarque qu'on n'aurait pas faite pour un homme», a toutefois tempéré le consultant démocrate Van Jones.
«Georges W. Bush nous a gardés en sécurité»
Jeb Bush, candidat à la primaire et frère de l'ancien président américain
Jeb Bush
Décidé à attaquer l'insolente position de domination que s'est taillé le milliardaire de New York depuis le début de la campagne,Jeb Bush, qui plafonne au dessous de 10%n'a pas été en reste lui non plus pour lancer ses coups, accusant Trump d'avoir tenté sans succès d'installer des casinos en Floride, en soudoyant les politiques. «Oui, vous avez essayé, je ne vais pas me faire acheter par qui que ce soit», a-t-il dit, pour contrer l'accusation du milliardaire new yorkais, selon laquelle tous les politiciens seraient corrompus. Bush a aussi vivement critiqué une remarque de l'homme d'affaire, qui l'avait accusé de parler espagnol en campagne, parce qu'il a une femme mexicaine américaine. «Le fait d'avoir mêlé ma femme à ce débat est tout à fait déplacé, j'espère que vous allez vous excuser, ma femme est là, vous devriez vous excuser maintenant», a-t-il lancé. Il a aussi défendu son frère dont Trump accusait le bilan «catastrophique». «Il nous a gardés en sécurité», a répliqué Jeb Bush, tandis que le public applaudissait chaudement. Beaucoup des autres candidats ont eux aussi volé au secours de «W», un fait remarqué par tous les commentateurs.


Marco Rubio
Pris aussi à partie par Rand Paul, Scott Walker, Marco Rubio pour son côté bateleur et ses insultes contre tout le monde, Trump a répliqué avoir un «super caractère» et promis, comme il le fait toujours, de remettre l'Amérique en marche par la seule force de son expérience et de sa personnalité. «Je m'entendrai avec Poutine, avec les Chinois et avec les autres» , a-t-il dit. Mais il est apparu en défaut quand il a été prié d'être plus spécifique, ne reprenant l'avantage que sur la question de l'immigration illégale.

Droitisation du discours
Sur ce sujet, et aussi sur la question de la coupure des financements à l'organisation Planning parental, qui pratique des avortements mais s'occupe aussi des soins gynécologiques de nombreuses femmes des classes populaires, la plupart des candidats ont presque tous droitisé leur discours. «Ils ont répété les mêmes erreurs qu'en 2012», a noté l'ancien conseiller démocrate de Barack Obama, David Axelrod, rappelant qu'un discours trop extrême sur l'immigration et sur l'avortement avait nui à Mitt Romney pendant l'élection générale.

Les onze candidats républicains
Une surenchère de critiques s'est déversée aussi sur l'accord nucléaire signé par Obama avec l'Iran, Ted Cruz, Mike Huckabee, Fiorina et les autres, promettant de revenir sur un accord qui met l'Amérique et Israël en danger. Seuls le gouverneur John Kasich et le sénateur Rand Paul ont tenté d'expliquer qu'appliquer le traité était de loin préférable…

Mike Huckabee (au centre)
Mike Huckabee, l'ancien gouverneur de l'Arkansas qui s'est porté au secours de la greffière du Kentucky qui refuse d'émettre des licences pour les couples homosexuels, est revenu sur l'affaire et s'est demandé pourquoi un pays qui fait des accommodations pour les prisonniers terroristes de Guantanamo qui veulent pratiquer leur religion, ne pouvait trouver d'exception pour la greffière chrétienne Kim Davis. Récoltant des applaudissements.


Trump, «humble»?

Donald Trump 
Plusieurs gouverneurs en exercice, Chris Christie, Scott Walker, John Kasich ont tenté de faire entendre une musique pragmatique, en se présentant comme des hommes d'action, réalistes et capables de créer des compromis avec l'autre camp. Parmi les candidats ayant fait une bonne prestation, on citait notamment Chris Christie, le gouverneur du New Jersey, particulièrement animé. Marco Rubio, très vif et très à l'aise sur la politique étrangère, a aussi imprimé sa marque sur le débat. Jeb Bush semblait avoir fait aussi une meilleure soirée que lors du premier débat, notamment par des traits d'humour: comme on lui demandait quel nom de code il aimerait que les services secrets lui donnent: il a répondu: «Donald, c'est à forte énergie!, une allusion aux moqueries de Trump qui l'accuse d'avoir “peu d'énergie”. Trump a dit qu'il prendrait le nom “humble” et les deux hommes se sont tapé les mains, en riant… Ben Carson, très attendu mais un peu lent dans ses réponses, n'a pas été tellement convaincant. Tous les experts répétaient la même chose: la grande gagnante était Fiorina.
Source : Le Figaro

Second débat républicain: unis contre Trump

Mercredi 16 Septembre 2015 22:38

Présidentielles US Le milliardaire, en tête des sondages chez les républicains, a été attaqué de toutes parts lors du deuxième débat avec ses rivaux.

«Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai gagné des milliards», a-t-il annoncé d'emblée. (Photo: Keystone)

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Attaqué par ses rivaux républicains pour son inexpérience politique, le milliardaire Donald Trump a défendu mercredi son expérience de patron lors d'un débat télévisé, demandant aux Américains de le croire sur parole quand il promet de rendre aux Etats-Unis leur grandeur.

Pour ce second rendez-vous des primaires présidentielles républicaines, 11 candidats avaient été invités à débattre dans la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, en Californie. Au centre de la scène, entouré de ses 10 rivaux, Donald Trump a une nouvelle fois monopolisé le début du débat, diffusé sur CNN.

Promesses grandiloquentes et insultes

Le magnat de l'immobilier n'a pas fait éclater la salle de rire comme lors du débat du mois d'août, qui avait battu un record d'audience sur Fox News avec 24 millions de téléspectateurs. Mais, fidèle à ses habitudes, Donald Trump a préféré répondre aux questions par des promesses grandiloquentes, éludant toute nuance.

«Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai gagné des milliards», a-t-il annoncé d'emblée.

Rapidement, ses adversaires l'ont attaqué sur son tempérament, ses faillites passées, et sa tendance à les attaquer sur l'apparence physique. Jeb Bush, fils et frère d'anciens présidents, a relevé que les insultes n'étaient pas en soi synonymes de leadership. Les deux se sont ensuite écharpés à plusieurs reprises, Donald Trump ayant le culot de lui lancer: «Il a plus d'énergie aujourd'hui, c'est bien».

«Je pense que c'est une belle femme»

«Donald Trump est un formidable animateur», a ironisé Carly Fiorina, l'ex-patronne de Hewlett-Packard, seule femme en lice, et très présente dans les échanges.

Elle seule a semblé déstabiliser le d'habitude très sûr de lui Donald Trump. Il y a quelques jours, un journaliste avait rapporté qu'il avait jugé son visage indigne d'une présidente.

«Toutes les femmes dans ce pays ont clairement entendu ce qu'a dit Donald Trump», lui a-t-elle répliqué en direct mercredi, avec son calme habituel. Acculé, il n'a pu que répondre: «Je pense que c'est une belle femme».

Dernier hommage à l’Ati national Max Beauvoir

Par: Herve Gilbert
L'Ati Max Beauvoir
L'Ati Max Beauvoir, chef suprême de la religion vaudou en Haïti, a été inhumé ce mercredi 16 septembre 2015 dans son péristyle à Mariani, à l'issue d'un hommage national qui lui a été rendu au kiosque Occide Jeanty du Champ de Mars par le gouvernement du pays.

Le président de la république, Michel Martelly, le premier ministre Evans Paul , l’Akademi kreyol, Religion pour la paix, des prêtres et prêtresses du vaudou et d’autres représentants du secteur ainsi que de nombreux leaders politiques ont pris part à cette cérémonie d’hommage à cet  homme plurisdisciplinaire qui a révolutionné le vaudou haïtien et a marqué son époque par sa simplicité et sa sagesse.


Pour cet ultime hommage, il n'y avait pas de dépouille mortelle. Le portrait du Grand Prêtre  du Vaudou, décédé, a été placardé dans le fond du podium où chants, danses, déclamations et discours ont animé en la circonstance cette cérémonie au Champ-de Mars, notamment avec la présence de plusieurs centaines de pratiquants du vaudou, un pan important de notre culture.

Le gouvernement a décoré à titre posthume, le fondateur de la « Konfederasyon nasyonal voudouyizan ayisyen / Knva,  membre fondateur de « Religions pour la paix » et  de l’Académie du Créole haïtien François Gesner Max Beauvoir, Rachelle Beauvoir Dominique la fille du défunt Ati a reçu la décoration entre les mains du président Martelly.

Le biochimiste diplômé de la Sorbonne est revenu dans son pays pour y apporter ses connaissances, son charisme, sa vision et sa foi inébranlable dans la religion vaudou. Grâce à ses actions et démarches, les vaudouisants aujourd’hui sont parfaitement intégrés à tous les secteurs de la vie nationale. Nommé Ati national en 2008, cet homme “mystique au plus haut degré” a su faire et maintenir l’équilibre entre toutes les religions pratiquées sur le territoire.
L’Ati Beauvoir était un exemple de tolérance, de paix, de compréhension. Une bibliothèque vivante dont le savoir a largement bénéficié aux vodouisants, au pays, à tous les secteurs. Le Ministère la Communication se plie devant ce mapou pour saluer son départ dans l’au-delà où sans doute il continuera son travail révolutionnaire. Ayibobo !


Hommage à Max Beauvoir
Une courtoisie du journal Le Nouvelliste
Quelques photos de la cérémonie
Une courtoisie de Edine Celestin et de Richarson Dorvil
 




Saturday, September 12, 2015

La tête d’Opont, les corrections ou la transition ?

la tête d'Opont 
Guillotine pour Opont. Au figuré, c’est tout le « bien » que souhaite des candidats, des partis politiques… au président d’un CEP sous la mitraille des critiques mais assez « entêté » pour mettre le cap sur l'élection présidentielle, sans apporter les correctifs nécessaires après les législatives du 9 août, déjà inscrites dans les annales des pires joutes organisées en Haïti après 1986.

« Son entêtement ne date pas d’hier », affirme Edmonde Supplice Beauzile. Pour la patronne de la Fusion des sociaux-démocrates, Pierre-Louis Opont n’est pas qu’une simple tête de mule. « Il est arrogant », tance l’originaire de Belladère qui rechausse ses baskets pour crier, ce mercredi, sa colère, dans les rues, contre le CEP. Elle estime suspect le refus du CEP d’effectuer l’évaluation du processus afin d’apporter les correctifs nécessaires. Ce temps-là, celui des corrections, il est peut-être loin, redoute Edmonde Supplice Beauzile.

Sous sa mitraille tombe aussi les Tèt Kale. « Je ne vois pas comment on peut aller aux élections avec Michel Martelly au pouvoir », confie Edmonde Supplice Beauzile. Le temps pour bien faire, Michel Martelly l’a gaspillé. Sans sourciller, le numéro un des sociaux-démocrates évoque la transition politique. Il faut réfléchir avec les 10 sénateurs restants, les corps de l’Etat, les partis politiques, la société pour trouver « une formule proche de la Constitution et dire à Martelly que nous ne pouvons pas aller aux élections avec vous ».
Joël Vorbe, membre du directoire de Fanmi Lavalas, appelle lui aussi à la démission de Pierre-Louis Opont. « L’arrogance d’Opont est en train de mener le pays dans une situation non souhaitée », prévient-il, sans faire l’économie d’un appel aux secteurs ayant des représentants au sein du CEP. Il faut dialoguer, trouver des solutions consensuelles et faire des aménagements au sein du CEP si c’est nécessaire.

Pour Joël Vorbe, il est impératif d’organiser des élections crédibles, transparentes dans le pays à la fin de l’année. « Nous sommes pour des élections générales le 25 octobre », confie-t-il en marquant sa différence par rapport à ceux qui évoquent de plus en plus la mise en place d’un gouvernement de transition en vue d’organiser les élections. « La transition ne mène nulle part. C’est un mot diplomatique, voilé pour dire coup d’Etat », a dit Joël Vorbe, revenu sur l’expérience « 2004-2006 qui n’a rien apporté au pays ».

Pierre Espérance, coordonnateur du RNDDH, voit le CEP comme un tout, pas une tête. Pas une seule en tout cas à décapiter. « Quand Opont parle, il parle pour tous les conseillers. Ils sont jusqu’ici solidaires l’un de l’autre », indique le militant des droits de l’homme, très inquiet pour l’avenir d’Haïti. Jour après jour, au regard de la conduite du processus électoral, Pierre Espérance se demande si le CEP ne veut pas pousser le pays dans une crise postélectorale en coulant du plomb dans ses tympans.

Le refus d’évaluer le processus, de sanctionner à grande échelle les responsables d’exactions le jour du vote dans plusieurs départements du pays, le mode de comptage erroné, les sanctions internes et externes non encore infligées alors que le cap est mis sur la présidentielle préoccupent Pierre Espérance. Il y va de la « confiance » et de la crédibilité du CEP, souligne-t-il en marquant, d’un autre souffle, son refus net de la mise en place d’un gouvernement de transition pour réaliser les élections.

« Il y a beaucoup de problèmes sous la transition. Les institutions sont rendues encore plus faibles », avance Pierre Espérance, rejoint dans cette analyse par Rosny Desroches de l’OCID. Le « vide institutionnel complet » n’aguiche pas le numéro un de l’ISC. Il faut respecter les mandats électifs. « La transition n’est pas un scénario que j’aurai recommandé », soutient Rosny Desroches, qui croit qu’il faut apporter les correctifs nécessaires, dialoguer pour trouver des solutions aux problèmes, certains nés du mode de comptage et autres.
Le CEP doit prendre en compte les points de vue des autres, selon Desroches, trop réservé pour parler à ce stade d’entêtement de Pierre-Louis Opont. Sagesse, souplesse, recherche de consensus sont les recommandations de Rosny Desroches à tous les acteurs.

Sans dire peut-être, c’est une vérité pour Verite que Pierre-Louis Opont est un entêté. Pire, quelqu’un qui dirige un CEP et un processus électoral susceptible de conduire le pays sur les bords d’un précipice. « Personnellement, je suis préoccupé par la situation », confie Rosny Desroches, qui venait d’apprendre du journal la nouvelle. Pour sa part, Pierre Espérance qualifie de « correcte » la décision de Verite de se retirer de la course électorale. Le CEP doit avoir comme boussole le décret électoral et la Constitution. Ce qui n’est pas toujours le cas, estime Pierre Espérance.

Entre-temps, l’actualité de ce mardi aurait pu s’écrire avec un autre mot : exit. Après le remplacement des représentants de la Fusion dans le gouvernement, le ministre de Inite, Ariel Henry, a remis son tablier. Le président Martelly dispose d’une liberté d’action encore plus grande. Ce sont des Tèt Kale qui sont autour de lui et de son projet d’éviter la transition, grâce à des élections auxquelles personne n’ose accoler ces beaux qualificatifs comme crédibles, inclusives…


Source : Roberson Alphonse / Le Nouvelliste