01-02-06
Turbine type FrancisSystème hydrique: Ensemble constitué par un cours d'eau, ou plusieurs cours d'eau reliés entre eux, et les ouvrages de génie civil qui y sont mis en place en vue d'agir sur les apports naturels en eau pour des fins d'utilisation ou de régulation de l'eau.
Trois types de turbines sont utilisés à travers le monde : Kaplan pour les basses chutes (5-10 m), Francis pour les chutes moyennes (10-100 m) et Francis et Pelton pour les hautes chutes (50 à 400 m).
Les centrales de basse chute consistent en un seuil qui dérive l'eau dans un canal d'amenée qui la conduit à la centrale. La restitution de l'eau se fait en aval dans le canal de fuite qui rejoint le cours d'eau dérivé.
Une vue du lac de Péligre, montrant la dégradation des terres vers le barrage pendant les pluies diluviennes. Photo prise en 2006
J'ai participé à la gestion de la centrale de Péligre et de la zone métropolitaine pendant plus d'une décennie entre 1982 -1994. On utilisait la centrale de Péligre de façon optimale en saison humide. En 1986, la demande de la zone métropolitaine passait à 95 Mw. Malgré la construction de deux autres centrales thermiques utilisant le mazout et le diesel: Varreux et Carrefour; 21 et 30 Mw respectivement, la demande n'a pas cessé de galoper; cette escalade a continué de façon vertigineuse...
D'autres facteurs, l'arrivée des bateaux « Pèpè » ont contribué également à l'effondrement de l'électricité d'Haiti. Tout le monde pouvait se procurer d'un téléviseur, d'un fer à repasser ou d'un micro-onde (micro-wave) en provenance de l'étranger . Autant de facteurs qui ont contribué à d'énormes pertes en énergie dans la distribution du courant aux usagers. L'utilisation des conducteurs inappropriés et la carence d'infrastructures électriques en place pour faire face à la demande en sont d'autres exemples...
Il nous faut un renforcement des institutions en Haiti, la création des garde-fous qui puissent garantir le fonctionnement des institutions autonomes comme l'Ed'h, avant de penser à un projet d'électrification rentable en Haïti.
La partie ouset du batiment où se trouvent les turbines Dans tous les pays, l'Etat est un mauvais gestionnaire... Si l'on veut vraiment attirer des investisseurs en Haïti, l'électricité est le secteur le plus important que le gouvernement haïtien doit prioriser, cela aiderait tout aussi bien à une décentralisation. La privatisation n'est pas possible tant que l'autorité de l'Etat haitien ne soit pas renforcée. l'Etat haïtien ne prend pas des mesures adéquates pouvant garantir un vrai fonctionnement des institutions... Dans un pays où l'Etat est absent, on ne peut avoir une institution autonome comme l'Ed'h de survivre. On utilise tous les voies et moyens pour avoir de l'électricité même à l'aide d'un fil de fer barbelé. Je me rappelle qu'en 1986 que le fils d'un des plus riches industriels haïtiens avait perdu sa vie en tentant de connecter "une "comberlande" sur la cour de la Hasco à une heure avancée de la nuit. Parfois ceux qui peuvent payer la facture utilisent les fraudes ou ne paient pas...
Dans tous les pays, on doit nécessairement avoir une capacité de production double par rapport à la demande pour palier aux déficiences mécaniques, techniques de la machinerie électrique et pour permettre une maintenance préventive,indispensable à la durée de toute centrale. Tout comme le moteur d'un véhicule, l'entretien est vital. En Haïti on n'a jamais eu la chance d'avoir une production supérieure à la demande. Et les génératrices ne bénéficient d'aucun maintien préventif en raison de l'insuffisance de la production et de l'absence de profitabilité pour l'approvisionement en pièces de rechange.
En Haiti, il y a deux saisons : la saison sèche et la période humide. Cette dernière étant la saison de la pluie, commence à partir de la mi-mai pour prendre fin au mois d'Octobre, Les pluies, mesurables au moyen de la pluviométrie, durant cette période facilitent le remplissage du barrage d'une hauteur de 172 mètres par rapport au niveau de la mer. Les arbres, les plantes et les herbes représentent une bonne couverture, ils ralentissent l'écoulement des eaux des pluies dans lesnappes aquifères, les mers et les rivières. Si ce tampon protecteur disparaît, le sol n'a plus de protection contre les pluies et est tout bonnement charrié vers les mers et cours d'eau (sédimentation) causant bien souvent des inondations massives de boue.
Une deuxième implication dans les problèmes d'environnement du pays. Un barrage est une cuvette, plus le niveau d'eau est haut, plus le débit est fort pour produire et turbiner. Cependant, l'érosion accrue de l'environnement du lac dû à la coupe de bois continue, un phénomène qui s'est aggravée au fil des ans, a engendré le phénomène de sédimentation à un rythme accéléré, un problème néfaste à la durée du Lac. La sédimentation résulte de l'ensablement du barrage en saison humide. C'est un phénomène qui se produit en raison du déboisement dans la zone du barrage. Effet : une dégradation des terres vers le barrage pendant les pluies diluviennes. Comme conséquence négative, nous enregistrons une évaporation rapide du lac en période sèche et une réduction significative du volume de contenance causée par les alluvions et des sédiments qui continuent à s'entreposer tout au long du barrage à un rythme accéléré.
La conduite forcée des turbines est située entre 153 mètres et 172 Mètres, c'est-à-dire le niveau minimal exploitable du lac pour tourner les turbines est de 153 mètres. On peut toujours utiliser le lac pour l'irrigation en ouvrant les portes ou les vannes-secteurs. Autre point à signaler, en période sèche on peut seulement utiliser une turbine, parce qu'il n'y a pas d'apport-amont significatif pour une gestion à court terme du niveau d'eau restant. Le taux de sédimentation étant élevé et l'évaporation du lac du fait du manque de couverture en bois dans les périphéries ne permettent pas une utilisation effective de la centrale en période sèche (Nov-Mai ).
Par ailleurs, on ne peut pas augmenter d'autres turbines, pour une plus grande capacité, comme l'a souligné un intervenant... Parce que toute tentative d'augmentation de débit ne serait pas rentable et causerait des inondations en aval du barrage, dans les petits canaux déversoirs. Et les canaux en aval ne supportent pas plus de 70m3/s d'eau .
De tels projets sont réalisables seulement avec d'autres micros-barrages en aval ou l'implantation des déversoirs et des évacuateurs de crue en aval tout le long des canaux , c'est-à-dire d'autre ouvrage par lequel s'écoule le trop-plein des canaux. Une couverture forestière aux alentours du lac de Péligre s'avère nécessaire sinon même la vallée de l'artibonite et le bas plateau central et la plaine de l'ODVA seront affectés. De tels projets coûteraient beaucoup plus que le coût actuel de la centrale.
Le reboisement représente la première étape pour un sauvetage du barrage. On pourrait tenter d'implanter des micro-centrales hydro-électriques en aval de Péligre comme celle de Drouet non loin de Pont Sondé désservant les villes des Gonaives, Sain-Marc et l'Estère en période humide. On ne connait pas le rythme du déboisement actuel dans un pays en déliquescence institutionnelle. Existent-ils des Agents forestiers en Haïti ?
Nous devons penser à développer d'autres types d'énergies renouvelables: - Vent : éolienne, houlomotrice. - Soleil : thermique, photovoltaïque, thermodynamique. - Chaleur terrestre : géothermie. - Eau : hydroélectrique, marémotrice. - Biodégradation : biomasse. - Biocarburant. Les énergies renouvelables sont ainsi multiples et fondamentalement diverses par leurs mécanismes physiques, chimiques ou biologiques. Elles constituent un ensemble de filières diversifiées dont la mise en oeuvre n'entraîne en aucune façon l'extinction de la ressource initiale, et qui est renouvelable à l'échelle humaine.
Pour finir, je dis que lorsqu'on navigue sur Haiti à l'aide d'imageries satellitaires, la Grand'Anse reste aujourd'hui le seul coin vert d'Haiti. Tous les bassins versants présentent des signes avants-coureurs qui ne semblent intéresser nullement les gens aux commandes de l'Etat. Haiti vit l'imminence d'une catatrophe écologique irrémédiable à cause du laxisme des autorités. Je souhaite que le gouvernement haitien prenne des mesures drastiques en vue de stopper le déboisement de la forêt des Pins, un fait qui a été déja signalé par les médias. Le réseau de transport et de distribution haïtien n'est pas intégré sauf à Port-au-Prince où il existe une ceinture de 69 kv,raccordant les différentes sous-stations de distribution. L'essentiel du réseau de distribution intégré se trouve dans la région de Port-au-Prince, alors que des réseaux de distribution locaux desservent des localités avoisinant de petites centrales avec une tension de transport de 12,47 kv ou 2,4 kv. Sur ses 1 500 Km environ de lignes à moyenne et basse tension, 620 Km sont situées dans la région de la capitale et plus de 1 100 Km s'étendent sur l'axe Port-au-Prince / St-Marc / Gonaïves / Cap-Haïtien, les Cayes, Miragoâne, Petit-Goâve où se concentre plus de 80 % de la clientèle d'EDH. L'unique ligne à haute tension du réseau est celle qui relie la centrale hydroélectrique de Péligre à Port-au-Prince (115 kV, 69 Kv), tandis que la majeure partie des autres lignes de transport fonctionne à 69 et 12,47 kV dans la zone métropolitaine. Des 175 000 clients officiels d'EDH, plus du quart était considéré comme inactif, c'est-à-dire débranché ou déconnecté. Environ 125 000 consommateurs, dont 450 petites industries alimentées en moyenne tension, constituent la clientèle d'EDH. (1994-2000)
Une Ballade à Port-au-Prince vers les années 40
par: Herve Gilbert, Ingénieur électrique, hergil55@yahoo.com ex Technicien-cadre de l'ED'H , ancien responsable de la Programmation Informatique des Mouvements d'Energie.Je vous invite à faire une visite en Haiti en cliquant ici : Naviguons en Haiti Ceux ayant le DSL et le VGA card installés dans l'ordinateur auront une bonne résolution et peuvent explorer Haiti dans tous les départements géographiques en utilisant la souris. Bonne découverte ! hg Interview récente avec le directeur général de l'Ed'H, l'ingénieur Jean Erold Morose:
ou cliquez ici :http://bit.ly/1rGOCd1
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