Thursday, November 6, 2014

Les républicains américains ont repris le contrôle du Sénat pour la première fois depuis 2006

Mitch McConnel, sénateur du Kentucky, va désormais
incarner, en tant que chef de la majorité au Sénat.      
Les électeurs américains étaient appelés aux urnes mardi  4 Novembre 2014 pour élire 36 sénateurs, les 435 membres de la Chambre des représentants et 36 gouverneurs. Les républicains se sont emparés se sont emparés de la majorité du Sénat américain lors des élections de mi-mandat du 4 NovembreSelon les projections des médias américains, les républicains se sont emparés des sièges démocrates en Caroline du Nord, au Colorado, dans l'Arkansas, dans le Montana, dans le Dakota du Sud et en Virginie-Occidentale. Dans cet État, les républicains ont remporté leur premier siège de sénateur depuis 1956.

Avec ces six gains, les républicains ont atteint leur objectif de contrôler le Sénat,. réduisant le champ d'action du président Barack Obama pour ses deux dernières années de mandat, selon les observateurs américains.
 Avant les élections, les républicains - avec leurs 45 sièges - devaient en conquérir six autres et conserver ceux qu'ils possédaient déjà pour détenir la majorité (51 sièges).
La campagne électorale a beaucoup tourné autour de la personnalité du président américain Barack Obama, dont la popularité est à la baisse. Les Américains lui reprochent son « interventionnisme » avec le programme Obamacare, de même que son « manque de leadership » dans les dossiers touchant à la propagation de l'Ebola et à la montée du groupe État islamique.
Le président est même attaqué sur son bilan économique, en dépit de la baisse du chômage à 5,9 %, au plus bas depuis six ans, et de la robuste croissance (3,5 % au troisième trimestre).
La perte du contrôle des deux chambres au profit des républicains lierait les mains du président américain, affirme Donald Cuccioletta, chercheur associé à l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM.
« C'est clair qu'avec les républicains au Sénat, et la Chambre des représentants qui reste entre leurs mains, ils vont dicter le programme politique. Ça ne veut pas dire que les républicains vont tout arrêter - ils vont peut-être laisser des choses passer, car ils pensent aux élections de 2016 », ajoute-t-il.
Durant ce scrutin de mi-mandat, en plus de pourvoir des centaines de postes de députés, de sénateurs et de gouverneurs, les électeurs sont aussi invités à répondre à des dizaines de questions référendaires partout au pays, notamment sur la légalisation de la marijuana.

Mitch McConnel, sénateur du Kentucky, va désormais incarner, en tant que chef de la majorité au Sénat, l'opposition au président Obama. Juste après sa propre réélection, il a lancé : "Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de changer de direction! Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie!"

Monday, November 3, 2014

Les retombées de l'interview de Michel Martelly sur TV5 Internationale

Commentaires et opinions

Après le visionnement de cet interview entre Martelly et les journalistes de TV5,sommes nous capables de dire: Qui dit vrai sur Haiti ? Le président ou l'opposition et sommes nous vraiment humiliés par le président ? JM

Le Président Michel Martelly sur TV5 Monde

Le président de la République a fait honneur au pays. Il a  remis les  journalistes français à leur place avec une transparence et une honnêteté intellectuelle qui désarçonnent.  Il n'a pas cherché à  se présenter pour ce qu'il n'est pas.  Il a décrit,  sans fausse modestie et sans pirouette,  sa véritable trajectoire d'homme de scène, un simple saltimbanque sans diplôme universitaire, sans expérience politique, mais un patriote sincère,  avec un projet de société auquel bon nombre d'haïtiens semblent vouloir adhérer. 

Le langage du président est simple et direct. Il ne cafouille pas. Il s'accroche à sa vision et propose des résultats observables.  Il rappelle aux journalistes que ce n'est ni la France , ni les USA qui incarnent le concept de LIBERTE,  mais bien une Nation nègre qui a pour nom Haïti.  Il rappelle à L'Internationale qu'il est pour la globalisation sans la perte de notre identité et de notre spécificité culturelles.  Il remercie la MINUSTAH,  et lui demande gentiment de programmer son départ du sol haïtien. Il ne veut plus d'aumône mais des opportunités d'affaires bénéfiques à tout le monde.

Martelly a parfaitement bien défendu les couleurs de mon pays.  J'ai été agréablement supris de la hauteur et du réalisme, avec lesquels le président a su répondre aux questions tendancieuses que les journalistes ne se lassaient pas de lui poser.

On a l'impression réellement de franchir un cap important avec une telle prestation.  Martelly change complètement l'image du pays face à l'internationale.  Il revendique notre identité, notre honneur.  Il honore Toussaint Louverture.  Il rapelle que le Géneral noir isolé et cruellement exposé au froid et à la faim, par les français" civilisés et raffinés " ,  au Fort de Joux, était un ancien esclave,  devenu Général français et fondateur de la première nation nègre libre du monde.

Que Martelly atteigne ou n'atteigne pas les objectifs ambitieux de la scolarisation universelle qu'il intègre dans son projet de société, il aura marqué de façon irréversible, le retour d'Haïti au concert des nations civilisées,  la fin d'un noirisme obscurantiste, vaudouisant, primitif, trop primaire pour être une idéologie de gouvernance,  et trop synchrétique pour être un projet de société.  L'eclectisme de Villaire semble,  inévitablement revenir, à pas feutrés,  au coeur du nouveau débat sur l'orientation de la pensée politique, philosophique et sociologique en Haïti. On pourrait même se demander si Martelly n'incarne pas dans une certaine mesure et sans le savoir le nouvel eclectisme haïtien?
Dr.Keny Bastien
Promoting Health Through Education

MERCI DOC BASTIEN "D'AVOIR CETTE OCCASION DE NE PAS VOUS TAIRE" ET DE DIRE CE QUI S'ÉTAIT VRAIMENT PASSÉ AU COURS DE L'INTERVIEW PIÉGÉE DES JOURNALISTES FRANÇAIS.

Patriotiquement, fraternellement,
Serge 


Martelly sur TV5: Les dits et les non dits (1ère partie)

selon Nancy Roc,

martelly-sur-tv5

Le président d’Haïti, Michel Martelly, a été l’invité spécial de l’émission ‘’Internationales’’ sur TV5 le dimanche 2 novembre 2014. Il a répondu aux questions de Philippe Dessaint de TV5, de Sophie Malibeaux (RFI) et de Paulo Paranagua (Le Monde). Décryptage de cette interview.

Durant cette émission, le président  Martelly a été interrogé  sur la situation sociale, politique et économique d’Haïti ainsi que sur sa quête d’une nouvelle aide internationale. Sa visite à Fort de Joux, pour rendre hommage au Héros de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture, a également été évoquée.
Pour nos internautes, nous avons décrypté cette interview dont voici les temps forts. Nous avons relevé ce que le président Martelly a dit et, aussi, ce qu’il n’a pas dit. Ce décryptage se fera en 2 parties, dont voici la première.
Introduction
Pour commencer cette émission, «Internationales», de TV5MONDE – RFI – Le Monde, a présenté un reportage qui fait un retour sur  la catastrophe du séisme du 12 janvier 2010 et l’élection de Michel Martelly, qualifié de ‘’plutôt libéral et proche du peuple’’.
Premier accroc de Martelly, lorsque Philippe Dessaint lui pose la première question concernant les besoins d’Haïti cinq ans après le séisme, le président tutoie le journaliste senior de TV5 Monde, comme s’il était son copain d’enfance. Une erreur de protocole inadmissible pour un chef d’État sur le plateau de la première chaîne généraliste mondiale en langue française, suivie chaque semaine par 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.
Sur l’aide internationale
camps-en-haiti

Pour Michel Martelly,  «les idées sont plus importantes que l’argent », c’est pour cela que « nous ne demandons pas d’argent mais nous offrons des partenariats, des opportunités, des joint-ventures pour faire ce travail » (de reconstruction), a-t-il dit.

Rappelons que lors de sa visite le 31 octobre à l’Élysée, où il a été reçu par le président François Hollande, Michel Martelly a évoqué un “partenariat” pour l’éducation entre les deux pays. Un partenariat qui a fait sursauter les observateurs et les spécialistes de l’éducation. En effet, la France a toujours été présente en Haïti depuis 1804 et pourtant n’a pas empêché le système éducatif haïtien de plonger dans l’abysse. Par ailleurs, pourquoi Martelly demande-t-il  un partenariat à la France alors qu’il est en fin de mandat?

De plus, si les idées étaient plus importantes que l’argent, Haïti aurait fait appel à tous ses cadres, médecins, professionnels, professeurs et autres de sa diaspora, plutôt qu’aux étrangers et aux Dominicains. Seulement voilà : l’administration Martelly/Lamothe a ses idées- ou celles de Clinton et de l’administration américaine- et a totalement exclu sa diaspora et tous ceux qui ne partagent pas ses points de vue en Haïti. Dans ce pays, le gouvernement fait dans le cosmétique et non dans la réflexion.

Concernant l’existence de camps cinq ans après le séisme, Martelly a rappelé qu’à son arrivée  au pouvoir en 2011,  il y avait « 1 million 500.000 personnes sous les tentes et que maintenant il y en a 40.000». Il a formulé le vœu qu’il n’y ait plus de tentes à la fin de son mandat sans jamais remercier les pays qui ont contribué à reloger ces camps, dont le Canada. Car, il faut bien reconnaître que ce n’est pas le gouvernement haïtien qui a relogé les sinistrés mais bien les ONG et les pays donateurs qui ont implémenté leurs programmes de relogement.

D’autre part, les chiffres donnés par le président sont erronés. En effet, quatorze mois après le séisme, soit en mars 2011 (un mois après l’assermentation de Martelly nouvellement élu), l’estimation du nombre de réfugiéstoujours dans les camps de tentes était de 680 000 personnes (OCHA Haïti 2011, p. 2) et non de 1 million 500.000. De plus, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui date du mois de septembre 2014, ce ne sont pas 40.000 personnes qui restent à reloger mais bien 85,432.

Philippe Dessaint de TV5 Monde a évoqué le nouveau terme ‘’ONGénisation’’, né du séisme de 2010 et de l’incapacité de l’État hattien à faire face à ses obligations. « Est-que votre État aujourd’hui est à la hauteur de la situation? », a demandé Philippe Dessaint. Le président n’a jamais répondu à cette question, préférant accuser les gouvernements antérieurs d’avoir choisi les ONG et la corruption; une corruption qui prévaut toujours aujourd’hui admet-il, et qui démontre que la «mentalité haïtienne doit changer».

Pour le président Martelly, « la corruption est difficile et ne se voit pas sur un visage. Pour la combattre, il faut faire voter des lois sur la corruption, sur le blanchiment et renforcer les unités qui luttent contre la corruption, la justice, la police, pour que les corrompus soient punis, découragés et gouverner par l’exemple aussi», a-t-il dit. Rappelons que le 16 août dernier, devant l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), le président avait promis de s’attaquer à la corruption «sous toutes ses formes et à ses origines». Dans le cadre de la semaine de la gouvernance, le chef de l’État haïtien avait juré de tout faire pour éradiquer le mal qui ronge l’administration publique. Il avait également annoncé qu’il lancerait sous peu des réformes en profondeur de l’administration publique. Les Haïtiens les attendent toujours.

richard-morse

Gouverner par l’exemple, a-t-il dit? A-t-il oublié la démission, le 26 décembre 2013, de son propre cousin  et conseiller, Richard Morse?  Ce dernier avait déclaré au journal The Star: « Je suis parti à cause de la corruption au Palais et du sabotage des infrastructures ».

Morse avait déclaré avoir vu des preuves que des travailleurs remplissaient des canaux de drainage avant la saison des pluies, ce qui a entraîné des inondations. Quand il a alerté le ministre des Travaux Publics,  « rien n’a été fait» , a-t-il dit. « Si vous créez des catastrophes, ce ne peut être que pour l’argent de l’aide», a-t-il déclaré.

Quant à la corruption au Palais, Morse a dit avoir vu de « faux chèques payés à gens  qui ne travaillaient plus là.». Concernant la corruption au Palais et dans le gouvernement, dès les deux premières années de Martelly au pouvoir, il a conclu en disant: « Plutôt que de lutter contre la corruption, je sens qu’ils l’ont adoptée ».

Or, depuis l’arrivée du premier ministre Lamothe, les allégations de corruption n’ont fait que s’accentuer. « Les dépenses excessives et injustifiées de Martelly, surtout pour ses nombreux voyages à l’étranger, ont engendré un gaspillage des fonds de l’État. Près de 40 millions de gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) ont été dépensées lors de l’anniversaire, le 14 mai 2013, des deux ans au pouvoir de Michel Martelly. Jusqu’à date, aucune justification claire n’a été donnée. Aucune information ne filtre, non plus, sur les dépenses consenties à l’occasion du 14 mai 2014. Marie Carmelle Jean-marie, l’actuelle titulaire sans décharge du ministère de l’économie et des finances (Mef), nommée le 2 avril 2014, avait préalablement démissionné de sa fonction, en avril 2013, « pour cause de dépenses non justifiées » au sein de l’actuelle administration politique. « Les caisses de l’État sont vides», avait lâché Martelly lui-même en 2014. Les fonds « PétroCaribe », représentant une part importante du budget d’investissement en Haïti, ont été employés dans des projets sociaux, sans réelles retombées positives pour la population», rappelait Alterpresse le 18 mai dernier, soulignant le mécontentement de plusieurs secteurs sociaux par rapport à l’application de mesures néolibérales, préjudiciables au progrès du pays . Est-ce ainsi que le président gouverne « par l’exemple » ?

Enfin, rien de substantiel n’a été dit sur la reconstruction d’Haïti et l’aide internationale. Aucune annonce pour le 5ème anniversaire du séisme qui arrive bientôt. Aucun appel à un changement de paradigme de l’aide internationale à Haïti.
Sur les élections
les-journalistes-inteviewant-martelly

« Changer de mentalité certes, mais on a l’impression qu’il faut aussi reconstruire les institutions; or, depuis que vous avez été élu dans des conditions un peu controversées, il n’y a plus eu d’élections en Haïti. Comment les citoyens peuvent-ils choisir et s’exprimer si les élections ont été ajournées? », a demandé Paulo Paranagua du quotidien Le Monde.
Le président s’est vanté d’avoir rétabli les institutions d’Haïti en utilisant le pronom personnel «je», à volonté : « Pour renforcer les institutions, je suis le seul à le faire (…). J’ai nommé des juges à la Cour de Cassation (…), aujourd’hui, elle est fonctionnelle. J’ai mis sur pied le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Pendant des années, on a hésité à le faire car ce Conseil pourvoit à l’indépendance de la justice, c’est moi qui l’ai fait », a précisé le président péremptoirement.

Mais les journalistes français, aux faciès très hostiles ou dédaigneux envers le président, ignorent que  le président de la Cour de Cassation, Anel Alexis Joseph, est le parrain de Michel Martelly et que de nombreuses voix, dont celle du Sénat et des organismes des droits humains, ont dénoncé son accointance avec la présidence. Or c’est ce même Anel Alexis Joseph qui est aussi président du CSPJ. La justice est donc totalement soumise à l’Exécutif.

Questionné sur la tenue des prochaines élections législatives, Martelly n’a pas pu donner de date, arguant que c’est le pouvoir Législatif qui doit voter la loi électorale. « C’est aux institutions de faire leur boulot», a lancé Martelly, en dénonçant un “blocage” du Parlement.« Un pouvoir que je n’ai pas, c’est de forcer le Parlement à voter (…)  Si l’argent est débloqué et le CEP (Conseil Électoral provisoire) est mis en place et que la loi électorale est votée, l’Exécutif n’a plus rien à voir que de convoquer le peuple en ses comices. (…) D’ailleurs, la preuve que je veux des élections, c’est que, dès qu’on arrivera au dysfonctionnement du Parlement, ma première décision sera de convoquer les élections », a promis Martelly.

« Donc vous arrivez déjà au dysfonctionnement et savez que vous ne pouvez pas l’éviter? », a questionné Sophie Malibeaux. À cette question, le président a encore esquivé une réponse directe en disant qu’il a entamé un quatrième dialogue avec tous les secteurs. Un vrai dialogue? Oui, affirme Martelly, disant qu’il a  accepté de faire un gouvernement d’ouverture. Or, les Haïtiens savent que c’est faux. Et si l’ouverture était de nommer Rudy Hériveaux, ancien défenseur zélé d’Aristide, qui aujourd’hui insulte les organismes de droits humains d’être des ‘’sadiques’, et des’’psychopathes’’, il valait mieux, pour la dignité du peuple haïtien, ne pas ouvrir la porte du gouvernement à un tel schizophrène.
Sur les manifestations de rue
manifestations-anti-martelly

Bombardé de toutes parts concernant sa déresponsabilisation de la dégradation de la situation sociopolitique du pays et qui a engendré de nombreuses manifestations de milliers de personnes ces dernières semaines, le président haïtien a minimisé la portée de ces dernières : « une protestation dans la rue, même si elle est hebdomadaire, quand il s’agit de 500 ou de 1000 personnes, çà ne  représente pas une population», a-t-il déclaré.
Quant aux arrestations et à l’existence de prisonniers politiques, le président déclare ne pas être au courant de leur existence : « je ne suis pas au courant qu’il y a des manifestants en prison (…) je ne suis pas les questions d’arrestations (…) S’il y a des prisonniers politiques je le saurais. S’il y avait des prisonniers politiques, cela sortirait de mon mouvement, mais, là, il n’y a pas de prisonniers politiques».

De quel mouvement parle Martelly? Comment des prisonniers politiques pourraient-ils sortir de son mouvement? Aucune demande de précision des journalistes francais qui, clairement, dédaignaient le président. Comment un chef d’État peut-il dire ignorer la présence de prisonniers politiques lorsque son propre ministre de l’Information a fait une sortie calomnieuse sur quatre importantes organisations des droits humains qui ont envoyé une lettre à ce sujet au président Hollande?

Malheureusement, les journalistes présents n’y ont pas fait allusion mais cet aveu fera certainement couler beaucoup d’encre, surtout après l’arrestation de Rony Timothée et de Biron Odigé, deux militants politiques de l’opposition très connus et respectivement porte-parole et coordonnateur de la Force patriotique pour le Respect de la Constitution (FOPARC).

On a l’impression que le président Martelly, fort de son aversion pour le parti Lavalas de l’ex-président Aristide, sous-estime les manifestations de ces dernières semaines qui pourraient aboutir à une escalade de la crise politique, surtout après le 12 janvier 2015. En effet, si le président pourra gouverner par décret, en dehors d’un cadre constitutionnel, tout deviendra possible, tant pour l’Exécutif que pour l’Opposition. Cela présage de tous les dérapages.

Enfin, Martelly a annoncé son souhait que la MINUSTAH fasse un retrait graduel d’ici juin 2015,  « mais pour préserver les acquis de ces dix dernières années, puisque cela fait dix ans que ces forces sont là, j’ai proposé  au Secrétaire Général, Ban Ki Moon, d’attendre les élections présidentielles  qui auront lieu en novembre, pour s’assurer qu’en cas de chaos, puisque pour certains c’est le chaos qui devrait régner pour…pour…pour …(pause du président qui sourit en levant les sourcils et les épaules )…que, eux, ils aient une chance ». De quel mois de novembre parle le président lorsque le calendrier électoral des législatives et des présidentielles n’existe même pas? Se rend-il compte de son incohérence?
Sur l’État de droit
martelly-su-tv5

« La démocratie est-elle en panne aujourd’hui en Haïti?», a questionné Philippe Dessaint de TV5 Monde. « La démocratie on ne l’avale pas en un jour. On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit, sans un apprentissage », a déclaré Martelly. Le président, sans ménager son peuple, a poursuivi en disant que « les Haïtiens ont confondu la démocratie avec l’anarchie. On a tout détruit. Chaque fois qu’un président s’en va, on écrase. Quand est-ce qu’on va s’en sortir? ».
On est passé de la dictature à la démocratie en une nuit? Martelly a-t-il été élu après le 7 février 1986 ou fait-il fi de toutes les luttes qui ont été menées de 1986 à son élection? Est-il le premier président démocratiquement élu?

D’autre part, le président semble oublier que c’est la dictature et/ou les abus de pouvoir qui ont poussé, à chaque fois et en dernier recours, le peuple haïtien à prendre les rues. Qui est coupable? Le peuple haïtien ou les gouvernants? Le président Martelly a-t-il conscience qu’il a dénigré son propre peuple par ses stéréotypes généralement utilisés par les étrangers ?

Philippe Dessaint a d’ailleurs saisi la balle au bond : « Pourquoi y-t-il eu ce tradition de gouvernance aussi terrible, presque  dictatoriale? Quand on revisite cette dernière décennie, il n’y a pas une gouvernance dont on peut dire qu’elle rassemble un certains nombre de critères de loyauté et de respect de sa population. On ne va pas reparler des Duvalier, d’autres ou de Titid, mais il y a une situation quand même très complexe», a-t-il dit.

« Je dirais qu’aujourd’hui nous faisons la différence», a répondu Martelly sans hésiter, ne se rendant même pas compte que Philippe Dessaint parlait de son administration!  « Aujourd’hui, Haïti est classée 47ème  sur la question des libertés de presse, cela veut dire beaucoup pour moi et je dois vous dire que c’est parce que je suis victime et que je l’accepte car la liberté de presse est un outil de la démocratie et je veux le préserver », a-t-il déclaré.

Le président est victime? Victime de quoi, de qui? De la presse? On croit rêver! N’est-ce pas lui qui, en pleine campagne électorale a agressé verbalement le journaliste Gotson Pierre ? Martelly n’est-il pas le premier président de l’histoire d’Haïti à avoir ‘’tchuipé’’ (geste de dédain) le journaliste Eddy Jackson  Alexis qui lui posait une question ‘’au lieu de le complimenter’’, avait dit le président?  N’est-ce pas lui qui avait aussi  lancé l’arrogant « taisez-vous » à la presse lorsqu’il est devenu président?  A-t-il oublié l’agression physique du journaliste Rodrigue Lalanne par un agent de sécurité du président, les menaces du ministre de la communication Rudy Hériveaux, et combien d’autres  attaques contre la presse depuis son arrivée au pouvoir? Et que dire des journalistes achetés par ce pouvoir? J’ai dû moi-même démissionner à cause des accointances du PDG de Radio Métropole, Richard Widmayer, avec ce pouvoir  et des censures illégales de mon émission Métropolis. Qui est victime M. le Président? Comment osez-vous?

Mais le président dépasse souvent toutes les limites. Il en a donné encore la preuve au décès de l’ex-dictateur, Jean-Claude Duvalier, lorsqu’il a exprimé sa tristesse et a salué la mémoire d’un «authentique fils d’Haïti  au nom de l’ensemble du gouvernement et du peuple haïtien». Des mots qui ont choqué les victimes et la majorité des Haïtiens qui, à travers une vague sans précédent de réactions, ont réussi à faire plier le pouvoir duvaliériste de Martelly/Lamothe qui n’a finalement pas organisé, comme il le voulait au préalable, des funérailles nationales pour un homme accusé de crimes contre l’humanité.

martelly-questionne-sur duvalier-sur-tv5

Sophie Malibeaux (RFI) est d’ailleurs revenue sur le sujet en disant que «Duvalier est mort de sa belle mort et n’a jamais été jugé. Est-ce que la justice va continuer son travail? », a-t-elle demandé. « Le président Martelly ne juge pas, donc là, il faut voir avec la justice », a rétorqué Martelly en souriant. « C’est une institution qui elle aussi est faible, il faut l’admettre. Les institutions sont faibles en Haïti et c’est ce que nous faisons, les renforcer. Plusieurs personnes ont essayé de m’influencer en me disant ‘’ il faut le (Duvalier) juger’’, mais déjà me demander çà, c’est m’ingérer dans les questions de justice, vous savez? C’est à la justice de faire son travail», a-t-il dit, pendant qu’un grand portrait de Martelly, souriant et donnant une accolade à l’ex-dictateur était projeté en fond d’écran (exactement la photo ci contre).Imaginez l’effet sur 55 millions de personnes, entendre un président parler de justice alors qu’on le voit si chaleureux avec Duvalier. La honte n’a pas été seulement pour lui mais bien pour tous les Haïtien(ne)s.Et voilà l’homme qui se targue de changer l’image d’Haïti sur la scène internationale.

C’était tellement énorme, que le journaliste du Monde, Paulo Paranagua, a demandé à Martelly : «Mais est-ce que vous comprenez que les victimes ont besoin de vérité et de justice? Est-ce vous pensez que du point de vue de la réconciliation de la société avec son histoire, juger Duvalier aurait été important?».

«Certainement», a répondu Martelly en répétant encore que « c’est à la justice de le faire (…) et même quand la Présidence reconnait que c’est un président qui est mort, on n’a pas fait de funérailles officielles parce que c’est un sujet qui divise les Haïtiens. Aujourd’hui pour nous, l’essentiel c’est de réconcilier les Haïtiens pour rebâtir notre pays».

Fin de la première partie correspondant à la pause publicitaire de l’émission.

Nancy Roc, Montréal, le 3 novembre 2014


Saturday, October 18, 2014

The Haitian people have just completed a chapter with the death of Jean-Claude Duvalier.

By Herve Gilbert haiticonnexion@gmail.com
French Version
Jean-Claude Duvalier
July 3, 1951 - October 4, 2014
Former Haitian President Jean Claude Duvalier known as "Baby Doc," died Saturday, October 4, 2014 as a result of a heart attack, according to the announcement made by Haitian authorities. He was  63 years old. There were desperate efforts made to revive him. According to the Minister of Health, Florence Guillaume  Duperval a helicopter-ambulance requested by the family was unable to transport him in time to the hospital.

Jean-Claude Duvalier was president of Haiti from 1971 to 1986 after the death of his father, François Duvalier, known as "Papa Doc." In April 1971, he became President for  life of Haiti from 1971 to 1986, becoming the youngest head of state in the world.

After seizing power, he introduced political changes from the regime of his father and he delegated much authority to his advisors.Thousands of Haitians were killed or tortured and hundreds of thousands fled the country to various destinations; the closest being, the Dominican Republican, the country of which the dictator "sold" Haitians as cane cutters under false contracts.
Documentary


His dictatorship was marked in the early years by a willingness  for change and appeasement. ,"Baby Doc" offered some pledges of good democratic will. He restored relations with some countries  like the United States and the Dominican Republic that had a cold diplomatic relation with Haïti during his father’s presidency, and his presence as the head of the government of Haiti reestablished the renewal of international aid to Haiti . Duvalier held absolute power that the Haitian Constitution entitled him. He started little by little toward reform of the political system of his father, by releasing political prisoners and press censorship. There has however been no radical changes in depth. Because the opposition were not tolerated and the regime remained absolute. His recurring leitmotif during his speeches: "My father made a political revolution, I will do the economic revolution" was a total failure in the context of real economic development in Haiti during his presidency.
February 7, 1986
Jean-Claude Duvalier was ousted in 1986 after a popular revolt. On February 7, 1986, he handed the reins of the government to the Haitian soldiery and left Haiti aboard an Air Force plane; he landed at Grenoble, France. After the sudden departure of the dictator in Haiti, the home of his supporters were plundered under the phenomenon known in Creole as "dechoukaj" or in French "uprooting." A crowd in uproar, attacked the mausoleum of "Papa Doc", destroying it with stones and bare hands. Papa Doc's coffin was taken from the grave, where the crowd danced and breaking it into  pieces; they grabed the body of the dictator by beating it symbolically. The grave of the famous bodyguard of "Papa Doc" and "Baby Doc", Jacques Gracia recently buried  9 months before, was also exhumed. During this day of "dechoukaj", there were hundreds of victims, mostly Tontons Macoutes killed. On February 8, 1986 the new government released political prisoners, and established a curfew.

The Duvaliers settled in France. For a while, they lived a life of luxury and pomp, although they were never officially granted political asylum. Their request was rejected by the French authorities. Jean-Claude Duvalier lost most of his fortune after his divorce with Michele Bennett in 1993. Since then, he was living a modest life in exile, Duvalier continued to have supporters who created the Francois Duvalier Foundation in Haiti, in 2006 to promote the positive aspects of his presidency. This foundation included the creation of state institutions to improve access to education for the country's black majority.
Baby Doc  and his companion Veronique Roy
at Port-au-Prince airport on January 16, 2011
On January 16, 2011, he boarded Air France with his new companion Veronique Roy and returned to Haiti after 25 years in exile. He landed in Port-au-Prince, and told reporters that he returned "to help the Haitian people." In Haiti, experts and activists of human rights believed that this return was actually linked to a Swiss law which came into effect on February 1st; the law on the restitution of illicit assets, dubbed " The Duvalier" or "Duvalier law", which reversed the burden of proof. This permitted the Swiss Confederation to return a blocked off 4 million dollars to the Haitian government, even without a formal request from the judicial authorities of that country. By returning to Haiti, Duvalier hoped to show that the failure to prosecute him was not due to his fleeing the country but the fact that there were no complaints and that escrow account were rightfully his. However, we must emphasize that it was another Jean-Claude Duvalier returning to Haiti after 25 years in exile. We noticed a slim, frail man with a heavier gait than before. Apparently, he did not seem to be healthy...

JCD arrested, on his way to the court on January 18, 2011
On January 18, he was arrested at his hotel and then subpoena before the Judge at the courthouse before being released and forbidenned to leave the country. Jean-Claude Duvalier,was held responsible by international organizations for Human Rights of the death of thousands of opponents during his presidency (1971-1986). He was also accused by the authorities of Haiti for embezzlement of over $ 100 million dollars, the abuse of power, theft and corruption. After three failed appearances, he presented for the first time before the Court of Appeals in Port-au-Prince, on February 28 2013. In February 2014, an additional investigation was opened against him, which  charged him with formal crimes against humanity.

The news of the death of Jean-Claude Duvalier fell like a bombshell this Saturday, October 4: Former Haitian dictator Jean-Claude Duvalier died of a heart attack. This information caused reactions around the world. They were numerous and sometimes controversial. For some, it was a relief that the dictator was no longer of this world; others experienced regret that he could not answer for his crimes in court. Certain users on Facebook and Twitter insulted Jean-Claude Duvalier mercilessly and took advantage of his death to honor the people who disappeared under his regime. Few nostalgic from the dictatorship, conversely, expressed regret at the death of the former president for life. For For Alix Fils-Aimé, the death of former dictator left a bitter taste: "He regretted that he died before the end of the judicial process. His story, he says, drowned in the ocean of crimes that Duvalier father and son had committed. "

 The family of Jean-Claude Duvalier in the Chapel of St-Louis
 October 11, 2014 during the funeral
Many people wondered if Jean-Claude Duvalier, would be entitled to a state funeral. When President Michel Martelly, declared following the announcement of the death of "Baby Doc", that he considered Jean-Claude as a genuine citizen and raised the possibility of holding a state funeral for him.

Ultimately, the former dictator did not have a state funeral after a government source said that "Baby Doc" should simply have a non official funeral. That was subsequently confirmed by the lawyer of the deceased, by reassuring that a simple service and private  would be held Saturday, October 11.

Several hundred people, including nostalgic and fanatics  of the  Duvalier's regime, attended his funeral on Saturday, October 11th which was celebrated in the small chapel at the congreganist school of St. Louis de Gonzague, the old school of the former dictator.

Former President Prosper Avril, former Ministers A. Raymond
, Fritz.Cinéas Theo Achille, Jean Marie Chanoine and former  
  General Duperval listening to the eulogy of Fritz Cinéas          
People were gathered in front of his coffin covered with the Haitian bicolor flag and offered their condolences to the companion of the deceased, Veronique Roy, his ex-wife, Michele Bennett, and their two children.
Members of the Haitian elite, including former ministers and supporters of the Duvalier regime arrived in luxury SUVs, joining citizens more modestly dressed. The pews of the chapel of Saint-Louis de Gonzague School in Port-au-Prince were completely filled. Representatives of President Michel Martelly and Prime Minister Laurent Lamothe, currently traveled outside the country had been noticed. Former Presidents Boniface Alexandre and Prosper Avril attended the ceremony.

By not receiving the honor of a state funeral is a small victory on several aspects for opponents of the Duvalier regime," said Alex Dupuy, a sociologist born in Haiti, who now teaches at Wesleyan University in Connecticut . A state funeral would have sent the message that his regime was endorsed, rather than convicted, he believes.
The coffin was carried by former members of the FHDH
During the service, former ministers of the former dictator mentioned "one of the greatest presidents of the country", to loud applauses, while other former barons of the regime recalled his achievements during his past 15 years.
A man in tears, arms outstretched, launched "Duvalier left, he had no time to give us the keywords," as he regretted...  


A dozen young dressed with  red t-shirts heckled the funeral procession as it exited  the chapel. "Duvalier is a criminal, he will not go to heaven. "burn Duvalier, behead him," they shouted...
«You have to learn to forget. This is the time of forgiveness. Certainly, there were casualties under Duvalier, however, Jean-Claude was the perpetrator, "questioned Mary Ludie, an artist , 29 years old.» Do not continue to divide the country," she added.
There were no protesters outside the chapel, but the victims of his regime staged a sit-in protest to former headquarters of his party, where some chanted eternal fire to the soul of Jean-Claude Duvalier!


The death of former Haitian President Jean-Claude Duvalier nicknamed "Baby Doc" has provoked reactions worldwide. On Saturday, October 4th 2014 According to many observers, Duvalier's death deprived the Haitians of a human rights trial  that could have been the most important one in the history of the country.


Duvalier cannot answer for the crimes committed during his time in office , which was a regret shared by all human rights defenders in Haiti and abroad. "The end of a saga," "the end of the duvalierienne era", "the end of an era", "the end of the Duvalier", were many headlines read in the newspapers after the death of the dictator who days preceding his death, was in his own home, away from his bodyguards, and the bite of an arachnid (poisonous), forced him to spend two weeks in the hospital, according to our colleague "the Nouvelliste ". Ironically?


Its victims, dead, may be in the process of turning in their graves because justice was not rendered to them. Those still living are forced to wonder if the judicial system that doesnt seem to live up to its mission will ever render when faced...


The fact remains that the people of Haiti have just completed a chapter with the passage into the afterlife of Baby Doc Duvalier.


By Herve Gilbert

October 11, 2014