Le président russe et son épouse ont officiellement divorcé, après trente-cinq ans de mariage.
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Vladimir Poutine et son épouse Lioudmila, ici en 2003. |
C'est officiel. Vladimir Poutine, 61 ans, et Lioudmila, 56 ans, ont divorcé après trente ans de mariage. Le couple avait annoncé sa décision en juin dernier devant les caméras de Rossia 24, à l'issue de la représentation du ballet "Esmeralda" de Cesare Pugni au Grand Palais du Kremlin. "Toute mon activité est liée à la vie publique. Il y a des gens avec lesquels c'est incompatible. Nous avons donc pris une décision commune", lâche le maître du Kremlin, plutôt détendu. "Vladimir Vladimirovitch est complètement plongé dans son travail. Nous ne nous voyons pratiquement pas", poursuit l'ex-première dame, mal à l'aise, à la recherche de ses mots. Ce soir-là, la nouvelle ne surprend personne. Vladimir et Lioudmila ont cessé leur vie commune depuis des années. On prête même à Poutine une liaison avec l'ancienne championne de gymnastique Alina Kabaeva, de 31 ans sa cadette et aujourd'hui mère de deux enfants dont le père demeure inconnu.
Poutine s'est rarement confié sur sa rencontre avec son ex-femme au début des années 80. "J'ai compris que si je ne me mariais pas au cours des deux ou trois prochaines années, je ne me marierais jamais", a-t-il dit un jour.
Les retards de Vladimir:
L'ancienne hôtesse de l'air Lioudmila s'est davantage épanchée sur son union avec le maître du pays. C'est à Oleg Blotski, l'un des biographes de Poutine, qu'elle livre le récit le plus détaillé. Elle raconte qu'un soir son futur mari lui demande de lui téléphoner à une heure précise. Elle se rend alors à plusieurs reprises dans une cabine téléphonique, mais Poutine ne répond pas. Soudain, un inconnu l'aborde et lui demande ses coordonnées. Elle l'ignore. Plus tard, en découvrant les activités de son cher Vladimir au sein du KGB, elle se remémore l'incident. "Je lui ai demandé s'il avait voulu me tester ce jour-là, mais il ne m'a jamais donné de réponse claire."
Lioudmila se souvient aussi des retards de Poutine à leurs rendez-vous. "Je n'étais jamais en retard, mais, lui, tout le temps. Au bout d'une heure, j'avais envie de pleurer. Au-delà d'une heure et demie, je ne ressentais plus rien." Elle raconte également une soirée au cours de laquelle elle avait dansé et bien ri. C'était avant leur mariage. "Vladimir m'a dit qu'il n'avait pas aimé mon comportement et que notre relation n'était plus possible."
"Tu connais mon caractère"
Il reviendra cependant vers elle. Et lui demandera sa main. "Mon amie, tu connais mon caractère, lui dit Poutine, il n'est pas facile. J'ai besoin de toi. Je te propose de devenir ma femme. Si tu es d'accord, nous nous marierons le 28 juillet." "J'ai toujours eu l'impression d'être mise à l'épreuve", poursuit Lioudmila. Exemple : les sorties à la montagne. "Il pensait que cela allait de soi que je fasse du ski, mais je n'ai jamais été préparée. Nous n'avions pas d'instructeur, pas de vêtements. Tout notre argent y passait. Nous n'en avions plus pour nous acheter un billet de théâtre."
Une autre fois, Poutine l'emmène sur les bords de la mer Noire. Lui se consacre à la plongée sous-marine. Elle se retrouve sur un matelas pneumatique mal gonflé et sachant à peine nager. "Il a fallu que je lutte contre le courant. Il fallait toujours que je lutte contre quelque chose." Lioudmila évoque aussi son voyage de noces après leur mariage célébré en juillet 1983. Une virée à Kiev au volant d'une Jigouli en compagnie d'un autre couple. "En vacances, il ne voulait jamais être le leader, il laissait les autres planifier les journées. Ça me surprenait." Cet été-là, la voiture tombe en panne et le voyage tourne court.
Deux ans plus tard naît leur première fille. Lioudmila veut l'appeler Natalia. "Trois jours avant la naissance, Vladimir m'a annoncé que ce serait Maria. J'ai pleuré", dit-elle. Poutine se tient éloigné de la vie de la famille. "En me voyant monter les six étages de l'immeuble avec ma fille dans les bras, notre voisin a dit un jour à Vladimir qu'il devait m'aider." Poutine, l'officier du KGB, bientôt nommé à Dresde en ex-
RDA, ne pense qu'à une chose : son travail... Sur lequel il demeure muet. "Quand je l'interrogeais sur sa journée, il me répondait toujours par une boutade :
on a attrapé un gars, on a déjeuné et on l'a relâché." Et le soir, à table, le futur chef du Kremlin ne se montre guère plus disert. "Je lui demandais :
comment trouves-tu la viande ? Il répondait :
pas mal. C'était un couteau dans le coeur. J'ai commencé à détester ce
pas mal et la cuisine."
Source: Le Point