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Wednesday, November 30, 2016

L'élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haïti selon Frédéric Thomas

Le candidat à la présidentielle Jovenel Moise (G) lors d'une
déclaration à la Presse après l'annonce des résultats partiels
le 28 novembre 2016 par le Conseil Electoral Provisoire.     

Par Aude Massiot 


Frédéric Thomas, spécialiste du pays, voit dans la victoire de ce PDG à la carrière opaque un retour en arrière pour les Haïtiens, avec une poursuite des mesures ultralibérales engagées par son prédécesseur et parrain, Michel Martelly.



Lundi, le Conseil électoral provisoire (CEP) haïtien a annoncé, dans un climat de tensions national, les résultats préliminaires de la présidentielle, donnant Jovenel Moïse, 48 ans, vainqueur dès le premier tour, avec 55,6 % des voix. Pour Frédéric Thomas, chercheur en sciences politiques au Centre tricontinental de Louvain-la-Neuve (Belgique), ce scénario est dramatique pour un pays qui tentait, tant bien que mal, de reconstruire ses institutions démocratiques. Jovenel Moïse, choisi par l’ancien président libéral, Michel Martelly, compte renforcer la dépendance de Haïti envers l’aide internationale et les Etats-Unis.



Que savez-vous de Jovenel Moïse ?

Il est le dauphin de Michel Martelly, l’ancien président élu en 2010 [peu après le séisme qui a tué 220 000 personnes, le 12 janvier 2010, ndlr], et qui a terminé son mandat en février. Jovenel Moïse est un homme d’affaires qui vient du nord-est du pays. Il est surtout connu pour être le PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d’exportation de bananes biologiques, à destination surtout de l’Allemagne, et première zone franche agricole du pays. C’est un méga projet de 987 hectares, pour lequel Moïse a obtenu 6 millions de dollars [5,6 millions d’euros]du gouvernement Martelly. Ce dernier avait déjà pour objectif de créer plusieurs zones franches, Jovenel Moïse l’a repris dans son programme. Comme l’ancien président, le jeune homme d’affaires a fait sa campagne sur son image d’outsider. Agritrans est néanmoins un projet vitrine très opaque qui rappelle l’opacité de la carrière de Moïse. D’après une récente enquête, il posséderait 14 comptes bancaires et ferait l’objet de soupçons de blanchiment d’argent. Il est très probablement l’homme de paille derrière lequel se cache l’élite économique locale, et Michel Martelly.
Comment expliquer qu’un homme d’affaires impliqué dans de telles affaires soit élu dès le premier tour ?
Il faut déjà noter que le taux de participation a été, une nouvelle fois, très faible : 21 %, selon le CEP. Si on le rapporte à la population totale, cela veut dire que Moïse aurait été élu par 10 % des Haïtiens. Cela montre bien le discrédit de la classe politique pour la population. Si Moïse est arrivé premier, c’est que, pour beaucoup, l’espoir réside en dehors de la classe politique. Martelly était aussi considéré comme un outsider [c’est une ancienne star de kompa, ancêtre du zouk, ndlr], comme avant lui, René Préval (2006-2011), et bien sûr Jean-Bertrand Aristide (2001-2004). Les importants moyens financiers du parti de Moïse, le PHTK, ont aussi joué un rôle dans sa victoire.
Quelles conséquences cette élection peut-elle avoir sur le pays ?
C’est une catastrophe. Il faut regarder le bilan de Martelly pour comprendre : on a observé un recul des droits des femmes ; la société civile a dénoncé l’aggravation des menaces et des violences à leur encontre ; l’ex-président fait l’objet de soupçons de corruption à grande échelle. Jovenel Moïse va poursuivre cette politique ultralibérale. Il a une image moins «showbiz» que son mentor, mais les sources de financement de sa campagne sont opaques. On ne sait pas qui il y a derrière lui.
Est-ce une bonne nouvelle pour les Etats-Unis ?
En effet. Michel Martelly, malgré ses frasques, a reçu jusqu’au bout le soutien des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’OAE [Organisation des Etats américains, un espace de coopération entre 35 Etats américains, ndlr]. Jovenel Moïse aussi. Les autres candidats face à lui s’étaient montrés, eux, plus indépendants. Du moins dans les paroles. En octobre 2015, l’Occident avait condamné le choix du Conseil électoral provisoire d’annuler, pour fraude, les résultats du premier tour de la présidentielle qui donnaient déjà Moïse vainqueur. L’UE avait même retiré sa mission d’observation des élections. Finalement, ce scrutin s’est déroulé sans incident majeur et, pourtant, avec beaucoup moins de financements. C’est un très bon signe, mais l’élection de Moïse va signifier un retour en arrière, et la mise à mal d’institutions démocratiques déjà fragiles.
Comment expliquer ce taux de participation très faible ?
L’abstention dans le pays est généralement de cette ampleur. Avec 21 % de participation, cette fois-ci, on a à peu près le même taux qu’en 2015, et un peu moins qu’en 2010. Cela reflète le clivage très grand qui persiste entre les élites politiques déconnectées et la population confrontée à une urgence quasiment quotidienne. Au-delà des élections, il existe très peu d’activités politiques en dehors du gouvernement. Les partis politiques sont des coquilles vides qui s’animent à chaque scrutin. Le cynisme de la population vis-à-vis de leurs dirigeants est donc justifié. Il faut rappeler que Haïti est le pays le plus pauvre et le plus inégalitaire du continent américain.
Source :Libération




Sunday, January 31, 2016

The International has created a monster in Haiti

 EDITORIAL HCN -  (OUR VIEW)
 Original French Version
When Pop Music & Politics Collide
Several experts on Haiti agree that the international community is largely responsible for what is happening now in Haiti, although the Haitians also bear some responsability in the crisis.

This crisis began when the  Foreign Minister or the Secretary of State  of the United States  then Hillary Clinton, asked and even ordered the Provisional Electoral Council or CEP to change the results of the 2010 elections. Her action, " helped by some street protesters ", propulsed  Michel Martelly to power. The losing candidate Jude Celestin has  swallowed his anger for 5 years and has remained silent while his political opponent Michel Martelly went on to rule the country under the watchful eyes of the international community.

Reports through  the grapevine said  Mrs. Clinton, while passing orders to the CEP, had also threatened the  former President Rene Preval of sending him into exile if he did not take steps to also change the results, she believed, were fraudulent. But we all knew that Préval has never thought to go into exile, since he does not like it. Who loves exile? So she knew which button to push to get result; she knew how to push someone to cry Uncle (or Aunt) this Madame , the Baroness. We were in October 2010?

So we believe this pressure from Clinton  prompted Haitian politicians, wounded in their dignity, to propably swear not to get caught  in the same situation a second time in 2016. Sweet revenge, with good reason! Thus, the fact remains that the interference of Hillary Clinton in Haiti's elections is the real cause that brought about the genesis of the monster that now roars through the streets, roads and trails  of Haiti.

Louis Opont
Président of CEP
Remaining as an embryonic creature during the controversial administration of Michel Martelly inducted May 14, 2011, the monster grew up and suddenly emerged out of the womb of that CEP (Photo: Louis Opont, president of the CEP,) which believed he could cheat the Haitian electorate once more.

Why  Hillary Clinton, John Kerry, Kenneth Merten and even Obama have not learned from their famous compatriot President Abraham Lincoln:

"You can fool some of the people all the time and all the people some of the time, but you can not fool all the people all the time."?


Painting symbolizing the war of Haitian independence
They did  think they  could fool the people of Haiti in less than 5 years with fake elections. A people that had overcome the experience and the ability of Europe's largest army of the colonial era, in this case Bonaparte's army, to gain its freedom and independence!

As suggested by an expert on Haiti, they do not take the time to understand the Haitian realities  they always scan through their racist and distorting prism, based on one of stereotypes repeated a thousand times : the poorest people in the Western Hemisphere.

Another said: the international community behaves like an elephant in a china shop. A truly exotic image,original, it seems, because there is no elephants in Haiti!

In other words, they do not take the time to become "haïtologists," we would say.

Protest against the recent elections.
This monstrous fury that now rumbles through Haiti, removing sleep to the faithful., killing the innocent, causing pain to the righteous,  and this angry storm that is blowing away everything in its path in Haiti, are largely the result of the foreign policy  of the international community vis-à vis Haiti, a policy designed by the Core Group that wants to deny to the utmost even the smallest piece of self-determination to Haiti.
This time the Haitian people have spoken: it does not want fake election or selection.
You said that the electoral process is the democratic way, perhaps; but not a process  the guidelines of which are already concocted or pulled out of the drawer of some bureaucrat living in Washington, New York, Paris, Madrid, etc., like,  ironically enough,  those ballots that are printed in Dubai ...

Haiti is willing to get rid of this monster "dropped" on its shore like the cholera. As a nation, it wants and needs to do it  itself, but not when the "laboratories" of each of the Core Group countries already ire using  chapters of their Cookbook to destabilize the Haitian nation to fit the interests of their countries of origin.

Painting symbolising David vs Goliath 
Is it not strange, wonders another expert on Haiti, that a Guy Philippe, who has to answer for his alleged crimes before an American court is now talking of launching an armed struggle in Haiti ? If it  has been any other member of the Haitian opposition, who is currently protesting the "electoral masquerade", the Core Group embassies in Haiti would already start  shouting loudly that so and so of the Haitian opposition is now advocating violence in Haiti. A violence that is however unacceptable for the good people of Haiti.

This article can be reprinted and published, but its source as Haïti Network Connexion must be mentioned

HCN

Friday, January 29, 2016

Haïti-Elections: Mr. Pierre Louis Opont démissionne

Pierre Louis Opont
Le président du CEP, Pierre Louis Opont a enfin remis sa démission ce jeudi soir 27 Janvier, selon notre correspondant en Haïti qui nous a fait part également d'une copie de cette lettre de démission que nous annexons en bas Cette résignation était pressentie quand il déclarait que le CEP va liquider les affaires courantes, après qu'il eut annoncé officiellement l'annulation des élections du 24 Janvier 2016.




Wednesday, January 20, 2016

24 janvier, le navire des élections prend l’eau


Le Titanic est un luxueux paquebot,
qui lors de son voyage inaugural heurta
un iceberg et coula le 15 Avril 1912
avec plus de 1500 personnes à bord. 
Pierre-Louis Opont, comme le capitaine du Titanic, fonce. Des icebergs sont signalés et la banquise est en face. Il fonce quand même, même si Vijonet Demero et Ricardo Augustin sont officiellement débarqués du navire. Même si Yolette Mengual a pris un recul temporaire du CEP alors que les mauvaises langues prétendent qu’elle est dans la cabine à bagages, rêvant d’un destin plus glorieux pour le CEP.

Comme les mauvaises nouvelles pour Opont et les siens volent en escadrille, Jude Célestin, classé au second tour, a dit un "non, merci" à prendre part à la "mascarade du 24 janvier", sans pour autant quitter la course électorale, a expliqué l'ex sénateur Jean Hector Anacasis au journal lundi soir. Par lettre, Jude Célestin a signifié sa décision, fait l’historique d’un processus électoral tortueux, d’une volonté manifeste du CEP, de l’Exécutif, des « blancs » de faire avaler au pays le « medsin chwal » de ces élections, a détaillé Anacasis Jean Hector.

Jude Célestin s’est aussi fendu d’une adresse à la nation diffusé lundi soir sur la toile et dans certains médias. Le président Martelly n’a qu’à prendre un décret pour faire de Jovenel Moïse le prochain président, nargue-t-il, accroché aux recommandations de la commission d’évaluation électorale indépendante.

Pareil à une lame de fond, Me Jaccéus Joseph, encore lui, est entré en scène ce lundi. Non, il ne va pas prendre part aux préparatifs du 24 janvier. Jusqu’au bout de sa logique, le représentant du secteur des droits de l’homme, accusé parfois d’enfumage, de s’accrocher aux privilèges de son poste, complique la vie au CEP.

Par rapport à l’article 172.1, sans Jaccéus Joseph, et si il n’y a pas de remplaçants aux sièges de Ricardo Augustin et Vijonet Déméro, Pierre-Louis Opont et les quatre autres conseillers s’agitent pour rien. L’article 172.1 stipule que « le CEP tranche les différends à travers ses organes contentieux, se prononce à la majorité des deux tiers 2/3 au moins de ses membres sur la validité des résultats définitifs et les transmet, toutes affaires cessantes, au président de la République pour promulgation et publication dans le journal officiel Le Moniteur ».

Et l’article 172 du décret indique que « La lettre de transmission des résultats des élections au président de la République pour publication au journal Le Moniteur doit être signée par au moins 2/3 des membres du Conseil ». Dans ce même décret, l’article 3 indique que « le conseil électoral provisoire est dirigé par 9 conseillers électoraux dont les attributions sont fixées par la constitution du 29 mars 1987 amendée et par le présent décret. Les décisions du conseil électoral provisoire sont prises en sessions à la majorité de cinq (5) membres ». Adelante jusqu'au bout? Personne ne le sait.

Incendie d'un véhicule à la rue Pavée (Port-au-Prince)
Ce lundi aussi, alors que les conseillers restants étaient dans les régions pour préparer le scrutin, plus d’une demi-douzaine d’organisations ont dit « non à la consultation du 24 janvier ». Parmi elles, il y a SOFA, CNO, CONHANE, RNDDH, CE-JILAP, POHDH. Ils sont importants pour crédibiliser un scrutin, les observateurs.

Le CEP, entre-temps, a sur les bras des incendies de Bureaux électoraux communaux dans le Nord. Preuve que les esprits tendent à se chauffer, à Port-au-Prince, après les déhanchements de la grande foule au premier dimanche d’exercice pré-carnavalesque, des restes de pneus enflammés ont signalés dans certains endroits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ce lundi aussi. Le navire prend l’eau !!! Reste à savoir si la situation imposera la sagesse des décisions difficiles à prendre pour sauver les meubles, le sauve-qui peut ou le on-s’en-fout, « adelante! », vogue la galère. Le temps le dira. Qui a dit que la politique est faite pour nous rendre collectivement intelligents dans la poursuite du bien commun? Il n'est pas d'ci. C'est certain....

Source : Le Nouvelliste 

Une adaptation de Haïti Connexion Culture 

Tuesday, January 19, 2016

Le CEP en « situation d’implosion », Martelly et la petite porte le 7 février

Mr. Adelante
Le Conseil électoral provisoire (CEP) se démembre. En situation d'implosion, il n'est pas encore à terre. Qu'importe, pour Michel Martelly, à moins d'un improbable arrangement extraconstitutionel, la probabilité de sortir par le petite porte, sans passer l'écharpe à son successeur élu, n'est plus négligeable. Destins liés.2
3
Les rangs du CEP de Pierre-Louis Opont se dégarnissent. Officiellement, deux conseillers électoraux manquent à l’appel. Le docteur Ricardo Augustin, désigné par les évêques catholiques d’Haïti, a démissionné il y a quelques jours sans dire pourquoi. Le pêcheur d’âmes, le pasteur Vijonet Déméro, représentant de la Fédération protestante n’a pas noyé le poisson. Il a présenté ce vendredi sa démission au chef de l’Etat, Michel Martelly. « Je présente ma démission pour des raisons indépendantes de ma volonté », a révélé Vijonet Déméro, accusé par des candidats d’avoir magouillé au BCEN en échange de pot-de-vin. Ce que l’intéressé avait démenti.

Deux autres conseillers, Yolette Mengual et Jaccéus Joseph, entretiennent un flou artistique sur leur avenir au CEP. L’ex-journaliste et militante féministe Yolette Mengual, jusqu’au bout dans des acrobaties sémantiques, a annoncé avoir pris un recul temporaire parce qu’elle a un dossier d’accusation de corruption pendant devant la justice. Le conseiller Jaccéus Joseph, après une conférence de presse au cours de laquelle il a liquidé le CEP sans pour autant présenter sa lettre de démission, est aux abonnés absents.

Mr. Michel Martelly (Dwèt sou bouch)
Le temps, entre-temps, passe. Et à neuf jours des élections à candidat unique annoncées pour le 24 janvier avec l’annonce jeudi, sur Radio Kiskeya, de Jude Célestin de ne pas participer aux élections avec ce CEP responsable de la « mascarade électorale du 25 octobre », l’institution électorale emprunte la dernière ligne de sa vie, dans sa composition actuelle. Avec cette déclaration de Jude Célestin, en attendant sa lettre formelle au CEP, « le CEP est en pleine situation d’implosion », a souligné le président de l’ANMH, Hérold Jean-François.

En accord avec Pierre Manigat Junior, ex-rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, sur le fait qu’il a été désigné et qu’il n’est pas le représentant de la presse au CEP, Hérold Jean-François a confié avoir eu « une rencontre amicale » avec le concerné vendredi dernier. « Nous lui avons exprimé nos inquiétudes par rapport à sa présence au sein du CEP », a expliqué Hérold Jean-François, soulignant que la situation a évolué avec la dernière sortie de Jude Célestin.

« Nous pensons que la situation a évolué. Et je ne vois pas comment un démocrate peut s’associer à une telle situation où l'on a une élection avec un seul candidat. C’est notre point de vue. Comme les autres membres ont compris, Pierre Manigat pourra, de façon autonome, démissionner de l’institution par rapport à cette situation. Ce serait une décision personnelle », a expliqué Hérold Jean-François. « Je sais qu’il a la même grille de lecture que nous par rapport à ces élections-là pour lesquelles l’histoire va condamner tous les protagonistes qui se seraient associés jusqu’au bout à ce processus électoral pour le moins bizarre », a révélé Hérold Jean- François.

« Le représentant de la presse au CEP a toujours la confiance de l’AJH. La possibilité de démissionner ou pas est un acte personnel qui revient à la personne qui est au sein de l’institution. Il a à faire une analyse par rapport aux informations dont il dispose », a confié Jacques Desrosiers, secrétaire général de l’AJH. Il a indiqué que des personnalités ayant démissionné du CEP ont été décriées et indexées par la CEEI.

Pierre Louis Opont
Tèt dwat nan eleksyon
Pour Joseph Guyler C. Delva, les secteurs ayant encouragé les personnalités qu’elles ont désignées a démissionner ont peut-être leur raison de le faire. « Je n’ai aucun problème avec Manigat. Absolument aucun problème. 100 % Manigat. » « Nous avons confiance en Manigat. Nous savons qu’il est honnête. Nous savons qu’il ne ferait jamais des choses incorrectes. Les choses peuvent être difficiles mais nous lui faisons confiance », a insisté Guyler C. Delva.

Les tentatives pour entrer en contact avec le responsable d’Alterpresse, Godson Pierre, qui a critiqué le CEP comme un tout, d’autant que le Conseil a toujours affiché sa solidarité après la prise de décision controversée, ont été infructueuses.

Pour Josué Mérilien, le coordonnateur de l’UNOH, « le CEP devrait partir en bloc parce qu’il a perdu toute sa crédibilité ». « Il y a des accusations de corruption. Il y a des faits presque avérés », a dit le syndicaliste. « Si Lourdes Edith Joseph se souvient d’où elle vient et de ses combats, elle devrait être la première personne à partir. Je ne sais pas si elle a oublié d’où elle vient », a dit Josué Mérilien. Lourdes Edith Joseph, accusé elle aussi en rapport à son travail au BCEN, n’a pas fait de vagues.

Pierre Espérance du RNDDH a rappelé que depuis le 25 août, le RNDDH et les organisations membres de la plateforme des organisations de défense des droits de l’homme (POHDH) n’ont jamais rencontré Me Jaccéus Joseph. Le 30 novembre, il a été décidé que le secteur se désolidarise avec ce CEP qui n’était plus crédible, a rappelé Pierre Espérance qui dit avoir pensé que Me Jaccéus Joseph avait démissionné après la conférence de presse de vendredi dernier. « S'i reste après ces critiques envers le CEP c’est parce qu’il est attaché aux privilèges de sa fonction », a estimé Pierre Espérance.

« Pour l’instant, le Forum économique du secteur privé n’a pris aucune décision concernant la situation électorale. On suit ça de très près. On ne fait pas de déclaration pour l’instant », a confié en off une source proche de cette structure regroupant les principales associations patronales en Haïti.

« Opont n’est pas notre représentant. Il y a un distinguo à faire. Quand on désigne quelqu’un dans une institution, la personne est indépendante. Elle agit seule. On ne peut pas la rappeler. Elle peut elle-même démissionner comme cela se fait aujourd’hui. Je ne peux pas écrire et dire à la personne de se retirer. Techniquement et légalement, cela ne se fait pas », a insisté cette source. « Opont n’est pas mandaté par nous. Nous avons choisi Opont. Nous avons envoyé deux noms au président. Chaque secteur devait présenter deux noms pour le représenter », a-t-elle souligné, rappellant que Serge Villard, président de la Chambre de commerce du Nord, a été le membre du secteur privé à représenter le secteur privé au CEP de 1987.

Sur la conjoncture politique et l’interrogation quant à la possibilité ou non que le pouvoir soit transmis à un président élu le 7 février 2015, le Forum n’a tenu aucune discussion. « Non, nous n’avons pas discuté de cela . Nous avons beaucoup trop d’absences. Il y a des membres en voyage. « Nous suivons les évènements. Nous avons entendu la déclaration de Jude Célestin. Nous ne savons pas s’il va ou non envoyer la lettre au CEP, a indiqué cette source. « Nous suivons mais ne faisons pas d’intervention publique », a martelé cette source. Le journal a aussi appris que des membres du secteur privé ont souhaité voir un forum plus actif. Il semble être en mode marronnage alors que le CEP est en mode implosion, a souligné une autre source du secteur privé.

« J’accueille favorablement ces démissions. Elles favorisent le déblocage de la situation politique », a confié un sénateur de la République.

La CEEI avait recommandé aux secteurs ayant désigné des personnalités au CEP accusées de corruption de les rappeler pour que la justice puisse faire jaillir la lumière de la vérité. Cette commission avait aussi proposé un examen en profondeur du scrutin et un dialogue politique entre les acteurs. En mode "Adelante", le président Michel Martelly, avec un CEP yo-yo par rapport à la date du second tour de la présidentielle, s’est appuyé sur la communauté internationale qui redoute comme la peste le vide institutionnel si l’écharpe présidentielle n’est pas passée à un élu le 7 février.


Face à des réactions outrées, des condamnations de la préparation d’une élection singulière à candidat unique et devant le refus ferme de Jude Célestin de se plier aux demandes répétées des Américains et d’autres émissaires étrangers de participer au second tour, des positions se sont infléchies au niveau de certaines ambassades, a appris le journal. Une ou deux autres démissions au CEP dans les prochains jours confirmeraient que Michel Martelly risque fort probablement de quitter le pouvoir par la petite porte, sans passer le maillet à son remplaçant élu. Entre-temps, des lignes bougent. Très vite. On est encore 

Thursday, January 14, 2016

Haïti:CEP - Yolette Mengual se replie, le flou persiste!

Yolette Mengual
Le Conseil électoral provisoire avance en pleine tempête. Yolette Mengual se met à l’écart. Ce serait sa nouvelle stratégie pour faire face au scandale de corruption qui éclabousse l’institution électorale et sa personne en particulier. Supportée par « Fanm Yo la », elle voudrait que lumière soit faite sur le dossier. Mieux vaut tard que jamais. En tout cas, avec la démission de deux conseillers déjà enregistrés et le dissident Jaccéus Joseph, de fait, en quarantaine, le CEP s’affaiblit, et la possibilité pour cet organisme d’organiser des élections le 24 janvier s’amenuise.
Personnage controversé, Yolette Mengual est aujourd’hui au cœur de ce tragique scénario électoral. Non pas pour cette dernière disposition adoptée, mais pour ses attitudes jugées inquiétantes depuis le début du processus qui indignent certains militants féministes. Déjà, son entrée au sein de l’organisme électoral miné, selon certains candidats par une corruption endémique, a divisé le secteur « Fanm ». La Sofa qui devait également coordonner son processus de nomination s’était rétractée. Une décision motivée par des malversations et autres actions déloyales pour propulser Mme Mengual au CEP, avait dénoncé cette organisation.
Vraie funambule, Yolette Mengual a su se maintenir au CEP, malgré tous les vents contraires. Dans un premier temps, elle avait été membre du Cep provisoire de Max Mathurin. Elle était désignée par le CSPJ, en dépit des nombreuses ressources qualifiées au sein du système judiciaire. Une désignation critiquée par Desras Simon Dieuseul qui accusait déjà Mme Mengual d’être une employée de la Primature. Après, c’est le secteur Fanm qui l’a désigné, malgré les critiques. Son retrait était longtemps réclamé. La puissance publique par le biais du parquet doit maintenant apporter des éclaircies sur cette affaire en vue de faciliter la rénovation du personnel électoral.
Surprenant, la décision de madame Mengual soulève de nombreux questionnements. Lors des cascades d’accusation de corruption, elle s’était enfermée dans un silence inquiétant. Juste avant d’apporter un démenti et que ses alliés du secteur « fanm » lui renouvellent sa solidarité. La démission ou le retrait n’était nullement à l’ordre du jour. Face aux dérives corruptrices dénoncées, plusieurs hypothèses sont aujourd’hui sur le tapis. Au-delà de sa volonté, si volonté il y a de faire la lumière sur le scandale qui balaie le CEP, Mme Mengual aurait été, rapporte-t-on, conseillée par une ancienne cheffe de file du mouvement féministe haïtien, afin qu’elle se retire.
L’autre hypothèse aujourd’hui agitée, serait le fait que cette mise à l’écart volontaire soit le signe annonciateur de grand chamboulement au sein de l’appareil électoral. L’éventualité d’une démission en bloc ne serait plus écartée si les élections ne peuvent se tenir comme prévu le 24 janvier. La sortie tonitruante de Marie Lucie Bonhomme Opont, épouse du président du CEP ainsi que le dialogue annoncé par le secteur protestant sonnent comme des confirmations à ce postulat.
Yolette Mengual rejoint Néhémie Joseph et Ricardo Augustin…
Le 9 août 2015, Mme Mengual a été la première a dénoncé les élections dans la Grand’Anse, notamment dans la ville de Jérémie, qui étaient, selon elle, entachées de graves irrégularités et qu’elles ne devaient pas être prises en compte. Pourtant, son rapport s’est longtemps fait attendre, selon une source au CEP. Le jour de la publication des résultats préliminaires, elle était absente. Pour cause médicale. Un argument douteux qui faisait déjà planer des suspicions sur sa crédibilité et sur ses déclarations le jour du scrutin.
Avec la quarantaine que s’inflige Jaccéus Joseph, qui n’a pas encore le courage de démissionner, le quorum est désormais fragile au CEP. Ricardo Augustin s’est retiré sans fournir aucune explication sérieuse à la population sur les accusations de corruption qui l’entachaient. Il a été l'une des personnalités les plus mouillées par les dénonciations des candidats. Le représentant de l’Église catholique garde depuis sa démission, un profond silence qui continue d’alimenter les suspicions autour de lui et du Conseil qui est copieusement décrié par les opposants à Martelly qui se tournent de plus en plus vers la transition.
M. Augustin rejoint Me Néhémy Joseph qui avait jeté l’éponge après la publication des résultats définitifs du premier tour des législatives. Depuis, il a repris du service dans son cabinet aux Gonaïves. Il aurait même été un des défenseurs d’un cartel à la mairie des Gonaïves, lors des séances de contestation au BCED de l’Artibonite. Bon! En tout cas, la République attend encore les explications de Me Joseph sur les raisons réelles qui l’ont poussé à démissionner. Des explications qu’il n’aurait même pas jugé nécessaire de fournir au secteur qui l’avait désigné, apprend-on.  
Si le conseil a erré sur bien des sujets juridiques, selon les informations, Me Néhémy Joseph n’y serait pas étranger, considérant le fait que vu ses connaissances en droit, il a été le premier conseiller du conseil en la matière. Celui qui s’est voulu immaculé a été également, faut-il le mentionner, l’un des juges siégeant au BCEN qui avait accordé la victoire au premier tour à Youri Latortue, conseiller du président, dont la victoire a été remise en question par la commission de validation au Sénat de la 
République, le lundi 11 janvier 2016.

Par Lionel Édouard

Dans la même rubrique:
Demission de Ricardo Augustin et de Yolette Mengual

Thursday, January 7, 2016

Crise électorale/Présidentielle - Jude Célestin n’ira pas au second tour avec ce CEP…


La date pour la tenue du second tour de la présidentielle doit être proposée par un autre Conseil électoral, a soutenu le conseiller politique et chef de campagne de Jude Célestin. Selon Gérald Germain, ce CEP est décrié, il n’a aucune qualité morale pour choisir une date pour la réalisation des élections dans le pays. Il a rapporté que le candidat de Lapeh conditionne sa participation au second tour de la présidentielle par l’application du rapport de la Commission d’évaluation électorale.

Jude Célestin exige un CEP impartial pour l’arbitrage des élections. Le candidat de la Lapeh conditionne sa participation au second tour de la présidentielle par l’application du rapport de la Commission d’évaluation qui, selon son conseiller politique, conduira au départ de tous les membres du Conseil électoral provisoire. Interrogé sur la rencontre mardi au palais national entre le chef de l’État et le CEP au cours de laquelle la date du 24 janvier a été retenue pour la réalisation du second tour de la présidentielle, Gérald Germain, qui intervenait mercredi matin sur Radio Magik 9, n’accorde aucune importance à cette date.

L’ancien ministre a indiqué que l’équipe de Pierre-Louis Opont est responsable des cas de fraudes massives enregistrés dans les élections du 25 octobre 2015. Il se base sur le rapport de la Commission d’évaluation électorale pour dire que le CEP n’a plus la confiance des acteurs politiques pour mener à son terme le processus électoral. Cependant, il faut souligner que ni Jovenel Moïse ni le pouvoir, tous des acteurs politiques, ne désavouent pas les membres du CEP.

Jude Célestin, a-t-il souligné, accorde lui aussi beaucoup d’importance au 11 janvier pour la rentrée de la prochaine législature et 7 février pour la prestation de serment d’un nouveau président. Cependant, « les élections ne doivent pas avoir lieu dans n’importe quelle condition », a soutenu Gérald Germain comme pour dire que la réalisation de bonnes élections a plus d’importance que ces deux dates. « Les élections doivent conduire à la stabilité et au développement du pays… », a-t-il dit.

« Depuis le début du mandat de Martelly, nous lui avions mis la pression pour le respect des échéances constitutionnelles. Le 24 septembre de chaque année, pendant cinq ans, le président Martelly s’est présenté à la tribune des Nations unies en promettant des élections sous les regards complices de la communauté internationale », a dénoncé le conseiller politique de Jude Célestin.

Dans un communiqué publié mardi soir, Jude Célestin, qui limite ses interventions dans la presse, a fait savoir que le rapport de la Commission d’évaluation a confirmé toutes les dénonciations des cas de fraudes et irrégularités du secteur démocratique qui ont caractérisé les élections du 25 octobre. Selon lui, l’application des recommandations de la Commission peut porter la population à avoir confiance dans le processus électoral.

Il a cité à titre d’exemple le dialogue entre tous les acteurs impliqués dans le processus électoral, des changements au CEP et dans la machine électorale; il a souligné aussi que la Commission a dit constater que ni les acteurs politiques ni la population ne font confiance au CEP. Jude Célestin a exhorté le gouvernement à prendre ses responsabilités en appliquant les recommandations de la Commission sans perdre de temps.

Parallèlement, le G-8 avait déjà dénoncé la formation de la Commission d’évaluation électorale avant de rejeter le rapport de travail de cette dernière. Gérald Germain a rappelé que le G-8 regroupe un ensemble de candidats à la présidence. « Ils ont une position globale, mais il y a des nuances. Il ne faut pas oublier que, dans le cadre des résultats publiés, Jude Célestin est qualifié pour le second tour, il y en a qui ne sont pratiquement pas qualifiés. Nous respectons les nuances », a tenté d’expliquer M. Germain. Il a souligné que Jude Célestin fait toujours parti du G-8, « mais avec des nuances… », a-t-il précisé.

En attendant le rapport convoquant le peuple dans ses comices, Pierre-Louis Opont se dit en mesure d’organiser le second tour de la présidentielle, les législatives partielles et les élections locales le 24 janvier, ce pour permettre la rentrée de la 50e législature le 11 janvier et l'entrée en fonction d’un nouveau président élu le 7 février. C’est dans ce contexte d’incertitude que l’ambassadeur Thomas Shannon, conseiller au Département d'État, et le coordonnateur spécial pour Haïti, Kenneth Merten, sont en Haïti dans le but de porter les acteurs politiques à trouver une solution à la crise postélectorale. 

Source: Le Nouvelliste
Par Robenson Geffrard