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Tuesday, January 19, 2016

Le CEP en « situation d’implosion », Martelly et la petite porte le 7 février

Mr. Adelante
Le Conseil électoral provisoire (CEP) se démembre. En situation d'implosion, il n'est pas encore à terre. Qu'importe, pour Michel Martelly, à moins d'un improbable arrangement extraconstitutionel, la probabilité de sortir par le petite porte, sans passer l'écharpe à son successeur élu, n'est plus négligeable. Destins liés.2
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Les rangs du CEP de Pierre-Louis Opont se dégarnissent. Officiellement, deux conseillers électoraux manquent à l’appel. Le docteur Ricardo Augustin, désigné par les évêques catholiques d’Haïti, a démissionné il y a quelques jours sans dire pourquoi. Le pêcheur d’âmes, le pasteur Vijonet Déméro, représentant de la Fédération protestante n’a pas noyé le poisson. Il a présenté ce vendredi sa démission au chef de l’Etat, Michel Martelly. « Je présente ma démission pour des raisons indépendantes de ma volonté », a révélé Vijonet Déméro, accusé par des candidats d’avoir magouillé au BCEN en échange de pot-de-vin. Ce que l’intéressé avait démenti.

Deux autres conseillers, Yolette Mengual et Jaccéus Joseph, entretiennent un flou artistique sur leur avenir au CEP. L’ex-journaliste et militante féministe Yolette Mengual, jusqu’au bout dans des acrobaties sémantiques, a annoncé avoir pris un recul temporaire parce qu’elle a un dossier d’accusation de corruption pendant devant la justice. Le conseiller Jaccéus Joseph, après une conférence de presse au cours de laquelle il a liquidé le CEP sans pour autant présenter sa lettre de démission, est aux abonnés absents.

Mr. Michel Martelly (Dwèt sou bouch)
Le temps, entre-temps, passe. Et à neuf jours des élections à candidat unique annoncées pour le 24 janvier avec l’annonce jeudi, sur Radio Kiskeya, de Jude Célestin de ne pas participer aux élections avec ce CEP responsable de la « mascarade électorale du 25 octobre », l’institution électorale emprunte la dernière ligne de sa vie, dans sa composition actuelle. Avec cette déclaration de Jude Célestin, en attendant sa lettre formelle au CEP, « le CEP est en pleine situation d’implosion », a souligné le président de l’ANMH, Hérold Jean-François.

En accord avec Pierre Manigat Junior, ex-rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, sur le fait qu’il a été désigné et qu’il n’est pas le représentant de la presse au CEP, Hérold Jean-François a confié avoir eu « une rencontre amicale » avec le concerné vendredi dernier. « Nous lui avons exprimé nos inquiétudes par rapport à sa présence au sein du CEP », a expliqué Hérold Jean-François, soulignant que la situation a évolué avec la dernière sortie de Jude Célestin.

« Nous pensons que la situation a évolué. Et je ne vois pas comment un démocrate peut s’associer à une telle situation où l'on a une élection avec un seul candidat. C’est notre point de vue. Comme les autres membres ont compris, Pierre Manigat pourra, de façon autonome, démissionner de l’institution par rapport à cette situation. Ce serait une décision personnelle », a expliqué Hérold Jean-François. « Je sais qu’il a la même grille de lecture que nous par rapport à ces élections-là pour lesquelles l’histoire va condamner tous les protagonistes qui se seraient associés jusqu’au bout à ce processus électoral pour le moins bizarre », a révélé Hérold Jean- François.

« Le représentant de la presse au CEP a toujours la confiance de l’AJH. La possibilité de démissionner ou pas est un acte personnel qui revient à la personne qui est au sein de l’institution. Il a à faire une analyse par rapport aux informations dont il dispose », a confié Jacques Desrosiers, secrétaire général de l’AJH. Il a indiqué que des personnalités ayant démissionné du CEP ont été décriées et indexées par la CEEI.

Pierre Louis Opont
Tèt dwat nan eleksyon
Pour Joseph Guyler C. Delva, les secteurs ayant encouragé les personnalités qu’elles ont désignées a démissionner ont peut-être leur raison de le faire. « Je n’ai aucun problème avec Manigat. Absolument aucun problème. 100 % Manigat. » « Nous avons confiance en Manigat. Nous savons qu’il est honnête. Nous savons qu’il ne ferait jamais des choses incorrectes. Les choses peuvent être difficiles mais nous lui faisons confiance », a insisté Guyler C. Delva.

Les tentatives pour entrer en contact avec le responsable d’Alterpresse, Godson Pierre, qui a critiqué le CEP comme un tout, d’autant que le Conseil a toujours affiché sa solidarité après la prise de décision controversée, ont été infructueuses.

Pour Josué Mérilien, le coordonnateur de l’UNOH, « le CEP devrait partir en bloc parce qu’il a perdu toute sa crédibilité ». « Il y a des accusations de corruption. Il y a des faits presque avérés », a dit le syndicaliste. « Si Lourdes Edith Joseph se souvient d’où elle vient et de ses combats, elle devrait être la première personne à partir. Je ne sais pas si elle a oublié d’où elle vient », a dit Josué Mérilien. Lourdes Edith Joseph, accusé elle aussi en rapport à son travail au BCEN, n’a pas fait de vagues.

Pierre Espérance du RNDDH a rappelé que depuis le 25 août, le RNDDH et les organisations membres de la plateforme des organisations de défense des droits de l’homme (POHDH) n’ont jamais rencontré Me Jaccéus Joseph. Le 30 novembre, il a été décidé que le secteur se désolidarise avec ce CEP qui n’était plus crédible, a rappelé Pierre Espérance qui dit avoir pensé que Me Jaccéus Joseph avait démissionné après la conférence de presse de vendredi dernier. « S'i reste après ces critiques envers le CEP c’est parce qu’il est attaché aux privilèges de sa fonction », a estimé Pierre Espérance.

« Pour l’instant, le Forum économique du secteur privé n’a pris aucune décision concernant la situation électorale. On suit ça de très près. On ne fait pas de déclaration pour l’instant », a confié en off une source proche de cette structure regroupant les principales associations patronales en Haïti.

« Opont n’est pas notre représentant. Il y a un distinguo à faire. Quand on désigne quelqu’un dans une institution, la personne est indépendante. Elle agit seule. On ne peut pas la rappeler. Elle peut elle-même démissionner comme cela se fait aujourd’hui. Je ne peux pas écrire et dire à la personne de se retirer. Techniquement et légalement, cela ne se fait pas », a insisté cette source. « Opont n’est pas mandaté par nous. Nous avons choisi Opont. Nous avons envoyé deux noms au président. Chaque secteur devait présenter deux noms pour le représenter », a-t-elle souligné, rappellant que Serge Villard, président de la Chambre de commerce du Nord, a été le membre du secteur privé à représenter le secteur privé au CEP de 1987.

Sur la conjoncture politique et l’interrogation quant à la possibilité ou non que le pouvoir soit transmis à un président élu le 7 février 2015, le Forum n’a tenu aucune discussion. « Non, nous n’avons pas discuté de cela . Nous avons beaucoup trop d’absences. Il y a des membres en voyage. « Nous suivons les évènements. Nous avons entendu la déclaration de Jude Célestin. Nous ne savons pas s’il va ou non envoyer la lettre au CEP, a indiqué cette source. « Nous suivons mais ne faisons pas d’intervention publique », a martelé cette source. Le journal a aussi appris que des membres du secteur privé ont souhaité voir un forum plus actif. Il semble être en mode marronnage alors que le CEP est en mode implosion, a souligné une autre source du secteur privé.

« J’accueille favorablement ces démissions. Elles favorisent le déblocage de la situation politique », a confié un sénateur de la République.

La CEEI avait recommandé aux secteurs ayant désigné des personnalités au CEP accusées de corruption de les rappeler pour que la justice puisse faire jaillir la lumière de la vérité. Cette commission avait aussi proposé un examen en profondeur du scrutin et un dialogue politique entre les acteurs. En mode "Adelante", le président Michel Martelly, avec un CEP yo-yo par rapport à la date du second tour de la présidentielle, s’est appuyé sur la communauté internationale qui redoute comme la peste le vide institutionnel si l’écharpe présidentielle n’est pas passée à un élu le 7 février.


Face à des réactions outrées, des condamnations de la préparation d’une élection singulière à candidat unique et devant le refus ferme de Jude Célestin de se plier aux demandes répétées des Américains et d’autres émissaires étrangers de participer au second tour, des positions se sont infléchies au niveau de certaines ambassades, a appris le journal. Une ou deux autres démissions au CEP dans les prochains jours confirmeraient que Michel Martelly risque fort probablement de quitter le pouvoir par la petite porte, sans passer le maillet à son remplaçant élu. Entre-temps, des lignes bougent. Très vite. On est encore 

Thursday, January 14, 2016

Haïti:CEP - Yolette Mengual se replie, le flou persiste!

Yolette Mengual
Le Conseil électoral provisoire avance en pleine tempête. Yolette Mengual se met à l’écart. Ce serait sa nouvelle stratégie pour faire face au scandale de corruption qui éclabousse l’institution électorale et sa personne en particulier. Supportée par « Fanm Yo la », elle voudrait que lumière soit faite sur le dossier. Mieux vaut tard que jamais. En tout cas, avec la démission de deux conseillers déjà enregistrés et le dissident Jaccéus Joseph, de fait, en quarantaine, le CEP s’affaiblit, et la possibilité pour cet organisme d’organiser des élections le 24 janvier s’amenuise.
Personnage controversé, Yolette Mengual est aujourd’hui au cœur de ce tragique scénario électoral. Non pas pour cette dernière disposition adoptée, mais pour ses attitudes jugées inquiétantes depuis le début du processus qui indignent certains militants féministes. Déjà, son entrée au sein de l’organisme électoral miné, selon certains candidats par une corruption endémique, a divisé le secteur « Fanm ». La Sofa qui devait également coordonner son processus de nomination s’était rétractée. Une décision motivée par des malversations et autres actions déloyales pour propulser Mme Mengual au CEP, avait dénoncé cette organisation.
Vraie funambule, Yolette Mengual a su se maintenir au CEP, malgré tous les vents contraires. Dans un premier temps, elle avait été membre du Cep provisoire de Max Mathurin. Elle était désignée par le CSPJ, en dépit des nombreuses ressources qualifiées au sein du système judiciaire. Une désignation critiquée par Desras Simon Dieuseul qui accusait déjà Mme Mengual d’être une employée de la Primature. Après, c’est le secteur Fanm qui l’a désigné, malgré les critiques. Son retrait était longtemps réclamé. La puissance publique par le biais du parquet doit maintenant apporter des éclaircies sur cette affaire en vue de faciliter la rénovation du personnel électoral.
Surprenant, la décision de madame Mengual soulève de nombreux questionnements. Lors des cascades d’accusation de corruption, elle s’était enfermée dans un silence inquiétant. Juste avant d’apporter un démenti et que ses alliés du secteur « fanm » lui renouvellent sa solidarité. La démission ou le retrait n’était nullement à l’ordre du jour. Face aux dérives corruptrices dénoncées, plusieurs hypothèses sont aujourd’hui sur le tapis. Au-delà de sa volonté, si volonté il y a de faire la lumière sur le scandale qui balaie le CEP, Mme Mengual aurait été, rapporte-t-on, conseillée par une ancienne cheffe de file du mouvement féministe haïtien, afin qu’elle se retire.
L’autre hypothèse aujourd’hui agitée, serait le fait que cette mise à l’écart volontaire soit le signe annonciateur de grand chamboulement au sein de l’appareil électoral. L’éventualité d’une démission en bloc ne serait plus écartée si les élections ne peuvent se tenir comme prévu le 24 janvier. La sortie tonitruante de Marie Lucie Bonhomme Opont, épouse du président du CEP ainsi que le dialogue annoncé par le secteur protestant sonnent comme des confirmations à ce postulat.
Yolette Mengual rejoint Néhémie Joseph et Ricardo Augustin…
Le 9 août 2015, Mme Mengual a été la première a dénoncé les élections dans la Grand’Anse, notamment dans la ville de Jérémie, qui étaient, selon elle, entachées de graves irrégularités et qu’elles ne devaient pas être prises en compte. Pourtant, son rapport s’est longtemps fait attendre, selon une source au CEP. Le jour de la publication des résultats préliminaires, elle était absente. Pour cause médicale. Un argument douteux qui faisait déjà planer des suspicions sur sa crédibilité et sur ses déclarations le jour du scrutin.
Avec la quarantaine que s’inflige Jaccéus Joseph, qui n’a pas encore le courage de démissionner, le quorum est désormais fragile au CEP. Ricardo Augustin s’est retiré sans fournir aucune explication sérieuse à la population sur les accusations de corruption qui l’entachaient. Il a été l'une des personnalités les plus mouillées par les dénonciations des candidats. Le représentant de l’Église catholique garde depuis sa démission, un profond silence qui continue d’alimenter les suspicions autour de lui et du Conseil qui est copieusement décrié par les opposants à Martelly qui se tournent de plus en plus vers la transition.
M. Augustin rejoint Me Néhémy Joseph qui avait jeté l’éponge après la publication des résultats définitifs du premier tour des législatives. Depuis, il a repris du service dans son cabinet aux Gonaïves. Il aurait même été un des défenseurs d’un cartel à la mairie des Gonaïves, lors des séances de contestation au BCED de l’Artibonite. Bon! En tout cas, la République attend encore les explications de Me Joseph sur les raisons réelles qui l’ont poussé à démissionner. Des explications qu’il n’aurait même pas jugé nécessaire de fournir au secteur qui l’avait désigné, apprend-on.  
Si le conseil a erré sur bien des sujets juridiques, selon les informations, Me Néhémy Joseph n’y serait pas étranger, considérant le fait que vu ses connaissances en droit, il a été le premier conseiller du conseil en la matière. Celui qui s’est voulu immaculé a été également, faut-il le mentionner, l’un des juges siégeant au BCEN qui avait accordé la victoire au premier tour à Youri Latortue, conseiller du président, dont la victoire a été remise en question par la commission de validation au Sénat de la 
République, le lundi 11 janvier 2016.

Par Lionel Édouard

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