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Wednesday, January 20, 2016

24 janvier, le navire des élections prend l’eau


Le Titanic est un luxueux paquebot,
qui lors de son voyage inaugural heurta
un iceberg et coula le 15 Avril 1912
avec plus de 1500 personnes à bord. 
Pierre-Louis Opont, comme le capitaine du Titanic, fonce. Des icebergs sont signalés et la banquise est en face. Il fonce quand même, même si Vijonet Demero et Ricardo Augustin sont officiellement débarqués du navire. Même si Yolette Mengual a pris un recul temporaire du CEP alors que les mauvaises langues prétendent qu’elle est dans la cabine à bagages, rêvant d’un destin plus glorieux pour le CEP.

Comme les mauvaises nouvelles pour Opont et les siens volent en escadrille, Jude Célestin, classé au second tour, a dit un "non, merci" à prendre part à la "mascarade du 24 janvier", sans pour autant quitter la course électorale, a expliqué l'ex sénateur Jean Hector Anacasis au journal lundi soir. Par lettre, Jude Célestin a signifié sa décision, fait l’historique d’un processus électoral tortueux, d’une volonté manifeste du CEP, de l’Exécutif, des « blancs » de faire avaler au pays le « medsin chwal » de ces élections, a détaillé Anacasis Jean Hector.

Jude Célestin s’est aussi fendu d’une adresse à la nation diffusé lundi soir sur la toile et dans certains médias. Le président Martelly n’a qu’à prendre un décret pour faire de Jovenel Moïse le prochain président, nargue-t-il, accroché aux recommandations de la commission d’évaluation électorale indépendante.

Pareil à une lame de fond, Me Jaccéus Joseph, encore lui, est entré en scène ce lundi. Non, il ne va pas prendre part aux préparatifs du 24 janvier. Jusqu’au bout de sa logique, le représentant du secteur des droits de l’homme, accusé parfois d’enfumage, de s’accrocher aux privilèges de son poste, complique la vie au CEP.

Par rapport à l’article 172.1, sans Jaccéus Joseph, et si il n’y a pas de remplaçants aux sièges de Ricardo Augustin et Vijonet Déméro, Pierre-Louis Opont et les quatre autres conseillers s’agitent pour rien. L’article 172.1 stipule que « le CEP tranche les différends à travers ses organes contentieux, se prononce à la majorité des deux tiers 2/3 au moins de ses membres sur la validité des résultats définitifs et les transmet, toutes affaires cessantes, au président de la République pour promulgation et publication dans le journal officiel Le Moniteur ».

Et l’article 172 du décret indique que « La lettre de transmission des résultats des élections au président de la République pour publication au journal Le Moniteur doit être signée par au moins 2/3 des membres du Conseil ». Dans ce même décret, l’article 3 indique que « le conseil électoral provisoire est dirigé par 9 conseillers électoraux dont les attributions sont fixées par la constitution du 29 mars 1987 amendée et par le présent décret. Les décisions du conseil électoral provisoire sont prises en sessions à la majorité de cinq (5) membres ». Adelante jusqu'au bout? Personne ne le sait.

Incendie d'un véhicule à la rue Pavée (Port-au-Prince)
Ce lundi aussi, alors que les conseillers restants étaient dans les régions pour préparer le scrutin, plus d’une demi-douzaine d’organisations ont dit « non à la consultation du 24 janvier ». Parmi elles, il y a SOFA, CNO, CONHANE, RNDDH, CE-JILAP, POHDH. Ils sont importants pour crédibiliser un scrutin, les observateurs.

Le CEP, entre-temps, a sur les bras des incendies de Bureaux électoraux communaux dans le Nord. Preuve que les esprits tendent à se chauffer, à Port-au-Prince, après les déhanchements de la grande foule au premier dimanche d’exercice pré-carnavalesque, des restes de pneus enflammés ont signalés dans certains endroits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ce lundi aussi. Le navire prend l’eau !!! Reste à savoir si la situation imposera la sagesse des décisions difficiles à prendre pour sauver les meubles, le sauve-qui peut ou le on-s’en-fout, « adelante! », vogue la galère. Le temps le dira. Qui a dit que la politique est faite pour nous rendre collectivement intelligents dans la poursuite du bien commun? Il n'est pas d'ci. C'est certain....

Source : Le Nouvelliste 

Une adaptation de Haïti Connexion Culture 

Friday, January 15, 2016

Le 24 janvier, un petit bout de boue et quelques gouttes de sang

  Par Lionel Trouillot
Antoine Lyonel Trouillot
Si vient le jour de la honte, de ta cour ou de ton balcon n’oublie pas de « battre les ténèbres ». N’oublie pas non plus de suspendre un morceau de drap noir à ta porte ou à ta fenêtre.

Laisse Martelly-Conzé, Opont-Conzé et quelques malheureux dévoyés par la précarité aller seuls bourrer les urnes au plaisir de « l’international ».. Les partis politiques haïtiens ont dit non. Les observateurs haïtiens ont dit non. Les églises, du moins en partie, ont dit non. Mais qu’importent leurs voix. « L’international » a décidé qu’ici, les « élections » pouvaient n’être qu’un mot. Ce n’est pas un peuple, c’est un troupeau. Il suffit de lui pondre ou de lui cracher dans la gueule quelque chose de sale, un petit bout de boue aux senteurs racistes et hégémoniques. Puis, les maîtres de la parole appelleront ça « des élections ».

Mais même quand Martelly-Conzé, Opont-Conzé et leurs maîtres et complices parviendraient (ils n’ont pas encore gagné) à nous imposer leur farce macabre le 24 janvier, symboliquement, dans notre histoire, ce ne sera jamais rien qu’un petit bout de boue.

Même quand ils auraient auront l’outrecuidance de faire passer le mensonge pour la vérité, le passé pour l’avenir, la honte pour un triomphe, ce ne sera jamais dans le temps long de notre histoire qu’un peu de boue de plus jetée sur nous. Ce n’est pas le premier. Comme les fois précédentes, n’’oublie pas de laver ta devanture. N’oublie pas la senteur du basilic et de l’ilang-ilang. N’oublie pas les photos de Bobo, de Péralte. N’oublie pas que tu as dans ta mémoire, dans ton vécu, de quoi laver la boue. La boue, seuls ceux qui l’ont semée en portent l’odeur pour toujours. Martelly-Conzé, Opont-Conzé, ni les services de sécurité, ni le montant de leur trahison, rien ne les lavera. Quant aux fonctionnaires étrangers, ils seront en poste ailleurs. Et peut-être que l’un deux, à l’âge de la retraite, sera le prochain Seintenfus et rédigera ses confessions.

N’oublie pas. Et prépare toi. Prépare-toi. Car si Jovenel Moïse accepte en solitaire la banane qui assimile l’homme au singe, pour imposer son pouvoir « démocratique », il devra avoir recours à la répression. Et tu résisteras. Et plus tu résisteras, plus il aura recours à la répression. Et sans doute, un jour, son pouvoir finira par te tirer dessus « démocratiquement». S’ajouteront alors à la boue quelques gouttes de ton sang. Car tous ceux qui soutiennent cette mascarade ont parié sur ta lâcheté. Ils se disent que tu te laisseras faire. Ou pire. Ils se disent qu’ils t’imposeront par la force le candidat qu’ils auront « démocratiquement » élu.

Tous ceux qui appuient ce processus infect sont les auteurs intellectuels des affrontements à venir. Voilà ce qu’Opont-Conzé, Martelly-Conzé et leurs maîtres et complices te proposeront le 24 janvier : un peu de boue sur tes éphémérides. Et au moins, à verser, quelques gouttes de ton sang. Si tu les laisses gagner.



Antoine Lyonel Trouillot zomangay@hotmail.com
via Le Nouvelliste