La date pour la tenue du second tour de
la présidentielle doit être proposée par un autre Conseil électoral, a soutenu
le conseiller politique et chef de campagne de Jude Célestin. Selon Gérald
Germain, ce CEP est décrié, il n’a aucune qualité morale pour choisir une date
pour la réalisation des élections dans le pays. Il a rapporté que le candidat
de Lapeh conditionne sa participation au second tour de la présidentielle par
l’application du rapport de la Commission d’évaluation électorale.
Jude Célestin exige un CEP impartial
pour l’arbitrage des élections. Le candidat de la Lapeh conditionne sa
participation au second tour de la présidentielle par l’application du rapport
de la Commission d’évaluation qui, selon son conseiller politique, conduira au
départ de tous les membres du Conseil électoral provisoire. Interrogé sur la
rencontre mardi au palais national entre le chef de l’État et le CEP au cours
de laquelle la date du 24 janvier a été retenue pour la réalisation du second
tour de la présidentielle, Gérald Germain, qui intervenait mercredi matin sur
Radio Magik 9, n’accorde aucune importance à cette date.
L’ancien ministre a indiqué que
l’équipe de Pierre-Louis Opont est responsable des cas de fraudes massives
enregistrés dans les élections du 25 octobre 2015. Il se base sur le rapport de
la Commission d’évaluation électorale pour dire que le CEP n’a plus la
confiance des acteurs politiques pour mener à son terme le processus électoral.
Cependant, il faut souligner que ni Jovenel Moïse ni le pouvoir, tous des
acteurs politiques, ne désavouent pas les membres du CEP.
Jude Célestin, a-t-il souligné, accorde
lui aussi beaucoup d’importance au 11 janvier pour la rentrée de la prochaine
législature et 7 février pour la prestation de serment d’un nouveau président.
Cependant, « les élections ne doivent pas avoir lieu dans n’importe quelle
condition », a soutenu Gérald Germain comme pour dire que la réalisation de
bonnes élections a plus d’importance que ces deux dates. « Les élections
doivent conduire à la stabilité et au développement du pays… », a-t-il dit.
« Depuis le début du mandat de
Martelly, nous lui avions mis la pression pour le respect des échéances
constitutionnelles. Le 24 septembre de chaque année, pendant cinq ans, le
président Martelly s’est présenté à la tribune des Nations unies en promettant
des élections sous les regards complices de la communauté internationale », a
dénoncé le conseiller politique de Jude Célestin.
Dans un communiqué publié mardi soir,
Jude Célestin, qui limite ses interventions dans la presse, a fait savoir que
le rapport de la Commission d’évaluation a confirmé toutes les dénonciations
des cas de fraudes et irrégularités du secteur démocratique qui ont caractérisé
les élections du 25 octobre. Selon lui, l’application des recommandations de la
Commission peut porter la population à avoir confiance dans le processus
électoral.
Il a cité à titre d’exemple le dialogue
entre tous les acteurs impliqués dans le processus électoral, des changements
au CEP et dans la machine électorale; il a souligné aussi que la Commission a
dit constater que ni les acteurs politiques ni la population ne font confiance
au CEP. Jude Célestin a exhorté le gouvernement à prendre ses responsabilités
en appliquant les recommandations de la Commission sans perdre de temps.
Parallèlement, le G-8 avait déjà dénoncé la formation de la Commission d’évaluation électorale avant de rejeter le rapport de travail de cette dernière. Gérald Germain a rappelé que le G-8 regroupe un ensemble de candidats à la présidence. « Ils ont une position globale, mais il y a des nuances. Il ne faut pas oublier que, dans le cadre des résultats publiés, Jude Célestin est qualifié pour le second tour, il y en a qui ne sont pratiquement pas qualifiés. Nous respectons les nuances », a tenté d’expliquer M. Germain. Il a souligné que Jude Célestin fait toujours parti du G-8, « mais avec des nuances… », a-t-il précisé.
En attendant le rapport convoquant le
peuple dans ses comices, Pierre-Louis Opont se dit en mesure d’organiser le
second tour de la présidentielle, les législatives partielles et les élections
locales le 24 janvier, ce pour permettre la rentrée de la 50e législature le 11
janvier et l'entrée en fonction d’un nouveau président élu le 7 février. C’est
dans ce contexte d’incertitude que l’ambassadeur Thomas Shannon, conseiller au
Département d'État, et le coordonnateur spécial pour Haïti, Kenneth Merten,
sont en Haïti dans le but de porter les acteurs politiques à trouver une
solution à la crise postélectorale.
Par Robenson Geffrard
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