Alexandre Dumas – Jérémie -
Sous le soleil de la Floride
Cette trilogie
de titres suffisait à enflammer les cœurs et les esprits de cette jeunesse
haïtienne nostalgique sous le chaud soleil du printemps de Palm Coast en
Floride. Rien ne manquait, à part quelques cocotiers et des mangues juteuses
d'Haïti. Le soleil ne se faisait pas prier, la chaleur excite. Les yachts et les
voiliers démâtés dans la rade écoulaient paresseusement le temps aux caprices de
l'onde. L'alcool coulait à flot, le rhum barbancourt avait droit de
cité. Les filles étaient belles à croquer sous leur jupe moulante à damner un
saint. Leur déhanchement s'harmonisait avec la lenteur des vaguelettes qui
viennent mourir sur la plage non loin de la maison hôte en ce jour de grâce. Les
garçons étaient aux anges et jouaient au paon de la bassecour, exposaient leur
biceps et faisaient rugir les cylindrées de leurs voitures sports rutilantes,
derniers modèles. Il y avait de la passion dans l'air.
Cliquez sur une photo pour l'aggrandir et presser la flêche retour pour retourner dans le texte.
C'était ça,
l'ambiance Des Amis de la place Dumas de
Jérémie , concoctée par les
nostalgiques Garry Florestal et Alou Appolon . Pour égayer ce moment de rêve, ils
ont fait appelle à une coqueluche jérémienne, leur chanteur fétiche Parnel
Clédanor, mieux connu sous le pseudonyme de Malou. Ils l'ont fait
venir de New-York pour la circonstance. De sa voix sirupeuse, rappelant celle
d'Elvis Presley ou de Frank Sinatra, Malou, en duo avec un karaoké ou quelques
rares guitaristes de passage, a entraîné les invités vers des sommets
insoupçonnés. Son talent leur a permis de s'évader dans des excursions exotiques
où la mélancolie a été détrônée, la tristesse désarçonnée. Dans les quatre
langues, français, anglais, espagnole et créole, Malou enclenchaient
tubes après tubes autour de la piscine des Appolon.
Le sentiment privilégié de se sentir à
bord de son propre yacht ... Max
Dorismond naviguait à proximité des côtes
Malou est un
chansonnier surdoué. Les structures musicales de ses poèmes sont d'une
inventivité efficace chargée de rythme et de tendresse. On écoute ses premières
chansons les yeux embués et les secondes, un peu éberlué, la tête dans les
nuages, à la recherche d'un premier amour perdu, d'un premier rêve laissé sur le
contrefort du Versailles Night-club, là-bas à Jérémie. A l'entendre dans
la chanson éponyme, «A Versailles ce soir», on ne cesse de retourner à ce
rendez-vous manqué d'un amour imaginaire pour un premier slow. Des voisins
américains de la zone contigüe, attirés par la voix suave de ce troubadour
exotique, s'approchèrent des clôtures. On leur servit une rasade de rhum en plus
de quelques croustillants griots entre deux bananes pesées.
Ce fut
l'apothéose….Sapoti bon nan bouch blan. Les convives étaient
à leur aise. Les éclats de rires fusaient en cascade. En fermant les yeux, on se
croirait vraiment sur la Place Dumas. Il n'en fallait pas plus pour
drainer tous les Jérémiens de partout des États-Unis et du Canada durant les
trois jours qu'a duré cette agape. Ce fut l'occasion de rencontres de plusieurs
amis de la diaspora éparpillés aux quatre coins de l'Amérique du nord. Les
souvenirs de quartiers, d'école, de football, des tours de la Place étaient
énumérés et ressassés par ceux que le temps et l'espace avaient séparés. Toutes
les femmes étaient belles. Certaines d'entre-elles avaient bien traversé le
temps. Sous un maquillage savant elles respirent le bonheur de leur
jeunesse évaporée dans la brume floridienne. Pour une partie des hommes, les
moins jeunes, le voyage a été effectué à l'envers du rêve : Quelques cheveux
blancs épars et en bataille, la tête dénudée comme le dos d'une
guitare, le ventre rond ou gondolé nous offrent en projection le calendrier de
leur parcours dans le temps. Un peu mal à l'aise dans ce bain de jouvence, ils
ont perdu de leur superbe. Faut comprendre qu'à vingt ans le jeune homme se
découvre et pavoise; après quarante ans il se recouvre, se voile et se
dérobe.
Le menu du
terroir était à l'honneur : Acra croustillant, lame véritable craquante,
piskette, comparett, pain patate, poisson frit, griot, cassave…. Tous les
parfums culinaires d'Haïti y prêtaient leur essence pour le plaisir des
sens.
Gérard Phillipe (à droite) vient de nous quitter (Paix à son âme)
Cliquez sur la photo pour l'agrandir
Sous la houlette de l'animateur Georges Laforêt, les convives avaient retrouvé le style bon enfant des kermesses Jérémiennes. Des jeux de société y étaient admis, dominos, cartes…blagues, etc. Plusieurs rivalisaient d'adresse sous les yeux coquins des filles qui se déhanchaient autour de la piscine intérieure. Herve Gilbert de Haiti Connexion Network était de la partie pour croquer sur le vif cet épisode du printemps floridien très prometteur qui risque d'être réitéré l'année prochaine à la demande des convives. Les vidéos et les diapos sont disponibles en guise de souvenirs de ce moment de répit volé au flanc du temps.
par : Max Dorismond. Juin 2012 mx20005@yahoo.ca
Lire dans la même rubrique:
Le film historique de l'exécution de Marcel Numa et de Louis (Milou) Drouin
Jérémie, son hôpital et la Floride sur une lancée prometteuse
Les amis de la place Dumas de Jérémie sous le soleil de la Floride !Jérémie, son hôpital et la Floride sur une lancée prometteuse
No comments:
Post a Comment