Angela Merkel et Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche |
Le président américain a reçu la chancelière
allemande Angela Merkel, ce vendredi 17 mars, à la Maison-Blanche. Elle est le
deuxième chef de gouvernement européen à venir à Washington depuis l'élection
de Donald Trump, après la Première ministre britannique
Theresa May.
C'était le rendez-vous des contraires. Deux
personnalités aux antipodes et deux visions du monde contradictoires ont amorcé
un dialogue lourd d'enjeux pour la relation euro-américaine vendredi à la
Maison-Blanche. À l'évidence, Donald Trump et Angela Merkel n'ont pas surmonté
leurs divergences, exposant sans chaleur des points de vue parallèles sur le
commerce et la défense européenne.
Angela Merkel et Donald trump lors de leur conférence conjointe à LA Maison Blanche le 17 mars 2016. |
Il a fallu l'évocation des écoutes dont Donald
Trump croit avoir été victime - et dont Angela Merkel fut la cible de la part
des États-Unis - pour que le président lâche: «Au moins nous avons quelque chose en commun».
La chancelière allemande Angela Markel et Yvanka Trump assistent à une réunion commune avec des re- présentants d'entreprises. |
La chancelière s'était préparée à ces défis,
étudiant les déclarations politiques et la personnalité de son interlocuteur.
Elle savait que, pour le champion de «l'Amérique d'abord», l'Allemagne
s'enrichit au détriment des États-Unis, avec un excédent commercial de 70
milliards de dollars par an, et se défausse depuis trop longtemps sur eux de sa
sécurité. Le conseiller économique de Trump, Peter Navarro, accuse même Berlin
d'orchestrer une «sous-évaluation de l'euro» pour nuire à l'économie
américaine.
«Je
suis pour le libre et juste commerce. Mais les négociateurs allemands ont mieux
travaillé jusqu'ici que les négociateurs américains, et cela va changer » a déclaré Donald
Trump.
Aux yeux du président, ces anomalies doivent être corrigées.
Pour le rassurer, Angela Merkel a fait valoir qu'avec une hausse de 8% de son
budget de défense l'an dernier, Berlin a déjà entrepris de se rapprocher du
seuil de 2% du PIB attendu des partenaires de l'Otan d'ici à 2024 - partant de
1,3% aujourd'hui. Trump a dit «apprécier l'effort», réaffirmant son «engagement
ferme envers l'Otan, mais aussi la nécessité pour nos alliés de payer leur
juste part».
Pour défendre la relation économique bilatérale, la chancelière
s'était entourée de dirigeants d'entreprises allemandes comme BMW, dont la plus
grande usine se trouve aux États-Unis. Ils ont fait valoir à Trump leurs 200
milliards d'investissements et 700.000 emplois créés dans son pays. Ils lui ont
aussi expliqué leur système d'apprentissage, promettant de le développer
outre-Atlantique. Trump s'est défendu d'être «isolationniste»: «Je suis pour le libre et juste commerce.
Mais les négociateurs allemands ont mieux travaillé jusqu'ici que les
négociateurs américains, et cela va changer», a-t-il promis.
La Maison-Blanche avait indiqué que le président était curieux
de connaître l'opinion de Merkel sur Vladimir Poutine, qu'elle pratique de
longue date. L'avenir de l'Europe, l'Ukraine et la lutte contre l'État
islamique figuraient aussi au menu de leurs discussions, sujets trop vastes
pour être épuisés en deux heures de tête-à-tête et un déjeuner. Angela Merkel
n'a pas été invitée à Mar-a-Lago, la résidence de Floride où avait séjourné le
premier ministre japonais, Shinzo Abe, et vers laquelle s'est envolé Donald
Trump dès la fin de leurs entretiens.
Source: Le
Figaro.fr
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