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Thursday, July 28, 2016

Hillary Clinton prononce un discours d'investiture historique à la convention démocrate 2016


Face à Donald Trump, Hillary Clinton propose sa vision « lucide » de l’Amérique

Hillary Clinton a prononcé, jeudi 28 juillet, à Philadelphie (Pennsylvanie) le plus grand discours de sa longue carrière, avec la volonté de proposer aux Américains, appelés aux urnes en novembre, un projet qui contraste avec la sombre vision de son opposant républicain. La candidate démocrate à la Maison Blanche avait été officiellement désignée mardi à la convention d’investiture.

« C’est avec humilité, détermination et une confiance sans limites dans la promesse de l’Amérique que j’accepte votre nomination pour la présidence des Etats-Unis ! », a lancé l’ancienne première dame sous un tonnerre d’applaudissements.

Assurant qu’elle serait « la présidente des démocrates, des républicains, des indépendants », elle s’est adressée dès le début de son allocution aux partisans de son rival de la primaire, le sénateur du Vermont Bernie Sanders « démocrate socialiste » revendiqué.

« Je veux remercier Bernie Sanders. Et vous qui l’avez soutenu, ici et à travers le pays, je veux que vous sachiez que je vous ai entendus », a-t-elle déclaré devant les quelque 5 000 délégués rassemblés depuis lundi à Philadelphie. Et lorsque des délégués ou des invités ont lancé depuis les gradins des slogans anti-Hillary, les supporters de cette dernière ont recouvert immédiatement leur voix.

« Nous ne construirons pas de mur »

Hillary Clinton et son colistier Tim Kaine après son discours
d'acceptation de la nomination du Parti démocrate à la présiden
ce des Etats-Unis.                                                                            
L’ancienne secrétaire d’Etat n’a pas manqué l’occasion de décocher des flèches à son adversaire républicain, le milliardaire Donald Trump, qui a été investi, une semaine plus tôt, à Cleveland (Ohio) et qui veut sauver le pays « à lui seul ».

« Surtout, ne croyez pas quelqu’un qui dit : “Je suis le seul à pouvoir le faire”, a lancé l’ancienne chef de la diplomatie américaine. Ce furent les mots de Donald Trump à Cleveland. Et cela devrait tous nous inquiéter. »

L’homme d’affaires « veut que nous ayons peur de l’avenir et que nous ayons peur les uns des autres », a-t-elle relevé : « Nous sommes lucides devant ce à quoi notre pays est confronté. Mais nous n’avons pas peur. Nous relèverons les défis comme nous l’avons toujours fait. »

« Nous ne construirons pas de mur. A la place, nous bâtirons une économie dans laquelle tous ceux qui veulent un emploi bien payé peuvent en trouver un », a poursuivi la première femme à représenter un grand parti pour conquérir la Maison Blanche.


Revoir le discours d'Hillary Clinton à la Convention Démocrate

Une courtoisie de France 24.com


Sources:  Le Monde, France24.com

Wednesday, July 27, 2016

Barack Obama passe le flambeau à Hillary Clinton à la convention démocrate

Obama considère Hillary comme la seule "qualifiée pour la présidence"
Le président américain Barack Obama s'est adressé aux délégués, réunis à Philadelphie pour la troisième soirée de la convention démocrate, afin de rallier les électeurs derrière Hillary Clinton, qu'il considère comme la seule « qualifiée pour la présidence ».

« Je peux dire en toute confiance que jamais un homme ou une femme n'a été aussi qualifié qu'Hillary Clinton pour la présidence des États-Unis d'Amérique », a affirmé Barack Obama après avoir vanté la carrière d'Hillary Clinton et son travail dans la vie politique fédérale. 

Président Barack Obama à la DNC
À l'avant-dernier jour de la convention démocrate, le 44e président américain a utilisé cette tribune pour faire valoir que le pays est prêt pour une femme présidente, et que cette femme est Hillary Clinton.

Accusant les républicains d'alimenter « la haine et la colère », le premier président afro-américain de l'histoire des États-Unis a dénoncé la vision sombre du pays promue par Donald Trump. À l'inverse, Barack Obama s'est dit « plus optimiste que jamais pour l'avenir de l'Amérique » et estime qu'Hillary Clinton est « la seule candidate de cette élection à croire en cet avenir. »

Le rêve américain n'est pas quelque chose qu'un mur peut arrêter.

À six mois de la fin de son mandat, Barack Obama a remercié les Américains pour leur confiance. Il les a appelés à rejeter « la peur et le cynisme » et à se joindre à lui afin de mener Hillary Clinton à la victoire.

Tim Kaine, colistier de Hillary Clinton
Plus tôt, les délégués réunis au Wells Fargo Center ont ratifié par acclamation le choix d'Hillary Clinton de prendre Tim Kaine comme colistier. Peu connu des Américains, le nouveau candidat démocrate à la vice-présidence a su faire bonne impression lors de sa première déclaration au côté d'Hillary Clinton, samedi dernier. Le sénateur de Virginie a accepté formellement sa nomination à la convention démocrate, avant le discours présidentiel.

Leon Panetta, ancien directeur de la CIA
Leon Panetta, ancien directeur de la CIA, n'a pas manqué lui non plus de vanter le travail de la candidate démocrate dans la lutte contre le terrorisme, soulignant le rôle qu'elle a joué dans le combat contre Al-Qaida. « Hillary Clinton est la seule à présenter un plan solide pour combattre [le groupe armé État islamique] et pour faire des États-Unis un lieu sûr », a-t-il déclaré.

À plusieurs reprises, les propos de l'ancien directeur de la CIA ont été recouverts par les huées de la foule, alors qu'il critiquait l'attitude de Donald Trump. M. Panetta a dénoncé la tendance du candidat républicain « à se ranger du côté de la Russie », faisant référence à la controverse des courriels internes du Parti démocrate révélés par WikiLeaks. 


Regardez l'intégralité du discours du président Barack Obama
 à la Convention nationale démocratique 2016

Dans la même lignée que le président Barack Obama, M. Panetta a conclu en déclarant qu'Hillary Clinton était la seule candidate réellement prête à prendre les rênes du pays.
L'actuel vice-président Joe Biden a pour sa part exprimé la confiance qu'il avait envers la candidate démocrate et son colistier. « Hillary Clinton est la seule personne à avoir toujours été là pour vous. Elle a toujours été là et le sera toujours. Tout comme Tim Kaine. »

Michael Bloomberg qualifie Donald Trump de
charlatan à la convention démocrate.                
Michael Bloomberg, ancien maire de New York, est à son tour venu donner son appui officiel à Hillary Clinton, en écorchant au passage le candidat républicain.

Je suis de New York, et les New-Yorkais savent reconnaître un escroc lorsqu'ils en voient un!

Républicain devenu indépendant, avant d'envisager de briguer lui-même la présidence américaine, M. Bloomberg devrait attirer les républicains plus modérés, frileux devant le controversé Donald Trump. C'est du moins ce qu'espère l'équipe de la candidate démocrate.

Lors de la dernière soirée de la convention, jeudi, Hillary Clinton acceptera formellement sa nomination en tant que candidate démocrate à la présidence.


Sources : Radio Canada / AGENCE FRANCE-PRESSE


À la Convention démocrate, le discours de Bill Clinton ne ressemblait à aucun autre

Dans un discours drôle et vivant, l'un de ses meilleurs, l'ex-président  Bill Clinton a décrit une Hillary généreuse et passionnée que l'Amérique ne connaissait pas. A elle de transformer l'essai.
Et pas seulement parce qu’il s’agissait du premier «First Man» potentiel.

«Au printemps 1971, j’ai rencontré une fille. La première fois que je l’ai vue, nous étions, et c’était approprié, dans une classe sur les droits politiques et civiques. Elle avait des cheveux blonds épais, de grandes lunettes, pas de maquillage, et une force et un sang-froid que je trouvais magnétiques.» C’est avec ces quelques mots que, mardi 26 juillet au soir lors de la Convention démocrate, à Philadelphie, Bill Clinton a démarré  son discours de soutien à sa femme Hillary , candidate officielle du parti pour la prochaine élection présidentielle américaine.

Pendant une quarantaine de minutes, l’ancien président des États-Unis dresse un portrait parfait de sa femme, qui a su endurer ses tromperies et qui mérite désormais d’occuper le siège qui a été le sien. «Hillary va nous rendre plus forts. Vous le savez parce qu’elle a passé sa vie à le faire. J’espère que vous allez l’élire.»

En apparence, ce discours au storytelling ciselé, peut paraître banal. Melania Trump a sensiblement fait le même la semaine précédente pour son mari. Mais, comme le souligne le Washington Post, ce discours ne ressemble en réalité à aucun autre. D’abord parce qu’Hillary Clinton est la première femme candidate à la présidentielle américaine, mais aussi à cause de sa fonction passée auprès de Bill Clinton:

«Un mari qui parle pour sur sa femme, cela a déjà été fait par le passé, écrit le journal. Un ancien président qui parle pour soutenir quelqu’un qui aimerait le devenir n’est pas nouveau non plus. Mais la combinaison des deux n’a pas de précédent. Un ancien président qui veut être “First Man” et qui vante les vertus d’une ancienne Première dame qui veut être présidente, il n’y a que les Clinton pour ça.»

S’effacer pour laisser toute la lumière à Hillary
Et le discours a aussi un sens particulier pour le couple lui-même. Alors que Bill a été discret pendant toute la campagne de la primaire, miné par des problèmes cardiaques, qui l’ont affaibli, et par le spectre de l’affaire Lewinsky qui ne le lâche pas, il a livré le discours qui, selon ses proches, avaient plus de sens que n’importe quel autre à ses yeux. Désormais, après les scandales et les polémiques qui ont émaillé sa propre présidence, c’est à lui d’être aux côtés de sa femme et de tout faire pour l’aider, coûte que coûte. Désormais, c’est à Hillary d’être sur le devant de la scène, et à Bill d’afficher un sourire constant:

«Il y a toujours une oscillation dans la relation entre les Clinton. Quand l’un est en haut, l’autre a tendance à être au plus bas, estime le Washington Post. Les opposants politiques qui pensent qu’ils peuvent affaiblir Hillary en rappelant les tendances libertines de Bill devraient savoir que sa popularité a constamment grimpé quand elle se met dans le rôle de la victime.»
Preuve ultime que le discours du mari de la candidate restera dans les annales, une petite anaphore utilisée en fin de discours. À plusieurs reprises, il a utilisé l’expression «the real one» («la vraie») pour désigner sa femme et la mettre un peu plus en valeur et balayer les opposants qui l’accuse d’être fausse. «La vraie vous appelle quand vous êtes malade, quand votre enfant a des problèmes ou quand il y a un décès dans votre famille.» Sur Twitter, souligne le site WIRED, le hashtag #TheRealOne s’est vite hissé en haut des conversations grâce aux soutiens d’Hillary, qui tentent depuis longtemps de prouver l’authenticité de la candidate. «Pas mal pour un président qui est arrivé au pouvoir quand les hashtags étaient encore appelés dièse, conclut le site. Pas mal non plus pour le mari d’une candidate. Ah oui et je suppose que le costume était pas mal aussi.»

Source de référence : Slate

Le discours de Bill Clinton  au Congrès national démocratique (DNC) 
 le  26 Juillet, 2016 à Philadelphie.

Thursday, July 21, 2016

Trump dit représenter la loi et l'ordre lors de son discours d'acceptation à la convention républicaine

Donald Trump lors de son discours d'acceptation à la convention républicaine
le jeudi 21 juillet 2016 .                                                                                   
Dans le cadre de son discours d’acceptation à la convention républicaine jeudi soir, le candidat républicain Donald Trump s’est présenté ouvertement comme le «candidat de la loi et l’ordre», tout en disant représenter la «générosité et la chaleur».

M. Trump a prononcé en fin de soirée son premier discours officiel en tant que candidat — une longue allocution qui a duré plus de 75 minutes, dans laquelle il n’a toutefois pas laissé place à beaucoup d’improvisation. Il semble avoir lu presque mot pour mot un brouillon du discours qui avait été publié plus tôt sur le site internet de nouvelles Politico.

Le candidat des républicains a martelé pendant plusieurs minutes qu’il allait rétablir la loi et l’ordre s’il était élu à la tête du pays en novembre prochain.

«Je serai le candidat de la loi et l’ordre», a-t-il assuré, rappelant les nombreux drames survenus en sol américain depuis quelques semaines, dont la tuerie contre des policiers à Dallas.
«Une attaque contre les policiers est une attaque contre tous les Américains», a-t-il déclaré.
M. Trump a aussi promis de défendre la communauté LGBTQ «de la violence et de l’oppression des idéologies étrangères haineuses» dans la foulée de l’attaque dans une boîte de nuit gaie à Orlando, en Floride. Le candidat s’est d’ailleurs dit heureux de se faire applaudir pour cette promesse.

Donald Trump lors de son allocution qui a duré plus de
75 minutes.                                                                                  
Adoptant un ton plus dur, M. Trump a réitéré son intention de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis afin de diminuer la criminalité et d’appliquer les lois telles qu’elles sont.
«Le 21 janvier 2017, le jour où je prêterai serment, les Américains se réveilleront enfin dans un pays où les lois des États-Unis seront appliquées. Nous serons compréhensifs et compatissants avec tout le monde. Mais ma plus grande compassion sera pour nos propres citoyens qui sont en difficulté», a-t-il affirmé.

Donald Trump s’est également fermement engagé à s’attaquer au groupe armé État islamique, «qui n’existait pas» avant que la démocrate Hillary Clinton devienne secrétaire d’État, a-t-il dit.

M.Trump a aussi écorché au passage le président Barack Obama, qui a échoué sur plusieurs fronts, dont l’éducation et la criminalité, selon lui.

«Je n’ai pas de patience quant à l’injustice, je n’ai pas de tolérance quant à l’incompétence du gouvernement et je n’ai pas de sympathie pour les dirigeants qui déçoivent leurs citoyens», a-t-il lancé.

Donald Trump a également dépeint un portrait peu flatteur de sa rivale, la candidate probable du Parti démocrate, Hillary Clinton. Le bilan de l’ex-secrétaire d’État est marqué par «la mort, la destruction et la faiblesse», a-t-il lancé.

«Quand une secrétaire d’État range ses courriels sur un serveur privé, supprime 33 000 d’entre eux pour que les autorités ne voient pas son crime, met notre pays à risque, ment sur le sujet et ne fait face à aucune conséquence, je sais que la corruption a atteint des niveaux jamais atteints auparavant», a-t-il déclaré devant ses partisans.

Il a d’ailleurs tendu à main aux électeurs de l’ancien rival de Mme Clinton, Bernie Sanders. «Ses militants se joindront à notre mouvement, parce que nous nous règlerons l’un de ses plus grands problèmes: le commerce», a-t-il indiqué.

«Rappelez-vous, c’est Bill Clinton qui a signé l’ALÉNA, l’un des pires accords économiques jamais conclus par notre pays. Jamais plus», a-t-il tranché.

Quelques minutes plus tôt, la fille de Donald Trump, Ivanka, avait vigoureusement défendu la réputation de son père, «qui est célèbre, sans être vraiment connu», a-t-elle souligné.

Mme Trump a assuré qu’il a la «force et l’habileté», ainsi que «la générosité et la compassion» nécessaires pour devenir président des États-Unis.

Elle a également affirmé que son père était «aveugle sur la couleur de la peau» et «neutre sur le sexe», rejetant les accusations de racisme et de sexisme qui ont fait surface pendant la campagne.
Beaucoup de pression reposait sur les épaules de M. Trump, jeudi, alors que son parti s’est montré fortement divisé dans les derniers jours.

Avant le discours de leur candidat, plusieurs républicains de renom ont d’ailleurs lancé un message d’unité à leurs partisans.

Le président du Comité national républicain, Reince Priebus, a assuré que le Parti républicain était le «parti des nouvelles idées» et le «parti de la base (militante)». «Restons unis en tant que républicains, arrêtons Hillary Clinton», a déclaré M. Priebus sous un tonnerre d’applaudissements.
Une convention qui a mal commencé

Le candidat Donald Trump devait mener à bien une convention qui a bien mal commencé pour le Parti républicain, selon le chercheur Rafael Jacob de la Chaire Raoul-Dandurand.

Donald Trump entouré de sa famille à la fin de son discours
Dès le début, des discours ont été chahutés par des participants anti-Trump. La même soirée, la femme de Donald Trump, Melania, s’adressait aux partisans en lisant un texte dont certains extraits étaient tirés directement d’un discours de l’actuelle première dame, Michelle Obama. Et selon Rafael Jacob, le discours de Mme Trump lui-même était «mauvais, mal livré et mal écrit».
Pour couronner le tout, mercredi, la soirée qui devait être celle de Mike Pence, le colistier de Donald Trump, a finalement été celle du candidat déchu, Ted Cruz. Le sénateur du Texas a offert un discours enflammé, mais il n’a pas appuyé officiellement son ancien rival, au grand dam des partisans réunis à Cleveland.

Ainsi, Donald Trump devait réparer les pots cassés de la convention et de la course aux primaires, dans laquelle il s’est montré très agressif — on en voit les conséquences avec l’absence du clan Bush et le comportement de M. Cruz.

«L’électeur que les républicains essaient de rejoindre, est-ce qu’il va retenir les attaques contre Hillary Clinton qui, dans certains cas, peuvent être efficaces? Ou est-ce qu’il va retenir la controverse autour du plagiat, du discours de Cruz?», a expliqué M. Jacob.

En ce moment, Donald Trump se retrouve presque au coude-à-coude dans les sondages avec la probable candidate démocrate, Hillary Clinton. «Si le parti sort de là unifié, il a de très bonnes chances de gagner», a-t-il indiqué.
Risque d’implosion

En revanche, si la soirée se termine mal, la campagne de Donald Trump pourrait être en sérieuse difficulté, a prédit le chercheur.

Si plusieurs élus commencent à avoir peur pour leur propre campagne, ils pourraient adopter la même stratégie que les républicains en 1996. Bob Dole était alors un candidat très impopulaire qui se présentait contre le président démocrate Bill Clinton.

«Ils ont largué publiquement Bob Dole. Ils ont dit aux électeurs: « On comprend que Bill Clinton va gagner, mais si au moins vous voulez vous assurer du fait que le pouvoir à Washington ne soit pas entre les mains d’un seul parti, votez pour nous au Congrès »», a rappelé M. Jacob.
«Si c’est ça qui arrive avec M. Trump, la campagne implose, c’est aussi simple que ça», a-t-il conclu.

Source : Metro

Friday, July 8, 2016

Ce qu'on sait sur la tuerie de Dallas


Cinq policiers ont été tués et sept autres blessés.
Les policiers ont été pris pour cible lors d'une manifestation au centre de Dallas vers 21H00 jeudi soir (02H00 GMT). Des centaines de manifestants, comme dans d'autres villes américaines, protestaient pacifiquement contre la mort de deux Noirs tués par la police ces derniers jours en Louisiane (sud) et dans le Minnesota.

La police de Dallas - une ville de 1,2 million d'habitants - a peu après évoqué dans un communiqué «deux snipers opérant depuis des positions en hauteur». Des vidéos amateurs ont capté des tirs nourris de fusil d'assaut, montré la foule s'enfuyant paniquée, et des policiers cherchant à se protéger derrière leurs voitures et aidant des collègues à terre.

Alton Sterling, a été abattu à Baton
 Rouge en Louisiane par deux          
policiers aux Etats-Unis.                    
Les détonations assourdissantes se sont répercutées sur les façades de downtown Dallas. Il est 20 h 58 ce jeudi soir. En quelques secondes, la cité texane où fut assassiné John Fitzgerald Kennedy en 1963 vient de replonger dans un très vieux cauchemar. Cette fois, ce sont des tirs d'armes de guerre, et les victimes qui tombent sont des policiers en exercice. La fusillade a éclaté alors qu'une manifestation se déroulait dans le calme, au nom du mouvement Black Lives Matter (les vies noires comptent). Les quelque huit cents personnes qui défilaient pour protester contre la vague d'homicides perpétrés par des agents des forces de l'ordre contre des Afro-Américains ont fui comme une volée de moineaux.

Philando Castile a été abattu lors 
d’un contrôle routier, dans l’Etat   
de Minnesota.                                   
Les cris de panique, consignés par les vidéos des badauds, se sont peu à peu estompés dans le vacarme ambiant. Des dizaines de véhicules de police convergent alors vers la scène du crime, d'où les témoins hurlent: «active shooter! (tueur en action)». Au carrefour de Main Street et Lamar Street, des cadavres d'hommes en uniformes jonchent le sol. Ils ont été abattus depuis le parking du collège universitaire El Centro, par un sniper à la mire bien réglée. Mais l'homme n'est peut-être pas venu seul: des complices semblent avoir convergé vers le groupe de policiers et contribué à cette exécution collective, et planifiée. Un témoin filme une scène terrifiante à l'aide de son téléphone portable. Un homme en tenue militaire, ses poches débordant littéralement de munitions, fait feu avec un fusil d'assaut, dissimulé derrière un pilier. Un policier déboule derrière lui, se protège contre un second pilier tout proche. Le suspect contourne l'obstacle et l'abat froidement dans le dos, avant de l'achever au sol.

Scène de guerre
Micah Johnson, le suspect tué par la Police, avait été
 déployé en Afghanistan de nov. 2013 à juillet 2014 se- 
   lon les informations communiquées par un porte-parole  
  de l'US Army.                                                            
Dans le chaos ambiant, le ou les auteurs de la fusillade s'évanouissent dans la nature. Au bout de deux heures, dans le centre-ville transformé en scène de guerre, un sniper est acculé. Le face-à-face avec la police durera 45 minutes, les négociateurs s'efforçant de faire parler un individu qui continue de faire le coup de feu. Le directeur de la police, David Brown, restituera vendredi matin la teneur de ces échanges surréalistes: «le suspect était très affecté par les récentes fusillades policières, en voulait aux Blancs, et voulait tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs.» Pas de compromis possible, d'autant que le tireur avertit sombrement: «il a disposé des explosifs, et ceux qui l'assiègent vont bientôt s'en rendre compte». Afin de le «débusquer» sans causer de nouvelles victimes et de pouvoir le neutraliser promptement, un «robot piégé» emportant une charge explosive est dépêché dans les profondeurs du garage. La déflagration qui s'ensuit atteint mortellement le sniper qui voulait tuer «beaucoup de Blancs», identifié comme Micah Xavier Johnson. Selon les médias américains, cet Afro-Américain vivait seul avec sa mère dans la ville de Mesquite. Il avait servi en Afghanistan et était réserviste dans l'armée américaine, ce qui peut expliquer le caractère militaire de sa folie meurtrière.


Au total, trois suspects ont été interpellés vivants, dont une femme.
Sur l'autoroute, deux personnes ont, elles, été arrêtées, après s'être enfuies en trombe du centre-ville à bord de leur véhicule. Au total, trois suspects ont été interpellés vivants, dont une femme. Lèvres serrées, tous expriment la même colère que Xavier Johnson, la même volonté de tuer autant de policiers que possible. L'enquête ne fait que commencer, mais le bilan, lui, est effroyable: douze policiers touchés, parmi lesquels cinq décédés et plusieurs autres dans un état critique. Des policiers qui n'étaient pas tous Blancs. Devant la presse, le chief Brown peine à contenir son émotion. L'un de ses subordonnés assassinés, Brent Thompson, venait de se marier deux semaines auparavant.
Condoléances présidentielles
Président Barack Obama
De Varsovie où il assistait au sommet de l'Otan, le président Barack Obama a dénoncé une attaque «vicieuse, préméditée, méprisable». Sans précédent aussi: jamais, depuis le 11 septembre 2001, autant d'agents des forces de l'ordre n'avaient trouvé la mort dans une attaque en règle. Comme à Orlando le 12 juin (50 morts), les Américains se prennent à espérer une fin rapide du cauchemar. Mais l'agresseur, cette fois-ci, n'était pas un «loup solitaire» islamiste se revendiquant de Daech. Il s'est agi, manifestement, d'un ou de plusieurs Afro-Américains décidés à venger dans le sang la mort récente d'Aston Sterling à Baton Rouge, Philando Castile à St Paul, Delrawn Small à Brooklyn, jeunes Noirs abattus par des policiers blancs. Malgré les appels au calme, la spirale de la haine raciale est enclenchée, et pourrait fort jeter de l'huile sur le feu d'une campagne présidentielle déjà en ébullition. À Detroit, la police craint le pire à l'orée d'un week-end à hauts risques. L'été meurtrier que tous les Américains redoutaient pourrait avoir commencé.

Source : Le Figaro

Vidéo graphique diffusée à l'intérieur de la voiture en direct sur Facebook par la petite amie de Castille, Diamond "Lavish", froidement abattu  par un policier blanc, lors d’un contrôle routier dans l’Etat de Minnesota. 




Saturday, July 2, 2016

Attaque aux Cayes : le BAC souhaiterait l’arrestation de Guy Philippe et co


Le ministre de la Justice,
 Me Camille Junior Edouard
La police judiciaire a bouclé son enquête sur l’attaque perpétrée contre le commissariat central, la prison civile des Cayes et l’Unité départementale de maintien d’ordre du Sud dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai 2016 qui avait coûté la vie au policier Tison Jean Louis et fait des blessés, dont les policiers Wendy Dorléan et Dubé Jean Baptiste. Le rapport d’enquête du Bureau des affaires criminelles (BAC) communiqué au commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance des Cayes le 29 juin indique que cinq individus, Pierre Bremus Duréus, Jean Ceance, Mercidieu Douyon, Claudy Charles, Wilnord Dary et Jean Claude Alcénat, ont été arrêtés pour leur implication présumée, dans le cadre de ce dossier, « pour des actes de terrorisme, d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, d’assassinat, de tentative d’assassinat, de vol à main armée de véhicules et d’armes à feu, de port et détention illégaux d’armes à feu, d’usurpation de titre, d’association de malfaiteurs ».

Le Bureau des affaires criminelles, selon le rapport d’enquête, « souhaiterait que des mandats d’amener soient émis par les autorités compétentes à l’encontre des nommés Guy Philippe, Yves Jeudy, Michel Alophène Lafalaise, Joseph Willy, Camy, Ricot, Vital Aslin, Marcelus Delande, Téléus Joseph Rémy, Komandan Cedras, Komandan Renard, Ketelie, Jean Marc, Athanaël Joseph, Rony, Wesmy, Ti Mousson, Renald St Villier, Cénat ey kòmandan Désir, tous ainsi connus, pour implication présumée dans cette affaire ». Le rapport a indiqué que des « informations recueillies ont fait croire que le dimanche 15 mai 2016, cette attaque a été planifiée au cours d’une rencontre tenue par un groupe de présumés bandits se faisant passer pour des membres des FAD’H, sous l’égide du nommé Guy Philippe, assisté de ses chefs de troupes… ».

« En ce qui a trait aux présumés auteurs et coauteurs ou complices de ces actes répréhensibles, les premières informations obtenues ont laissé croire que les suspects avaient préalablement planifié ces attaques lors d’une réunion tenue à Pestel, dans le département de la Grand-Anse. Selon les renseignements obtenus, leur mission principale consistait à déstabiliser le pays en s’attaquant à la force publique », lit-on dans ce rapport qui cite une « source » indiquant que les assaillants, environ une cinquantaine, « sont partis de l’usine sucrière dénommée centrale Dessalines.

« Entre autres, poursuit le rapport, les dénonciations faites par le nommé Joseph Remy Téléus avant qu’il ait rendu l’âme ont démontré le rôle joué par le nommé Guy Philippe et ses pairs dans ce complot visant à déstabiliser le pays. Selon les déclarations du mourant, ce dernier est l’auteur intellectuel de cette attaque ». Le rapport d’enquête du BAC, citant un inspecteur de police, a révélé que les assaillants ont emporté 19 fusils de calibre 12, deux fusils M1, 5 fusils Lyncher, des munitions et des radios de communication. L’audition d’un autre policier, selon le rapport, indique que les assaillants ont pris 1 fusil Galil, deux chargeurs, 5 pistolets, quatre gilets pare-balles, un véhicule de service Nissan 3-01551.

Contacté, le ministre de la Justice, Me Camille Junior Edouard, a confié au journal, vendredi soir , que le « parquet a pour devoir de s’assurer que toute personne indexée dans ce dossier soit mise à la disposition de la justice ». La police a fait son travail, le dossier étant complet, acheminé au parquet, a-t-il dit, soulignant que les commissaires du gouvernement sont instruits pour ne pas classer sans suite. Le parquet a pour devoir de relever des indices conformément à l’article 13 du code d’instruction criminelle et donner suite. La justice a pour devoir de faire un suivi sur les recommandations du BAC. C’est une obligation », a expliqué Me Camille Junior Edouard.

Pierre Ésperance, coordonnateur du RNDDH, a salué le « bon travail » du Bureau des affaires criminelles qui a assumé ses responsabilités. Le militant des droits de l’homme a par ailleurs estimé que les autorités policières et judiciaires, au plus haut niveau, ont fait des calculs politiques en laissant trainer le dossier en longueur alors qu’elles connaissaient les instigateurs de cet acte très grave. Le comportement de ces responsables avait participé à démobiliser les policiers, a analysé Pierre Espérance. « Maintenant, nous allons observer l’agissement des autorités policières et judiciaires dans ce dossier. Pour moi, on doit poursuivre tous les gens indexés dans le rapport sans considération d’ordre politique, économique et sociale », a affirmé Pierre Espérance.

Il n’y a pas eu de calcul politique comme le prétend Pierre Espérance. « Cette opinion est plutôt légère », a estimé le ministre de la Justice, soulignant qu’il fallait prendre le temps nécessaire pour bien faire, pour que « l’enquête arrive à maturation ».

Guy Philippe, ex-commissaire de police, ex-chef rebelle pendant la présidence de Jean-Bertrand Aristide, homme politique, candidat au Sénat dans la Grand-Anse, avait boudé une convocation de la justice. Il avait, dans la presse, nié avoir une quelconque implication dans l’attaque des Cayes dans la nuit du 15 au 16 mai 2016. Il avait indiqué dans la presse que les policiers étaient comme ses frères, comme ses enfants. Guy Philippe avait aussi indiqué qu'il peut se défendre militairement si on l’attaquait dans son fief, à Pestel.

Par :Roberson Alphonse robersonalphonse@lenouvelliste.com