Donald Trump lors de son discours d'acceptation à la convention républicaine le jeudi 21 juillet 2016 . |
Dans le cadre de son discours d’acceptation à la convention républicaine jeudi soir, le candidat républicain Donald Trump s’est présenté ouvertement comme le «candidat de la loi et l’ordre», tout en disant représenter la «générosité et la chaleur».
M. Trump a prononcé en fin de soirée son premier discours officiel en tant que candidat — une longue allocution qui a duré plus de 75 minutes, dans laquelle il n’a toutefois pas laissé place à beaucoup d’improvisation. Il semble avoir lu presque mot pour mot un brouillon du discours qui avait été publié plus tôt sur le site internet de nouvelles Politico.
Le candidat des républicains a martelé pendant plusieurs minutes qu’il allait rétablir la loi et l’ordre s’il était élu à la tête du pays en novembre prochain.
«Je serai le candidat de la loi et l’ordre», a-t-il assuré, rappelant les nombreux drames survenus en sol américain depuis quelques semaines, dont la tuerie contre des policiers à Dallas.
«Une attaque contre les policiers est une attaque contre tous les Américains», a-t-il déclaré.
M. Trump a aussi promis de défendre la communauté LGBTQ «de la violence et de l’oppression des idéologies étrangères haineuses» dans la foulée de l’attaque dans une boîte de nuit gaie à Orlando, en Floride. Le candidat s’est d’ailleurs dit heureux de se faire applaudir pour cette promesse.
Donald Trump lors de son allocution qui a duré plus de 75 minutes. |
Adoptant un ton plus dur, M. Trump a réitéré son intention de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis afin de diminuer la criminalité et d’appliquer les lois telles qu’elles sont.
«Le 21 janvier 2017, le jour où je prêterai serment, les Américains se réveilleront enfin dans un pays où les lois des États-Unis seront appliquées. Nous serons compréhensifs et compatissants avec tout le monde. Mais ma plus grande compassion sera pour nos propres citoyens qui sont en difficulté», a-t-il affirmé.
Donald Trump s’est également fermement engagé à s’attaquer au groupe armé État islamique, «qui n’existait pas» avant que la démocrate Hillary Clinton devienne secrétaire d’État, a-t-il dit.
M.Trump a aussi écorché au passage le président Barack Obama, qui a échoué sur plusieurs fronts, dont l’éducation et la criminalité, selon lui.
«Je n’ai pas de patience quant à l’injustice, je n’ai pas de tolérance quant à l’incompétence du gouvernement et je n’ai pas de sympathie pour les dirigeants qui déçoivent leurs citoyens», a-t-il lancé.
Donald Trump a également dépeint un portrait peu flatteur de sa rivale, la candidate probable du Parti démocrate, Hillary Clinton. Le bilan de l’ex-secrétaire d’État est marqué par «la mort, la destruction et la faiblesse», a-t-il lancé.
«Quand une secrétaire d’État range ses courriels sur un serveur privé, supprime 33 000 d’entre eux pour que les autorités ne voient pas son crime, met notre pays à risque, ment sur le sujet et ne fait face à aucune conséquence, je sais que la corruption a atteint des niveaux jamais atteints auparavant», a-t-il déclaré devant ses partisans.
Il a d’ailleurs tendu à main aux électeurs de l’ancien rival de Mme Clinton, Bernie Sanders. «Ses militants se joindront à notre mouvement, parce que nous nous règlerons l’un de ses plus grands problèmes: le commerce», a-t-il indiqué.
«Rappelez-vous, c’est Bill Clinton qui a signé l’ALÉNA, l’un des pires accords économiques jamais conclus par notre pays. Jamais plus», a-t-il tranché.
Quelques minutes plus tôt, la fille de Donald Trump, Ivanka, avait vigoureusement défendu la réputation de son père, «qui est célèbre, sans être vraiment connu», a-t-elle souligné.
Mme Trump a assuré qu’il a la «force et l’habileté», ainsi que «la générosité et la compassion» nécessaires pour devenir président des États-Unis.
Elle a également affirmé que son père était «aveugle sur la couleur de la peau» et «neutre sur le sexe», rejetant les accusations de racisme et de sexisme qui ont fait surface pendant la campagne.
Beaucoup de pression reposait sur les épaules de M. Trump, jeudi, alors que son parti s’est montré fortement divisé dans les derniers jours.
Avant le discours de leur candidat, plusieurs républicains de renom ont d’ailleurs lancé un message d’unité à leurs partisans.
Le président du Comité national républicain, Reince Priebus, a assuré que le Parti républicain était le «parti des nouvelles idées» et le «parti de la base (militante)». «Restons unis en tant que républicains, arrêtons Hillary Clinton», a déclaré M. Priebus sous un tonnerre d’applaudissements.
Une convention qui a mal commencé
Le candidat Donald Trump devait mener à bien une convention qui a bien mal commencé pour le Parti républicain, selon le chercheur Rafael Jacob de la Chaire Raoul-Dandurand.
Donald Trump entouré de sa famille à la fin de son discours |
Dès le début, des discours ont été chahutés par des participants anti-Trump. La même soirée, la femme de Donald Trump, Melania, s’adressait aux partisans en lisant un texte dont certains extraits étaient tirés directement d’un discours de l’actuelle première dame, Michelle Obama. Et selon Rafael Jacob, le discours de Mme Trump lui-même était «mauvais, mal livré et mal écrit».
Pour couronner le tout, mercredi, la soirée qui devait être celle de Mike Pence, le colistier de Donald Trump, a finalement été celle du candidat déchu, Ted Cruz. Le sénateur du Texas a offert un discours enflammé, mais il n’a pas appuyé officiellement son ancien rival, au grand dam des partisans réunis à Cleveland.
Ainsi, Donald Trump devait réparer les pots cassés de la convention et de la course aux primaires, dans laquelle il s’est montré très agressif — on en voit les conséquences avec l’absence du clan Bush et le comportement de M. Cruz.
«L’électeur que les républicains essaient de rejoindre, est-ce qu’il va retenir les attaques contre Hillary Clinton qui, dans certains cas, peuvent être efficaces? Ou est-ce qu’il va retenir la controverse autour du plagiat, du discours de Cruz?», a expliqué M. Jacob.
En ce moment, Donald Trump se retrouve presque au coude-à-coude dans les sondages avec la probable candidate démocrate, Hillary Clinton. «Si le parti sort de là unifié, il a de très bonnes chances de gagner», a-t-il indiqué.
Risque d’implosion
En revanche, si la soirée se termine mal, la campagne de Donald Trump pourrait être en sérieuse difficulté, a prédit le chercheur.
Si plusieurs élus commencent à avoir peur pour leur propre campagne, ils pourraient adopter la même stratégie que les républicains en 1996. Bob Dole était alors un candidat très impopulaire qui se présentait contre le président démocrate Bill Clinton.
«Ils ont largué publiquement Bob Dole. Ils ont dit aux électeurs: « On comprend que Bill Clinton va gagner, mais si au moins vous voulez vous assurer du fait que le pouvoir à Washington ne soit pas entre les mains d’un seul parti, votez pour nous au Congrès »», a rappelé M. Jacob.
«Si c’est ça qui arrive avec M. Trump, la campagne implose, c’est aussi simple que ça», a-t-il conclu.
Source : Metro
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