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Tuesday, June 1, 2021

Référendum constitutionnel: position de l’ancien président Jocelerme Privert (première partie

                        Jocelerme Privert

Après la chute de la dictature trentenaire des Duvalier et à compter du 7 février 1986, le peuple haïtien, en différentes occasions, avait fait irruption sur la scène politique. Il voulait, à travers ce geste, signifier son refus systématique des pratiques dictatoriales et faire valoir son choix résolu de la démocratie, non seulement comme régime politique. La constitution de 1987, adoptée dans la foulée, à la suite d’un processus participatif incluant l’ensemble des communautés, a clairement fixé les grandes lignes du régime politique haïtien ainsi que les responsabilités des trois (3) pouvoirs d’Etat. Également, pour mieux asseoir la gouvernance politique et financière, la gouvernance sociale et culturelle, des institutions indépendantes ont été expressément créées. Les grands objectifs de ce nouveau contrat social ont été établis dès le préambule, de ladite charte, lequel est ainsi présenté :
Le peuple haïtien proclame la présente Constitution :

Pour garantir ses droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur ; conformément à son Acte d'Indépendance de 1804 et à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948.

Pour constituer une nation haïtienne socialement juste, économiquement libre et politiquement indépendante.

Pour rétablir un État stable et fort, capable de protéger les valeurs, les traditions, la souveraineté, l'indépendance et la vision nationale.

Pour implanter la démocratie qui implique le pluralisme idéologique et l'alternance politique et affirmer les droits inviolables du Peuple Haïtien

Pour assurer la séparation, et la répartition harmonieuse des pouvoirs de l'État au service des intérêts fondamentaux et prioritaires de la Nation.

Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l'équité économique, l’équité de genre, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale, par une décentralisation effective »

Les différentes administrations, qui se sont succédé, depuis l’adoption de cette nouvelle constitution jusqu’à la publication de la version amendée, n’ont pas, en effet, accordé toute l’attention nécessaire à la mise en place de toutes les institutions indépendantes, indispensables à l’implémentation et à la consolidation de la démocratie en Haïti. Le système de gouvernance instauré par la constitution de 1987 est particulièrement handicapé par l’absence du Conseil électoral permanent (CEP). Cette institution est une clé de voûte fondamentale au renouvellement périodique du personnel politique et à la stabilité organisationnelle et institutionnelle. En ce sens, la réalisation régulière des compétitions électorales, selon les échéanciers fixés par la constitution, est plus qu’une gageure et en pâtit lourdement de l’absence de cette structure.

Le recours à des accords politiques, entre les tenants du pouvoir et les forces politiques, pour combler ce vide institutionnel par la formation des conseils électoraux provisoires chargés d’organiser des élections plus ou moins acceptables, est presque devenu la norme.

Ainsi, à la fin du mandat de l’ancien Président Michel Joseph Martelly le 7 février 2016, les seules élections organisées par son Administration, n’ont pas pu aboutir à des résultats définitifs. L’imminence d’un vide institutionnel au niveau du Pouvoir exécutif s’est précisée. Les préoccupations de la grande majorité de la population étaient des plus inquiétantes avec la polarisation politique, les violences des rues et bien évidemment avec leurs graves conséquences sur le plan politique, économique, social et culturel et de la vie communautaire.

Face au spectre du chaos et de l’anarchie qui menaçait les fondements même de la République, les représentants des pouvoirs exécutifs et législatifs se sont engagés, dans la recherche d’une solution constitutionnelle et institutionnelle à cette énième crise politique multiforme. Ainsi a été conclu et signé, avec la médiation, entre autres, d’une délégation de l’Organisation des Etats américains (OEA), l’Accord du 5 février 2016.

La transition politique, issue de cet accord, a permis de rétablir la paix dans les rues, redonner l’espoir à la population, restaurer la confiance entre les acteurs politiques et créer les conditions objectives pour la relance du processus électoral entamé au cours de l’année 2015.

Les résultats proclamés ont été favorables à Monsieur Jovenel Moïse. Après les formalités de prestation de serment par devant l’Assemblée nationale réunie pour la circonstance, le nouveau Président élu a reçu des mains du Président de ladite assemblée l’écharpe présidentielle consacrant son statut de nouveau Président de la République. Dans le courant de cette même journée du 7 février 2017, le Président a été investi et installé dans ses fonctions au Palais national conformément à la constitution de 1987. 

A sa prise de fonction, le nouveau Président pouvait compter sur l’appui inconditionnel d’une majorité imposante au Parlement, soit plus de quatre-vingt-dix (90) députés sur cent dix-neuf et vingt-cinq (25) sénateurs sur trente (30). Ainsi, sans grande difficulté, il a pu former son gouvernement et faire ratifier la déclaration de politique générale du Premier ministre. Il est important de souligner que le parlement avait également approuvé, sans réserve, un ensemble de décisions politiques prises en conseil des ministres notamment : la nouvelle loi réorganisant le fonctionnement de l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et la loi de finances de l’exercice 2017-2018. Et ceci en dépit des multiples contestations soulevées dans l’opinion publique haïtienne par ces textes.

L’environnement politique, qu’il avait trouvé lors de son avènement au pouvoir, était, de toute évidence, favorable à une consolidation de la stabilité politique et institutionnelle, indispensable au progrès économique, social et culturel du pays. Mieux que ses prédécesseurs, le Président Moïse et son Administration avaient toute la latitude nécessaire pour mettre en place et consolider les principales institutions indépendantes, prévues par la constitution en vue de renforcer la démocratie et de l’État de droit en Haïti. Malheureusement, il n’en fit rien.

Le constat, aujourd’hui, est sans appel. L’Administration du Président Moïse, marchant sur les brisées de son mentor, a royalement ignoré les échéanciers électoraux[1] devant favoriser le renouvellement des institutions démocratiques. Ainsi, le Pouvoir législatif, au deuxième lundi de janvier 2020 a été rendu dysfonctionnel avec la fin du mandat de la totalité des membres de la Chambre des députés et des deux tiers (2/3) du Sénat de la République. Les dix (10) sénateurs sur les trente (30) prévus et qui constituent l’effectif actuel de ce corps, sont maintenus en fonction sans réels pouvoirs et activités.

Source: Le Nouvelliste 



Saturday, April 16, 2016

Michel Martelly écrit au Président Provisoire Jocelerme Privert


Son Excellence
Monsieur Jocelerme PRIVERT
Président Provisoire
Palais National

Monsieur le Président Provisoire,

Deux mois après la fin de mon mandat et après avoir négocié et signé avec vous, en votre qualité de Président du Sénat, conjointement avec le Président de la Chambre des Députés, un accord de sortie de crise,  le pays est menacé par une crise plus profonde que je voulais éviter.

En effet, en signant cet accord, j’ai voulu éviter au pays une crise politique après le coup du 22 janvier 2016 et contribuer  à l'exercice du jeu démocratique; c’est dans cet esprit que j’ai quitté mes fonctions  à la date prévue par la Constitution, en m’assurant, comme il a été prévu, que le pouvoir soit transmis, le 14 mai 2016, à un Président légitime, issu d’élections.

Dois-je encore vous rappeler, Monsieur le Président Provisoire, que cet accord a été rédigé par vos soins, suivant vos propres termes et conditions et vous en êtes, par la suite, devenu le principal bénéficiaire, responsable direct de sa mise en œuvre ?

Il  est inconcevable qu'après deux présidences à vie consécutives, ayant duré trente ans, le pays ne parvienne, trente ans plus tard,  à organiser des élections qui ne fassent l’objet de contestation et qu’il soit toujours utile de se référer à l’arbitrage de la communauté internationale pour trancher. Ce constat choque tant les observateurs nationaux qu’étrangers.

Il est anormal que certains politiciens haïtiens recourent à tous les stratagèmes, du mieux qu'ils peuvent, pour empêcher la tenue d’élections et que l'on offre au monde entier le spectacle navrant qu'eux tous n’étaient motivés que par des intérêts personnels et mesquins. Un grand nombre de ceux qui se sont montrés hostiles à la tenue des élections se sont fait nommer au gouvernement de transition qu’ils veulent convertir en gouvernement définitif, sans recourir à la voie des urnes, en utilisant tous les artifices. La nouvelle donne consiste à séparer à l’amiable, copain-copain, le pouvoir exécutif avec les sénateurs, comme une sorte de butin de guerre que l’on repartit entre des officiers vainqueurs. Le Sénat est rendu quasiment dysfonctionnel aujourd’hui parce qu’aux sénateurs sont offertes des fonctions administratives à titre de récompense - les Sénateurs abandonnant le Parlement pour devenir ministres.  Cette approche ne va pas tenir la route, Monsieur le Président provisoire.

Le Gouvernement actuel se donne un agenda étendu voire illimité qui ne correspond nullement à son mandat, circonscrit dans l’accord signé entre vous et moi  le 5 février 2016. Cette démarche  ne va pas permettre de résoudre la crise, elle va plutôt l’aggraver.

Il est urgent d'engager le processus d'organisation du second tour des élections présidentielles et qu’un gouvernement légitime soit mis en place dans les délais prévus.  Il serait raisonnable que l'on cesse d'utiliser des subterfuges pour grignoter quelques mois sur les mandats des élus à des fins inavouables.  Le pays ne pourra pas tirer avantage de la répétition de cette situation consistant en cette pratique de vouloir remplacer un gouvernement constitutionnel par un gouvernement provisoire, et le renvoi des élections réglementaires sine die pour laisser un certain temps de gestion à ce gouvernement provisoire.  Je voudrais en connaitre la motivation... Une telle situation va continuer à augmenter la précarité et entacher l'image du pays aux yeux de nos partenaires- bien entendu ceux qui n'ont aucun intérêt dans cette situation... C’est la  raison principale qui m’a porté à choisir, parmi toutes les options, de signer  l'accord du 5 février et partir le 7 février suivant.

Les stratèges de ce gouvernement, qui se croient seuls sur la planète, instaurent  la persécution sous toutes ses formes pour parvenir à leurs  fins. Leur programme majeur a pour nom la "demartellisation".  Ce programme consiste à humilier mes anciens collaborateurs et paradoxalement, ceux-là même qui m'ont accompagné jusqu'aux derniers jours de mon mandat. Cette manière de faire démontre l'incohérence et l'inconsistance de ces persécutions qui fragilisent la démocratie et anéantissent l'esprit démocratique. Une première tactique a consisté à les accuser de choses auxquelles ils sont complètement étrangers, que personne n'a établi. Quand ils considèrent devoir se défendre, ils sont directement menacés, accusés de contester des déclarations du Président et privés de leur liberté de mouvement. Un Commissaire du Gouvernement, ex-député du peuple, qui n’est pas juge des comptes des fonctionnaires  et des Grands commis de l’Etat, commence par établir une liste d’interdiction de départ avant même d’avoir  entendu ses victimes ou d’avoir vu les dossiers qui leur seraient imputables.
Je crois en la nécessité de tout administrateur de l’Etat de rendre compte de sa gestion, cependant si la justice est aveugle, elle ne doit pas se laisser aveugler.

Que la nation prenne garde et reste vigilante pour que la nécessaire et indispensable lutte contre la corruption ne fournisse l’occasion de commettre des injustices criardes, même au nom de la raison d’Etat, autrement comme l’avait si bien dit le Président René Préval, dans une situation semblable «peu de citoyens honnêtes, compétents et sérieux accepteront de se mettre au service de leur pays en se persuadant que l’Etat ne peut être habité que par des malveillants et des médiocres» (sic)

Je n’ai pas signé l’accord du 5 février pour encourager la violation des droits individuels. Combien de fois ne vous est-il pas arrivé, Monsieur le Président provisoire,  de vous prononcer dans des domaines qui ne sont pas les vôtres, en déni des prérogatives et responsabilités des institutions légalement constituées. En déclarant par exemple, plus d'une fois, aux membres du PHTK que leur candidat à la Présidence est classé en 5eme position alors que vous n’êtes pas membre du Conseil électoral !  Qui donc  comptez-vous classer en première position, Monsieur le Président ?

Je vous invite patriotiquement à vous dépasser et à vous éloigner du chant des sirènes, car les chantres ne connaissent pas la douleur ni les responsabilités d’un président de la République. Eux croient que tout lui est possible. Malheur à un président qui croit qu’il peut tout faire. Le seul recours d’un chef d’Etat devant ces situations, c’est la loi ; il doit avoir recours en permanence à la loi. Cela m’a évité bien des égarements même s’il m’a laissé des inimitiés au sein de mon propre camp.  De toute manière, il y a un choix à faire. Il y a beaucoup de voies. Moi j’ai choisi de voir les choses avec hauteur, sans roublardise. Nous devons laisser le temps des dictatures et des violences politiques derrière nous et renoncer à vouloir contrôler le pouvoir par tous les moyens, au risque de maintenir le pays dans l’indignité et le dénuement de ses citoyens.

Si nous voulons travailler à l’instauration de la démocratie en Haïti, nous devons nous y consacrer de manière déterminée et sérieuse, de toute notre force, de tout notre être et de toute notre pensée, tellement la tentation d’aller dans le sens contraire est grande. Le seul garant, c’est le respect de nos institutions. 

C’est dans ce sens que j’avais choisi de rendre visite à tous les anciens Chefs d’Etat vivant dans le pays. Cette décision n’avait pas fait l’unanimité autour de moi. Mais ma volonté de rassembler toutes les élites et toutes les forces du pays pour l’avènement d’une ère de progrès me l’avait dicté. Je l’ai fait pour rassurer. Durant mon 
administration, les libertés politiques ont atteint leur apogée, la presse, le paroxysme de la liberté.  Mes ministres s’exprimaient librement et je n’ai jamais trouvé aucun mal à l’expression de positions contraires. Je n’étais pas le Chef mais le coordonnateur. Je n’ai jamais considéré que j’étais le juge des actes de mes prédécesseurs ou de leurs ministres. Je n’étais pas obligé de marcher sur leurs voies, je pouvais revenir sur certaines de leurs décisions, sans essayer de les mettre en cause. Parce que  la Constitution, qui doit être notre boussole, a fixé la responsabilité de chacun et de chaque institution. Sur mon bureau et ma table de chevet, il y avait toujours un exemplaire de la Constitution. Un Président de la République ne doit jamais être lassé de lire et de relire la Constitution.

Je sais que vous connaissez ce texte par cœur.  On vous attribue, à tort ou à raison, une connaissance approfondie des questions administratives. Je vous encourage à lire et à relire la Constitution, nos lois administratives, les textes de procédure administrative et civile tous les jours et à ne pas vous en écarter, comme je vous supplie, pour le bien du pays, de ne pas vous écarter du texte de l’accord du 5 février que nous avons signé. La patrie vous sera reconnaissante. Ainsi votre rêve sera comblé, vos vœux exhaussés. Vous aurez acquis estime et respect aux yeux des Haïtiens et des partenaires internationaux engagés à nos côtés dans la rédemption du pays. L’Histoire vous rendra témoignage comme un grand patriote…  Avant vous, d’autres ont essayé d’aller dans le sens contraire de l’Histoire, ils l’ont tous regretté.

Les évènements de ces derniers jours m’ont motivé à vous écrire cette lettre. Je le fais en toute humilité et dans un élan patriotique, pendant qu’il est encore temps. Mon patriotisme me commande de vous recommander de ne pas céder à la tentation de ceux qui n’attendront pas le second chant du coq pour vous lâcher.

Veuillez agréer, Monsieur le Président provisoire, les assurances de ma très haute considération. 

Michel Joseph MARTELLY

56è Président de la République d'Haïti

(Sic) 







Saturday, February 27, 2016

Discours d'investiture du nouveau Premier ministre Fritz Alphonse Jean

Le nouveau Premier ministre veut «mettre tout le monde ensemble»
Fritz Alphonse Jean
Premier ministre haïtien
Dans son discours d'investiture au palais national ce vendredi 26 février, le nouveau Premier ministre Fritz Alphonse Jean a indiqué qu'il occupe la Primature « avec un esprit de dépassement, de concorde et de grande humilité ». Passant en revue divers problèmes auxquels le pays fait face, Fritz Jean estime que l'on doit « entreprendre des actions dans le très court terme qui, certes, aborderont les urgences, mais seront aussi structurantes de façon à poser des jalons pour le long terme ». Nous publions son discours dans son intégralité.



Mesdames, Messieurs
Monsieur le Président de la République, je vous remercie de la confiance placée en ma personne. Choisir a certainement été difficile dans le contexte actuel où tout le monde veut servir et proposer leur expertise.

Je me félicite néanmoins de cet engouement légitime et je tâcherai de mettre à contribution ce désir de chacun de servir son pays pour avancer et réussir avec plus de chance.

Monsieur le Président, je suis conscient que la principale mission que vous me confiez est de gagner la confiance de tous les acteurs, partie prenante de cette crise politique aiguë. J’accepte d’occuper la Primature avec un esprit de dépassement, de concorde et de grande humilité.

Chaque arrivée d’une nouvelle équipe au pouvoir, chaque ouverture d’une situation exceptionnelle suscite un ensemble d’espoirs de changement et au bout du compte, à la fin de l’expérience, à l’enchantement du début prennent place les déceptions et les désillusions.

Sur plusieurs décennies, notre pays a par conséquent cumulé un ensemble de frustrations dues à des promesses non tenues. Les progrès souhaités ne sont pas arrivés et les problèmes non résolus ont créé des paralysies et une situation de moins en moins gérable.

Trente années après l’ouverture de la transition démocratique, notre pays se trouve en face de gros défis issus de nos errements. Aujourd’hui, il s’agit de se mettre ensemble, de lier nos énergies pour faire naître la volonté de faire les choses autrement.

Il s’agit autant de sortir le pays de l’improvisation et le faire entrer dans une nouvelle ère de planification, de rendre fonctionnelles ses institutions pour réorganiser l’Etat, le réorienter en fonction des services à fournir à la population.

Prendre en compte les besoins de la femme et de l’homme haïtien, agir désormais en fonction de la quête du bonheur du peuple haïtien, voilà ce que doit être la mission principale de l’Etat. L’Etat de droit où chaque citoyen est égal devant la loi, où chacun est comptable de ses actes. Cet Etat qui inspire confiance où les entreprises prennent en compte leurs responsabilités sociales, le devoir de partage pour la restauration et le rapatriement de notre dignité tant individuelle que collective.

Avec le chef de l’Etat nous avons une mission courte, mettre tout le monde ensemble, faire participer tout le monde dans la construction de la base qui provoquera à plus long terme le miracle de la renaissance haïtienne !

Dans l’urgence, nous devons créer les conditions nécessaires à la réalisation d’élections crédibles, honnêtes et transparentes et, parallèlement, rétablir la stabilité macroéconomique en procédant au redressement des finances publiques.

Nous sommes venus pour permettre par des actes et des gestes citoyens le retour de la confiance entre nous, dans la divergence mais dans une finalité de concorde.

Les défis sont énormes, mais en regardant d’où nous sommes sortis, prenons comme modèle la mise en commun de nos ancêtres et leur leitmotiv « L’union fait la force » pour doper nos esprits et notre énergie, pour partir gagnants !

Monsieur le Président, en concertation avec vous et l’ensemble des secteurs concernés, et particulièrement le Parlement, nous ne tarirons pas d’efforts pour adresser les préoccupations de la population, et nous assurer que la paix et la stabilité, garantes de son mieux-être, règne. Les choix sont difficiles, et nous aurons à agir avec intelligence, discernement, mais aussi avec fermeté et rigueur.

Il nous appartient d’entreprendre des actions dans le très court terme, qui certes, adresseront les urgences, mais seront aussi structurantes de façon à poser des jalons pour le long terme.

Merci.
Fritz Alphonse Jean,
Premier ministre Palais national,
le 26 Février 2016 


Cérémonie d’installation du Premier ministre Fritz Jean

Une courtoisie de Tele Guinen

Monday, February 15, 2016

Le président provisoire Jocelerme Privert entend s’ériger en rassembleur en vue d’une issue à la crise


Président Jocelerme Privert 
Le président provisoire Jocelerme Privert dit vouloir travailler avec tous les Haïtiens et Haïtiennes en vue de dénouer la crise politique actuelle, lors de son investiture au palais national, le dimanche 14 février.

Il appelle tous les secteurs de la classe politique, souvent opposés sur des choix et des lignes d’engagements politiques, à rester des frères et des sœurs appartenant à une même patrie.

Mildred Aristide et Maryse Narcisse
   du parti Fanmi Lavalas.                       
L’investiture a eu lieu en présence de plusieurs personnalités, comme Mildred Aristide, épouse de l’ancien président Jean Bertrand Aristide du parti Fanmi lavalas, la coordonnatrice du parti, Dr. Maryse Narcisse, l’ancien sénateur et ex-candidat à la présidence, Simon Dieuseul Desras.

Discours d’investiture du Président Provisoire Jocelerme le 14 Février 2016.
Une courtoisie du Palais National

Étaient également présents le porte-parole du Mouvement national de l’opposition populaire (Monop), André Fardot, l’avocat et ancien candidat à la présidence, Newton Saint-Juste et Mathias Pierre de « Pitit Desalin », membre du Groupe des huit (8) candidats à la présidence, hostile au départ à l’accord de sortie de crise à l’origine de l’élection de Privert.

Le Premier ministre Evans Paul et son cabinet ministériel
Le premier ministre Evans Paul, d’autres officiels du gouvernement ainsi que plusieurs personnalités de la communauté internationale comme l’ambassadeur Bocchit Edmond, représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des Etats Américains (Oea), ont été remarqués, lors de cette cérémonie qui symboliserait, pour plus d’un, un retour aux affaires de Fanmi Lavalas.

Certains représentants du secteur des affaires, de la chambre de commerce et de la société civile y ont aussi pris part.

L'ambassadeur américain Kenneth Merten ,au centre,
parmi les autres membres  du corps diplomatique pré
sents lors de l'investiture du président Privert.           
Cette entrée en fonction du nouveau locataire du palais national est arrivée dans un contexte où divers secteurs politiques critiquaient la formule de transition prônée par le parlement à travers l’accord de sortie de crise, signé par celui-ci et l’exécutif pour résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois.

Privert a remporté, suite à un second vote, l’élection pour un nouveau président provisoire face à son rival, l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, lors d’une séance marathon en assemblée nationale, débutée dans l’après-midi du samedi 13 pour finir dans la matinée du dimanche 14 février 2016.

Président Jocelerme Privert et son épouse recevant
les honneurs militaires sur la pelouse du P. N.       
« La politique vise certes la prise du pouvoir et sa conservation, mais la morale nous commande d’être mus essentiellement et uniquement par le souci d’une gestion saine et rigoureuse, impartiale et transparente des affaires de l’Etat pour le bien-être de chacun et de tous », déclare-t-il.

Jurant de respecter la constitution haïtienne sur laquelle il a prêté serment, il a aussi mis l’accent, dans son discours, sur le dialogue et la transparence.


L’ex-directeur général de la Direction générale des impôts (Dgi) invite le secteur privé des affaires à mieux soutenir l’Etat à s’acquitter de ses redevances fiscales afin que la Nation soit mieux fortifiée.

Il juge prioritaire le rétablissement d’un l’Etat de droit et le renforcement du processus électoral sans pourtant ignorer la situation financière et catastrophique du pays.

Le président Privert a un mandat de 120 jours 
Jocelerme Privert est la deuxième personnalité à occuper le poste président provisoire en 12 ans, après Me Boniface Alexandre qui a conduit une transition démocratique de 2004 à 2006, période pendant laquelle Privert a passé deux ans en prison, pour son implication présumée, comme ancien ministre de l’Intérieur, dans le massacre de la Scierie (Saint-Marc), le 11 février 2004.

A Saint-Marc, des dizaines d’opposants à l’ancien président Jean Bertrand Aristide ont été tués et une soixantaine de maisons ont été incendiées, deux semaines avant son départ le 29 février 2004.

Source [AlterPresse]

Sunday, February 14, 2016

Jocelerme Privert est le nouveau Président Provisoire d’Haïti

Jocelerme Privert
Président provisoire d'Haïti
Le Parlement haïtien a élu Jocelerme Privert président provisoire d’Haïti, après la vacance présidentielle  créée par l’expiration du mandat de Michel Martelly le 7 février dernier sans qu'un successeur ne soit désigné en raison du report  sine die du second tour de la présidentielle, après des contestations de l’opposition suivies de manifestations populaires à travers les rues.

Jocelerne Privert succède à Michel Martelly  comme président provisoire de la république d’Haïti pour les prochains 120 jours, conformément au terme de l’accord signé entre l’Exécutif et le Législatif,  quelques heures avant la fin du mandat de Michel Martelly. Le Parlement avait reçu pour mission d'élire pour un mandat limité à 120 jours, un président provisoire.
Les 3 candidats à la Présidence provisoire
Déjean, Privert et Leblanc Fils (de G à D )
Jocelerme Privert, qui était jusqu'ici président du Sénat, est élu le président provisoire, au deuxième tour du scrutin après une longue séance dans la nuit de samedi à dimanche retransmise en direct par la télévision nationale d’Haïti. Au cours de cette longue séance débutée au cours de la matinée du samedi, les deux candidats à la présidence provisoire, Jocelerme Privert  et Edgard Leblanc Fils, un ancien président du Sénat, n'ont pas pu être départagés à l'issue du premier tour. Mais le second vote, tenu après 3 heures du matin, a offert à Jocelerme Privert une large majorité sur son concurrent, avec les votes favorables de 64 députés sur 92 et de 13 des 22 sénateurs présents à la séance marathon. 

Le nouveau président portant son écharpe présidentielle après
avoir prêté  son serment devant l'Assemblée nationale              
Jocelerme Privert est né à Petit Trou de Nippes le 1er février 1953. Il a été tour à tour directeur général de la DGI (Direction Générale des Impôts), Secrétaire d’État aux Finances, Ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales. C’est en 1979 qu’il a fait ses débuts dans l’administration publique, année où il est entré à la DGI en tant qu’inspecteur comptable affecté au service de la vérification des états financiers, il avait alors 23 ans. Arrêté le 4 avril 2004 pour sa participation présumée au massacre de La Scierie à Saint-Marc, il sera libéré le 16 juin 2006 après environ 26 mois.

Selon les termes de l’accord du 6 février 2016, le nouveau Président provisoire devra dans le plus bref délai entrer en consultation avec les principaux partis politiques représentés au Parlement, des groupes politiques non représentés au Parlement et les acteurs de la société civile afin de recueillir des propositions de noms de personnalités ayant les compétences et les qualités pour exercer la fonction de Premier Ministre.


C'est la première fois depuis 1946 qu'un chef de l'État haïtien est désigné via un scrutin indirect.

Par Herve Gilbert


Discours d'investiture du Président Jocelerme Privert 
Une courtoisie du Palais National d'Haïti