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Friday, March 17, 2017

Donald Trump reçoit la chancelière allemande Angela Merkel

Angela Merkel et Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche

Le président américain a reçu la chancelière allemande Angela Merkel, ce vendredi 17 mars, à la Maison-Blanche. Elle est le deuxième chef de gouvernement européen à venir à Washington depuis l'élection de Donald Trump, après la Première ministre britannique Theresa May.

C'était le rendez-vous des contraires. Deux personnalités aux antipodes et deux visions du monde contradictoires ont amorcé un dialogue lourd d'enjeux pour la relation euro-américaine vendredi à la Maison-Blanche. À l'évidence, Donald Trump et Angela Merkel n'ont pas surmonté leurs divergences, exposant sans chaleur des points de vue parallèles sur le commerce et la défense européenne.

Angela Merkel et Donald trump lors de leur conférence
conjointe à LA Maison Blanche le 17 mars 2016.         
Avant cette première rencontre, le président et la chancelière avaient surtout eu des échanges acerbes. Trump avait dénoncé «l'erreur tragique» d'accueillir des réfugiés syriens et Merkel lui avait fait la leçon sur les «valeurs de démocratie». Vendredi, leurs entretiens ont débordé de 50 minutes sur l'horaire prévu, sans doute le signe d'une relation apaisée. «Nous venons de conclure une réunion très productive avec des entrepreneurs allemands et américains», a déclaré sobrement le président. Avec l'enjeu de sa réélection en septembre et une opinion publique allemande très sceptique du président américain, Merkel n'en a pas rajouté dans les effusions.

Il a fallu l'évocation des écoutes dont Donald Trump croit avoir été victime - et dont Angela Merkel fut la cible de la part des États-Unis - pour que le président lâche: «Au moins nous avons quelque chose en commun».

La chancelière allemande Angela Markel et Yvanka
Trump assistent à une réunion commune avec des re-
présentants d'entreprises.                                       
Hostile ou indifférent à l'Union européenne, hésitant sur l'utilité de l'Otan, Trump juge les alliances à l'aune des bénéfices qu'en retirent les États-Unis. «À ses yeux, il n'y a en Europe ni menace, ni réelle mise en commun des moyens», analyse Jennifer Lind du Council on Foreign relations (CFR). Pour Walter Russell Mead, du Hudson Institute, Trump n'est pas de ceux «qui voient l'Otan comme un mariage catholique sans divorce. L'ordre international doit mériter sa place».
La chancelière s'était préparée à ces défis, étudiant les déclarations politiques et la personnalité de son interlocuteur. Elle savait que, pour le champion de «l'Amérique d'abord», l'Allemagne s'enrichit au détriment des États-Unis, avec un excédent commercial de 70 milliards de dollars par an, et se défausse depuis trop longtemps sur eux de sa sécurité. Le conseiller économique de Trump, Peter Navarro, accuse même Berlin d'orchestrer une «sous-évaluation de l'euro» pour nuire à l'économie américaine.

«Je suis pour le libre et juste commerce. Mais les négociateurs allemands ont mieux travaillé jusqu'ici que les négociateurs américains, et cela va changer » a déclaré Donald Trump.

Aux yeux du président, ces anomalies doivent être corrigées. Pour le rassurer, Angela Merkel a fait valoir qu'avec une hausse de 8% de son budget de défense l'an dernier, Berlin a déjà entrepris de se rapprocher du seuil de 2% du PIB attendu des partenaires de l'Otan d'ici à 2024 - partant de 1,3% aujourd'hui. Trump a dit «apprécier l'effort», réaffirmant son «engagement ferme envers l'Otan, mais aussi la nécessité pour nos alliés de payer leur juste part».

Pour défendre la relation économique bilatérale, la chancelière s'était entourée de dirigeants d'entreprises allemandes comme BMW, dont la plus grande usine se trouve aux États-Unis. Ils ont fait valoir à Trump leurs 200 milliards d'investissements et 700.000 emplois créés dans son pays. Ils lui ont aussi expliqué leur système d'apprentissage, promettant de le développer outre-Atlantique. Trump s'est défendu d'être «isolationniste»: «Je suis pour le libre et juste commerce. Mais les négociateurs allemands ont mieux travaillé jusqu'ici que les négociateurs américains, et cela va changer», a-t-il promis.


La Maison-Blanche avait indiqué que le président était curieux de connaître l'opinion de Merkel sur Vladimir Poutine, qu'elle pratique de longue date. L'avenir de l'Europe, l'Ukraine et la lutte contre l'État islamique figuraient aussi au menu de leurs discussions, sujets trop vastes pour être épuisés en deux heures de tête-à-tête et un déjeuner. Angela Merkel n'a pas été invitée à Mar-a-Lago, la résidence de Floride où avait séjourné le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et vers laquelle s'est envolé Donald Trump dès la fin de leurs entretiens.

Source: Le Figaro.fr

Tuesday, March 14, 2017

NON, TI SIMONE N’EST PAS MICHEL MARTELLY

Par Elizabeth Sévère
Le magnifique éditorial que Marvel Dandin a présenté le jeudi 2 mars 2017 dans l’émission “Di-m ma di-w” sur les ondes de Radio Kiskeya a été bien reçu par tous ceux qui jusuq’ici ont horreur de la grivoiserie. Il l’avait fait dans le but de répondre aux obscénités qu’a proférées Joseph Michel Martelly, l’éternel Sweet Micky, au cours du dernier défilé carnavalesque qui a eu lieu aux Cayes à l’endroit des journalistes Liliane Pierre-Paul et Jean Monard Métellus. En très grande partie, je suis d’accord avec M. Dandin. Il existe un seul point sur lequel je suis en désaccord avec le courageux éditorialiste de “Kiskeya”. C’est quand il appelle Michel Martelly “Sweet Micky, Ti Simone, ancien président avadra”.

Il n’y a aucun doute que Joseph Michel Martelly est né “avadra”, a vécu toute sa vie en “avadra” et va sans aucun doute  mourir “avadra”. Cependant, c’est manquer d’égard à Ti Simone que de vouloir la comparer avec ce “bandit légal”. Peut-être que notre estimable Dandin et d’autres encore sont trop jeunes pour connaître Ti Simone. C’est injuste de comparer Joseph Michel Martelly à Ti Simone. Et sans aucun doute, M. Dandin a fait cette comparaison de bonne foi. Vers 1965-1966, celle-ci était une jeune fille du peuple, âgée d’une vingtaine d’années, qui se tenait devant le char carnavalesque de certains jazz, en dansant de façon indécente. Si c’était en 1995 que Ti Simone avait fait ce qu’elle faisait sur les chars en 1965, aujourd’hui, elle serait député, mairesse ou même présidente de la République. Si Joseph Michel Martelly a pu devenir président d’Haïti, n’importe quel chenapan peut l’être également, car jamais notre nation a accouché d’un vaurien aussi répugnant comme Joseph Michel Martelly.
Ti Simone avait plus de classe que Gracia Delva et Joseph Michel Martelly, dit Sweet Micky. Personne ne peut dire qu’elle a une seule fois entendu en public sortir des bouches de Ti Simone des insanités comme celles que Joseph Michel Martelly profère dans le pays depuis près de 30 années. C’est un monsieur qui a descendu son pantalon en public – comme il l’a fait dans l’administration haïtienne. Personne ne peut dire avoir vu une seule fois en public la culotte de Ti Simone comme on avait vu l’année dernière le caleçon de Gracia Delva au cours d’un meeting électoral. Pourquoi s’étonner que Jovenel Moïse ait applaudi Joseph Michel Martelly, ancien president-avadra? Qui se ressemble, s’assemble. Qui dit Sweet Micky dit Jovenel Moïse. N’est-ce pas Michel Martelly qui avait recommandé Jovenel Moïse?

Autrefois, dans le pays, on arrêtait et condamnait à de lourdes amendes les gens qui proféraient des insanités dans les rues. En 1968, le régime de Duvalier, un régime certes criminel, avait interdit la chanson “ Juge, juje-m bien” de Coupé Cloué, car celui-ci y avait dit quelques mots qui constituaient des entraves à la morale publique. Aujourd’hui, on voit Jovenel Moïse et sa femme, tout en souriant, danser aux Cayes les insanités de Michel Martelly. De toutes façons, c’est seulement dans l’Haïti d’aujourd’hui qu’un homme sans relief comme Jovenel Moïse peut en devenir le premier magistrat.

Où est passé le sens de la décence et de la moralité dans le pays? Où se trouvent nos autorités religieuses? Où se trouve le cardinal Chibly Langlois? Où se trouvent nos autorités intellectuelles, les Franck Etienne, les Dany Laferrière, les Michaëlle Jean, les Myrlande Manigat, les Lyonel Trouillot, les Arnold Antonin, etc? Où sont-elles passées les associations de défense des droits des femmes? Dans cette affaire, ce serait bien d’entendre la voix d’une grande dame telle que Odette Roy-Frombrun. N’existe-t-il pas en Haïti des associations de professeurs pour dénoncer et condamner publiquement cet acte de vagabondage de Joseph Michel Martelly? Il n’existe pas d’associations de parents dans le pays? Il ne s’agit pas de défendre ni Liliane Pierre-Paul ni Jean Monard Métellus. Ce sont deux adultes qui peuvent se défendre tout seuls. Il s’agit tout simplement de crier son ras-le-bol face à une situation qui porte atteinte à la dignité humaine.

Si le pays avait aux autres branches de son gouvernment (législative et judiciare) des dirigeants valables et compétents, qui se soucient de l’avenir de la jeunesse, ceux-ci auraient dû punir sévèrement Joseph Michel Martelly. Et ce ne serait même pas étonnant si dans cinq ans le même galipiat redevienne président du pays. Car c’est justement le silence, la complaisance et la démission des élites qui avaient permis à un chenapan tel que Joseph Michel Martelly de briguer en 2011 la magistrature suprême de l’Etat haïtien. Cela peut arriver car certains des gens dont nous avons cité plus haut leur nom ne font pas leur travail. Quelle autorité administrative digne de ce nom peut délivrer un certificat de bonne vie et mœurs à un dévergondé,  un vagabond comme Joseph Michel Martelly? Ce qu’il a fait représente clairement un outrage public à la pudeur et aux bonnes mœurs et constitue une atteinte  à la décence  publique.

En son article 278, le Code pénal haïtien stipule clairement: « Toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur sera punie d’un emprisonnement de trois mois à un an, et d’une amende de seize gourdes à quarante-huit gourdes. Définissons alors l’expression “outrage public à la pudeur.” Selon René Garraud, dans son « Traité de droit pénal »: “L’outrage à la pudeur résulte d’un fait physique, acte, attitude ou geste, de nature à offenser la pudeur d’autrui.”  L’auteur continue: “Les éléments constitutifs de l’outrage public à la pudeur sont au nombre de trois. Il faut qu’un fait matériel, contraire à la pudeur, ait été publiquement commis, sans nécessité et volontairement.”

Il est lamentable le fait qu’un homme peu recommandable comme Michel “Sweet Micky” Martelly ait attaqué sans raison deux journalistes qui n’ont commis comme crime que dénoncer ses dérives à la tête de l’Etat. Mais certains membres de la presse haïtienne doivent avoir le courage de dire aujourd’hui “mea culpa… mea culpa… mea maxima culpa”. C’est que, en grande partie, ils sont responsables de la popularité de Michel Martelly en Haïti. C’est un vaurien qui dit ouvertement des insanités dans le pays depuis près de trois décennies, qui a plus d’une fois descendu son pantalon en public, qui s’est masturbé en public. En dépit de tout, jamais la presse n’a pris une position ferme pour dire le danger qu’un tel sacripant représente pour la jeunesse du pays. Devenu président, il a continué à faire les mêmes choses. Par exemple, le 26 juin 2011, voilà Michel Martelly qui se déhanche  au Kreyòl Festival à Wingate High School, à New York. Daniel Supplice, ancien tonton macoute certes, mais un homme quand même éduqué, présent, sourit et applaudit ces gestes de son infréquenatble ami. C’est que, pour Daniel Supplice, l’argent n’a pas d’odeur. De son côté, au lieu de dénoncer d’obscènes les gestes de ce vaurien, l’un des journalistes du Nouvelliste les a apppelés “ les petits gestes comiques du président de la République”.   

De nos jours, n’importe qui peut aspirer à n’importe quelle fonction dans le pays! N’importe qui, n’ayant fait aucune étude secondaire, peut se tenir devant un microphone pour parler au sujet de n’importe quelle science sociale. Récemment, j’ai entendu dans une de nos stations de radio un monsieur citer le nom de Jean Price Mars, ceux de J.B. Romain, d’Emmanuel C. Paul pendant que clairement il n’a jamais lu pas un seul livre de ces grands hommes. Il mésinterprétait tout et faisait un véritable galimatias. Et le public l’appelait au téléphone pour l’applaudir. Donc, un aveugle conduisait des milliers d’autres aveugles. Cela ne m’étonnerait pas si dans cinq ans celui-ci, à cause de son charisme, il deviendrait député, sénateur ou président d’Haïti.
Joseph Michel Martelly, un soi-disant ancien president du pays, l’ancien soi-disant premier magistrat de la nation, a violé aux Cayes tous ces principes. Toute peine doit être proportionelle à tout crime commis. Après un tel acte, un homme comme Joseph Michel Martelly aurait dû être banni de toute fonction publique ou / et élective au moins pendant 50 ans. Nous nous montrons durs à l’endroit de jeunes filles du peuple sans boussole, sans aucune ressource financière qui se prostituent malgré elles et nous offrons la magistrature suprême de l’Etat haïtien à un malandrin comme Joseph Michel Martelly. Trop, c’en est trop!

Non, Ti Simone n’est pas Michel Martelly! Ti Simone était une sainte comparée à un “fatras, un déchet toxique, un mardi gras mal masqué” comme Joseph Michel Martelly, à un avadra tel que Gracia Delva. La société haïtienne n’a jamais connu un vagabond de la trempe de Joseph Michel Martelly. Ce vaurien est une honte pour le nom et le prestige de la nation haïtienne.

Elizabeth Sévère severeelizabeth@yahoo.com
Fontamara, Haïti
5 mars 2017

Sunday, March 12, 2017

Lettre ouverte du Dr. Réginald Boulos au Président Martelly

Président Michel Martelly                 Dr Réginald Boulos

Port au Prince, le 10 mars 2017
Mr Michel Joseph Martelly
56ème Président de la République
En ses bureaux. 

Monsieur le Président, 

C'est après mûre réflexion et beaucoup d'hésitation que j'ai décidé de vous écrire cette lettre ouverte, inspirée de l'amour que nous portons tous pour notre pays. Nos expériences communes, lors de la crise de 2014 dans laquelle vous m'avez permis de jouer un rôle essentiel en vue de conjurer le spectre du chaos qui menaçait notre chère Haïti, me confèrent, sans doute je pense, le droit citoyen de m'adresser à vous et à tous mes concitoyens pour faire appel aujourd'hui à cette sagesse que devrait faire naître en nous notre désir intense de voir ce pays sortir de l’abîme.

Loin de moi toute idée de vouloir, comme d'autres essaient de le faire, jeter le blâme sur l'un ou l'autre dans cette déchirure morale et sociale qui tourmente actuellement notre pays. Je tiens surtout à partager avec vous un message qui m’est venu du cœur. Un message du cœur pour vous dire, en toute modestie et toute fraternité, que vous risquez de sortir du chemin noble et honorable que le destin vous a réservé en faisant de vous le 56ème Président de la République d'Haïti. Notre pays ne connaitra point la stabilité et le développement tant que nous ne briserons pas cette chaîne de revanche qui polarise et déchire le corps social haïtien depuis des lustres. 

En effet, les évènements regrettables de ces dernières semaines s’inscrivent dans cette lignée de violences physiques et verbales qui agitent notre société depuis plus de trente années. Nous, Haïtiens, pensions, raisonnablement, qu’était révolu le temps des horreurs de la mise à mort par le supplice du collier, des disparitions inexpliquées, du laxisme, de la lutte sélective et partisane contre la corruption. Pourtant, d’une part, le pays assiste, avec inquiétude et amertume, à des attaques continues sur les libertés individuelles, et, de l’autre, à l’utilisation abusive et incendiaire de la liberté de parole jusqu'à cette polémique qui vous oppose à deux membres de la presse haïtienne.  Cette polémique est l’expression d’un drame social très profond marqué par une dilution des mœurs, une perte de sens et de valeurs, et une propension, apparemment incontrôlable, à la destruction de l’autre dans l’articulation des frustrations et animosités interpersonnelles, avec des conséquences négatives sur l’avenir de nos enfants 

Il convient de nous dépasser et de faire, tous, preuve de transcendance en cassant résolument cette dynamique d’invectives.  Nous devrions nous ressaisir et démontrer, en gens de bien et pétris d’abnégation et de civilités, par nos paroles et nos actes, que l’esprit de transcendance et de générosité est de loin plus grand et plus noble que l’instinct de revanche.

Je me sens d'autant plus à l'aise, Monsieur le Président, à vous adresser ces mots que ma famille et moi faisions l'objet de viles calomnies et d'attaques inouïes, une vingtaine d’années durant. Vous noterez que, jamais, nous n'avions cédé à la tentation de nous ravaler au caniveau d’où nous étions farouchement attaqués et de répondre à nos détracteurs par des actions qui ne font pas honneur à notre famille et qui contredisent notre système de valeurs. 

Monsieur le Président,
Notre peuple vous a élevé, par son vote, à la Magistrature Suprême de l’État. Aux droits qui s’y rattachent s’associent, évidemment, des devoirs auxquels il n’est point permis de se soustraire, comme celui de toujours montrer de la retenue et de manifester du respect envers ses concitoyens. Si d'autres, regrettablement, se croient en droit de dire ou faire n'importe quoi en tout temps et tout lieu, vous, par contre, devez, toujours et partout, vous interdire de dire ou faire n'importe quoi. 

Votre statut d’ancien Chef d’État vous commande plutôt d’agir en modèle et en leader pour amener nos frères et sœurs haïtiens, notre communauté humaine traversée d’angoisses et de dissensions perpétuelles, à se réconcilier avec elle-même dans la concorde, l’harmonie, le respect de l’un pour l’autre, et la tolérance mutuelle dans la diversité des goûts et des préférences individuels. Vous aurez beaucoup mérité de la patrie si vous saisissez l'opportunité enviable qui vous est offerte par l’histoire et le destin de servir de modèle à nos enfants et nos jeunes. Loin de la trivialité de l’ordinaire, le statut de Président est à réinscrire dans l’ordre suprême de grandeur et de prestige qui est naturellement et conventionnellement le sien. 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect. 


Dr Reginald Boulos

Saturday, March 11, 2017

Wednesday, March 8, 2017

Des soupçons planent sur les causes de la mort de l’ancien président d'Haïti

Les causes de la mort de René Préval sont mises en soupçons
L’annonce de la mort subite de René Préval ce vendredi 3 mars a fait suivre un flot d’hommages et de témoignages dans les médias et sur les réseaux sociaux. Certains l’adulent pour avoir été  le seul président qui a réussi deux mandats dans l’histoire d’Haïti, d’autres  fustigent son laxisme et son libéralisme.
Tandis que le pays se receuille calmement en six jours de deuil national décrété par la présidence - et la famille du défunt en train de préparer les funérailles nationales programmées pour le samedi 11 mars, la question «Et si la mort de Préval n'était pas si simple », tombe comme un couperet en ce début de semaine sur la plateforme en ligne Ayibopost. Et la mort de l’ancien président de la République est aussitôt remise en question au point que le doute s’empare des dirigeants au plus haut sommet de l’Etat.
Car, si dans un premier temps des sources ont évoqué, pour cause, un accident cardio-vasculaire, « des informations non confirmées circulant autour de la mort de l’ancien Président René G. Préval privilégient une thèse d’empoisonnement ». Le sénateur Jean Renel Sénatus, président de la commission Justice, Sécurité du sénat, se fait l’écho de cette rumeur quand il écrit au ministre de la justice ce mardi 7 février.
Dans sa lettre au ton cordial, il demande à Camille Junior Edouard « d’instruire le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince de diligenter une enquête dans l’espèce, s’adresser aux responsables de l’Institut Medio Légal (IML) pour  que le cadavre soit autopsié avant les funérailles de l’ex-président et que rapport circonstancié lui soit copié en toute célérité. »
Jean Renel Sénatus justifie sa démarche par le « principe que l’Etat a le monopole des enquêtes, poursuites de la répression légale et compte tenu de promouvoir l’harmonie de tous les éléments de la société, se référant aussi à l’article 34 du code d’instruction criminelle en vigueur ».
Pourtant, déjà « l'autopsie médico-légal de l'ex président René Préval a  eu lieu ce mardi à la requête de son épouse », a annoncé sur Twitter, Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien le Nouvelliste.
René Préval et son épouse Elisabeth (D)
Sous le choc, Elisabeth Delatour a confié le même vendredi à la presse que René Préval  était « d’excellente humeur »et qu’elle lui a parlé trois fois dans la journée. Mais elle n’était pas à la maison avec son mari au moment de l’AVC.
L'une des rares personnes a avoir passé avec  René Préval « [s]es dernières heures sur terre » peu avant sa mort est le député Jerry Tardieu. Il l’a spontanément raconté dans un article publié dans Le Nouvelliste en ces termes : « Pendant deux heures, autour des expressos que nous servait à répétition la sympathique Rose, nous allons échanger dans la bonne humeur et la plus parfaite convivialité. Serein, calme, détendu, l’ex-président Préval pétait la grande forme. Fidèle à son côté blagueur, de temps à autre, il refilait des calembours trempés d’humour dont lui seul a le secret. Absolument rien ne laissait imaginer qu’il allait rendre l’âme cinq minutes après m’avoir raccompagné à mon véhicule vers 11 heures du matin. »
Source : LoopHaiti.com

Guy Philippe - Une patate chaude à travers la gorge des kidnappeurs

L’affaire Guy Philippe poursuit son cours au tribunal fédéral 
L’affaire Guy Philippe poursuit son cours au tribunal fédéral du district Sud de la Floride. Après un moment de calme relatif, la défense du sénateur élu qui est passée de trois à une seule avocate en moins d’un mois, a présenté plusieurs requêtes au tribunal le 28 février dernier. Dans l’une de ces requêtes, intitulée « motion to dismiss for lack of personal jurisdiction » (requête en dessaisissement pour défaut de compétence personnelle), le sénateur élu, à travers son avocate, Me Zeljka Bozanic, a fait des déclarations fracassantes qui risquent d’avoir des conséquences majeures en Haïti.
Avant de faire ressortir les éléments de cette requête, il convient de faire deux considérations qui éclaireront le lecteur sur cette affaire riche en rebondissements imprévus. Premièrement, la stratégie des avocats de M. Philippe est maintenant connue. L’emphase, aujourd’hui, est mise sur le caractère politique de l’arrestation, et sur l’immunité dont, selon les avocats de M. Philippe, il devrait jouir en tant que sénateur élu. En ce sens, dans certains des documents soumis à la cour, l’avocate de M. Philippe insiste qu’il s’agit d’un sénateur élu dans une nation souveraine, et en tant que tel, les États-Unis devraient, en signe de courtoisie internationale (comity, en Anglais) envers Haïti, lui reconnaitre ce statut et surseoir aux poursuites au moins durant les 6 ans de son mandat.
Le second élément qu’il convient de souligner est que la stratégie de la défense aujourd’hui est clairement d’obtenir du tribunal le rejet de l’affaire (non-lieu) avant que le procès, prévu pour le 3 avril prochain, ne démarre. Et la défense de M. Philippe, dans la poursuite de cette stratégie, qualifie son arrestation de kidnapping par les forces américaines avec la complicité des autorités haïtiennes. Un élément important de cette stratégie sera d’obtenir, dans les prochains jours, une résolution du sénat haïtien condamnant fermement l’arrestation de M. Philippe, et préférablement, affirmant son statut de sénateur bénéficiant de l’immunité parlementaire. Venons en maintenant aux déclarations contenues dans la requête déposée par l’avocate du sénateur élu à la cour fédérale à la fin du mois dernier. Nous les reproduisons ici sans interférence rédactionnelle :
« Le 5 janvier 2017 le sénateur Philippe reçut un appel téléphonique de Salvador Étienne, un des policiers travaillant sous la direction du chef de la Police nationale haïtienne, Michel-Ange Gédéon. Salvador Étienne dit au sénateur Philippe qu’il avait un message urgent à lui communiquer de la part de chef Gédéon, et voudrait le rencontrer le plus tôt possible. Le sénateur Philippe accepta de rencontrer Salvador Étienne devant le Best Western Hôtel, à Pétion-Ville.
Dans la matinée du même jour, le sénateur Philippe, accompagné du député Ronald Étienne et de Paul Mython, rencontra Salvador Étienne devant l’hôtel Best Western, à Pétion-Ville. Salvador Étienne confia alors au sénateur Philippe que Chef Gédéon l’a envoyé l’avertir que des individus voulaient le tuer. Il lui dit aussi que le président Privert et le Chef de la Police judiciaire, Normil Rameau, travaillaient avec les Américains pour l’empêcher de devenir sénateur, et ils seraient même prêts à l’éliminer physiquement.

Après avoir reçu cette information, le sénateur Philippe décida de se faire accompagner d’agents de sécurité, et fit des apparitions publiques seulement dans des endroits où il y avait beaucoup de témoins potentiels, ce qui, selon lui, garantirait sa sécurité.

Parce que la conduite des agents américains qui se rendirent dans un pays étranger où, apparemment, ils tentèrent d’éliminer physiquement l’accusé est si scandaleuse, le tribunal devrait exercer son jugement et rejeter l’affaire pour défaut de compétence personnelle. »


Un peu plus tard, au cours de la même journée, le sénateur Philippe accorda une interview à une station de radio locale en tant que sénateur fraichement élu. À sa sortie de la station, des hommes armés fusèrent de toutes parts et tirèrent deux coups de feu, apparemment dans le cadre de l’exécution du projet d’assassinat dont il avait été informé dans la matinée. À ce moment, alors que l’un des hommes armés tirait un coup de feu, l’un des agents affectés à la sécurité de M. Philippe, Udy Noël, reçut deux projectiles à la place du sénateur après avoir poussé ce dernier hors du champ des projectiles. À cause des coups de feu, des badauds s’attroupèrent, et tout à coup, il y avait trop de témoins. Le sénateur Philippe fut alors appréhendé par des hommes qui semblaient être des agents américains. Ils placèrent une cagoule sur sa tête pour l’empêcher de voir. Cependant, il put entendre les communications radio que ces hommes échangeaient avec leurs interlocuteurs. Lorsque l’homme qui était le plus proche du sénateur annonça « nous l’avons épinglé », l’interlocuteur à l’autre bout de la ligne demanda « est-il mort » ? L’autre de répondre : « Non, on a dû modifier le plan à la dernière minute. »
Le sénateur Philippe fut conduit à un autre véhicule dans lequel il resta trois ou quatre heures. Il fut forcé de s’asseoir sur le plancher extrêmement chaud du véhicule, car le moteur était juste en dessous de lui. Après être resté plusieurs heures dans la voiture, privé de nourriture et d’eau, le sénateur Philippe fut conduit à une maison appartenant aux Américains où il demeura plusieurs heures, encore privé de nourriture et d’eau. Il fut ensuite envoyé aux États-Unis par avion et amené devant ce tribunal pour être poursuivi selon une inculpation datant de 2005.
Comment expliquer cet argumentaire, sans tomber dans des considérations trop techniques ? Essayons. D’après la loi américaine, une fois que l’accusé se trouve devant le tribunal, ce dernier a compétence personnelle (personal jurisdiction) pour entendre de l’affaire. Cependant, il y a deux exceptions à cette doctrine dite Ker-Frisbie Doctrine. La première, c’est dans le cas où le gouvernement américain arrête l’accusé dans un autre pays, en violation d’un traité d’extradition conclu entre les États-Unis et le pays où l’accusé a été arrêté. La seconde exception, c’est dans le cas où, dans le cadre de l’arrestation, le comportement des agents américains est tellement scandaleux que le tribunal devrait se sentir interpellé à ne pas entendre l’affaire, sous peine de cautionner ce comportement. C’est sur cette exception que l’avocate de M. Philippe, Me Zeljka Bozanic, fonde son argumentaire. Nous nous garderons de nous prononcer sur l’efficacité de cette stratégie de la défense dans ce cas précis.

Le procès est prévu pour le 3 avril prochain. Le 28 février, l’avocate de M. Philippe a soumis plusieurs requêtes à la cour. Le gouvernement a jusqu’au 10 mars pour répondre à ces requêtes. Le tribunal rendra sa décision peu après avoir reçu les documents responsifs des avocats du gouvernement. Le bureau Floride du National promet de suivre l’affaire de très près, et de publier, le cas échéant, plusieurs articles par semaine. Entre- temps, certains individus auront des éclaircissements à apporter à la communauté sur les déclarations du sénateur Philippe.
Frandley Denis Julien
Doctorant en droit Miramar, Floride

Friday, March 3, 2017

L'ancien président haïtien René Préval est mort

René Préval
17 janvier 1943 - 3 mars 2017
L’ancien président haïtien René Préval est mort ce vendredi 3 mars d’un accident cardio-vasculaire à l’âge de 74 ans, a annoncé l’actuel président, Jovenel Moïse. « J’ai appris avec émoi le décès de l’ancien président René Préval. Je me prosterne devant la dépouille de ce digne fils d’Haïti», a-t-il écrit sur son compte Twitter. « Mon frère, mon ami, mon conseiller, ton départ nous laisse sous le choc », a également réagi son successeur en mai 2011, Michel Martelly. Divorcé et remarié, M. Préval était père de deux filles et un fils.


René Préval a dirigé Haïti  durant deux mandats, entre 1996 et 2001, puis de 2006 à 2011, seul dirigeant depuis la fin de la dictature duvaliériste, en 1986, à avoir  achevé ses deux mandats, la limite imposée par la Constitution, sans  subir de coup d’Etat ni avoir à partir en exil.

C’est lui qui était à la tête du pays lors du terrible tremblement de terre qui a tué plus de 220 000 personnes le 12 janvier 2010, et M. Préval avait achevé son mandat sans bénéficier  d’une grande popularité, les habitants lui reprochant notamment son manque de leadership au lendemain du séisme.

Agronome de  formation, cet élu de gauche a été en 1991 le premier ministre  du leader charismatique Jean-Bertrand Aristide, avant d’être renversé sept mois plus tard par un coup d’Etat militaire.

Exilé en 1963
Né le 17 janvier 1943, fils d’un ancien ministre, M. Préval, surnommé « Ti René » par les Haïtiens en raison de sa petite taille, parlait, outre les deux langues officielles haïtiennes (français et créole), l’anglais et l’espagnol.

Exilé avec sa famille en 1963, René Préval, serveur dans des restaurants aux Etats-Unis dans les années 1970, était revenu dix ans plus tard en Haïti pour y  ouvrir  une boulangerie. Puis, en 1986, après la chute de la dictature de la  famille  Duvalier en 1986, il a activement milité dans les organisations populaires et les organismes de  défense  des droits de l’homme. Il s’est lié d’amitié avec le fondateur du mouvement La famille, "Ce Lavi", le prêtre Jean-Bertrand Aristide, qui le considère comme son « frère jumeau ».

En 1996, de retour des Etats-Unis, il est devenu à son tour président. Lors de son mandat, il a construit des routes, inauguré des places et distribué du matériel scolaire dans les écoles. Il a finalement remis le pouvoir à Aristide en 2001, élu au premier tour d’une élection controversée et boycottée par l’opposition. René Préval a alors pris ses distances avec l’ancien prêtre.
Marqué par le séisme
Réélu président en 2006, il ne parvient pas à juguler  l’aggravation de la crise économique du pays qui enregistre, en 2008, d’importantes manifestations populaires, surnommées les « émeutes de la faim ».

Très affecté et critiqué après le séisme de 2010, il s’était vu reprocher par les Haïtiens sa volonté d’imposer le candidat de son parti pour sa succession en octobre 2010, ce qui avait provoqué, dans la capitale d’importantes manifestations de partisans de Michel Martelly.

C’est à ce dernier que René Préval a finalement passé l’écharpe présidentielle en mai 2011.
Très discret et sortant rarement en public, René Préval n’en est pas moins resté une personnalité politique incontournable du pays.

Durant l’interminable crise électorale de 2015 et 2016 et même jusqu’au jour de sa mort, politiciens et diplomates se rendaient régulièrement à son domicile, sur les hauteurs de la capitale, pour prendre conseil.

Source de référence Le Monde.fr