Tuesday, January 19, 2016

Le CEP en « situation d’implosion », Martelly et la petite porte le 7 février

Mr. Adelante
Le Conseil électoral provisoire (CEP) se démembre. En situation d'implosion, il n'est pas encore à terre. Qu'importe, pour Michel Martelly, à moins d'un improbable arrangement extraconstitutionel, la probabilité de sortir par le petite porte, sans passer l'écharpe à son successeur élu, n'est plus négligeable. Destins liés.2
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Les rangs du CEP de Pierre-Louis Opont se dégarnissent. Officiellement, deux conseillers électoraux manquent à l’appel. Le docteur Ricardo Augustin, désigné par les évêques catholiques d’Haïti, a démissionné il y a quelques jours sans dire pourquoi. Le pêcheur d’âmes, le pasteur Vijonet Déméro, représentant de la Fédération protestante n’a pas noyé le poisson. Il a présenté ce vendredi sa démission au chef de l’Etat, Michel Martelly. « Je présente ma démission pour des raisons indépendantes de ma volonté », a révélé Vijonet Déméro, accusé par des candidats d’avoir magouillé au BCEN en échange de pot-de-vin. Ce que l’intéressé avait démenti.

Deux autres conseillers, Yolette Mengual et Jaccéus Joseph, entretiennent un flou artistique sur leur avenir au CEP. L’ex-journaliste et militante féministe Yolette Mengual, jusqu’au bout dans des acrobaties sémantiques, a annoncé avoir pris un recul temporaire parce qu’elle a un dossier d’accusation de corruption pendant devant la justice. Le conseiller Jaccéus Joseph, après une conférence de presse au cours de laquelle il a liquidé le CEP sans pour autant présenter sa lettre de démission, est aux abonnés absents.

Mr. Michel Martelly (Dwèt sou bouch)
Le temps, entre-temps, passe. Et à neuf jours des élections à candidat unique annoncées pour le 24 janvier avec l’annonce jeudi, sur Radio Kiskeya, de Jude Célestin de ne pas participer aux élections avec ce CEP responsable de la « mascarade électorale du 25 octobre », l’institution électorale emprunte la dernière ligne de sa vie, dans sa composition actuelle. Avec cette déclaration de Jude Célestin, en attendant sa lettre formelle au CEP, « le CEP est en pleine situation d’implosion », a souligné le président de l’ANMH, Hérold Jean-François.

En accord avec Pierre Manigat Junior, ex-rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, sur le fait qu’il a été désigné et qu’il n’est pas le représentant de la presse au CEP, Hérold Jean-François a confié avoir eu « une rencontre amicale » avec le concerné vendredi dernier. « Nous lui avons exprimé nos inquiétudes par rapport à sa présence au sein du CEP », a expliqué Hérold Jean-François, soulignant que la situation a évolué avec la dernière sortie de Jude Célestin.

« Nous pensons que la situation a évolué. Et je ne vois pas comment un démocrate peut s’associer à une telle situation où l'on a une élection avec un seul candidat. C’est notre point de vue. Comme les autres membres ont compris, Pierre Manigat pourra, de façon autonome, démissionner de l’institution par rapport à cette situation. Ce serait une décision personnelle », a expliqué Hérold Jean-François. « Je sais qu’il a la même grille de lecture que nous par rapport à ces élections-là pour lesquelles l’histoire va condamner tous les protagonistes qui se seraient associés jusqu’au bout à ce processus électoral pour le moins bizarre », a révélé Hérold Jean- François.

« Le représentant de la presse au CEP a toujours la confiance de l’AJH. La possibilité de démissionner ou pas est un acte personnel qui revient à la personne qui est au sein de l’institution. Il a à faire une analyse par rapport aux informations dont il dispose », a confié Jacques Desrosiers, secrétaire général de l’AJH. Il a indiqué que des personnalités ayant démissionné du CEP ont été décriées et indexées par la CEEI.

Pierre Louis Opont
Tèt dwat nan eleksyon
Pour Joseph Guyler C. Delva, les secteurs ayant encouragé les personnalités qu’elles ont désignées a démissionner ont peut-être leur raison de le faire. « Je n’ai aucun problème avec Manigat. Absolument aucun problème. 100 % Manigat. » « Nous avons confiance en Manigat. Nous savons qu’il est honnête. Nous savons qu’il ne ferait jamais des choses incorrectes. Les choses peuvent être difficiles mais nous lui faisons confiance », a insisté Guyler C. Delva.

Les tentatives pour entrer en contact avec le responsable d’Alterpresse, Godson Pierre, qui a critiqué le CEP comme un tout, d’autant que le Conseil a toujours affiché sa solidarité après la prise de décision controversée, ont été infructueuses.

Pour Josué Mérilien, le coordonnateur de l’UNOH, « le CEP devrait partir en bloc parce qu’il a perdu toute sa crédibilité ». « Il y a des accusations de corruption. Il y a des faits presque avérés », a dit le syndicaliste. « Si Lourdes Edith Joseph se souvient d’où elle vient et de ses combats, elle devrait être la première personne à partir. Je ne sais pas si elle a oublié d’où elle vient », a dit Josué Mérilien. Lourdes Edith Joseph, accusé elle aussi en rapport à son travail au BCEN, n’a pas fait de vagues.

Pierre Espérance du RNDDH a rappelé que depuis le 25 août, le RNDDH et les organisations membres de la plateforme des organisations de défense des droits de l’homme (POHDH) n’ont jamais rencontré Me Jaccéus Joseph. Le 30 novembre, il a été décidé que le secteur se désolidarise avec ce CEP qui n’était plus crédible, a rappelé Pierre Espérance qui dit avoir pensé que Me Jaccéus Joseph avait démissionné après la conférence de presse de vendredi dernier. « S'i reste après ces critiques envers le CEP c’est parce qu’il est attaché aux privilèges de sa fonction », a estimé Pierre Espérance.

« Pour l’instant, le Forum économique du secteur privé n’a pris aucune décision concernant la situation électorale. On suit ça de très près. On ne fait pas de déclaration pour l’instant », a confié en off une source proche de cette structure regroupant les principales associations patronales en Haïti.

« Opont n’est pas notre représentant. Il y a un distinguo à faire. Quand on désigne quelqu’un dans une institution, la personne est indépendante. Elle agit seule. On ne peut pas la rappeler. Elle peut elle-même démissionner comme cela se fait aujourd’hui. Je ne peux pas écrire et dire à la personne de se retirer. Techniquement et légalement, cela ne se fait pas », a insisté cette source. « Opont n’est pas mandaté par nous. Nous avons choisi Opont. Nous avons envoyé deux noms au président. Chaque secteur devait présenter deux noms pour le représenter », a-t-elle souligné, rappellant que Serge Villard, président de la Chambre de commerce du Nord, a été le membre du secteur privé à représenter le secteur privé au CEP de 1987.

Sur la conjoncture politique et l’interrogation quant à la possibilité ou non que le pouvoir soit transmis à un président élu le 7 février 2015, le Forum n’a tenu aucune discussion. « Non, nous n’avons pas discuté de cela . Nous avons beaucoup trop d’absences. Il y a des membres en voyage. « Nous suivons les évènements. Nous avons entendu la déclaration de Jude Célestin. Nous ne savons pas s’il va ou non envoyer la lettre au CEP, a indiqué cette source. « Nous suivons mais ne faisons pas d’intervention publique », a martelé cette source. Le journal a aussi appris que des membres du secteur privé ont souhaité voir un forum plus actif. Il semble être en mode marronnage alors que le CEP est en mode implosion, a souligné une autre source du secteur privé.

« J’accueille favorablement ces démissions. Elles favorisent le déblocage de la situation politique », a confié un sénateur de la République.

La CEEI avait recommandé aux secteurs ayant désigné des personnalités au CEP accusées de corruption de les rappeler pour que la justice puisse faire jaillir la lumière de la vérité. Cette commission avait aussi proposé un examen en profondeur du scrutin et un dialogue politique entre les acteurs. En mode "Adelante", le président Michel Martelly, avec un CEP yo-yo par rapport à la date du second tour de la présidentielle, s’est appuyé sur la communauté internationale qui redoute comme la peste le vide institutionnel si l’écharpe présidentielle n’est pas passée à un élu le 7 février.


Face à des réactions outrées, des condamnations de la préparation d’une élection singulière à candidat unique et devant le refus ferme de Jude Célestin de se plier aux demandes répétées des Américains et d’autres émissaires étrangers de participer au second tour, des positions se sont infléchies au niveau de certaines ambassades, a appris le journal. Une ou deux autres démissions au CEP dans les prochains jours confirmeraient que Michel Martelly risque fort probablement de quitter le pouvoir par la petite porte, sans passer le maillet à son remplaçant élu. Entre-temps, des lignes bougent. Très vite. On est encore 

Monday, January 18, 2016

Messages télévisés de Jude Célestin et Jovenel Moise à la nation haïtienne en ce lundi 18 janvier 2016



” C’est pour la première fois qu’un politicien haïtien dit NON aux pressions internationales… Un pas est entrain d’être franchi dans la bonne direction.” Selon Colonel Himler Rebu ancien Ministre du pouvoir Tet Kale sur caraibe FM ce samedi matin 16 janvier 2016. ” il s’agit d’une deuxième indépendance ” a ajouté Maitre Renold Georges toujours à “Ranmase”

En dernière heure nous venons de recevoir une copie de l'adresse de Mr Jovenel Moise à la nation en ce lundi 18 Janvier dont nous nous empressons de publier également.


Discours du candidat à la présidence Jovenel Moise en ce 18 janvier 2016 
                   
           

Etats-Unis : le débat se muscle entre les démocrates Clinton et Sanders

Des échanges corsés au dernier débat entre les candidats démocrates

Favorite à la primaire démocrate américaine, Hillary Clinton a fourbi les armes, dimanche soir, contre son challenger Bernie Sanders, lors d'un ultime débat avant le début des primaires le 1er février dans l'Iowa, puis le 9 dans le New Hampshire.

Hillary Clinton est passée à l’offensive contre son challenger, Bernie Sanders, dimanche 17 janvier au soir à Charleston, en Caroline du Sud, lors de leur quatrième et ultime débat organisé avant le début des primaires démocrates avec le caucus de l’Iowa le 1er février puis du New Hampshire, le 9 février.
L’ancienne secrétaire d’État, qui est en tête des intentions de vote démocrates au niveau national mais voit son adversaire progresser dans l’Iowa et le New Hampshire, s’est efforcée de déstabiliser le sénateur du Vermont qui se présente en "socialiste démocrate", occupant l’espace laissé à gauche par sa rivale.
Débat entre les candidats démocrates Martin O'Malley, Hillary Clinton
                              et Bernie Sanders à Charleston, en Caroline du Sud, le 17 janvier.                                                                 
Clinton défend les acquis d’Obama
Hillary Clinton s’est présentée comme la candidate la plus capable de gérer un pays polarisé, reléguant Bernie Sanders au rang des néophytes, à un moment où les républicains sont particulièrement déterminés à annuler les acquis des années Obama dans la santé, l'immigration, l'environnement et le droit à l'avortement. "Nous avons besoin d'une présidente qui sache faire tous les aspects du travail. Je comprends à quel point c'est le travail le plus difficile du monde, je suis préparée et prête à m'y atteler", a déclaré la candidate.
La démocrate a volé dans les plumes du sénateur de 74 ans sur son plan "Medicare-for-All" qui propose de créer une assurance-maladie publique et universelle, en excluant les assurances privées du marché. Hillary Clinton a argué qu'il serait dangereux de "mettre en pièces" la réforme signée Barack Obama. "Le fait est que nous avons l’Affordable Care Act (ou Obamacare, NDLR). Nous avons déjà 19 millions d’Américains qui ont obtenu une assurance."
Bernie Sanders a avancé qu’il voulait s’appuyer sur l’Obamacare pour rendre l’assurance santé encore plus abordable. "L'assurance maladie devrait être un droit pour chaque homme, femme et enfant", a martelé Bernie Sanders. Mais sa proposition a un coût qui doublerait le budget fédéral, que le "socialiste démocrate" financerait par de nouveaux impôts. Hillary Clinton a critiqué l'irresponsabilité budgétaire d'une telle refonte. "Je suis la seule candidate à avoir promis de ne pas augmenter les impôts sur la classe moyenne", a répété la candidate.
Sanders et Wall Street


C'est justement l'ambitieuse "révolution politique" de Bernie Sanders qui galvanise ses partisans. Il dénonce un système économique "truqué", manipulé par Wall Street et les lobbies. Il condamne la collusion des hommes politiques avec le secteur financier, visant Hillary Clinton et ses réseaux new-yorkais. Avant 2015, elle a prononcé des discours rémunérés par des entreprises, dont la banque d'affaires Goldman Sachs.

"Je n'ai jamais été payé pour donner des discours chez Goldman Sachs", a lâché Bernie Sanders. Pour le sénateur, "le vrai problème, c'est que le Congrès appartient aux puissances de l'argent" - une antienne scandée tout au long de la soirée.
Mais Hillary Clinton a su faire porter ses coups. Elle a notamment rappelé que Bernie Sanders avait voté pour donner une immunité judiciaire aux fabricants d'armes en 2005. Sous pression, il a dû désavouer ce vote samedi. "Il a voté pour autoriser des armes dans l’Amtrak (les trains), dans les parcs nationaux. Il a voté contre des études pour savoir comment nous pourrions sauver des vies. N’oublions pas ce dont il s’agit : 90 personnes meurent de violence par arme à feu chaque jour dans notre pays", a déclaré l’ex-sénatrice.
Sur les questions de politique étrangère, elle a démontré son aisance, forte de ses quatre années à la tête de la diplomatie américaine. Les candidats ont désormais deux semaines de campagne avant le premier test, le 1er février lors des "caucus" de l'Iowa. En 2008, Hillary Clinton y avait terminé troisième, derrière Barack Obama et le sénateur John Edwards.
Avec AFP et Reuters

Haiti-Élections :Des organisations de la société civile disent non à l’observation des élections du 24 janvier

De g. à d. Marie France Joachim, Joseph Maxime Rony, Marie Yolène Gilles…
Plusieurs organisations de la société civile ont, dans une conférence de presse donnée ce lundi 18 janvier 2016, à Port-au-Prince, déclaré qu’elles ne vont pas observer les élections prévues pour le 24 janvier 2016.
« Ces organisations portent à la connaissance de tous et de toutes qu’elles n’observeront pas la consultation programmée le 24 janvier 2016 que le CEP veut faire passer pour des élections », a déclaré les représentants de ces organisations dans un document remis aux journalistes après la conférence de presse.
La responsable de programme au sein du RNDDH, Marie Yolène Gilles en a profité pour dénoncer ces élections que le CEP organise au profit d’un seul candidat à la présidence. « Les droits civils et politiques du peuple haïtien doivent être respectés », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, la coordonnatrice de la Solidarité de la femme haïtienne (SOFA), Marie-France Joachim a rappelé que l’institution électorale n’a pas pris en compte les recommandations de la Commission d’évaluation électorale indépendante (CEEI).
Ce faisant, « le CEP continue de violer systématiquement le droit du peuple haïtien », a-t-elle soutenu.
Questionner sur les suites à donner auprès du CEP, le coordonnateur de la Plateforme des organisations de défense des droits humains, Joseph Maxime Rony a précisé que les organisations signataires de ce document vont écrire au CEP afin de l’informer de manière formelle à ce sujet.
Ces organisations de la société civile qui ont décliné l’invitation du CEP sur l’observation des élections sont : Solidarité de la femme haïtienne (SOFA), Conseil national d’observation électorale (CNO), Conseil national des acteurs non étatiques(CONAN), Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Commission épiscopale nationale justice et paix (CE-JILAP) et Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH).
 Source : Vant bèf info (VBI)

Saturday, January 16, 2016

Et Haïti dans tout cela?

12 janvier, 2016
 Notre société est comme une machine à produire de la frustration et des inégalités.
Clarens Renois
Candidat à la Présidence (2015)
2016 a commencé dans la plus grande confusion au plus haut sommet de l’état. Les premières décisions prises par les autorités ne laissent la place à aucun doute sur la nature des nombreuses difficultés qui vont s’étaler tout le long des douze mois de cette nouvelle année et au-delà. Car, il ne faut pas l’oublier chaque acte que nous posons aujourd’hui va avoir inexorablement des conséquences sur notre vie à court et à moyen terme.
Prenant tout le monde de court, le président de la République annonce, le 1er janvier que le second tour de l’élection présidentielle allait se tenir le 17 du même mois.
Trois jours plus tard, le Conseil électoral jette un pavé dans la marre. Il dit clairement que l’élection n’est pas possible le 17 janvier, « elle ne permettrait pas de respecter les échéances constitutionnelles du 11 janvier et du 7 février ». (Respectivement entrée en fonction du nouveau Parlement et investiture du président élu)
Panique ! Le président convoque une réunion urgente et obtient quelques heures plus tard que le CEP organise les élections une semaine plus tard soit le 24 janvier.
Cette annonce suivie de la publication dans le journal officiel de la liste des parlementaires élus est venue exacerber une situation politique déjà pourrie que les élections contestées d’aout et d’octobre 2015 ont léguée à 2016.
Décider de poursuivre un processus électoral décrié, contesté et critiqué par une Commission d’évaluation présidentielle, c’est prendre le risque d’enfoncer le pays dans la division, c’est accentuer les frustrations et les fractures engendrées par des élections qui finalement sont considérées comme les pires que le pays ait organisées durant cette expérience démocratique désormais trentenaire (1986-2016).
Paradoxalement, la décision du président Martelly et de l’administration du Premier ministre Évans Paul de poursuivre le processus électoral semble faire l’affaire de la communauté internationale, les États-Unis en tête, totalement sourde aux complaintes des Haïtiens.
Preuve que c’est la position de la communauté internationale qui prévaut en Haïti : sa position a été choisie au détriment des recommandations de la commission formée par le président de la République Michel Martelly qui, en dépit des critiques, a fourni des pistes de solutions à la crise enfantée par les élections.
La commission a suggéré que le CEP soit remanié pour recréer la confiance et plus important : « Qu’un dialogue politique » soit entrepris entre les différentes forces politiques du pays avant même de relancer la machine électorale.
Ce n’était pas l’avis de la communauté internationale qui entre-temps a clairement ordonné aux autorités haïtiennes d’aller au bout, jusqu’au bout. Après la visite en Haïti de deux émissaires américains, le président signe l’arrêté convoquant le peuple aux urnes le 24 janvier.
Mais voilà que le candidat Jude Célestin tiraillé de tous les côtés se dérobe à la courtisanerie et à l’adulation de la communauté internationale. Célestin dit non au second tour. « Pas avec ce CEP », a répété son conseiller politique.
Dès lors, l’autre concurrent Jovenel Moïse s’est-il donc retrouvé dans une campagne solitaire. Si le scrutin devait se tenir le 24 janvier, Moïse serait tout bonnement plébiscité. À quoi bon donc tenir des élections avec un seul candidat ? Le 24 janvier n’aurait pas sa raison d’être.
Comment imaginer une finale de coupe du monde de football sans les deux finalistes ?
Depuis le premier jour de l’année, le pays est couvert de rumeurs les unes plus insensées que les autres. Des informations, commentaires et « zen » affolent les réseaux sociaux qui vont vite n’étant pas tenus aux mêmes rigueurs de traitement que la presse professionnelle.
Pour ne pas les citer, on note que certaines rumeurs donnent le Premier ministre Évans Paul sortant (sur le départ) après avoir été humilié par le couple présidentiel. La vérité est à chercher dans une autre démarche attribuée au pouvoir. Il serait sur le point de désigner un nouveau Premier ministre tout en cherchant à contrôler les nouveaux bureaux du Parlement.
Quoi qu’il en soit, les jours de Michel Martelly au pouvoir sont comptés. La question maintenant est de savoir qui sera à la tête du pays à partir du 7 février ?
blic en tant que journaliste                                        
Il s’en va et nous laissera dans la crise, heureux d’avoir réalisé son rêve personnel. Lui, le garçon infréquentable de Pétion-ville, pour rappeler les propos de son ex-mentor Daniel Supplice. Il a réussi pour lui et pour ses proches à accomplir un mandat présidentiel là où les professeurs d’histoire, politologues émérites ont échoué. Martelly a réussi en tout. Être reçu par le pape, des rois et les plus grands chefs d’État du monde. Intervenir à la tribune de l’ONU, parler dans les plus grands forums internationaux. Quel exploit pour un amuseur grivois ! Il peut préparer son bilan personnel en regardant son portrait dans la galerie des chefs d’État. Il repartira avec la satisfaction d’avoir mis tant de personnalités à ses pieds, mais il nous laissera dans la crise. Martelly est arrivé à la faveur d’un séisme, il repartira en laissant un séisme.
Quoi qu’on pense, la crise qui secoue le pays aujourd’hui n’est pas celle du quinquennat de Martelly. C’est la crise de la classe politique. C’est la crise de toute la société.
La situation que Martelly nous laisse est la somme des erreurs politiques commises depuis plus de 50 ans. C’est la responsabilité de toute la classe politique qui doit y faire face et trouver des solutions pour permettre à Haïti de se relever de tant de malheurs.
Par ces temps de défis L’un des plus grands qui se présente à nous c’est celui du « vivre ensemble » en évitant d’introduire la communauté internationale dans la gestion de nos problèmes internes. Il faut en tout rechercher les intérêts d’Haïti d’abord. Rechercher ce qui nous rassemble pour avancer ensemble. Nous devons après une introspection et un mea culpa nous regarder dans les yeux et nous dire : « Après tout, nous devons, nous allons travailler ensemble ».
Nous ne devons pas oublier que le soutien de la communauté internationale ne sera qu’éphémère, passager, circonstanciel parce que lié aux intérêts des pays qui la composent.
Le soutien de la communauté internationale ne dure jamais. Tôt ou tard, elle, la communauté internationale, vous abandonnera comme elle avait lâché les Duvalier après les avoir soutenus pendant trente ans.
Il suffit de regarder avec lucidité les bouleversements que le monde connaît depuis cinq, six ans pour comprendre les nouvelles donnes de la géopolitique des grandes puissances. La chute de Kadhafi en Libye, le renversement de Saddam Hussein en Irak, bref le printemps arabe nous donne l’occasion de voir des dictateurs soutenus par des pays étrangers et lâchés par ces mêmes pays pour des raisons pas souvent expliquées à l’opinion publique.
Et Haïti dans tout cela ? C’est la réflexion que nous devons faire en ce début d’année 2016. Notre intérêt est-il lié à telle ou telle campagne électorale qui se tient chez nos puissants voisins du nord. Notre intérêt est-il dans la victoire de tel ou tel camp aux États-Unis ?
Et Haïti dans tout cela ? Nos dirigeants doivent comprendre en fin que notre intérêt national ne sera jamais ailleurs, qu’ici.
C’est la seule condition pour préparer mieux l’avenir de nos enfants.

Clarens Renois

Friday, January 15, 2016

Le 24 janvier, un petit bout de boue et quelques gouttes de sang

  Par Lionel Trouillot
Antoine Lyonel Trouillot
Si vient le jour de la honte, de ta cour ou de ton balcon n’oublie pas de « battre les ténèbres ». N’oublie pas non plus de suspendre un morceau de drap noir à ta porte ou à ta fenêtre.

Laisse Martelly-Conzé, Opont-Conzé et quelques malheureux dévoyés par la précarité aller seuls bourrer les urnes au plaisir de « l’international ».. Les partis politiques haïtiens ont dit non. Les observateurs haïtiens ont dit non. Les églises, du moins en partie, ont dit non. Mais qu’importent leurs voix. « L’international » a décidé qu’ici, les « élections » pouvaient n’être qu’un mot. Ce n’est pas un peuple, c’est un troupeau. Il suffit de lui pondre ou de lui cracher dans la gueule quelque chose de sale, un petit bout de boue aux senteurs racistes et hégémoniques. Puis, les maîtres de la parole appelleront ça « des élections ».

Mais même quand Martelly-Conzé, Opont-Conzé et leurs maîtres et complices parviendraient (ils n’ont pas encore gagné) à nous imposer leur farce macabre le 24 janvier, symboliquement, dans notre histoire, ce ne sera jamais rien qu’un petit bout de boue.

Même quand ils auraient auront l’outrecuidance de faire passer le mensonge pour la vérité, le passé pour l’avenir, la honte pour un triomphe, ce ne sera jamais dans le temps long de notre histoire qu’un peu de boue de plus jetée sur nous. Ce n’est pas le premier. Comme les fois précédentes, n’’oublie pas de laver ta devanture. N’oublie pas la senteur du basilic et de l’ilang-ilang. N’oublie pas les photos de Bobo, de Péralte. N’oublie pas que tu as dans ta mémoire, dans ton vécu, de quoi laver la boue. La boue, seuls ceux qui l’ont semée en portent l’odeur pour toujours. Martelly-Conzé, Opont-Conzé, ni les services de sécurité, ni le montant de leur trahison, rien ne les lavera. Quant aux fonctionnaires étrangers, ils seront en poste ailleurs. Et peut-être que l’un deux, à l’âge de la retraite, sera le prochain Seintenfus et rédigera ses confessions.

N’oublie pas. Et prépare toi. Prépare-toi. Car si Jovenel Moïse accepte en solitaire la banane qui assimile l’homme au singe, pour imposer son pouvoir « démocratique », il devra avoir recours à la répression. Et tu résisteras. Et plus tu résisteras, plus il aura recours à la répression. Et sans doute, un jour, son pouvoir finira par te tirer dessus « démocratiquement». S’ajouteront alors à la boue quelques gouttes de ton sang. Car tous ceux qui soutiennent cette mascarade ont parié sur ta lâcheté. Ils se disent que tu te laisseras faire. Ou pire. Ils se disent qu’ils t’imposeront par la force le candidat qu’ils auront « démocratiquement » élu.

Tous ceux qui appuient ce processus infect sont les auteurs intellectuels des affrontements à venir. Voilà ce qu’Opont-Conzé, Martelly-Conzé et leurs maîtres et complices te proposeront le 24 janvier : un peu de boue sur tes éphémérides. Et au moins, à verser, quelques gouttes de ton sang. Si tu les laisses gagner.



Antoine Lyonel Trouillot zomangay@hotmail.com
via Le Nouvelliste

Thursday, January 14, 2016

Haïti:CEP - Yolette Mengual se replie, le flou persiste!

Yolette Mengual
Le Conseil électoral provisoire avance en pleine tempête. Yolette Mengual se met à l’écart. Ce serait sa nouvelle stratégie pour faire face au scandale de corruption qui éclabousse l’institution électorale et sa personne en particulier. Supportée par « Fanm Yo la », elle voudrait que lumière soit faite sur le dossier. Mieux vaut tard que jamais. En tout cas, avec la démission de deux conseillers déjà enregistrés et le dissident Jaccéus Joseph, de fait, en quarantaine, le CEP s’affaiblit, et la possibilité pour cet organisme d’organiser des élections le 24 janvier s’amenuise.
Personnage controversé, Yolette Mengual est aujourd’hui au cœur de ce tragique scénario électoral. Non pas pour cette dernière disposition adoptée, mais pour ses attitudes jugées inquiétantes depuis le début du processus qui indignent certains militants féministes. Déjà, son entrée au sein de l’organisme électoral miné, selon certains candidats par une corruption endémique, a divisé le secteur « Fanm ». La Sofa qui devait également coordonner son processus de nomination s’était rétractée. Une décision motivée par des malversations et autres actions déloyales pour propulser Mme Mengual au CEP, avait dénoncé cette organisation.
Vraie funambule, Yolette Mengual a su se maintenir au CEP, malgré tous les vents contraires. Dans un premier temps, elle avait été membre du Cep provisoire de Max Mathurin. Elle était désignée par le CSPJ, en dépit des nombreuses ressources qualifiées au sein du système judiciaire. Une désignation critiquée par Desras Simon Dieuseul qui accusait déjà Mme Mengual d’être une employée de la Primature. Après, c’est le secteur Fanm qui l’a désigné, malgré les critiques. Son retrait était longtemps réclamé. La puissance publique par le biais du parquet doit maintenant apporter des éclaircies sur cette affaire en vue de faciliter la rénovation du personnel électoral.
Surprenant, la décision de madame Mengual soulève de nombreux questionnements. Lors des cascades d’accusation de corruption, elle s’était enfermée dans un silence inquiétant. Juste avant d’apporter un démenti et que ses alliés du secteur « fanm » lui renouvellent sa solidarité. La démission ou le retrait n’était nullement à l’ordre du jour. Face aux dérives corruptrices dénoncées, plusieurs hypothèses sont aujourd’hui sur le tapis. Au-delà de sa volonté, si volonté il y a de faire la lumière sur le scandale qui balaie le CEP, Mme Mengual aurait été, rapporte-t-on, conseillée par une ancienne cheffe de file du mouvement féministe haïtien, afin qu’elle se retire.
L’autre hypothèse aujourd’hui agitée, serait le fait que cette mise à l’écart volontaire soit le signe annonciateur de grand chamboulement au sein de l’appareil électoral. L’éventualité d’une démission en bloc ne serait plus écartée si les élections ne peuvent se tenir comme prévu le 24 janvier. La sortie tonitruante de Marie Lucie Bonhomme Opont, épouse du président du CEP ainsi que le dialogue annoncé par le secteur protestant sonnent comme des confirmations à ce postulat.
Yolette Mengual rejoint Néhémie Joseph et Ricardo Augustin…
Le 9 août 2015, Mme Mengual a été la première a dénoncé les élections dans la Grand’Anse, notamment dans la ville de Jérémie, qui étaient, selon elle, entachées de graves irrégularités et qu’elles ne devaient pas être prises en compte. Pourtant, son rapport s’est longtemps fait attendre, selon une source au CEP. Le jour de la publication des résultats préliminaires, elle était absente. Pour cause médicale. Un argument douteux qui faisait déjà planer des suspicions sur sa crédibilité et sur ses déclarations le jour du scrutin.
Avec la quarantaine que s’inflige Jaccéus Joseph, qui n’a pas encore le courage de démissionner, le quorum est désormais fragile au CEP. Ricardo Augustin s’est retiré sans fournir aucune explication sérieuse à la population sur les accusations de corruption qui l’entachaient. Il a été l'une des personnalités les plus mouillées par les dénonciations des candidats. Le représentant de l’Église catholique garde depuis sa démission, un profond silence qui continue d’alimenter les suspicions autour de lui et du Conseil qui est copieusement décrié par les opposants à Martelly qui se tournent de plus en plus vers la transition.
M. Augustin rejoint Me Néhémy Joseph qui avait jeté l’éponge après la publication des résultats définitifs du premier tour des législatives. Depuis, il a repris du service dans son cabinet aux Gonaïves. Il aurait même été un des défenseurs d’un cartel à la mairie des Gonaïves, lors des séances de contestation au BCED de l’Artibonite. Bon! En tout cas, la République attend encore les explications de Me Joseph sur les raisons réelles qui l’ont poussé à démissionner. Des explications qu’il n’aurait même pas jugé nécessaire de fournir au secteur qui l’avait désigné, apprend-on.  
Si le conseil a erré sur bien des sujets juridiques, selon les informations, Me Néhémy Joseph n’y serait pas étranger, considérant le fait que vu ses connaissances en droit, il a été le premier conseiller du conseil en la matière. Celui qui s’est voulu immaculé a été également, faut-il le mentionner, l’un des juges siégeant au BCEN qui avait accordé la victoire au premier tour à Youri Latortue, conseiller du président, dont la victoire a été remise en question par la commission de validation au Sénat de la 
République, le lundi 11 janvier 2016.

Par Lionel Édouard

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Demission de Ricardo Augustin et de Yolette Mengual