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Thursday, March 22, 2018

Mis en examen, Nicolas Sarkozy dénonce « mensonges » et « calomnie »


Après deux jours de garde à vue, l’ancien chef de l’Etat français a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire mercredi soir dans le cadre de l’enquête sur le présumé financement libyen  de sa campagne présidentielle de 2007.
Nicolas Sarkozy, le 21 mars à Paris.
Nouveau séisme judiciaire pour Nicolas Sarkozy. Après deux jours de garde à vue, l’ex-président de la République a été mis en examen mercredi soir et placé sous contrôle judiciaire pour «corruption passive», «financement illégal de campagne électorale» et «recel de fonds publics libyens». Déjà renvoyé en correctionnelle pour «financement illégal de campagne» dans l’affaire Bygmalion et mis en examen pour «corruption», «trafic d’influence» et «recel de violation du secret professionnel» dans le dossier «Bismuth», voilà donc Nicolas Sarkozy officiellement empêtré dans un nouveau dossier.
L’affaire s’est nouée en avril 2012, lorsque Mediapart a révélé l’existence d’une note secrète signée par le chef des services secrets extérieurs libyens, actant le déblocage de 50 millions d’euros pour la campagne de Sarkozy. L’ex-président dénonce alors un «faux grossier». Mais six ans plus tard, les juges disposent de nombreux éléments accréditant les soupçons d’un financement occulte libyen. L’homme par qui le scandale arrive, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, a affirmé avoir transporté lui-même 5 millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007, avant de les remettre en mains propres à Claude Guéant, puis directement à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Des propos étayés par les déclarations d’Abdallah Senoussi, ex-directeur du renseignement militaire libyen, et le carnet de l’ancien ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem.
Plusieurs opérations suspectes
Nicolas Sarkozy a toujours nié d'avoir bénéficié pour
sa campagne victorieuse de 2007, d'argent du régime
lybien Mouamar Kadhafi.                                                
Reste cette question: en échange de quelles contreparties auraient eu lieu ces versements du clan Kadhafi ? Plusieurs épisodes démontrent le réchauffement des relations franco-libyennes après la victoire de Nicolas Sarkozy, en 2007. Il y a dabord la libération des infirmières bulgares, élément essentiel à la normalisation entre les deux pays. Puis, quelques mois plus tard, la réception en grande pompe du «Guide» à Paris. Les investigations ont depuis mis en lumière plusieurs opérations suspectes, dont ce virement de 500 000 euros sur le compte de Guéant en mars 2008. L’ex-secrétaire général de l’Elysée a été mis en examen depuis pour «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée». D’autres personnages clés du dossier, comme l’intermédiaire Alexandre Djouhri, pourraient bientôt être entendus par les juges.

Autre front ouvert en marge du volet corruption : le financement illégal de campagne. Dans un rapport de septembre 2017, les enquêteurs estimaient avoir découvert de nouvelles «qualifications pénales». En l’espèce: un système de caisse noire mise en place au sein de lassociation de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy afin de payer certaines petites mains en liquide.


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