Hillary Rhodam Clinton |
La démocrate Hillary Clinton a
annoncé ce dimanche 12 Avril sur
internet qu’elle tenterait une nouvelle fois de devenir la première femme à
diriger les Etats-Unis, l’investiture de 2016 lui semblant promise.
C’est
dans une vidéo sur son site hillaryclinton.com puis dans un tweet qu’Hillary Rhodam Clinton, 67 ans, ancienne
Première dame, sénatrice et secrétaire d’Etat, a officialisé sa seconde
candidature aux primaires démocrates, après sa défaite de 2008 contre Barack
Obama.
«Je suis candidate à la présidence», y déclare-t-elle,
debout et souriante, dans un clip d’un peu plus de deux minutes où témoignent
des Américains de la classe moyenne: une jeune mère de famille, un jeune couple
noir, deux frères entrepreneurs hispaniques, un enfant, un couple d’hommes et
un autre de femmes, un ouvrier...
«Les Américains se sont battus pour surmonter
les difficultés économiques. Mais ceux qui sont au sommet sont toujours
favorisés», poursuit Hillary Clinton. «Les Américains ordinaires ont besoin
d’une championne. Je veux être cette championne».
«Je pars sur le terrain pour gagner votre voix»,
ajoute-t-elle.
Cette petite phrase et la stratégie de lancement
ont un but: signifier qu’elle entend mériter son investiture, bien qu’elle soit
la grande favorite des primaires démocrates, avec environ 60% des intentions de
vote.
Son premier grand discours de campagne n’aura
lieu qu’en mai, a indiqué son service de presse. Les six à huit prochaines
semaines seront consacrées à aller à la rencontre «directe» des électeurs,
d’abord dans l’Etat rural de l’Iowa, qui lancera la saison des primaires au
début de l’année prochaine.
Elle s’y rendra dès cette semaine. La
présidentielle aura lieu en novembre 2016.
Immédiatement après l’annonce, guettée par le
monde médiatique et politique depuis des semaines, les républicains ont dénoncé
le retour en politique de la plus connue des Américaines, sous les projecteurs
depuis plus de trois décennies.
«Nous savons exactement à quoi nous attendre», a
réagi Ted Cruz, candidat à l’investiture républicaine, dans une vidéo. «Hillary
Clinton représente les échecs du passé. L’Amérique veut-elle un troisième
mandat Obama?»
Vidéo - Je suis candidate à la présidence
«Nous devons faire mieux que la politique
étrangère d’Obama et Clinton, qui a affaibli les relations avec nos alliés et
enhardi nos ennemis», a dit celui qui pourrait devenir son principal rival, le
républicain Jeb Bush, 62 ans, dans une vidéo.
Le président américain, Barack Obama, a mis tout
son poids derrière son ex-rivale, qu’il avait nommée en 2009 secrétaire d’Etat.
«Elle ferait une excellente présidente», a-t-il déclaré samedi.
«Good luck» (bonne chance), a souhaité le
Premier ministre français, Manuel Valls sur Twitter.
- Faible concurrence démocrate -
Aucun autre démocrate n’est à ce stade plus
connu, ni plus apprécié qu’elle. Si plusieurs devraient se lancer, ce sera sans
réel autre espoir que de faire bonne impression pour être recruté comme
colistier. Aucune personnalité d’envergure, comme le vice-président Joe Biden
ou la sénatrice Elizabeth Warren, ne s’est déclarée. Seuls deux démocrates peu
connus (l’ex-gouverneur Martin O’Malley et l’ex-sénateur Jim Webb) semblent
décidés à la concurrencer.
Son CV est à la fois sa force et son talon
d’Achille.
La vie d’Hillary Clinton est indissociable du
pouvoir: ancienne Première dame, sénatrice et chef de la diplomatie.
Quand ses rivaux républicains ont à peine fait
quelques voyages à l’étranger, elle a rencontré des dizaines de présidents,
Premiers ministres et rois, et jonglé avec les crises, de la Libye à la Russie.
Aucun autre candidat n’a vécu pendant huit ans à la Maison Blanche.
Mais cette riche expérience s’accompagne
d’erreurs, gaffes et scandales, dès les premières années des Clinton au
pouvoir. Bill Clinton fut élu gouverneur de l’Arkansas en 1978.
Pour les républicains, les manquements éthiques
et moraux des Clinton disqualifient Hillary Clinton, un thème qu’ils ont
relancé avec la découverte, en mars, qu’elle avait exclusivement utilisé une
messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine, au lieu d’un
compte officiel.
Le Congrès, dominé par les républicains, a prévu
de la convoquer prochainement pour une audition parlementaire qui s’annonce
tendue.
Côté républicain, par contraste à la course
démocrate, la concurrence est rude. Deux candidats se sont officiellement
déclarés, les sénateurs Ted Cruz et Rand Paul, et jusqu’à une dizaine d’autres
envisagent de se lancer.
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