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Barack Obama a eu un
entretien qu'il a qualifié d'"historique" avec son homologue cubain,
Raùl Castro, en marge du sommet des Amériques à Panama ce samedi 11 Avril 2015, moins de quatre
mois après le début du processus de normalisation entre les Etats-Unis et Cuba annoncé conjointement le 17 décembre.
Le président américain Barack Obama et son homologue cubain
Raùl Castro au Sommet des Amériques , le 11 avril 2015.
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Le président américain a
jugé le moment venu de tourner la page de la Guerre froide, sans renoncer à
insister sur le respect des droits de l'homme et de la démocratie.
"Nous sommes
maintenant en mesure de tracer un chemin vers l'avenir", a-t-il déclaré à
son interlocuteur avant d'entamer cet entretien sans précédent depuis près de
60 ans qui, selon lui, ne mettra toutefois pas fin aux divergences entre
Washington et La Havane.
"Nous avons des
points de vue différents sur l'organisation de la société et je lui ai dit de
façon très directe que nous n'allions pas cesser de parler de sujets tels que
la démocratie, la liberté de la presse et la liberté de réunion", a
ensuite souligné Barack Obama, lors de la conférence de presse qui a suivi.
L'hostilité et les
sanctions économiques n'ont pas entraîné de changement majeur, il était donc
temps d'adopter une nouvelle approche, a-t-il expliqué, justifiant le tournant
annoncé en décembre, qui doit conduire au rétablissement des liens
diplomatiques rompus en 1961, deux ans après la prise du pouvoir par les
"barbudos" de Fidel Castro.
Des dispositions limitant
les déplacements et les échanges commerciaux entre les deux pays ont d'ores et
déjà été levées. "La guerre froide est terminée", a insisté Barack
Obama, ajoutant qu'une majorité d'Américains le soutenait dans sa démarche de
rapprochement.
"NOUS DEVONS ÊTRE
PATIENTS, TRÈS PATIENTS"
Vidéo de la rencontre historique Obama-Castro au Panama.
Le tête-à-tête, cordial
mais franc, s'est déroulé dans une petite salle de conférence où les deux
hommes étaient assis face à face. Il a duré 01h20.
"Nous sommes
disposés à discuter de tout, mais nous devons être patients, très patients.
Nous nous entendrons sur certains points, mais nous divergerons sur
d'autres", avait auparavant averti Raùl Castro.
Il a par ailleurs
condamné les tentatives américaines de renversement du régime communiste mais a
salué en Barack Obama un "honnête homme".
"Je m'excuse auprès
du président Obama, car il n'est en rien responsable de cela", a-t-il
ajouté.
Le président cubain, qui est âgé de 83 ans, a entamé de timides réformes économiques, mais a exclu de renoncer aux principes de la révolution de 1959 qui a porté son frère Fidel au pouvoir. Ce dernier lui a cédé la place en 2008 pour raisons de santé.
Le président cubain, qui est âgé de 83 ans, a entamé de timides réformes économiques, mais a exclu de renoncer aux principes de la révolution de 1959 qui a porté son frère Fidel au pouvoir. Ce dernier lui a cédé la place en 2008 pour raisons de santé.
La dernier sommet
américano-cubain, qui avait réuni Dwight Eisenhower et Fulgencio Batista,
remontait à 1956. Il s'était également déroulé au Panama.
Au-delà des gestes
symboliques, Cuba attend avec impatience d'être rayé de la liste américaine des
Etats promoteurs du terrorisme. Barack Obama prendra sa décision dans les jours
à venir, a promis samedi un membre de la délégation américaine, ajoutant que la
Maison blanche avait achevé sa réflexion sur le sujet.
"Nous devons dire très clairement que Cuba n'est pas une
menace pour les Etats-Unis", a quant à lui estimé le chef de la Maison
blanche lors de sa conférence de presse.
Cuba figure sur cette
liste depuis 1982. La Havane soutenait alors des rebellions marxistes en
Amérique latine. L'Iran, la Syrie et le Soudan s'y trouvent également.
(Jean-Philippe Lefief
pour le service français)
Source Reuters : Matt Spetalnick et Daniel Trotta
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