Les agents de la PNH ont confisqué une quantité importante d'armes à feu et d'autres munitions de tirs |
Une grande
préoccupation est perçue en Haïti, suite à l’arrestation dans la soirée du 17
février de 8 individus lourdement armés par la police, dont 7 étrangers
identifiés comme Américains, Russes et Serbes. Ces individus arrêtés avaient
été emmenés au sous-commissariat de Port-au-Prince, puis transférés à la
Direction centrale de la police judiciaire, où ils ont été interrogés.
7 étrangers identifiés comme Américains, Russes et Serbes figurent parmi les 8 suspects dont un Haïtien. |
Ces individus arrêtés avaient en leur possession : armes à feu,
chargeurs, radio de communication, des drones, fusils muni de
telescopes, des téléphones satellites , des véhicules et munitions.
L’autre
personne arrêtée s’exprime parfaitement en Créole, mais son identité n’a pas
encore été clairement établie.
Emmenés au
sous-commissariat de Port-au-Prince, leurs armes et plusieurs autres objets
ainsi que leurs véhicules ont été confisqués par la police. Ils ont ensuite été
transférés dans la soirée à la Direction centrale de la police judiciaire, où
ils sont interrogés.
Les
individus ont été appréhendés à la rue des miracles, au centre-ville, en milieu
d’après-midi à bord de deux véhicules, selon des informations dont dispose le
Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Les armes
saisies par la police sont des « armes automatiques non-traçables »,
dont 20% des composantes sont trafiquées. Des drones,
fusils muni de télescopes et des téléphones satellites ont été confisquées.
Avant leur
transfert dans la soirée, des autorités auraient entrepris des démarches auprès
de la police pour tenter de les faire libérer, rapporte la même source. Ces
personnalités auraient fait savoir qu’il s’agit d’un « dossier
politique » et que les personnes arrêtées travailleraient pour le
gouvernement.
Une de ces
autorités aurait prétendu que le groupe devrait assurer une évaluation de la
sécurité de la Banque de la République d’Haïti (Brh). La police n’aurait pas obtenu
confirmation auprès des responsables de la banque centrale.
Le RNDDH
exprime sa préoccupation et félicite la police pour cette opération. Il estime
« grave » que les autorités se serviraient de « mercenaires pour
terroriser la population ».
Pierre Espérance,
coordonnateur du RNDDH dit espérer que la police et la justice ne cèderont pas
aux éventuelles pressions et que les personnes arrêtées seront traduites en
justice.
Le RNDDH
souligne une détérioration accélérée du climat d’insécurité surtout depuis le
début des mobilisations anti-gouvernementales au cours desquelles plusieurs
personnes ont été tuées d’une balle à la tête.
Durant les
dernières semaines l’opposition n’a pas cessé de dénoncer la présence sur le
territoire haïtien de « snipers » qui seraient en service commandé.
« Les
autorités ne respectent nullement le droit à la vie », s’exclame Pierre
Espérance.
La nouvelle
de cette opération policière a vite enflammé les réseaux sociaux, à travers
lesquels de nombreux internautes n’ont pas caché leur inquiétude, tandis que
des dirigeants de l’opposition exigent que la lumière soit faite sur le
dossier.
Cette
affaire risque d’envenimer la crise qui secoue le pays et qui a pris une
dimension importante durant les 10 derniers jours, au cours desquels le pays
est resté largement paralysé, les protestataires exigeant la démission du
président Jovenel Moïse.
Un
communiqué gouvernemental a invité la population à vaquer normalement à ses
occupations ce 18 février.
Un calme
apparent règne en Haïti, où les activités reprennent à un niveau inégal d’une
région à une autre, mais les parents n’ont pas pris le risque d’envoyer leurs
enfants à l’école.
Sources combinées
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