John Lewis, l'icône du mouvement des droits civiques. élu au Congrès depuis trente ans |
Vainqueur de l’élection, Donald Trump a perdu le vote populaire face à Hillary Clinton ; une
situation rendue possible par le système électoral américain.
« Le parlementaire John Lewis ferait mieux de passer du
temps à s’occuper d’aider sa circonscription, qui est dans un état déplorable
et qui se désintègre (sans parler de
la criminalité qui la gangrène) plutôt que de se plaindre à
mauvais escient des résultats de l’élection. Paroles, paroles, paroles – pas
d’action ni de résultats. Regrettable ! »
Héros de la lutte contre la ségrégation
Plusieurs figures conservatrices comme les auteurs Dinesh D’Souza et Mark R.
Levin ont soutenu le milliardaire, fustigeant M. Lewis et sa remise en cause du
résultat du scrutin. D’autres personnalités plus
modérées, à l’image de David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, le journaliste
Piers Morgan ou l’activiste russe Garry Kasparov, lui ont également reproché
d’avoir ouvert les hostilités.
Mais la majorité des réactions ont plutôt visé les propos de Donald Trump. John
Lewis jouit d’un immense respect aux Etats-Unis pour sa participation active à
la lutte contre la ségrégation raciale aux côtés de Martin Luther King Jr.
De nombreuses photos du parlementaire matraqué par la police, le visage en sang ou arrêté
lors d’une marche ont envahi les réseaux sociaux afin
d’illustrer son engagement. La NAACP, principale organisation de défense des droits civiques, a
demandé à M. Trump de s’excuser.
« Dire que John Lewis, membre héroïque du Congrès, n’est que paroles revient à dire que
mon émission de télévision est de l’art. »
Réactions ironiques aussi alors que le nouveau président américain doit visiter à
Washington le musée de l’histoire et
de la culture afro-américaine
à l’occasion du Martin Luther King Day, jour férié célébrant la naissance du
célèbre pasteur. Quelques utilisateurs de Twitter l’ont invité à y visiter
l’exposition figurant... John Lewis.
Les habitants d’Atlanta en colère
Donald Trump s’est aussi attiré les foudres des habitants d’Atlanta et sa
périphérie, vexés qu’il décrive leur région, représentée par M. Lewis, comme
une zone gangrénée par la violence et la pauvreté. Rappelant que le district
figurait parmi les quartiers les plus riches de l’état de Géorgie, le
site Internet du quotidien The Atlanta Journal-Constitution a invité
ses lecteurs à poster des
photos de leurs communautés en utilisant le mot-clé « defendthe5th » (défendez
les cinquièmes). Avec un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale et
une criminalité en baisse, chiffres
du FBI à l’appui, le cinquième district n’a rien de l’enfer dépeint par M.
Trump.
Source: Le Monde.fr
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