Justin Trudeau, le nouveau Premier ministre canadien |
Justin Trudeau, le fils de l'ancien
premier ministre Pierre Elliott Trudeau,
a mené un parti libéral laminé jusqu'à la victoire, obtenant contre toute
attente la majorité absolue au parlement. Stephen Harper, chef du gouvernement
depuis dix ans, a reconnu sa défaite.
Une défaite écrasante et un plébiscite à l'héritier d'un
ancien dirigeant du pays. Le premier ministre sortant du Canada, Stephen
Harper, a présenté lundi soir sa démission de la direction du parti
conservateur après la sévère défaite de sa formation face aux libéraux
(centre-gauche) lors des élections législatives. Le Parti libéral de Justin
Trudeau, qui formera le prochain gouvernement canadien, a remporté une victoire
éclatante, mettant un terme à une décennie de pouvoir conservateur.
Justin Trudeau et sa femme Sophie Gre goire lundi soir à l'annonce des résultats |
Héritier de la «trudeaumanie»
Pierre Elliott Trudeau |
Né au cours du mandat de son père, Justin Trudeau a étudié la littérature anglaise et les sciences de l'éducation avant de devenir enseignant et de quitter la lumière des projecteurs pendant plusieurs années. Le jeune homme revient sur le devant de la scène en 2000, lorsqu'il émeut les Canadiens en prononçant l'éloge funèbre de son père, décédé deux ans tout juste après la disparition de son frère dans un accident de ski.
Stephen Harper a reconnu sa défaite et félicité Justin Trudeau
Stephen Harper n'a cependant pas évoqué son avenir personnel lors de son allocution, suscitant une certaine confusion parmi les commentateurs. Des membres de son parti ou toutefois précisé que le premier ministre sortant avait demandé que soit engagé le processus de sélection d'un nouveau chef de l'exécutif national, selon La Presse. Après une décennie à la tête du Canada, Stephen Harper devrait donc siéger au parlement en tant que simple député, abandonnant ses fonctions de chef de parti.
Nouvelle «trudeaumanie»
«Stephen Harper a servi ce pays depuis une décennie, et nous l'en remercions», a salué le futur nouveau premier ministre, Justin Trudeau. Réunis dans un grand hôtel montréalais, les partisans de Justin Trudeau ont laissé éclater leur joie à l'annonce des premières tendances par les télévisions. «Je serai le Premier ministre de tous les Canadiens», a lancé dans la nuit un Justin Trudeau souriant devant une foule de militants crieurs et exubérants.
Deux ans après avoir pris les rênes des libéraux, Justin Trudeau, 43 ans, a relevé un parti laminé aux dernières législatives, entaché par les scandales et les conflits d'intérêt. Rien ne laissait prévoir, au début d'une longue campagne de 78 jours, que Justin Trudeau, initialement troisième, s'imposerait avec une aisance et une assurance peu communes pour ses premiers débats télévisés, face à des adversaires rompus à l'exercice. «Justin, juste pas prêt», c'est en ces termes que les conservateurs l'infantilisaient en le moquant dans des publicités.
Justin Trudeau a patiemment mené sa campagne, débutée en août, en gardant une ligne claire, caressant la classe moyenne avec des promesses de baisse d'impôts en allant taxer les plus riches. Après avoir donné naissance à nouvelle "trudeaumanie", ces mots d'ordre qui vont lui permettre de retrouver, un peu plus de 30 ans après, la résidence du premier ministre à Ottawa où il a passé toute son enfance quand son père, Pierre Elliott Trudeau, dirigeant ayant marqué le Canada, en était le locataire.
Économie et réfugiés, deux sujets majeurs
L'économie, socle sur lequel le premier ministre sortant a voulu capitaliser, a finalement souri aux libéraux. Avec une récession sur les six premiers mois de l'année, en raison de la chute des prix du pétrole, Justin Trudeau a promis au prix de trois prochaines années en déficit budgétaire, de relancer l'activité avec un programme d'infrastructure et des emplois à la clé.
Autre moment important de la campagne, la crise des réfugiés en Méditerranée avec une offre immédiate des libéraux et des sociaux-démocrates d'accueillir les Syriens fuyant la guerre quand Stephen Harper défendait l'idée de combattre le mal à la racine, soit de poursuivre les frappes aériennes contre le groupe État islamique. La participation du Canada à la coalition internationale va se reposer, Justin Trudeau s'étant engagé à mettre fin aux frappes aériennes tout en restant dans un rôle d'assistance aux forces irakiennes et kurdes.
Justin Trudeau devra former dans les prochaines semaines un Conseil des ministres. Il s'est engagé dans son programme à nommer autant de femmes que d'hommes dans son premier cabinet. La Chambre des communes devrait reprendre ses travaux à la mi-novembre.
Sources : Le Figaro, AFP
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