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Monday, September 21, 2015

Le pape François appelle à plus de liberté pour l’Eglise cubaine, à son arrivée à la Havane

Le pape François, au cœur du rapprochement entre Cuba et
les Etats-Unis                                                                         
A peine arrivé à Cuba, samedi 19 septembre en fin d’après-midi, le pape François s’est adressé à tous les Cubains, qu’ils vivent dans l’île ou qu’ils l’aient fuie, qu’ils soutiennent le régime castriste ou qu’ils le combattent. A sa descente d’avion, à l’aéroport de La Havane où l’a accueilli le président Raul Castro, Jorge Bergoglio a salué « tout le peuple cubain », y compris « toutes ces personnes que, pour divers motifs, [il] ne pourra pas rencontrer » – cela concerne notamment la dissidence – et « tous les Cubains dispersés à travers le monde ». Le pontife argentin a chargé Raul Castro de transmettre à son frère Fidel, qu’il pourrait rencontrer pendant son séjour, ses « sentiments de considération spéciale et de respect »

Cette visite de deux jours et demi intervient en plein processus de normalisation entre La Havane et Washington, en faveur duquel l’ancien archevêque de Buenos Aires a œuvré en 2014. Le pape a encouragé « les responsables politiques à continuer d’avancer » vers la réconciliation.
Pape François est accueilli par Raoul Castro à sa descente
d'avion.                                                                             
Troisième pape à se rendre dans l’île en dix-sept ans, François vient conforter une Eglise catholique à la fois affaiblie en termes de fidèles mais forte de relations jamais rompues, malgré les vicissitudes, avec le pouvoir castriste. Le pape ne vient pas pour mettre celui-ci en difficulté mais, dans son premier discours, il a tenu à citer les impératifs de « liberté », de « dignité de l’homme », de « réconciliation » et de « justice »« Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires », a-il déclaré. En effet, les « conditions » faites à l’Eglise par le pouvoir cubain restreignent aujourd’hui beaucoup sa capacité d’intervention dans le champ social, et le Vatican veut peser pour qu’elles s’améliorent. Sortant de son discours écrit, il a insisté sur l’importance de l’esprit de « réconciliation » dans « cette atmosphère de troisième guerre mondiale ».
Le pape  François visite Fidel Castro dans  sa résidence médica
lisée à Punto Cero, à la Havane, dimanche 20 Septembre.       
La visite pastorale a  commencé véritablement dimanche matin, avec une première messe place de la Révolution, là même où Jean-Paul II (en 1998) et Benoît XVI (en 2012) en avaient eux aussi célébré. Puis François s’est entretenu  dans l’après-midi avec Raul Castro, avant de rencontrer le clergé de La Havane dans la cathédrale et des jeunes dans le centre culturel catholique Felix-Varela, qui la jouxte. Le séjour du pape à Cuba se poursuivra ensuite par une étape à Holguin, lundi, et à Santiago, la principale ville de l’est de l’île.

Le pape François aime dire qu’il a vocation à bâtir des ponts là où s’élevaient des murs. C’est un pont aérien qu’il jettera entre Cuba et les Etats-Unis, le 22 septembre, lorsqu’il décollera de l’aéroport de Santiago de Cuba pour la base d’Andrews, près de Washington. Deux mois et demi après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, jusqu’alors ennemis, ce trajet vaut autant qu’un discours.

Le pape François à son arrivée dans la ville de
 La Havane, le samedi 19 septembre.                
Le pontife argentin est arrivé, samedi 19 septembre à Cuba, pour une visite de trois jours à Cuba avant de se rendre dans la foulée aux Etats-Unis (22 au 27 septembre), deux pays où Jorge Bergoglio se rend pour la première fois, une signification continentale. Devant la presse, il a appelé « les responsables politiques » à « continuer d’avancer sur le chemin » du rapprochement et demandé que soient accordés à l’Eglise cubaine « les moyens » pour mener sa mission « dans la liberté » sur l’île.

C’est le coup de théâtre du 17 décembre 2014, lorsque les présidents américain, Barack Obama, et cubain, Raul Castro, avaient annoncé simultanément leur intention de renouer des relations, qui a conduit quelques mois plus tard le Vatican à faire précéder la visite de François aux Etats-Unis par une étape dans l’île. Les deux chefs d’Etat avaient remercié le chef de l’Eglise catholique de ses bons offices pendant les négociations.

Le pape argentin avait en effet mis à profit sa parfaite connaissance de la situation régionale et les relations diplomatiques ininterrompues du Vatican avec l’Etat cubain depuis quatre-vingts ans pour jouer le rôle de facilitateur. Après Jean Paul II (1998), après Benoît XVI (2012), il sera le troisième pape en dix-sept ans à se rendre dans l’île. Mais le premier à pouvoir le faire dans un contexte d’optimisme.

Source de référence : Le Monde.fr


Quelques photos de la visite du pape François à Cuba






















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