Il n’entend pas baisser les bras. Laurent Lamothe ira
jusqu’au bout pour défendre son droit de participer à l’élection
présidentielle, selon ses proches. Après que le BCED a recommandé au CEP
d’écarter sa candidature de la course électorale, l’ex-Premier ministre exerce
un recours au BCEN pour tenter de revenir dans le jeu. Comme lui, les candidats
Antoine Joseph et Anthony Bennett écartés par le BCED remettent leur sort au
BCEN…
Laurent Lamothe se
bat maintenant pour rester dans la course vers le palais national. Ses avocats
cherchent à savoir pourquoi le BCED maintient des candidats dans la course
électorale qui, pourtant, comme Laurent Lamothe, n’ont pas de décharge. Sur son
compte Twitter, l’ancien homme fort de la Primature a réagi de cette façon : « Selon
les résultats du CEP, 90% des candidats à la présidence ont été acceptés sans
décharge. La décision du CEP confirme le caractère arbitraire du processus
électoral, véritable menace pour la démocratie. Nou Pap Dekouraje LL2016 ».
Au BED de l’Ouest 1 mercredi, 24 heures après le rejet de la
candidature de Laurent Lamothe par le BCED, Me Michel Souccar, l’un des avocats
de ce dernier, a indiqué que cette décision ne fait pas justice. « Nous allons
faire appel à cette décision », a-t-il dit. Selon lui, ce n’est pas normal que
Laurent Lamothe ait été écarté sous la base de défaut de décharge alors que ce
n’est pas le cas pour d’autres anciens ministres qui se trouvent dans la même
situation que lui.
Me Michel Souccar a
reconnu que son client n’a pas de certificat de décharge, mais a souligné
toutefois que M. Lamothe détient un jugement qui l’autorise à se présenter aux
élections. Il a évoqué la théorie de la formalité impossible pour dire que
l’ancien Premier ministre peut aller aux élections sans décharge.
« Se présenter avec
une décision d'un juge de référé et dire qu'il s'agit d'un certificat de
décharge est une blague », a déjà tranché Néhémy Joseph, conseiller électoral.
Il a rejeté la théorie de formalité impossible avancée par certains juristes
pour justifier l'acceptation de la candidature d'anciens comptables de deniers
publics incapables de trouver décharge. « Le CEP n'est pas au courant de cette
théorie », a-t-il dit mardi sur Radio Magik 9.
Me Michel Souccar continue de croire que le chef de l’État peut
toujours prendre un décret pour résoudre ce problème de décharge et permettre à
Laurent Lamothe de retourner dans la course électorale. Selon lui, on ne peut
pas pénaliser l’ancien chef de gouvernement pour avoir servi son pays.
Pour Patrick Crispin,
conseiller de Laurent Lamothe, si le pays n’a pas de Parlement aujourd’hui, le
chef de l’État est le principal responsable, parce que, selon lui, ce dernier
n’avait pas pu organiser les élections pour renouveler le tiers du Sénat.
Intervenant mercredi sur les ondes de plusieurs stations de radio de la
capitale, il a estimé que Michel Martelly n’a pas respecté la Constitution,
évoquant l’article 135-1 de la loi mère pour appuyer son accusation.
Comme Laurent Lamothe, les deux autres candidats écartés de
la course électorale exercent un recours au BCEN pour tenter de revenir sur le
terrain. Le Dr Antoine Joseph, ancien président de la Chambre des députés, a
dénoncé la décision du BCED. Selon lui, comme l’ancien président du Sénat
Dieuseul Simon Desras, il devrait être accepté par le tribunal électoral.
Parce que le
certificat de décharge qu’il a soumis lors du dépôt de ses pièces a été émis
par la Cour supérieure des comptes, la contestation de défaut de décharge
élévée contre lui a été jugée fondée par le BCED qui a du coup recommandé au
CEP de l’écarter de la course.
Pour sa part, Me Claudy Gassant, l’un des avocats de l’homme
d’affaires et candidat à la présidence Anthony Bennett, a fait savoir qu’il va
exercer un recours au BCEN. M. Bennett a été contesté pour double nationalité
et écarté par le tribunal électoral.
Avant la fin de cette
semaine, le BCEN devrait statuer sur les recours. Sa décision est sans recours.
Cependant, il faut attendre la liste définitive des candidats habilités à
prendre part à l’élection présidentielle pour connaître le statut des 70
candidats à la présidence.
Source : Robenson Geffrard via le Nouivelliste
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