Par: Jean L. Théagène jeanlt212 @yahoo.com
Le 4 Juillet 1776, il y a quelque 237 ans, une déclaration solennelle était adoptée par le Congrès Continental réuni à Philadelphie. Rédigée par Thomas Jefferson, cette déclaration proclamait l’indépendance des treize colonies vis-à-vis de l’Angleterre, au nom des « droits naturels ». Ainsi naquit la Fédération américaine avec un destin politique commun liant entre eux les Etats de l’Amérique du Nord. Et ce fut la Guerre de sécession (1861-1865) qui, à propos de la suppression de l’esclavage des noirs aux Etats-Unis opposa les Etats esclavagistes du Sud érigés en confédération à Richmond aux Etats abolitionnistes du Nord, dits fédéraux. L’Histoire rapporte que ceux-ci triomphèrent après une longue lutte qui fit plus de 600.000 morts.
Au terme de fortunes diverses, ce grand pays de 9.364.000 kilomètres carrés sans les territoires extérieurs et d’une population de plus de 260 millions d’habitants, a fini par s’imposer comme la plus grande puissance du monde. La disparition du bloc de l’Est confronté à des problèmes primaires de survie accrut à travers le monde l’influence américaine déjà très forte. A présent, les Etats-Unis n’ont en face d’eux que les tentatives timides de la Communauté Economique Européenne et la démarche claudicante de pays du Tiers-Monde dans un non-alignement qui ne peut être que suicidaire s’il va à l’encontre des contraintes du nouveau concept désigné sous le vocable d’interdépendance. Désormais, les Américains ne peuvent être contrariés dans leur projet d’hégémonie, en dépit des problèmes internes : diminution annoncée des soins de santé et autres avantages sociaux, chômage, drogue, criminalité, délinquance, ils parviennent à se maintenir au plus haut niveau des succès politiques, technologiques et économiques.
Cependant, ceci ne va pas sans quelques inconvénients majeurs pour cette immense nation qui est devenue la cible de tous les terroristes du monde. En dehors des installations militaires et autres structures américaines de l’extérieur, ces derniers portent leurs coups au cœur même de l’Amérique surprotégée. Dès lors, le talon d’Achille des USA apparaît dans toute sa faiblesse. Grande autant par sa culture multiforme que par sa puissance de feu et ses performances économiques, l’Amérique accuse des déficiences étonnantes, incompatibles avec sa prestation générale. C’est que le nationalisme qui couve sous certaines formes de militantisme ne s’accommode pas toujours de certaines dérives ou bavures imposées à la culture de la résignation ou de la coexistence pacifique. En effet, les Tiers-mondistes ont fini par découvrir les mensonges de la démocratie en les comparant aux vertus de l’égalitarisme international.
La super-grande puissance que sont les Etats-Unis n’en finira pas de faire parler de sa générosité. C’est son rôle et son destin. Que de nations, petites ou grandes, ne reçoivent l’aide au développement de ce pays ! Générosité proverbiale mais parfois mesquinerie et vénalité de certains dirigeants de cette grande nation dont la population est devenue une mosaïque mondiale. Aux lendemains de la victoire des Alliés sur Adolphe Hitler, les Etats-Unis se sont découvert une vocation de gendarmes de la Planète. Et de cette date à nos jours, on peut compter sur les doigts de la main les rares pays où ils n’ont pas eu, pour une raison ou une autre, à intervenir. Sans y être invités, ils prennent position dans les conflits internes des peuples de la Terre, tuant les plus récalcitrants, les plus belliqueux et méprisant les plus dociles, les plus facilement apprivoisables. Ils créent de ce fait une situation ambigüe où le choix s’avère difficile quand il s’agit de s’investir sentimentalement dans la trajectoire de son destin. Comme pour parodier l’autre :
« Il m’a fait trop de bien pour en dire du mal
Il m’a fait trop de mal pour en dire du bien »
Toutefois, le drame Américain est plus profond que les jeux de mots des psychodrames cornéliens. Pays riche et chanceux, labouré par la force multiethnique qu’il abrite et qui extrait de son sol les plus grandes richesses dont un peuple peut rêver, les Etats-Unis restent une Nation, malgré la juxtaposition géographique de ses solitudes ethniques et en dépit des soubresauts du racisme dans le fonctionnement des membres de la société Américaine, à l’opposé des nations Africaines toujours en butte aux tracasseries du tribalisme, des pays hispanophones ou lusophones qui tiennent en laisse leurs minorités ethniques, les USA ont su créer chez leurs minorités visibles les conditions de cette émotion supra-sensorielle qui les rend solidaires et cimente leurs élans quand il s’agit pour tous de défendre les idéaux de la Patrie. Ce sont là des arguments irréfragables auxquels on ne peut rien opposer.
Quoiqu’on puisse penser des USA, une réalité demeure : c’est le pays des contradictions. Et ce sont justement ces contradictions qui accélèrent la croissance de l’ensemble en permettant tant soit peu à chaque solitude de développer ses aptitudes de façon parallèle et verticale. On aura beau dire : les Michael Jackson, les Tyson, les Oprah, les Jordan, les Magic Johnson, et j’en passe, et des meilleurs, ne sauraient atteindre les sommets de leur art et de leurs talents dans un milieu autre que les USA. On comprend dès lors qu’entre autres ethnies, l’importante minorité noire se batte extérieurement avec autant d’enthousiasme pour un pays où les blancs la traitent avec tant de morgue, de hauteur et de racisme. C’est là un paramètre difficilement compréhensible que le rêve du Dr King sacrifié sur l’autel du racisme aura fini peut-être par estomper. « Chaque Nation porte en elle-même les germes de sa puissance et de sa dégénérescence ».Ce mot de Montesquieu tend de plus en plus à s’éloigner des rives du Potomac. Au contraire, l’administration américaine enregistre des victoires à droite comme à gauche. Le bloc Soviétique s’est désagrégé au profit du G7. Et, n’étaient la résistance de Cuba et les réticences de la Chine Populaire, la victoire américaine serait totale.
Malheureusement, tant qu’il y aura, des personnages à exacerber les instincts de domination des grandes puissances, à apprécier leur beurre sur le dos des petites nations, il y aura toujours des désespérés, des kamikazes Moyens-Orientaux pour rappeler aux puissants qu’ils ne peuvent pas se permettre de juger les conflits qui interviennent dans quelques coins de la Planète à la seule aune de leurs intérêts et de leurs propensions anthropo-sentimentales. Dès lors, il n’est pas question de mettre bas les armes devant les promoteurs de la violence. Mais il n’est pas question non plus de substituer au terrorisme individuel ou groupusculaire un terrorisme systématique d’Etat. Et c’est là une stratégie boiteuse à laquelle les grandes démocraties devraient se garder de souscrire pour ne pas réveiller la bête qui sommeille dans chaque être humain.
En ce 4 Juillet 2013, notre vœu le plus cher est que cet immense pays, berceau d’une des plus généreuses constitutions que l’homme se fût donnée, réservoir de compétences et surtout point de chute de l’immigration mondiale continue à jouer son véritable rôle dans le leadership planétaire. Qu’il ne se laisse pas prendre dans le jeu scabreux des leaders sans dimension prêts à sacrifier une position de prépondérance collective à quelques mièvres prestations individuelles. Si l’histoire au quotidien ovationne les électoralistes, l’histoire intemporelle rabaisse toujours la faune politique sans éclat à des proportions d’insignifiance. Ce qui manque à ce pays pour planer définitivement sur ces sommets non atteints, c’est l’humanisation pure et simple d’attitudes mêmes dictées par l’intérêt. « Omnia vincit amor » ! L’amour triomphe de tout : de l’arrogance, de l’inhumanité, de la mesquinerie, de la vénalité.
Good Morning America !...La voix des Petits s’élève aujourd’hui pour te dire que désormais ton succès est lié à ton maintien sur la voie lumineuse de la solidarité dans la paix et à la remontée fulgurante de l’humanisme de tes fondateurs et de leurs succès.
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