Monday, December 28, 2015

The New York Times: Martelly’s election was illegitimate!

Michel Martelly in April 2011
Administration is on the verge of committing a serious foreign policy blunder in the Caribbean. The New York Times editorial may be the biggest public manifestation to this assertion. The Times, which represents one the principal mouthpieces of the establishment, does not always editorialize in the premise of justice for all. We know that; and we also know the New York Times is by no means pitching for the participatory democracy that Haitians are dying for daily, facing an increasingly politicized police force along the unforgiving streets of Port-au-Prince.
Nonetheless, the Times’ editorial on Sunday, which adamantly advocates for a “legitimate election,” confirms the political discomfort or the dreary malaise vis-à-vis Haiti from a powerful sector in the US capital. Titled “Haiti Deserves a Legitimate Election,” the editorial implicitly recognizes that the Martelly-Opont charade ought to be dismissed. The Haitian government has been accused of orchestrating “massive fraud through vote-rigging and intimidation” during the last elections.  
The Times goes on to call “for an independent, Haitian-led inquiry to examine the October vote. The runoff should be postponed, so the October ballots can be openly counted and the results legitimized — if that is even possible, given the irregularities.” On the last point here, CSMS Magazine totally agrees, for it is highly unlikely a recount of ballots will change the outcomes. The CEP, which distributed more than 900,000 accreditation cards, knew why the move was orchestrated. It was designed to ensure victory for Jovenel Moise, Martelly’s handpicked stooge. The cards quickly triggered the flourishing of a “black market” because it allowed those who had the cards free access “to polling stations and [they could] vote even if their names were not in the list.”
Haiti Deserves a Legitimate Election
Heretofore, you can recount ballots as many as times you want, the outcome stands to remain the same. If there is a genuine effort to help Haitians gain control of their government, this whole Martelly-Opont masquerade has to be thrown out, along with the Martelly government. A consensus government MUST be put in place with an urgent mandate to organize free and fair elections financed by the State—the Haitian state that is.    
The times also takes aim at the Provisional Electoral Council headed by Pierre-Louis Opont. “And any effort at staging a credible election should include reform of the electoral council, which has been accused of partisanship and incompetence.”
Of course, we didn’t have to wait for the New York Times to tell us how low and ugly things have become in Haiti. Furthermore, the Times is not interested in true political independence for Haiti. It rather aims at exposing the mismanagement of a client state and, by extension, embarrassing Bill Clinton as Obama’s proconsul of Haiti. Martelly and his clique, like many of their predecessors, have hijacked the State bureaucracy and made it their piggybank to fill their lots while average Haitians wallow in hellish conditions daily. They have used the country’s misery as one of their pivotal points to go panhandling abroad.
We need to understand no one can cure this malignant tumor eating away Haitian pride, history and dignity, but Haitians themselves. We need to cease to subordinate our intelligence to the ignorance and—too often—the blatant prejudice of others. We need to rise up against this deadly continuum to rewrite the narrative. We cannot forfeit our rights, our human rights, to the interests of recalcitrant bourgeois and their international backers. Whether they like it or not, democracy will take roots in Haiti.
Let’s not forget life has many seasons; and after living through the grayish chill of autumn and the bone-cracking cold of winter, spring will come, pile ou face. There is nothing they’ll be able to do to stop the coming of the blooming season. It WILL be spring in Haiti—someday!
Source :  
Note: You can read the New York Times editorial. Click here: Haiti Deserves a Legitimate Election

Monday, December 21, 2015

Le CEP annonce le report sine die des élections du 27 décembre

CEP / KEP 2015
Le Conseil électoral provisoire informe la population en général, les partis politiques et les candidats en particulier, que les élections des collectivités territoriales ainsi que celles des législatives partielles et des présidentielles qui devaient se tenir le 27 décembre 2015 sont reportées.
Le Conseil, en raison de la formation de la Commission nationale d’évaluation électorale et compte tenu des implications éventuelles que pourraient avoir ses recommandations sur la poursuite du calendrier électoral, en a ainsi délibéré.
Le CEP, en conséquence, encourage vivement les acteurs à tout faire, en vue de faciliter la conduite à terme du processus électoral et réitère sa détermination à tout mettre en œuvre pour la tenue d’élections libres, honnêtes, inclusives et démocratiques.
Conseil Électoral Provisoire
Pierre-Louis Opont



Président.

Friday, December 11, 2015

« II FAUT QUE CELA CESSE ! »

Marvel Dandin
Le candidat officiel Jovenel Moise mène campagne. Il a le vent en poupe. Le Conseil Electoral de « Pierre-Louis Opont et consorts » l’a reçu et lui a donné la garantie que « tout sera fait ». Mais… Car, il y a toujours un mais. Si rien de substantiel n’est fait, en termes de redressement, avant le prétendu second tour, il s’agira fort probablement d’un « second trou », pour ne pas parler d’un troisième s’il faut prendre en compte la « catastrophe » du 9 août prétendument appelée « élections ».
Aucune des parties en présence n’a intérêt à ce que le cartel « Pierre-Louis Opont et consorts » continue sa sordide machination contre la démocratie et le peuple haïtien :
- Les candidats officiels souffriront de leur manque de légitimité.
- La communauté internationale portera financièrement et militairement le fardeau de la crise qui en résultera.
- Les candidats victimes se radicaliseront.
- Les investisseurs ne viendront pas.
- La diaspora désespèrera de pouvoir regagner l’alma mater.
- L’inflation s’aggravera.
- La corruption s’étendra.
- La répression politique deviendra l’unique réponse aux contestations multiples, aux « leve kanpe », aux « mobilizasyon manch long ».
Non, nous ne devrions pas en arriver à cette triste situation ! « Il faut que cela cesse », dirait Jean-Paul II s’il était encore vivant.
Que cesse l’arrogance de "Opont et consorts" face aux récriminations de la vaste majorité des candidats, des partis politiques et des organisations de la société civile qui dénoncent à tue-tête les fraudes massives commises au profit des candidats officiels !
Que cesse la volonté du gouvernement et d’une partie de la communauté internationale de rabaisser systématiquement les standards démocratiques dès qu’il s’agit d’Haïti. Une démocratie pour les autres. Une, spéciale, pour le peuple haïtien qui aurait beaucoup plus besoin de manger que de vivre en démocratie. Quelle impertinence raciste de la part des tenants de cette thèse !
Que cesse la passivité de la grande masse d’Haïtiens honnêtes et conséquents (la fameuse majorité silencieuse) qui tardent à comprendre que leur sort dépend de la tournure définitive que prendront les choses à ce carrefour critique de la vie nationale !
Que cessent la morgue et la cécité d’un large secteur du monde des affaires qui refuse encore d’admettre que seules des élections honnêtes et crédibles amèneront la stabilité en Haïti !

Que cesse le comportement à la Ponce Pilate des secteurs les plus influents de la société civile, en particulier les églises, qui se contentent de « suggérer » des dispositions visant à juguler la crise plutôt que de s’engager résolument dans une bataille afin d’y parvenir.
Que cessent les guerres fratricides, mesquines et stériles entre les dirigeants des partis et des organisations du secteur démocratique afin que leurs énergies convergent vers l’émergence d’un pôle politique puissant, en mesure de faire aboutir les desideratas des masses défavorisées et des classes moyennes appauvries.
Par :Marvel Dandin

Wednesday, December 9, 2015

Les propos de plus en plus extrémistes de Donald Trump inquiètent certains républicains

Le favori de l'investiture républicaine pour la présidentielle aux États-Unis estime que les musulmans ont «la haine» de l'Amérique. Et que celle-ci pourrait provoquer de nouvelles tueries après celle de San Bernardino.. 
Donald Trump
Donald Trump avait habitué les Américains à des déclarations tonitruantes. Mais, cette fois, il semble avoir dépassé ses propres limites. Dans un communiqué adressé à la presse, il a assuré que des sondages attestent d'une «haine» des musulmans envers l'Amérique. Et que celle-ci pourrait provoquer de nouvelles tueries comme celle de San Bernardino: «Nous devons déterminer d'où vient cette haine et pourquoi elle existe. Jusqu'à ce que nous soyons en mesure de comprendre ce problème et la dangereuse menace qu'il représente, notre pays ne peut être victime d'horribles attaques par des gens qui ne croient qu'au djihad, et n'ont aucun sentiment de raison ou de respect pour la vie humaine».
«Fermeture totale des États-Unis» à tous les musulmans

Le candidat à l'investiture républicaine, favori des sondages, préconise une «fermeture totale des États-Unis» à tous les musulmans qui souhaitent entrer dans le pays en attendant que «le Congrès agisse». Mais comme souvent, sa proposition reste très floue: que devrait faire le Congrès? Les résidents américains sont-ils concernés? Est-ce que cela touche les touristes? Comment mettre en place techniquement une telle mesure?

Après le tragique 13 novembre à Paris, le milliardaire avait déjà préconisé de ficher tous les musulmans vivant aux États-Unis et «d'éliminer toutes les familles» de djihadistes. Il avait aussi appelé à refuser l'entrée à tous les réfugiés syriens.

Pour appuyer ses affirmations, il a évoqué un sondage de l'institut Pew qui montrerait que la population musulmane éprouverait de la haine pour les Américains. Il s'agit peut-être d'une enquête de 2014 qui montre que 80% des Égyptiens, des Jordaniens et des Turcs ont une image défavorable des Etats-Unis. Il avance également que la moitié des musulmans vivant en Amérique voudraient «avoir le choix de vivre sous la charia». Il ferait cette fois allusion à un sondage commandé par un centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d'islamophobe par le Southern Poverty Law Center, une organisation antiraciste.

Les réactions aux propos de Donald Trump ont été nombreuses. Il a été critiqué par ses rivaux républicains Chris Christie, John Kasich et Lindsey Graham. Pour Jeb Bush, «Donald Trump est un déséquilibré». «Il donne aux gens le droit de s'en prendre à nous, a déploré auprès de l'Agence France-Presse Ahmed Shadeed, directeur d'un centre islamique. Je le supplie d'arrêter ses accusations». Pour Robert McCaw du comité des relations américano-islamiques (CAIR) «nous n'attendons plus de Trump que du racisme parce que l'hystérie anti-musulmane est devenue le cœur de sa campagne».
Le discours complet de Donald Trump devant la Coalition juive républicaine
Dans un pays fondé en partie par des protestants ayant dû fuir l'Europe, persécutés du fait de leur religion, on ne plaisante pas avec la liberté religieuse. Ben Rhodes, proche conseiller du président Barack Obama, a rappelé sur CNN que «le respect de la liberté de religion est inscrit dans notre Déclaration des droits (Bill of Rights)». La Maison-Blanche a jugé les déclarations de Donald Trump «contraires à nos valeurs».

Les propos de Donald Trump sont probablement une réponse au discours à la nation prononcé dimanche soir par le président Barack Obama depuis le bureau ovale. «L'EI ne parle pas au nom de l'islam, ce sont des voyous, des tueurs», avait-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu'à «les repousser à travers la suspicion ou la haine. (…) Nous ne pouvons pas nous en prendre les uns aux autres en laissant ce combat se transformer en combat entre l'Amérique et l'islam. (…) Les musulmans américains sont nos amis et nos voisins».

Donald Trump a ensuite tenté de relativiser ses propos en expliquant que sa proposition ne concernait pas les personnes vivant déjà sur le sol américain. Pour immédiatement ajouter: «Les États-Unis doivent regarder ce qui se passe dans les mosquées. Nous devons voir ce qui se passe». Quoiqu'en légère baisse ces dernières semaines, Donald Trump est toujours le favori pour l'investiture républicaine avec 30 % des intentions de votes.

Sunday, December 6, 2015

Obama promet de «traquer les terroristes» où qu'ils se trouvent

Le président américain Barack Obama s'est engagé dimanche à traquer les terroristes partout où il se trouvent, qualifiant de «voyous» et de «tueurs» les membres du groupe État islamique, lors d'une allocution solennelle à la Maison-Blanche.
Président Barack Obama lors de son adresse à la nation
Quatre jours après une fusillade meurtrière perpétrée par un couple musulman radicalisé qui a fait 14 morts en Californie, M. Obama a tenté de rassurer la population tout en affichant sa fermeté.
«Il n'y a pour l'instant aucune indication que les tueurs aient été dirigés par un groupe terroriste depuis l'étranger», a assuré le chef de l'État.
«Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation», a-t-il ajouté.
Il a appelé notamment les groupes de technologie à rejoindre la lutte contre l'EI, à la propagande très active sur les réseaux sociaux.
«Nous allons détruire le groupe État islamique et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire», a assuré M. Obama, qui a appelé les musulmans à lutter contre «les idéologies extrémistes».
Les États-Unis ne se laisseront pas entraîner dans une guerre terrestre en Irak et en Syrie, a-t-il aussi dit. Une coalition dirigée par les Américains mène une campagne de frappes aérienens contre l'EI en Syrie et en Irak depuis plus d'un an.
L'intégralité de l'adresse de Barack Obama 

Le président américain a enfin appelé le Congrès à légiférer pour renforcer le contrôle des armes individuelles, les tueurs de San Bernardino ayant facilement et légalement pu se constituer un véritable petit arsenal.
Il s'est exprimé après s'être vu reprocher de ne pas avoir pris les mesures qui auraient permis d'éviter le bain de sang commis par Syed Farook et Tashfeen Malik.
Ce couple de musulmans, disposant de fusils d'assaut, de milliers de munitions et d'engins explosifs, ont arrosé de balles un déjeuner de Noël rassemblant des collègues de Farook, faisant 35 victimes dont 14 morts. Ils ont ensuite été abattus par la police.
Sources : AFP/CNN

Friday, December 4, 2015

Tuerie en Californie : un "acte de terrorisme"

Les auteurs de la tuerie perpétrée en Californie étaient un couple de musulmans dont la femme a fait allégeance au groupe État islamique.

Syed Rizwan Farook, l'un des
présumés tireurs dans la tuerie

qui a fait 14 morts et 20 blessés
 Photo: permis de conduire /Ca  
L'enquête sur la fusillade ayant coûté la vie à 14 personnes en Californie a été requalifiée en "acte de terrorisme", a déclaré vendredi la police fédérale américaine. "Nous enquêtons désormais sur ces faits horribles dans l'hypothèse d'un acte terroriste. Nous avons des preuves montrant qu'(ils) avaient fait l'objet d'une minutieuse préparation", a affirmé David Bowdich, un responsable de l'antenne du FBI à Los Angeles. Toutefois, rien n'indique que le couple de tueurs ait fait partie d'une cellule avec d'autres membres, a expliqué vendredi le directeur de la police fédérale américaine, James Comey.
Les auteurs de la tuerie étaient un couple de musulmans qui se serait radicalisé, et dont la femme a fait allégeance au groupe État islamique, selon un important rebondissement de l'enquête annoncé vendredi par les médias. Après 48 heures d'oscillations entre l'hypothèse terroriste et celle d'un accès de rage incontrôlé, les policiers du FBI croient désormais savoir pourquoi Syed Farook et Tashfeen Malik, des jeunes parents pas encore trentenaires, ont basculé mercredi dans une violence imprévue. Malik, 27 ans et mère d'une fillette de six mois, a publié sur Facebook un texte pour prêter allégeance au "calife" de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, selon des sources citées par CNN et d'autres médias américains.

Une femme apparemment sans histoire

Tashfeen Malik, la femme de
Farook, tuée lors de l'échange
de feu avec la Police.
               
Elle a utilisé un compte qui n'était pas à son nom, selon ces sources policières s'exprimant sous couvert de l'anonymat, qui précisent ne disposer d'aucune preuve montrant que la femme aurait reçu l'instruction du groupe djihadiste de passer à l'action, accompagnée de son mari. Jusqu'à ce jour, l'image de cette Pakistanaise entrée aux États-Unis avec un visa était celle d'une femme apparemment sans histoire, mariée à un homme réservé, lui-même musulman pratiquant et de nationalité américaine.
Les deux époux ont trouvé la mort à bord d'une voiture utilisée dans leur fuite, dans un échange de coups de feu avec les policiers. Quelques heures auparavant, fusil d'assaut en main, ils avaient arrosé de balles un déjeuner de fin d'année rassemblant des collègues de Syed Farook. Les détails émergeaient vendredi en parallèle sur leurs victimes, 14 personnes tuées et 21 blessées, dont les familles exprimaient l'incompréhension. "Leurs défunts sont nos défunts", a affirmé jeudi soir le président Barack Obama qui a répété à maintes reprises ces dernières semaines que les autorités s'efforçaient de prévenir sur le sol américain des attentats djihadistes sur le modèle de ceux qui ont endeuillé Paris il y a exactement trois semaines. La question d'une éventuelle radicalisation de Syed Farook, un expert sanitaire sorti de l'université et jouissant d'une stabilité professionnelle, était au centre des investigations du FBI depuis deux jours.

Plus le même homme

Les armes des assaillants
Les premières photos publiées du tireur, né dans l'État septentrional de l'Illinois, montrent un homme de relativement haute taille, aux cheveux et à la barbe courts. Toujours selon le New York Times, citant des parlementaires informés de l'enquête, Farook a été en contact "avec des extrémistes, aux États-Unis et à l'étranger il y a plusieurs années, mais pas récemment". Mais le lien entre le tueur, de nationalité américaine, et d'éventuels islamistes est très "ténu", a au contraire assuré vendredi un avocat de sa famille. "Nous avons rencontré le FBI et quelqu'un a fait allusion au fait qu'ils avaient trouvé quelque chose dans son ordinateur", a rapporté sur CNN David Steven Chesley.
Syed Farook "aurait parlé à quelqu'un, qui a parlé à quelqu'un, qui a regardé quelque chose concernant le groupe État islamique, c'est tellement ténu, il n'y a vraiment rien là-dedans", a ajouté l'avocat. Farook était allé chercher son épouse en Arabie saoudite, où la femme a vécu après le Pakistan. Mais à son retour, ce n'était plus le même homme, a assuré un de ses anciens collègues, Christian Nwadike. "Je pense qu'il a épousé une terroriste", a-t-il déclaré à CBS. Dans les jours précédant son bain de sang, le couple aurait pris soin d'effacer ses traces numériques, ce qui renforce la piste d'un acte prémédité, a indiqué le New York Times.

Élevée au Pakistan

Selon Mohammad Abuershaid, un autre avocat de la famille, Tashfeen Malik "a été élevée au Pakistan. À l'âge de 18-20 ans, elle a déménagé à Riyad." Elle était "conservatrice, une femme au foyer", a ajouté M. Abuershaid. À son domicile, le couple a accumulé un arsenal impressionnant, dont des milliers de munitions et des engins explosifs, à relativiser toutefois au regard du suréquipement en armes de milliers de foyers américains, notamment en fusils semi-automatiques. "À ce stade, nous pensons qu'ils sont plus auto-radicalisés et inspirés par le groupe que vraiment missionnés pour commettre la fusillade", a expliqué un responsable des forces de l'ordre au New York Times.
SOURCE AFP / ABC

Thursday, December 3, 2015

« Nos perpétuels déboires »

Par: Serge H. Moïse
Serge H. Moïse
Il y a vingt cinq ans, la dictature rétrograde et sanguinaire à qui l’on attribuait tous les maux de la république disparaissait du paysage haïtien. Le Pape avait joint sa voix à celle des protestants, des hougans et autres créatures divines pour crier haut et fort : Quelque chose doit changer dans ce pays.
Force est de constater qu’après un quart de siècle, cette prière n’est toujours pas exaucée. Avions-nous manqué de ferveur ou nous faudra t-il patienter encore inlassablement en nous répétant, comme nous l’avons appris dans la très sainte bible : tout arrive à temps à qui sait bien attendre?

Rien n’est plus triste pour un homme que de perdre son pays disait le grand chansonnier québécois Félix Leclerc. Combien d’entre nous avons vécu, dans notre chair, les affres de cette douloureuse expérience sans avoir le courage de se l’avouer.

Pour survivre, à travers notre exil, nous nous inventons des histoires, peu convaincantes certes. Nous arrivons à nous persuader que nous avons fait notre part dans le passé et que nous continuons de sensibiliser les nôtres de la nécessité de ce qui devrait être fait pour sauver notre patrie en danger depuis son avènement à l’indépendance. Enfin pour expliquer ou excuser notre apathie, nous laissons croire que nous n’avons plus d’énergie. C’est donc une tristesse de nous enliser ainsi dans le déni de soi et de sa réalité. Cette dernière finit toujours par nous rattraper à un moment ou à un autre, à moins de tirer notre révérence pour l’au-delà bien avant.

En février deux mille six (2006), nous avons cautionné une hérésie constitutionnelle en acceptant, après la mascarade à l’hôtel Montana, la répartition des bulletins blancs, histoire de favoriser l’élection de l’actuel président. Deux voix ont osé dire non : celle du directeur des affaires juridiques, en l’occurrence le soussigné et celle du conseiller électoral François Benoît.

Le président prêtera donc serment sur cette constitution qui venait d’être violée, quoi d’étonnant qu’il ait passé les cinq années de son mandat à n’en faire qu’à sa tête, laquelle se situant plus près de nul que de zéro, selon son frère siamois.

Cette année encore, en prévision des élections présidentielles et législatives, tout a été mis en œuvre pour berner et les électeurs et les candidats de l’opposition.

Les parlementaires en fonction n’ont pas hésité à voter une loi scélérate, toujours en violation de la constitution en son article 111.8 afin de prolonger leur propre mandat. Il n’y a donc pas de surprise à ce que ces législateurs renvoient l’ascenseur en votant la loi inique prorogeant également le mandat de leur bienfaiteur.
Ce président fit si peu cas de la justice que durant tout son mandat, la Cour de Cassation de la République, fonctionnera cahin-caha, avec un membre en moins et non le moindre, le président de la susdite institution.

Il serait presqu’impossible de dresser la liste exhaustive de toutes nos dérives institutionnelles qui nous ont conduit dans cette gouffre aux profondeurs abyssales.
Au sein de la diaspora, on se morfond en conjectures de toutes sortes, hélas mis à part quelques efforts isolés, on ne fait pas grand-chose non plus. On s’intéresse certes aux misères de la mère patrie mais on ne voit aucune mobilisation sérieuse susceptible de contribuer à une quelconque différence.

Nous ne voudrions pas terminer ce modeste papier sans souligner à l’eau forte et remercier chaleureusement les députés libéraux : Denis Coderre, Pablo Rodriguez et Justin Trudeau pour leurs remarquables interventions à la Chambre des Communes, au Canada, la semaine dernière. Au cours d’une séance extraordinaire d’une durée d’au moins trois heures d’horloge tenue à la demande du député Denis Coderre, ces derniers ont tenté avec insistance de sensibiliser le gouvernement conservateur quant à la nécessité de faire plus et mieux en vue de venir en aide à la population haïtienne livrée à elle-même, nonobstant la présence sur le terrain de milliers de coopérants.

Ces dérives ci-dessus mentionnées peuvent-elles être qualifiées simplement d’erreurs de la part de nos dirigeants politiques, de nos classes dominantes et de la communauté internationale? La population n’en croit rien, ce qui explique cette révolte dévastatrice qu’on a constaté au lendemain de ce scrutin de la honte du vingt-huit novembre deux mille-dix.

L’erreur est humaine, tout le monde en convient, mais persévérer dans l’absurdité en série depuis un quart de siècle, sinon plus, c’est génocidaire.

Le temps est venu de rompre avec nos traditions rétrogrades et contreproductives, finissons-en avec nos perpétuels déboires.

Seul un gouvernement de transition, avec pour leitmotiv, les intérêts supérieurs de la nation, en parfaite communion avec la population tout entière, y compris la diaspora, peut contribuer à nous sortir de ce triste et infernal labyrinthe.

Un tel gouvernement aurait pour mission, durant un mandat de trois ans, d'assainir notre administration, de professionnaliser notre police nationale, de réformer notre système judiciaire afin de le rendre efficace et efficiente, élaborer la loi sur les partis politiques qui nous évite ce genre de carnaval à l'avenir, renouveler notre constitution sans faire un autre copier-coller et créer la Direction Générale des Élections avec des directions adjointes dans tous nos départements et enfin réaliser des élections crédibles, honnêtes et démocratiques.

Le défi est de taille, mais nous pouvons le relever à condition de le vouloir de toutes nos forces et de nous y mettre, tous ensemble, à l’instar de ceux, beaucoup moins fortunés que nous et dans des conditions plus difficiles que les nôtres, qui avaient juré et tenu leur promesse de vivre libre ou de mourir debout.
Ils l’ont fait, gloire à eux
Nous aussi, nous le pouvons
Si vraiment nous le voulons
Montrons-nous dignes de nos aïeux
Qui nous observent du haut des cieux.

Me Serge H. Moïse av.