Thursday, March 19, 2015

Le régime de Martelly tel que vu par un article du New York Times

 MARCH 16, 2015
Le Pouvoir du leader haïtien grandit à mesure que les scandales éclatent

Haïti Connexion Culture vous propose la traduction française de cet article qui a été publié originalement en anglais.
Président Martelly assis au centre entre le Premier ministre
Evans Paul et Sophia Martelly la première dame d'Haïti.     
PORT-AU-PRINCE, Haiti — With a brisk clap of his hands, Michel Martelly summed up the first steps he would take if he ever left the music business and became the president of Haiti.

Port-au-Prince, Haïti - D’un simple battement de ses mains, Michel Martelly a résumé les premières mesures qu'il prendrait si jamais il aurait quitté le monde de la musique pour devenir président d'Haïti.

“First thing, after I establish my power, which would be very strong and necessary, I would close that congress thing,” Mr. Martelly was quoted as saying in 1997, when he was still a hugely popular singer. “Out of my way.”

"La première chose que je ferais après que je consolide mon pouvoir,  ce qui serait très fort et nécessaire, est de fermer cette histoire de  parlement», des propos de M. Martelly, rapporte-on en 1997, alors qu’il était encore un chanteur très populaire. "Hors de mon chemin." (Out of my way ).

His words have proved prophetic. A political crisis almost four years into Mr. Martelly’s presidency gave life to the fantasy he once described: He is now running the country without the checks and balances of a parliament.

Ses mots se sont révélés prophétiques. Une crise politique presque au cours des quatre années de la présidence de M. Martelly a donné libre cours à cette fantaisie: Il dirige maintenant  le pays sans les freins et le contrepoids d'un parlement.

After Mr. Martelly and his opponents in Parliament could not agree on elections, most legislative terms expired, and the seats remain empty. Only 11 elected officials remain in the entire country, and the president is one of them

M. Martelly et ses adversaires au Parlement n’ayant pas pu trouver un accord au sujet des élections, les mandats de ces derniers ont pris fin et leurs sièges sont restés vacants. Il ne reste officiellement que 11 élus pour l'ensemble du pays, et le président est l'un d'entre eux.

For two months, Mr. Martelly has governed Haiti by executive order, concentrating power in the hands of a man who, his critics say, is a prisoner of his past, surrounded by a network of friends and aides who have been arrested on charges including rape, murder, drug trafficking and kidnapping.

Depuis deux mois, M. Martelly  est en train de gouverner Haïti par décret, concentrant le pouvoir dans les mains d'un homme qui, de l’avis de ses détracteurs, est un prisonnier de son passé, entouré d’un réseau d'amis et d’hommes de main qui ont connu la prison sur des accusations  d’assassinat,  de trafic de drogue et enlèvements y compris le viol.

As Mr. Martelly strengthens his hold on power, scandals involving those close to him have continued to mount, raising questions about the president’s ability to lead.

A mesure que M. Martelly renforce son emprise sur le pouvoir, des scandales impliquant ses proches continuent à surgir, soulevant des questions sur la capacité du président à diriger.

One of Mr. Martelly’s senior advisers was jailed for six months during the president’s tenure after being accused of killing a man in a gunfight at the Dominican border. Another friend of the president vanished last year, shortly after being released from jail in a marijuana trafficking case.

L'un des proches conseillers de M. Martelly a été emprisonné pendant six mois sous sa présidence  après avoir été accusé d'avoir tué un homme dans une fusillade à la frontière dominicaine. Un autre ami du président a disparu l'an dernier, peu de temps après avoir été libéré de prison pour une une affaire de trafic de marijuana.

The prosecutor in that case fled the country fearing retaliation.
Le procureur dans cette affaire a fui le pays par crainte de représailles.

Yet another of the president’s associates is in jail, accused of running a kidnapping ring. The authorities are trying to determine whether the man, Woodley Ethéart, who said he worked at the Ministry of Interior, laundered ransom money through a lucrative catering contract at the presidential palace, an investigator familiar with the case said.

De plus, un autre des associés du président est en prison,  accusé d'être à la tête d’un réseau de kidnappings. Les autorités tentent de déterminer si le dénommé, Woodley Etheart, qui disait être un fonctionnaire  au ministère de l'Intérieur,  ne blanchissait pas l'argent des rançons à travers un contrat lucratif  de service cuisinier au palais présidentiel, a fait connaitre un enquêteur au courant de l'affaire.

One longtime law enforcement official said he stopped going to events at the palace because he kept running into people who had been arrested on charges as serious as murder but were now working at the presidential offices as security guards.

Un ancien officiel de loi de longue date a déclaré avoir cessé d'aller à des cérémonies  au palais parce qu'il ne cessait de tomber sur des gens qui avaient été arrêtés après être l’objet d’accusations aussi graves que celles d’assassinat, et qui  ensuite travaillaient dans les bureaux de la présidence comme gardes de sécurité.

“There they were, in the palace, carrying automatic weapons,” the official said under the condition that his name not be published out of safety concerns.

"Ils étaient tous là, dans le palais, portant des armes automatiques," a ajouté le fonctionnaire qui a demandé que son nom ne soit pas publié pour  des raisons de sécurité.

The Martelly administration’s influence has been criticized most for its effect on the judiciary, where the criminal cases of some people close to the president have stalled or disappeared.

L'influence de l'administration Martelly a été critiquée davantage pour son effet sur le pouvoir judiciaire, où les dossiers criminels de certaines personnes proches du président sont au point mort ou disparus.

Prosecutors who objected to the administration’s interference were fired or fled, and one judge who complained that the president had meddled in a civil corruption case against Sophia Martelly, the first lady, died two days later.

Les procureurs qui s’opposaient à l'ingérence de l'administration ont été licenciés ou ont fui, et un juge qui s’est plaint que le président se mêlait d’une affaire de corruption civile contre  la Première Dame Sophia Martelly, est décédé deux jours plus tard.

“I would be very concerned of this interconnected web of nefarious characters,” said Robert Maguire, a Haiti scholar at George Washington University. “Martelly has empowered them to do what they do. He has established an environment of corruption, abuse of power and impunity.”

«Je serais très inquiet de ce réseau interconnecté de personnages infâmes», a déclaré Robert Maguire, un intellectuel  d’Haïti à l'Université George Washington. "Martelly les a autorisés à faire ce qu'ils font. Il a créé un environnement de corruption, d'abus de pouvoir et d'impunité ».

The president’s office did not respond to several requests for an interview since January. The presidential spokesman, Lucien Jura, did not respond to repeated requests for comment.

Le bureau du président n'a pas répondu à plusieurs demandes d'interview depuis Janvier. Le porte-parole présidentiel, Lucien Jura, n'a pas répondu non plus aux demandes répétées de commentaires.

Mr. Martelly’s allies defended him, saying that the president could not be blamed for the actions of his friends. Several said that he is loyal to a fault, and that he will stand beside old friends no matter what trouble they find themselves in. The president, aides said, wants the best for Haiti but is easily influenced by relatives known for ties to drug trafficking and friends who abuse their proximity to power.

Les alliés de M. Martelly l'ont défendu, disant que le président ne pouvait être blâmé pour les actions de ses amis. Plusieurs ont dit qu'il restait fidèle, et qu’il  se tenait à leurs côtés peu  importe leurs problèmes. Les alliés disent que le  président veut le meilleur pour Haïti, mais il est facilement influencé par des parents connus pour leur association avec le trafic de drogue et des amis qui abusent de leur proximité avec le pouvoir.

One of those relatives, the president’s brother-in-law Charles Saint-Rémy, said the president and his family had been victims of a politically motivated campaign to discredit them.

L'un de ses parents, beau-frère  du président, Charles Saint-Rémy, a déclaré que le président et sa famille avaient été victimes d'une campagne politique qui vise à les discréditer.

“We have had stability for four years,” said Daniel Edwin Zenny, a senator allied with the president. “We used to have 10,000 to 20,000 people protesting on the streets every day. Now we have 1,500 to 4,000, and while they are protesting, the country is moving forward. This is not a big situation yet.”

"Nous avons eu la stabilité pendant quatre ans», a déclaré Daniel Edwin Zenny, un sénateur allié du président. "Nous avions l'habitude d'avoir 10 000 à 20 000 personnes protestant  quotidiennement dans les rues. Maintenant nous avons 1500 à 4000, et pendant  qu'ils protestent, le pays va de l'avant. Ce n’est encore pas le gros de la situation ".

Disputed Election
Élection contestée

Mr. Martelly was elected in 2011 after being placed in a runoff despite coming in third in a disputed election. International organizations, with an assist from Washington, helped Mr. Martelly by documenting his opponents’ widespread voter fraud.

M. Martelly a été élu en 2011 après avoir été placé dans un deuxième tour malgré qu’il fut troisième dans une élection contestée. Les organisations internationales, avec l'aide de Washington, ont aidé M. Martelly en documentant les fraudes électorales généralisées de ses adversaires.

Washington’s role in the election and the American ambassador’s warm relationship with him since has hurt Mr. Martelly’s credibility at home, where the president is considered a member of the conservative elite, disconnected from the poor majority.

Le rôle de Washington dans l'élection et la  relation chaleureuse de l'ambassadeur américain avec lui ont depuis nuit à la crédibilité de M. Martelly en son pays Haiti où le président est considéré comme un membre de l'élite conservatrice qui est déconnectée de la majorité pauvre.

Still, he is credited with getting the vast majority of residents who lost their homes to the devastating 2010 earthquake out of tent cities. Solar panels light once-darkened streets, and government ministries and hotels are being built. An anticorruption law was enacted, and the president found creative ways to enroll more children in primary school.

Pourtant,on lui donne crédit  d'avoir enlevé des cités des tentes la grande majorité des résidents qui avait perdu leurs maisons durant le tremblement de terre dévastateur de 2010. Des panneaux solaires s’allument dans les  rues autrefois sombres, et les ministères du gouvernement et les hôtels sont en cours de construction. Une loi combattant  la corruption a été adoptée, et le président a trouvé des moyens créatifs d’inscrire un nombre plus élevé d'enfants à l'école primaire.

The rubble that marred the streets after the earthquake is gone, and so are most of the tents that 1.5 million Haitians lived in, packing parks, road dividers and other corners of open space.

Les décombres qui  encombraient les rues après le tremblement de terre ont disparu, aussi les tentes où 1,5 million d'Haïtiens vivaient soit dans dans des parcs, soit sur des terrain vagues, soit dans des champs libres.

Haïti a maintenant l'une des économies les plus dynamiques
dans les Caraibes selon Lan Willms de New York Times.     
Haiti now has one of the fastest-growing economies in the Caribbean, thanks largely to infrastructure projects financed by the money Haiti saved by buying oil at preferential terms from Venezuela. But even with that growth, and the billions in international aid, 24 percent of Haitians still live in extreme poverty, according to the World Bank.

Haïti a maintenant l’une des économies les plus dynamiques de la Caraïbe, grâce en grande partie à des projets d'infrastructure financés par l'argent économisé par Haïti en achetant du pétrole à des conditions préférentielles en provenance du Venezuela. Pourtant, même avec cette croissance, et les milliards d’'aide internationale, 24 pourcent des Haïtiens vivent encore dans l'extrême pauvreté, selon la Banque mondiale.

“Construction is, like, for certain people — rich people. They built new banks, they built new hotels and government buildings,” said Jean François, 52, a father of six who has lived in a hillside tent for five years. “The government officials drive by this hill every day, but they don’t see us.”

"La construction est, comme, pour certaines personnes - les gens riches. Ils ont construit de nouvelles banques, ils ont construit des hôtels et de nouveaux bâtiments gouvernementaux ", a déclaré Jean-François, 52 ans, père de six enfants qui a vécu sous une tente près d’une colline pendant cinq ans. "Les responsables gouvernementaux y circulent en voiture tous les jours, mais ils ne nous voient pas."

Now that Mr. Martelly can organize elections without consulting opponents in Parliament, it will soon be voting time again. A movement to oust the president appears to be losing steam. A general strike organized by opposition parties in recent days mostly flopped.

Maintenant que M. Martelly peut organiser des élections sans consulter ses adversaires au Parlement, il sera bientôt le temps de voter à nouveau. Le mouvement pour renverser le président semble s’essouffler. Une grève générale organisée par les partis de l'opposition ces derniers jours la plupart n’a pas réussi.

“A lot of the progress is a little smoke and mirror,” said Nicole Phillips, a lawyer for the Institute for Justice and Democracy in Haiti, arguing that Mr. Martelly’s administration improved infrastructure and built hotels, but also cracked down on rights activists and manipulated the judiciary to benefit the president’s associates. “They have taken one step forward, but mostly taken two steps back.”

«Beaucoup de ce progrès est comme un trompe-l’oeil  », a déclaré Nicole Phillips, un avocat de l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, faisant valoir que l'administration de M. Martelly améliore des infrastructures et construit des hôtels, mais aussi réprime les militants de droit et manipule le système judiciaire au profit des collaborateurs du président. "Ils ont fait un pas en avant, mais surtout ont fait deux pas en arrière."

Mr. Martelly’s last prime minister, Laurent Lamothe, was seen by many as cracking down on kidnapping and organized crime. But Mr. Lamothe was pushed out in December as the political crisis between the administration and opposition parties reached its peak.

Le dernier premier ministre de M. Martelly, Laurent Lamothe, a été considéré comme celui qui luttait contre les enlèvements et les crimes organisés. Mais M. Lamothe a été renvoyé en Décembre lorsque la crise politique entre l'administration et les partis d'opposition avait atteint son apogée.

Les manifestants réclamaient la démission du président Mar
telly lors d'une manifestation en Septembre dans la Capitale 
Among those who protested in the streets demanding Mr. Lamothe’s ouster was Mr. Saint-Rémy, the first lady’s brother, who admits that he sold drugs in his youth but now functions as an unofficial adviser to the president. Mr. Saint-Rémy was furious over the arrest of Mr. Ethéart, who operates an expensive French restaurant known to be one of the president’s favorite hangouts — but who has also been identified by the Haitian National Police as being the leader of Galil, a gang of kidnappers.

Parmi ceux qui protestaient dans les rues pour réclamer la destitution de M. Lamothe on retrouvait M. Saint-Rémy, le frère de la première dame, qui a admis avoir vendu de la drogue dans sa jeunesse, mais travaillait comme un conseiller officieux du président.  M. Saint-Rémy était furieux de l'arrestation de M. Etheart, qui dirigeait un restaurant français select, l'un des lieux favoris du président -, mais qui a également été identifié par la police nationale haïtienne comme étant le leader de “Galil”, un gang de kidnappeurs.

Mr. Saint-Rémy started calling senior government officials to plead for his friend’s release, three people close to the administration said. Simon Desras, who was president of Haiti’s Senate during the political crisis, said that one of the recipients told him he considered the call more a threat than request.

M. Saint-Rémy s’est mis à appeler de hauts fonctionnaires du gouvernement en vue de demander la libération de son ami, ont déclaré trois personnes proches de l'administration. Simon Desras, président du  Sénat d'Haïti durant la crise politique, a dit que l'un de ces fonctionnaires lui a confié qu'il considérait ces appels plus comme une menace qu’une demande.

“In Martelly’s environment, you don’t find all saints,” Mr. Desras said. “You find demons.”

«Dans l’environnement  de Martelly, vous ne trouvez pas les saints», a déclaré M. Desras. "Vous trouvez des démons."

Mr. Saint-Rémy admitted “having discussions” with senior officials about the case, because he remains firmly convinced that his friend is innocent and was set up by the politically ambitious former prime minister, Mr. Lamothe, in an effort to discredit the president.

M. Saint-Rémy a avoué "avoir eu des discussions" avec de hauts responsables sur l'affaire, car il restait fermement convaincu que son ami était  innocent et avait été piégé par l'ancien premier ministre politiquement ambitieux, M. Lamothe, dans une tentative de discréditer  le président .

“Laurent has been playing heavy politics, because he has always wanted to be the only player standing,” Mr. Saint-Rémy said.

"Laurent  jouait de la politique lourde, parce qu'il a toujours voulu être le seul joueur debout," a dit M. Saint-Rémy.

Mr. Lamothe did not respond to repeated requests for an interview.
M. Lamothe n'a pas répondu aux demandes répétées pour une entrevue.

Mr. Ethéart was arrested last year in connection with the kidnapping of a businessman by gunmen in police uniforms who demanded $1.2 million.

M. Etheart a été arrêté l'année dernière dans le cadre de l'enlèvement d'un homme d'affaires par des hommes armés en uniforme de police qui exigeait comme rançon  1,2 million $.

Telephone records showed that Mr. Ethéart was in contact with the kidnappers and, like the hostage-takers, had turned off his cellphone at the precise time of the abduction, according to a police investigative report. A Ministry of Interior license plate found on a vehicle at Mr. Ethéart’s house had been reported in previous kidnappings, an investigator said.

Les enregistrements téléphoniques ont montré que M. Etheart était en contact avec les ravisseurs, et comme eux, avait éteint  son téléphone portable au moment précis de l'enlèvement, selon un rapport policier lié à l'enquête .Une plaque d’immatriculation du  ministère de l'Intérieur répérée sur un véhicule  dans la résidence de M. Etheart avait été rapportée au cours d’enlèvements précédents, a déclaré un enquêteur.

The police tied the case to 15 other kidnappings involving 17 hostages and one murder, the police said.

La police a lié ce cas à 15 autres dossiers d’enlèvements de 17 otages et d’un assassinat, selon la police.

But irregularities in the investigation quickly emerged. According to government officials, subpoenas to interview several witnesses stalled for months. When the investigating judge ordered the arrest of Mr. Ethéart’s wife and closed the expensive French restaurant the couple operated, another judge had her released and lifted the judicial seal on the restaurant’s doors.

Mais des irrégularités dans l'enquête ont bien vite surgi.  Selon des officiels gouvernementaux, des mandats en vue d’interroger plusieurs témoins étaient bientôt dans l'impasse, et ceci pour des mois. Lorsque le juge d'instruction avait ordonné l'arrestation de l'épouse de M. Etheart et fermé le restaurant français que le couple opérait, un autre juge l'a libérée et levé le sceau judiciaire sur les portes du restaurant.

Mr. Ethéart has denied wrongdoing, saying his arrest was the result of his “presidential acquaintances.” He said in a radio interview last year: “I’m like a big Kleenex. They used me and then threw me away.”
».
Connaissances présidentielles"

M. Etheart a nié les actes répréhensibles dont on l’accuse, affirmant que son arrestation était le résultat de ses “connaissances présidentielles”. Il a dit dans une interview à la radio l'année dernière: «Je suis comme un large Kleenex. Ils m’utilisent et me jettent après".

Traduction française : Herve Gilbert pour  Haiti Connexion Culture et Haiti Connexion Network

Friday, March 13, 2015

DÉCLARATION DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE


Cet entretien télévisé de Roberto Rodriguez Marchena, porte parole de la Présidence dominicaine avec  Huchi Lora et Amélie Deschamps de El Dia, est une traduction  de Ella Perrard. Voir la vidéo plus bas ...

M. Roberto Rodriguez, le Porte-parole de la Présidence de  la 
 République dominicaine                                                         

Le porte-parole de la Présidence de la République dominicaine, M. Roberto Rodriguez Marchena a déclaré qu'il existait différentes conceptions de la patrie. Ainsi il en va de celle du gouvernement qui ne correspond pas du tout à celle des extrémistes de droite qui accusent de traîtres à la patrie tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

Face au phénomène migratoire et la situation complexe qu’il génère, il existe deux perceptions différentes en République dominicaine et même deux catégories différentes de Dominicains : il y a « les ultranationalistes, les racistes, les néonazis et autres xénophobes. Ils sont minoritaires. Ce sont eux qui pratiquent un anti-haïtianisme virulent, qui nourrissent des sentiments de haine à l’égard des membres de la communauté haïtienne vivant en République dominicaine, qui commettent les actes et actions horribles les plus répréhensibles.

Et ironie, ils n’ont de cesse de claironner « leur patriotisme » en ayant de tels agissements. Mais, fort heureusement, il reste la grande majorité des Dominicains et Dominicaines qui les désapprouvent, qui sont plus hospitaliers, qui voudraient que la situation soit gérée avec humanisme et qui souhaitent que l’amitié et la paix règnent entre les deux nations qui vivent sur l’île. Cette partie saine de la population, majoritaire, n'a rien à voir avec les barbares. Au gouvernement, « nous avons une conception de La Patrie différente de celle des racistes, des néonazis et autres xénophobes dominicains déclare le porte-parole de la Présidence de la République dominicaine » 

"Il peut y avoir diverses représentations de l’idée qu’on peut se faire de la patrie. Vous pouvez avoir un conception de patrie exclusive, c’est la vôtre, Messieurs les extrémistes. Votre idée de patrie peut être une patrie d’exclusion, un pays raciste, un pays xénophobe, un pays ... Nous, nous avons une conception très différente de La Patrie. Une patrie, celle où les patriotes ne sont pas morts, comme vous le claironnez. Tous ces gens qui travaillent, qui vivent dans les rues de notre pays, dans nos quartiers ... Ceux-là sont les vrais héros de la patrie, ce sont eux qui construisent le pays tous les jours. Nous sommes très clairs là-dessus : c’est par le travail que l’on construit La Patrie ", a indiqué Roberto Rodriguez Marchena, dans son entretien avec Lora y Amelia Huchi Deschamps.

Rodriguez Marchena a profité pour mentionner certains programmes gouvernementaux comme autant de types d’actions au travers desquelles ce pays se construit, comme : la constitution d’une équipe gouvernementale inclusive, des mesures inclusives, la construction ou des installations de garde d'enfants, l'élimination de quote-part dans les hôpitaux, ou la rénovation de certains établissements et autres constructions d’intérêt général.

« Il existe, comme je le disais, diverses conceptions de la notion de Patrie : les néonazis, les fascistes ont leur propre représentation de la notion de Patrie ; autre est celle des démocrates, des libéraux... il y a plusieurs conceptions différentes. Nous avons une nette opinion de l’idée de La Patrie à laquelle non seulement nous aspirons mais aussi de celle que rêvent les Dominicains et les Dominicaines. Elle est celle que nous sommes actuellement en train de construire ».

Le porte-parole du gouvernement a ajouté « qu’il est naturel que ceux qui ont une autre conception de La Patrie, ceux, par exemple qui croient que la pauvreté doit toujours exister, qu’il est normal que la misère sévisse, qu’il est normal pour des enfants d’aller à l'école le ventre creux , qu’une majorité de personnes soient au chômage , ceux qui croient dans cette notion de La Patrie sont mécontents de voir que nous sommes en train de construire un autre pays et que cela est possible comme nous sommes en train de le démontrer. »

« Ce sont des petits groupes minoritaires, on les retrouve également dans d'autres pays qui ont les mêmes caractéristiques que le nôtre, mais cela ne nous enlève pas le sommeil, pas du tout. »

Ainsi le porte-parole a répondu aux fanatiques nationalistes qui ont traité le président Danilo Medina ainsi que les défenseurs des droits humains, y compris les journalistes Juan Bolivar Diaz, Luis Eduardo Lora (Huchi), Marino Zapete, Edith Febles, Alicia Ortega, Fausto Rosario Adames , entre autres de traîtres à la patrie.

Sur les allégations de Vinicio Castillo

Rodríguez Marchena a déclaré que la Présidence n’accorde pas trop d'importance aux accusations de Vinicio Castillo (Vinicito) qui associent les partisans du président Danilo Medina à l'ancien trafiquant de drogue Quirino Paulino.

« Au gouvernement, nous n’y accordons pas beaucoup d'importance. C’est une autre facette du même discours et elle n’est pas vraiment adressée au gouvernement, mais à quelques dirigeants du PLD qui ont manifesté en faveur de la réélection du Président de la République. »

« Nous comprenons que ce sont là des expressions minoritaires. Nous, en tant que gouvernement démocratique, nous devons comprendre que ces prises de position sont permises dans notre société. Toutefois, ce que nous devons garder clairement à l’esprit, c’est le pays que nous voulons construire et que nous sommes en train de construire. C’est notre but ultime...

« Ces attaques ne visent pas le gouvernement, mais plutôt certains des dirigeants du Comité central du PLD qui à travers le pays expriment leur désir de voir convoquer le Comité politique pour déterminer la possibilité d’une réélection du président Danilo Medina. Et puis, cela fait aussi partie d'une lutte politique partisane. »

Sur l'immigration

Sur l'immigration, Roberto Rodriguez Marchena déclare que « c’est le premier gouvernement qui étudie la migration dans le pays comme un phénomène et non pas comme un problème, et qui essaie de trouver une solution conformément aux dispositions légales du pays « toujours en fonction de notre humanisme, mais autant comme gouvernement. »

« La pression vient de tous bords, vu qu’il y a une communauté nationale hétérogène et qui aborde la situation sous différents angles. Comme déjà mentionné ci-dessus, certains voudraient gérer cette situation avec un humanisme pur, sans ordre ni méthode et d'autres qui voudraient s’y attaquer avec ordre et méthode mais sans humanisme. »

Il indique que le président a été très clair et ferme dans ce processus, mais que le gouvernement comprend qu'il y a une préoccupation légitime dans chaque camp.

« La communauté internationale et le pays ont vu un gouvernement qui pour la première fois, d'une manière sérieuse et en conformité avec le système juridique, tente d’apporter une réponse à une situation qui est de plus en plus difficile, car le problème ne concerne pas seulement les Haïtiens qui sont sur notre territoire en situation irrégulière, mais encore ces nombreux citoyens d’Haïti qui quittent leur pays pour s’établir dans le nôtre, créant une situation de pression pour notre économie, pour notre société. »

Il a ajouté qu’avec l’épidémie de choléra, il se pose des problèmes de santé publique ; il y a en plus une crise alimentaire, une crise de l'emploi, une crise d’aménagement du territoire, une crise environnementale : autant dire que « nous avons un voisin qui a d'énormes difficultés et qui est évidemment sous pression. »

Porte-parole de la Présidence de la République dominicaine, M. Roberto Rodriguez Marchena répond aux secteurs qui les accusent de traîtres à la nation et alliés des narcotrafiquants                                                                                                                 





What is going on with the Secret Service? Seriously. What the HELL is going on?

If the Secret Service can’t even protect its own reputation, what chance does the President have?
By PIERS MORGAN FOR MAILONLINE

What is going on with the Secret Service? Seriously. What the HELL is going on?
Two agents - one of them Mark Connolly, the second-in-command on President Obama’s personal protective detail – are accused of getting drunk at a party, then running their car through security tape and into a barricade at an entrance to the White House.
Think about that for a moment.

At a time when the life of the President of the United States has never been in more danger from nefarious enemies around the world intent on killing him, one of his own chief bodyguards behaves like an out-of-control frat boy.

A more disgraceful breach of trust it would be hard to imagine.
Two agents - one of them Mark Connolly, the second-in-command on President Obama’s personal protective detail – are accused of getting drunk at a party, then running their car through security tape. Here the disgraced agent is at left on a trip to Ireland with the President in 2011                                                                                                                                  

Yet this is not a one-off incident.
It follows a series of scandals involving the Secret Service in recent years that have brought the reputation of this supposedly elite protective force into very serious disrepute.
Astonishingly, in the period from 2004 to early 2013, the Secret Service counted 824 cases where agents were cited for misconduct – according to an official Department of Homeland audit.

37 of these were for drug or alcohol related offenses, and in 26 of those cases suspensions of security clearance followed.
The litany of shame is long and shocking.

A dozen agents were exposed for taking prostitutes back to their hotel rooms in Colombia during an advance contingent visit in April, 2012, before a Presidential trip. Nine lost their jobs.

It then emerged that other agents had hired strippers and prostitutes prior to President Obama’s previous visit to El Salvador in 2011.
On yet another advance trip in March, 2014, three agents – part of the President’s counter-assault team - were sent home from the Netherlands for a heavy drinking session which led to one of them being found passed out in a hotel hallway.

From 2004 to early 2013, the Secret Service counted 824 cases where agents were cited for misconduct. 37 of these were for drug or alcohol related offenses, and in 26 of those cases suspensions of security clearance followed. In 2012 agents used prostitutes on an advance trip to Colombia. Here agents search the White House lawn in January 2015 after a unmanned aerial drone was found ON the lawn
In the same month, two counter-sniper agents were sent home from a Presidential trip to Florida after a late-night car accident involving alcohol.

But bad though these intoxicated escapades are, they pale by comparison to the major security breaches which have blighted the agency.

During a State dinner for the Indian Prime Minister in 2009, two reality TV stars Michaele and Tareq Salahi managed to gate-crash the event – passing through two security check points and even meeting President Obama.

In November, 2011, a man with a semi-automatic rifle parked in front of the White House and began firing at the building, with Sasha Obama inside and Malia Obama on her way home. A Secret Service supervisor, mistaking the shots for car backfire, ordered agents to stand down.

In May, 2013, a Secret Service supervisor left a bullet in a woman’s room at the Hay-Adams hotel overlooking the White House then tried to force his way back into the room to retrieve it. An investigation found that the supervisor and a colleague sent sexually suggestive emails to a woman subordinate.

Who can forget in 2013 when a fake sign language interpreter with bogus credentials stood signalling nonsense just feet away from Obama through the President's speech
Who can forget in 2013 when a fake sign language interpreter with bogus credentials stood signalling nonsense just feet away from Obama through the President's speech                                                                                                                                           

At Nelson Mandela’s funeral in December, 2013, a bogus sign language interpreter suffering from schizophrenia faked his credentials and ended up on stage three feet away from Obama throughout the President’s speech.

In September, 2014, a security contractor with an assault record, and armed with a gun, was allowed to get in an elevator with the President and even take video of him on his cellphone.
And later that month, a man armed with a knife jumped the White House fence and ran amok through the corridors.

After that last appalling episode a new boss was brought in to restore discipline to the Service.

Yet Joseph P. Clancy, the director of the Secret Service, has barely been in the job a few months and yet another incident has occurred.
It’s just not good enough.

Three years ago, I was in the bar of the Mandarin hotel in New York when I was introduced to an elderly man in his ‘80s.

He was silver-haired and walked slowly, but his handshake was iron firm.
His name was Clint Hill and he had been a Secret Service agent in Dallas when President John F Kennedy was assassinated in 1963.

Not just any agent, but the one seen in all the infamous news footage running to the President’s car after the first shot is fired and leaping onto the back trying to put himself in front of Kennedy.

He was too late. A second bullet crashed into JFK’s head.
Hill, who was in fact First Lady Jackie Kennedy’s personal bodyguard in the Presidential detail, became emotional as we spoke.


Clint Hill seen here recentlyHill leaped on the back of JFK's motorcade to try and throw himself in front of more bullets

Today's Secret Service could learn a lot from Clint Hill, pictured left in recent years. He calls the day Kennedy was assassinated the worst day of his life. As seen right, he instinctively ran onto the President's car after the first shot was fired, climbed up and wanted to block any more shots to save the President
‘That must have been a terrible day for you,’ I said.
‘It was the worst day of my life.’
‘Do you feel guilty?’
‘The President died on my watch. Of course I feel guilty.’
‘How often do you think about it?’
‘Every day.’
‘Could you have saved him?’
‘If I had got there a second before, maybe.’
Tears rolled down his cheeks.
If I were Barack Obama, I would get every single one of his Secret Service agents to meet Clint Hill.
Then they might understand exactly what it means to guard the President of the United States. And how it feels when you fail.
Because right now, it seems they’d rather get drunk and cavort with hookers than worry about their President getting shot dead.