Thursday, March 8, 2007

Hommage aux femmes haitiennes à l'occasion de la journée de la femme

03-08-07
Hommage aux femmes haitiennes
A l'occasion de la journée internationale de la femme
Le 8 mars 1975, débuta la Journée internationale de la femme par les Nations Unies, qui adoptaient en 1977 une résolution invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
À l'occasion de la "Journée internationale de la femme 2007", Je vous propose un mini dossier pour explorer un peu la vie des femmes haitiennes. Ce jour est aussi l'occasion de célébrer le travail remarquable mené par les féministes particulièrement nos femmes haitiennes, celles qui ont contribué à faire évoluer la société moderne.
Aujourd'hui, le féminisme, qui a pris une ampleur planétaire ne fait pas partie du passé, loin de là, car les questions sur la maternité, sur le statut de la femme réssurgissent chaque jour, parmi les jeunes femmes de banlieue et dans bien des régions du monde.
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, nous vous présentons un mini album regroupant quelques portraits de nos femmes en Haiti et à l'étranger, elles sont nombreuses les Femmes haïtiennes qui ont l'honneur, avec toutes leurs forces physiques ou morales, par la plume ou par l'action sociale, d'améliorer le statut devie de leurs frères et sœurs de misère et de leurs familles démunies ou éprouvées.
Celles qui figurent à ce palmarès ont, certes, marqué la vie haïtienne dans ses manifestations littéraires, artistiques, éducatives, caritatives, culturelles, politiques, familiales et nous en passons. Toutes méritent de se voir appliquer la phrase du poème de Paul Eluard, placé en exergue de cette page:
Soeurs d'espérance, O femmes courageuses
Contre la mort vous avez fait un pacte
O vous Femmes d'Haïti, les anonymes, les "madan-sara", les obscures comme les célèbres ou les glorieuses, pour tous les prodiges que vous avez accomplis et que vous réalisez encore, chaque jour, par le Miracle de votre Amour,
O Femmes de mon pays, soyez remerciées
Pendant que vous découvrez quelques de nos célébrités haitiennes, cliquez sur Ansy Dérose pour l'entendre dans des chansons riches et imagées ( en vidéo ), dédiées à nos femmes haitiennes, depuis Anacaona jusqu' aux autres femmes haitiennes aux quatre coins du monde.
Galerie de nos célébrités féminines.


Tuesday, March 6, 2007

Une Autre Haitienne au Palmares des Etoiles

*  Guylène Beaugé * 

 *  Une autre Haitienne au Palmarès des Etoiles *

Une première Noire nommée Juge à la Cour supérieure

au Québec

Quatre nouveaux juges ont été nommés à la Cour supérieure du Québec hier. Parmi eux, l'avocate montréalaise Guylène Beaugé, qui devient la première Noire à siéger à ce tribunal. Au fil des ans, Me Beaugé s'est fait connaître pour son engagement dans la communauté juridique. En 1999, elle a été présidente de l'Association du Barreau canadien, division Québec. Elle a également été très active au Barreau du Québec.«C'est une juriste de qualité qui est très respectée dans le milieu. Je crois que tout le monde se réjouira de sa nomination», a déclaré Me Céline Blanchet, de l'Association du Barreau canadien.Née au Québec de parents haïtiens, Guylène Beaugé a été admise au Barreau du Québec en 1985. Elle a travaillé pour différents cabinets privés, pour le Conseil du Trésor du Québec et pour le ministère de la Justice du Québec avant de se joindre au cabinet montréalais Lamarre, Linteau et Montcalm en 2002. Le droit du travail, le droit administratif et le contentieux civil ont été ses spécialités.

En plus d'être active dans la communauté juridique, Me Beaugé a été présidente du comité sur la justice et l'égalité du Centre de recherche-action sur les relations raciales.

Source :Ariane Lacoursière (La Presse)

Saturday, March 3, 2007

Ginou Oriol, One of the Best Haitian Woman Jazz Vocalist on the Scene.

Podcast: Herve Gilbert
September 28, 2006

Ginou " One of Today's Best Haitian Woman  Jazz Vocalist on the Scene ! 

Audio Image
GINOU " A multi-talented Vocalist performer "

 

The sound of the cosmos lives in the vocal styling of Ginou lovely and talented American of Haitian descent. This very gifted individual simply parts her lips and the musical eloquence flows out effortlessly. She has been described as a true gem in the genre of Ella, Sarah and Martha. She is certainly making her mark in the music industry.

Ginou, born in Chicago ,grew up in the northern part of Haiti and Port-au-Prince .The rich hypnotic Haitian folkloric music and the sounds of Voodoo drums influenced her creatively. It became her first musical love. Returning to the United States, the family settled in los Angeles. She studied opera and discovered her love for jazz and gospel. Her unique musical heritage makes Ginou one of the best young jazz artists on the scene.

                                                                                                                                                      
                                                                                                                                                                     Beethova, Ginou, Réginald

          Bethova,Ginou & Reginald


 

A multi-talented performer,Ginou's latest CD entitled Under a Spell was recorded at Kannabe Cultural Hall, Japan. The CD features Ginou, lead vocalist, pianist Eddy Prophete and bassist Tatsuhiko Kimura. She sings in Creole and French as well as English. A memorable singer, Ginou takes you to a place where you want to go, where you don't realize you're there until your ears hear colors and your eyes see the rainbow.

In addition, Ginou has performed at the following venues: The Fontainebleau Hilton, Miami Beach; Miami's M Ensemble Theatre Company; New Jersey Performing Arts Center; Broward Performing Arts Center; Capitol Hill, Washington, D.C.;Performing Arts Center, Maryland; South Florida's Canada Fest and for the Miami Heat basketball team where she sang the National Anthem. Her international tours include Japan and the Caribbean.

Jazz music lovers can get a taste of Ginou by picking up a copy of her latest CD,Under A Spell. A light and luscious mix of Jazz classics such as Loverman, Summer time, My Funny Valentine and The Boy from Ipanema meet the tropical traditional Haitian sounds of Kouzen, Yoyo and Danmbala. Wheter it's live and in person or recorded, Ginou leaves a lasting sensory impression.

Herve Gilbert

Let's get a taste of her a little bit by :  Clicking Here  or

Thursday, March 1, 2007

La reine soleil s'est levée à Jacmel

02-23-07

                          La reine soleil s'est levée à Jacmel


Un arsenal dantesque de clous, de tridents, de chaînes, de haches, de cordes, de masques monstrueux, de crânes brisés , de lances, de fouets traduisait la longue nuit lunaire et historique haïtienne , l'autre face du soleil,sa part d'ombre,à la fois séculaire et sacrée.

Le ministre de la Culture, au milieu, entre Mme Craan, le ministre Delatour et Jeane Raton du Comité de Carnaval de Jacmel devant la Bibliothèque municipale.

Samedi 10 janvier vers le milieu de la journée, l'équipe de Le Nouvelliste est arrivée dans une ville effervescente. Depuis Carrefour La Vallée, au niveau de l'Habitation Ridoré, elle constatait le dispositif de sécurité mis en place par la Police nationale. Des patrouilles Sri Lankais de Casques bleus accompagnés des agents de la PNH pratiquaient des fouilles systématiques.

Toutes les voitures étaient rigoureusement « inspectées » de même que les véhicules de transport public. Selon nos sources, le Chef de la Police, Mario Andresol, était venu à Jacmel en vue de mettre avec le Comité de Carnaval Soley Leve un efficace dispositif de sécurité pour la ville.

Depuis Carrefour Dufort, la Police haïtienne montrait sa présence dissuasive. A l'entrée de Jacmel, une unité des Scouts nationale d'Haïti, section Département du Sud-Est, manifestait son civisme en enlevant la poussière de la Route de l'Amitié sur les voitures. Comme l'a souligné un de nos reporters, « il faut montrer patte blanche pour être reçu à Jacmel ».


 

Une danseuse de la troupe de Ballet Nicole Lumarck. Le soleil éclatant dans sa robe levée.

(Photo: François Louis)

On s'activait ici et là. Les maisons se paraient pour la fête. La dernière touche était mise aux stands. On constatait déjà la différence avec ceux de Port-au-Prince. Les maisons de la ville servaient de support aux stands. Tandis qu'au Champ-de-Mars ils sont autonomes. La publicité commerciale est partagée à Jacmel entre l'Etat (Ministère du Tourisme) et le secteur privé (Voilà a semblé avoir gain de cause sur ses concurrents).


Homards, poissons, vin c'était aussi la fète de la table à Raymond-les-bains. (Photo: François Louis)

En attendant le grand spectacle, les visiteurs étaient allés se détendre à la plage Raymond-les Bains. Beaucoup d'habitués ont constaté les améliorations physiques de la plage. « Il reste beaucoup à faire, constate le Dr Jean Claude Compas qui vient de New-York. L'essentiel est de commencer par mettre sur pied un tourisme endogène. Cela peut générer des fonds. » M. Pierre Manigat Junior , sur la plage, pense que l'espace doit être mieux exploité tout en maintenant son caractère naturel.

Black Alex était aussi venu faire son petit tour à Raymond-les-Bains. Sur sa moto, il attirait tous les regards. Au milieu d'un millier de personnes qui festoyaient sur la plage ensoleillée, on pouvait remarquer Patrick D'meza et Emmanuel Jubusson, membres du Comité national du Carnaval. Entre un poisson frit et un verre de whisky, ils ont informé Le Nouvelliste que le docteur Claude Surena, responsable de la section Urgence et Secours du Comité, est dans la ville pour mieux planifier avec le Comité régional. M. Jubusson a une crainte : que la grande foule qui arrive à Jacmel ne fasse perdre la bonne vision du beau théâtre des rues.

En fait, la ville était très encombrée. Les hôtels affichaient complets et même les maisons privées ne pouvaient plus recevoir les visiteurs qui étaient prêts à payer 6.000 gourdes pour passer la nuit.

De Ouvè Lekò en 2006 à la verdure du pays et le rose de l'amour, la Troupe de Mme Lumark veut symboliser la renaissance du pays. (Photo: François Louis)

Le dimanche 11, on s'est levé très tôt. Des femmes balayaient les rues. On s'est rendu sur le site du carnaval. C'est l'avenue Barranquilla. Elle est entre l'intersection de la Rue de Conti et la Rue des Cayes et l'Avenue de la Liberté. Nous avons constaté que les stands les plus impressionnants sont ceux du Tourisme (ayant la forme d'un bateau de croisière) et de Voilà qui reprend le thème du soleil à coté de son signe (le V) distinctif.

Des banderoles ont été remarquées. Fondasyon Limyè lavi, BNC, Université Lumière, ONA, Ofatma n'ont pas manqué de diffuser à l'occasion des messages sociaux.

Les cérémonies officielles du Carnaval Soley Leve à Jacmel ont commencé vers 11h am. À la Bibliothèque nationale Roussan Camille. Il y aurait, a fait remarquer Madame Michaelle Craan, « un petit problème technique à l'Hôtel municipal ». C'est une ouverture à la bonne franquette, sans trop de pompe, ni officialité. Entre des couronnes de soleil et des chemises imprimées aux tournesol du peintre Van Gogh, des membres du comité national ont accompagné les ministres Daniel Elie (Culture) et Patrick Delatour (Tourisme) à la salle de la Bibliothèque.



La foule joyeuse et colorée vue du stand du Tourisme à l'avenue Barranquilla. (Photo: François Louis)

Le Comité du Carnaval de Jacmel était là. Edo Zeni, président d'honneur, Michelet Divers président, Mme Joane Raton et Michaelle Craan, Jean Robert Martinez respectivement relations publiques et membre. Le président du Comité informe que « Jacmel a un bureau de carnaval » qui se donne un délai de 8 (huit) moisde travail. Le ministre de la culture s'est dit félicité du « double chemin parcouru entre le comité et le maintien de la beauté du carnaval de Jacmel.

Pour sa part,le maire élu, M. Edo Zeni, a précisé que le carnaval « est l'affaire de la collectivité. » Le ministre du Tourisme a simplement lancé : « Et si l'on dansait, maintenant ! »

C'est avec Le Ballet du Sud-Est dirigé par Nicole Lumarque que la fête a commencé. Il était 1hpm. Mouvements, grâce, couleurs, gaîté et, au milieu de tout, le soleil comme la reine des lieux. On dansait le congo sur l'air de Caroline Acaau. Arc-en-ciel, serpent lumineux, giration du monde, tout était là. Mme. Lumarque nous a déclaré avoir pris 2 mois pour préparer cette éblouissante chorégraphie. Elle a mis en scène 30 danseurs. Elle dit qu'ils ont donné « de bons résultats ».

De 1h à 5 h.pm. le spectacle était exclusivement réservé à la culture haïtienne. Le groupe « Pay bannan » rappelait notre agriculture, les Danseurs de Carl plongeaient la mémoire collective dans les opacités et les chaînes de l'esclavage, le groupe La Passion de l'Homme montrait les douleurs du Christ dont la croix montrait les couleurs des USA, France, Canada. Au milieu de cette présentation de la culture profonde du pays, le char de Comme-il-faut détonnait un peu avec sa musique rap. Mais le cortège culturel se reprenait très vite avec les redoutables Charles-Oscars, les jambes de bois, les diables, les zombis et autres fantasmagories de l'imagerie populaire.

                                                     

Jolies  photos du carnaval 2007 de Jacmel, vous pouvez agrandir une photo en cliquant sur View Larger

L'imagination n'a pas manqué à ce théâtre païen. De la figuration de la production nationale à la présentation de monstres préhistoriques, tel un Jurassique Park haïtien, la ronde des avocats et autres commissaires affublés de vestes fatigués, la satire du mariage religieux, les caricatures de Languichatte, de Tonton Bicha et de Jesifra, les diables hybrides avec leurs ailes qui claquent, la lugubre procession des Guédé, les gestes langoureux des transsexuels, les Juifs errants, notre imaginaire nous a été présenté dans tous ses aspects.

Les thèmes à retenir sont : l'esclavage, la faune et la flore, le paradis naturel, l'univers marin, la production nationale, la technologie...Les diables ont eu la plus grande part dans cet espace où la lumière du soleil a joué le rôle d'acteur positif. L'allégorie de l'intégration de la technologie dans la tradition est timide et suspicieuse.

Un univers de « jugement dernier » où la conception judéo-chrétienne se marie au vodou donne une caractéristique particulière à ce défilé de masques qui montre aussi bien la force de l'artisanat jacmélien qu'un aspect important à développer dans la perspective des rentabilités prochaines du carnaval.

Dans une entrevue avec Michelet Divers, Président du Comité du Carnaval de Jacmel, il nous a affirmé que « des contacts sont déjà établis avec des économistes haïtiens pour voir la possibilité de rentabiliser le carnaval jacmélien à hauteur de 20 millions de gourdes l'année prochaine. »

Rencontré sur la Baranquilla enfiévrée, Le député de Pétion-Ville Steven Benoit a affirmé à Le Nouvelliste : « C'est maintenant la fête. Pas de note négative. Nous avons besoin pour l'instant l'entente sociale et l'apport de la diaspora. Après le carnaval, les choses sérieuses recommencent ! »

Entre Jacmel et Port-au-Prince, sur des questions de décaissements de fonds et sur autres sujets, c'est le grand dégel. Après ce « glasnost » la note à payer sera peut être lourde. Pour l'instant, parlementaires et ministres se donnent le coude à coude de la joyeuse fraternité.

A partir de 5hpm. Les bandes à pieds ont commencé à défiler. Après le passage de 68 groupes masqués, 12 bandes à pieds ont fait danser les carnavaleux. Si les instruments utilisés ont été les mêmes d'un groupe à l'autre, les couleurs étaient différentes et l'entrain dépendait du talent des musiciens. Parmi les 24 groupes présentés devant le Comité 12 ont été choisis.
Deux DJ et cinq groupes sonores les ont succédés. Les Dolphin's Band, Skasha Band, Family Rara, Ghetto Band, Fresh Band ont cédé la place à So Nice, Kreol la, Jouvenceaux, Invisibles, BMB ALL Stars, Valiè's et K-fé.

Le carnaval écologique a été un peu bousculé durant la nuit par les décibels.
La dernière bande à pieds « Bourara » est passée comme accablée par un char de Dj tonitruant.

Aux environs de minuit, l'avenue Barranquilla n'était plus un théâtre traditionnel de messages et de symboles. La foule, à l'attente des déhanchements dénoncés à la va-vite à Port-au-Prince par la Ministre à la Condition féminine, se donnait « à hanche joie » pour le plaisir du corps et l'oubli de ses contraintes douloureuses. Quand la Reine Soleil se lève à Jacmel, les interdits passent dans les coulisses. Et vivent tous les calumets de la paix !

Sources: Le Nouvelliste, Sakapfet.com 

hg

Wednesday, February 28, 2007

Le Carnaval de 2007, un succès populaire en Haiti

03-01-07

Documentaire Audio/Vidéo

Le Carnaval de 2007, un succès populaire en Haiti

Dans un contexte où l'identité haïtienne est rudement mise à l'épreuve, le carnaval de 2007, « Soley leve » (le soleil se lève), en hommage à l’artiste-peintre haitien Jean-Claude Tiga (décédé en décembre 2006), vient de  projeter une image laissant entrevoir une lueur d’espoir. Toutes les classes sociales étaient momentanément confondues, mulâtresses et noirs étaient réunis dans la sueur et la gaîté par une inédite communion sociale. Le peuple s'est exprimé  en dehors des clivages sociaux a déclaré le ministre du tourisme .Tout s’est bien déroulé dans une ambiance remplie d’innovation où la musique,  le décor des stands, les costumes des rois et des reines, les chorégraphies des groupes à pied se sont mêlés en vue de retrouver l’authenticité du carnaval haitien ; toute cette combinaison forme un produit touristique unique à explorer l’autre année,  si toutefois Haiti connait une paix durable.

Les groupes à pied se sont investis à fond pour retrouver l'originalité du carnaval haïtien. Tous les secteurs sociaux ont été valorisés. Brouettiers, cireurs de bottes, marchands de fresco cotoyaient les Chaloska et autres bwapiwo, tandis que des groupes de chorégraphes portant des costumes aux couleurs plus étudiées représentaient l'Egypte des Rois, les royaumes solaires aztèques, les esclaves d'Afrique, les Arabes de la bible, des boeufs fouettards, des diables sulfureux, des balayeurs de rue, des indiens des cinq caciquats, des vodouisants non plus clandestins et autres figures d'une faune de tigres , d'iguanes, de léopards et d'une flore écologiquement verte.

 

Le Carnaval  "Soley Leve"  a connu un succès populaire selon les analystes, la population a participé en grand nombre. Il n'y a pas eu de morts mais le nombre de blessés a dépassé les 500, chiffre du bureau de la protection civile.

Durant la période carnavalesque, l'activite politique au niveau du gouvernement et l'opposition a été réduite au silence. C'est  le peuple qui faisait la politique, les bandes  carnavalesques ont chanté tous les thêmes de l'actualité politique: les négociations,  le blocage de l'aide internationale, la misère du peuple,  l'alphabétisation... Selon certains témoins, tout s'est bien déroulé sans incidents majeurs.

Les images du Carnaval 2007 ont été retransmises par satellite et sur le site Internet du Comité organisateur conçu en la circonstance. Les internautes se trouvant à l’étranger ont pu vivre en direct une partie de l’ambiance qui régnait à Port-au-Prince durant les trois jours gras, mais nous souhaiterions que la Télévision Nationale d’Haiti mieux équipée logistiquement puisse être en mesure d’offrir un pareil reportage l’autre année, ce au bénéfice de tout un chacun.

 

Nous avons reçu quelques jolies images du déroulement de ces festivités à Port-au-Prince via Stanley Lucas lesquelles nous vous présentons dans le petit album suivant. Nous espérons apporter de plus amples détails à cette rubrique graduellement. (un reportage de photos   suivra.)

Maintenant une invitation à  une rétrospective du carnaval 2007 en Haiti à travers : 

 

Images, Diaporama ou Vidéos 

 

 

 

 

 

Cliquez sur le lien suivant pour voir le diaporama :

 

Aux Sources du Carnaval Haitien en Diaporama 

 

Visionner des images du carnaval de 2007 en appuyant sur le player suivant:

 

 

 

 
A bientôt,
                Herve  

Saturday, February 24, 2007

A l'origine du pont de la Grand'Anse

02-25-07
A l'origine du pont de la Grand'Anse...
par : Herve Gilbert hergil55@yahoo.com

La route sud'ouest  reliant Jérémie et le reste de la Grand'Anse ( Marfranc aux Irois, Gébeau, Latibolière, Prévilé), était coupée vers les années 1935, suite à l'effondrement du pont sur la rivière et du débordement du fleuve de la Grand'Anse durant le passage de l'ouragan de 1935 qui avait sévèrement causé une grande inondation et des pertes en vies humaines. Le reste de la Grand'Anse resta isolée pendant plus d'une décennie. Carrefour Bac qui représentait un point de jonction menant au sud'ouest, était également inondé.

Vue de la rade de Jérémie
Cependant, l'une de nos deux fermes de famille « Gébeau », située à 4 kilomètres de la ville se trouvait aussi dans cette région, que l'on nommait le Carrefour Bac  Pour aller à ces fermes familiales de Gébeau, mon père et ma mère ainsi que certains d'entre nous les enfants empruntaient assez souvent cette route du Carrefour Bac. Alors mes parents profitaient de ces périples pour nous évoquer et décrire l'endroit où les gens utilisaient cette grande barge au Carrefour Bac construite et utilisée un bon bout de temps par les gens après l'inondation pour la traversée de la rivière en allant et venant. Mais moi je n'ai jamais imaginé à quoi cela se ressemblait jusqu' à maintenant, puisque je n'étais pas encore né et je n'ai jamais vu la photo de cette grande péniche.
 Une vue de la Cathédrale Saint-Louis 
Mais l'une de mes soeurs, Marlène, en voyant la photo, se souvient encore de cette barge qui assurait la liaison de chaque côté de la rivière dans les années 1949  . Grâce au gouvernement progressiste de Dumarsais Estimé, Jérémie  a pu bénéficier finalement de la construction d'un pont supendu sur la rivière de la Grand'Anse, lequel relie encore Jérémie au reste de la Grand'Anse. Et c'est avec plaisir que je vous invite  à lire la suite de cette histoire pathétique qui nous a été transmise par l'un des fils de la Grand'Anse.


Très chers amis de Haiti d'Outre-Mer,

Bac de la Grand'Anse en 1949, photo historique de Paul Couba
Je tiens à partager avec vous tous le souvenir du Bac sur lequel  nous avons tous, ou presque, traversé la Grand'Anse. Vous remarquerez que la photo est signée de Paul Couba qui a photographié nos parents et tous les Jérémiens de notre génération.


Le pont Estimé qui l'a remplacé a été inauguré en 1950, et les Jérémiens de moins de 50 ans n'en ont jamais entendu parler, n'en ont jamais vu une photo, n'ont jamais entendu parler de l'inondation de 1935 qui emporta à la mer l'ancien pont en fer construit sous la présidence de Hyppolite et plusieurs milliers de cadavres.

Je lisais récemment une brochure d'Elie Lestage, qui avait été sénateur sous  la présidence de Sténio Vincent, dans laquelle l'auteur relatait une conversation qu'il avait eue sur le bac avec Vincent. M. Lestage raconte qu'en revenant d'un voyage à Jérémie, Vincent lui a dit, sans état d'âme, qu'il ne comprenait absolument pas l'obstination des Jérémiens à vouloir démolir le bac pour le remplacer par un pont. Cette remarque aurait pu être amusante si elle n'émanait pas du président lui-même.

J'étais en congé aux Abricots au début de l'année 1960 quand le préfet de Jérémie, Me Élie Legagneur,  vint y passer quelques jours. Un matin, il était assis avec quelques amis sous une choucounette balayée par une douce brise de mer et qui tenait lieu de salle de classe. Le décor de cette salle de classe plantée dans un environnement qui, dans tout pays à vocation touristique, aurait été le coeur d'une station balnéaire lui rappela le mot célèbre de Vincent posant les pieds sur le "bac" de Jérémie en 1938:

Il a fallu que je vinsse jusqu'à Jérémie pour voir un tel panorama: des centaines de bouquets de fleurs; des milliers d'arbres courbés sous le poids de leurs fruits délicieux; une nature luxuriante, des centaines d'enfants au sourire innocent et insouciant. Une barge imposante glissant paresseusement sur les eaux cristallines d'un fleuve majestueux..."


Le pont de la Grand'Anse, il a été bâti par le
 gouvernemennt de Durmasais Estimé
Devant la mauvaise foi manifeste du chef de l'État, qui s'attendait bien à ce que la population encore traumatisée par le choc de l'inondation qui avait fait des milliers de morts, le maire de la ville biffa le passage du discours de bienvenue dans lequel il allait solliciter la contruction d'un nouveau pont.



Mon père, feu Annibal Cavé qui était alors membre de la commission communale de Jérémie, me raconta que le lendemain Vincent était accueilli à Moron par le maire Joe Bélizaire, (le père de Gérald et de Roger),  qui fit un très beau discours. Joe était alors candidat aux élections législatives en cours. Pendant qu'il débitait le passage le plus éloquent de son discours, un de ses amis se pencha vers le président et lui chuchota à l'oreille : "Cest lui le candidat à la députation. Nous devrions l'appuyer." Vincent lui répondit du même souffle : "Tu blagues. Trop instruit. Il ira vite grossir les rangs de l'opposition."


Avec mon plus cordial salut
Eddy Cavé
Un remerciements spécial à Arnhile Bontemps qui a eu l'amabilité de nous transmettre le texte d' Eddy  ainsi que la photo de la barge.
Herve Gilbert


Une vue du bateau Trois Rivières sur le wraff de Jérémie
Vue partielle de la place Dumas










Wednesday, February 21, 2007

Roger Colas, Il était unique en son style


Roger Colas
On devient musicien mais on naît artiste. Comment ne pas saisir l'occasion pour parler, un peu, de Roger Colas, cette voix qui s'est tue un dimanche matin, le 14 septembre 1986 à 49 ans et 252 jours, laissant au cœur de ses "fans" un arrière-goût de mélodie inachevée.
Naître artiste est un don gratuit du ciel. Roger Colas était l'un de ces privilégiés naturels. Prédestiné, dirions-nous, il est né au Cap-Haïtien "le jour des rois", un mercredi, le 6 janvier de l'année 1937. Du jour de sa naissance jusqu'à ce fatal dimanche de septembre, son passage terrestre aura duré moins d'un demi-siècle, ou plus précisément : treize mille trois cent quarante neuf jours (13349 jours).

S'il existe en ce monde deux choses qui me hantent,la musique en est une et la poésie l'autre. (Roger Colas)

Issu des œuvres légitimes de Jean-Baptiste Colas et de Virginie St-Croix, Roger Colas prit naissance au Cap-Haïtien où il fréquenta l'École des Frères de l'Instruction Chrétienne jusqu'au Certificat d'Études Primaires. Ensuite, il poursuivit, toujours dans sa ville natale, son  enseignement secondaire, au Lycée Philippe Guerrier d'abord, jusqu'en classe de Seconde. C'est au sein de cette institution qu'il a appris le solfège et a eu l'occasion de  démontrer ses talents d'artiste lors des séances académiques et des surprises-party. Il est important de souligner qu'au Lycée Philippe  Guerrier, le solfège et le dessin faisaient partie intégrante du programme académique au même titre que les cours de latin ou de grec, de sciences naturelles, de français ou de mathématique.

Sa technique vocale en pareilles circonstances, a étonné plus d'un. Donc, Roger Colas, à 17 ans, est affecté au camp d'aviation militaire de Port-au-Prince, à temps plein; il est aussi, à ses heures, artiste-peintre, tailleur et chanteur en devenir.  


                                

Profitant d'une période de relâche, dans le courant du mois d'août 1955, Roger Colas rentra au Cap-Haïtien, sa ville natale, et s'inscrivit comme "chanteur-amateur", pour participer au concours radiophonique, "Recherche des Étoiles", organisé et retransmis, en direct, à partir de la salle de projection "Eden Ciné" par la 4VCP, La Voix du Nord. Quand vint le tour de Roger Colas le dimanche 4 septembre, il s'accompagne à la guitare dans une chanson ranchéra qu'il interprète avec brio. Non seulement Roger Colas remporta, assez facilement, le concours, mais encore, cette voix a tellement impressionné le maestro Ulric Pierre-Louis, qui venait d'amorcer "La Révolution de 55", qu'il s'enquérit de l'auteur qu'il invita, tout de go, à venir faire un essai, aux côtés de Jacob Germain et de Thomas David, au petit bal traditionnel du dimanche soir à Rumba.Roger Colas accepta, tout aussi naturellement, l'invitation et improvisa, ainsi, sa première soirée avec Septentrional le dimanche 4 septembre 1955. Dès le lendemain, lundi 5 septembre, Roger Colas accompagna l'orchestre comme chanteur stagiaire, à Bord-de-Mer de Limonade, à l'occasion de la Ste. Philomène.


Le glas avait sonné sur sa "carrière para-militaire" dans l'aviation. Roger venait de découvrir sa vraie vocation, celle de chanteur professionnel. Ce "mariage d'amour" entre Roger Colas et l'orchestre Septentrional va durer, un premier terme de vingt ans, trois mois et quinze jours; de la nuit du dimanche 4 au lundi 5 septembre 1955 à Rumba Night-Club, jusqu'au vendredi 19 décembre 1975, date de son départ pour les États-Unis où il entreprit une carrière-solo. En 1984, il rentre définitivement en Haïti et reprend, tout naturellement, saplace de chanteur de Septentrional jusqu'au dimanche 14 septembre 1986; le destin cruel, ce jour-là nous l'a fatalement ravi, plongeant dans le deuil ses enfants, ses parents, ses proches, ses admirateurs et ses détracteurs.


Son émigration aux États-Unis lui a permis de travailler et d'étudier le Nursing-Assistant à l'Université de Miami pour décrocher un diplôme décerné par le personnel administratif du Jackson Memorial Hospital au début des années 80. Son premier retour en Haïti le 18 mai 1981 pour parfaire son dossier de résident aux États-Unis, ainsi que son retour définitif en 1984, ont été accueillis avec joie et célébrés dans le faste et l'apothéose par les musiciens et les fanatiques de Septen qui l'ont considéré, tout simplement et tout naturellement, comme le prodige enfant prodigue revenu au bercail.

Au cours d'une émission radiophonique, le docteur Philippe D. Charles a rendu hommage à Roger Colas en ces termes : « Roger Colas, sublime chanteur, l'enfant gâté du Cap, transcende encore par la fraîcheur de ses œuvres et des nombreux succès réalisés avec "La Boule-de-Feu, l'incomparable Orchestre Septentrional".                                                   
                                     
Roger Colas Live NY 1985 - Marie Lourdes - Septentrional
                     


Ils ont aidé à prioriser les choses de l'esprit et de la culture, à classifier certains facteurs importants de la vie tels: l'amour, l'argent, la santé le bonheur, et à aider à la compréhension de l'existence par le traitement des différents thèmes tels que Dieu, la patrie, la cité, les saisons, les fêtes traditionnelles, les fous du village, les catastrophes ... la vie; enfin ils constituent des références pour les écrivains, les amoureux, les pauvres et toutes les autres catégories d'haïtiens de l'époque. Voilà pourquoi, au delà de la direction musicale vers laquelle «l'Actuel Septentrional» s'achemine, les supporteurs et admirateurs, toujours nostalgiques, de Roger Colas, cet artiste surdoué, ne veulent pas passer sous silence le passage de Colas au sein de la vie musicale universelle et au sein du Septentrional en particulier.


Roger Colas Live à NY  en Novembre 1985 dans la chanson Paulette où les fans étaient

  en délire par Ti Jacques qui lors d'un solo soufflait le saxophone de son nez 


Roger Colas est père de huit enfants. Le benjamin, Roger Colas junior  issu des liens de son mariage avec Lucienne St.-Paulin-Colas ("sa raison de vivre" comme il avait coutume de l'appeler") professe, lui aussi, au sein de l'orchestre Septentrional le métier de chanteur depuis le début du mois de janvier de l'année 2000, comme son père l'avait fait pendant vingt-cinq ans. De Roger le père, Roger jr., le fils a hérité du prénom ainsi que des composantes génétiques de la voix. C'est ce qui explique que la trame  vocale du fils, se rapproche de plus en plus de celle du père. Du moins, le public en a la perception. Entre l'aîné des enfants de Roger Colas, Grégorov, et le benjamin, Roger junior, se sont succédé, sans tous les nommer Maria Terésa, Luisa Maria, Jocelyne, Fito...etc.

Depuis le jour de son intégration au sein de l'Orchestre Septentrional, il a tout simplement créé une spécialité dont Septent n'a eu, pour essayer de soutenir la concurrence que le Jazz des Jeunes en amont, avec Gérard Dupervil jusqu'en 1965, et en aval, les Ambassadeurs avec Essued Fung Cap, Pascal Albert et Marc Yves Volcy.
Premier aspect: l'authenticité(l'inspiration)
Quand une nouvelle chanson est proposée à Roger Colas, notamment l'interprétation d'une pièce d'une formation musicale autre que Septentrional (étrangère ou haïtienne), on dirait, en comparant la pièce originale avec la "version-Colas", que Roger, au préalable, a mastiqué, avalé puis digéré la partition originale afin d'en être bien imprégné pour mieux, après, pouvoir nous la rendre. Strangers in the night, Madame, Ste Totoche, et plus tard, Ala traka~twa bébé et l'adaptation des chansons d'Agustin Lara en sont des exemples édifiants.

Deuxième aspect: le travail assidu (la transpiration)


Roger Colas ne se contentait pas de créer dans ses interprétations; il était aussi un compositeur bien inspiré et surtout un excellent parolier. C'est d'ailleurs pour cela, qu'à chaque fois qu'il nous offrait une de ces créations, il y avait toujours un «je ne sais quoi» qui fait que l'on reconnaissait, quelque part, la touche du génie. Au gré du souvenir, sans aucune prétention d'exhaustivité, énumérons quelques unes de ses compositions (prises ici au sens large sans prendre en considération le fait que Roger en soit l'auteur, le coauteur ou l'auteur-compositeur): Pasé cheve, Fè pam(kaporal), Vierge des Vierges, Claudie, Sansasyonèl, Ne pleure pas, San médam yo, Rien que toi, Pouki sa (janjan), Face à l'autre, Èrzuli, Romance à Maria, La Fanmiy, Sa ou té kwè ou té fè, Fierté, Oublie-moi, Ayibobo, et ... pour la fine bouche ... Esperame (solèy té fi n kouché oupa bliyé) de concert avec Max Piquion.


 L'adaptation des chansons d'Agustin Lara

 sont des exemples édifiants de sa grande maestria vocale.


Si une belle voix est un don gratuit du ciel, devenir virtuose est le résultat d'un travail assidu, de la volonté, de la détermination et du professionnalisme. L'on ne devient pas Mozart, Beethoven ou Bach, -  Louis Armstrong, Charlie Parker ou Miles Davis - Duke Ellington, Count Basie ou Benny Goodman - Perez Prado, Bény More ou Tito Puente - James Brown, Michael Jackson ou Madona - Lumane Casimir, Cyriaque Achille Paris ou Althiéry Dorival - Antalcidas Oréus Murat, Gérard Dupervil, Alfred "Frédo" Moïse,  Gesner Henry, Ansy Dérose, Guy Durosier ou ... Roger Colas ... par hasard. L'inspiration, c'est à dire le talent pur, ne compte que pour 35% ; tout le reste est de la transpiration, c'est à dire, du travail assidu. Cette formule lapidaire illustre, pourtant, à 100%, le phénomène Roger Colas, qui  pendant les trente et une dernières années de sa vie, passait le plus clair de son temps à pratiquer son instrument, c'est-à-dire, LA VOIX

Un capois croisait Roger Colas en ville le matin, un peu avant huit heures,  dans deux circonstances: soit qu'il se rendait à la gare routière de la "Barrière Bouteille" pour partir en tournée avec Septent, soit qu'il regagnait ses pénates après une troisième ou même une quatrième mi-temps d'un match opposant "Épicure" à "Bacchus". Il y a même des "mauvaises langues" pour parler de "nuit prolongée " un tout petit peu trop arrosée. Mais, dans tous les autres cas, entre huit et onze heures, Roger Colas était chez lui, plus exactement, chez sa mère Ninie, (comme les Capois appelaient, affectueusement, sa maman) à la Petite Guinée, et pratiquait le chant. Roger, vedette malgré lui, chantait n'importequoi, du plus banal au plus sophistiqué.Roger Colas chantait Agustin Lara, Franck Sinatra, Barbarito Diez, Roberto Ledesma, Guillermo Portabales, Abelardo Barroso, Daniel Santos, Bienvenido Granda et surtout son idole, Lucho Gatica; ou il faisait des vocalises sur des enregistrements de Ella Fritzgérald ou de Mahalia Jackson  ou encore, il faisait tout simplement des ajustements sur la dernière création qu'il était entrain de mettre au point avec Septentrional.
Il n'existait qu'un Roger Colas et il était unique en son style:  
          
La musique populaire de danse était sa passion. Et il est, reconnu et admis que sa voix a servi de prétexte à bon nombre de liaisons le jour où, enfin, deux aspirants amoureux se retrouvent sur la piste au moment où l'artiste anime ses traditionnelles heures intimes, avec l'orchestre Septentrional, évidemment. Roger Colas ne ratait la moindre occasion d'affirmer ou  de défendre son identité capoise. Il en était fier. Il alla jusqu'à dire, le  samedi 4 juillet 1981, lors de la Soirée des retrouvailles, au Cap-Haïtien, avec Septentrional, après plus de cinq ans d'absence, au Feu-Vert Night-Club: Haïti, c'est le Cap pour moi.
Son appartenance à l'orchestre Septentrional ne constituait, pourtant, pas une relation exclusive. Loin s'en faut. Il suffisait pour Colas, d'être présent, n'importe où un groupe musical, allié ou en compétition avec Septent, évoluait, pour qu'il s'introduisit, s'il en avait envie et que le feeling l'invitait à le faire, dans le carré de l'orcheste et se mettre à  chanter. Il a maintes fois répété ce geste; que se soit avec le Jazz des Jeunes, avec l'orchestre Anacaona du maestro Camille Jean, avec lesSambas ou les Universels du Feu-Vert, avec les Diables Bleus du Cap, avec les Ensembles de Nemours Jean-Baptiste ou de Webert Sicot, avec Les Frères Déjean ou, de manière mémorable avec les Ambassadeurs de Port-au-Prince dans l'interprétation de Noche de Ronda, de Nostalgie et surtout de Desesperadamenteet même avec l'orchestre Tropicana, pourtant compétiteur avoué de Septentrional.


Nous ne saurions occulter, dans le cadre de cette approche, la caractéristique principale de Roger Colas: sa diction légendaire. Dans ce cas précis, il est le meilleur de tous les chanteurs haïtiens, quelle que soit l'époque considérée. Qu'il chante Vanité, Rupture, Claudie, Mai, Noël des copains ou Noël au Cap-Haïtien, Dis-moi, Louise-Marie, Ironie, l'Invariable, Blasphème, Rien que toi, Gisèle, C'est bon l'amour, Frédelyne ou Marie-Lourdes en français ou qu'il chante, en créole Remords, N ap réziyé-n, nou péri, Manman mwen, Tendresse, Nous deux, Èrzuli, Sa ou té kwè ou té fè, Tèt a tèt, Tifi ya, Nounou-n, Yaya, Maryana, Rozali, Toto ou Prézidan Avi, Roger Colas domine "la gent des chanteurs haïtiens", de la tête et des épaules, en ce qui a trait à la pose de la voix dans l'articulation d'un texte d'une chanson. Pourtant la destinée de l'homme, c'est la vie qui est, par définition une maladie mortelle. Du fait même qu'il naisse, l'homme entame le processus inéluctable qui aboutit à la mort : Naître. Grandir. Vivre. .Chanter ... Vieillir et Mourir.

AINSI, NOUS SOMMES, TOUS, ÉGAUX DEVANT LA MORT.
Le docteur Philippe D. Charles opinait : «La hantise demeure encore l'acceptation de cette réalité que le processus de toute vie doit aboutir à la mort. Une sombre nuit du samedi 13 au dimanche 14 septembre 1986, ce tyran qui n'épargne personne emporta Roger de manière tragique, plongeant dans la mélancolie et l'amertume, toutes générationsconfondues, sympathisants ou non, haïtiens etétrangers vivant tant en Haïti qu'à l'extérieur d'Haïti. Nous ne pourrons, malheureusement, jamais nous dresser contre ce processus qui constitue la loi naturelle selon laquelle, naître suppose mourir et que la vie engendre inéluctablement la mort, malgré la thèse consolatrice que la mort pourrait bien engendrer une nouvelle vie.»
Une autre chanson de Roger Colas qui a fait vibrer beaucoup de fans... Cliquez :Noche de Ronda
Si nous nous référons à cette démarche consolatrice du docteur D. Charles, ce que nous prenons pour le terme ne constituerait qu'un commencement. Mais, ce serait, franchement, trop beau pour être vrai. Et c'est d'ailleurs pour cela, qu'en ce qui nous concerne, nous ne pouvons que garder à l'esprit, mais à l'esprit seulement, que Roger est bien présent parmi nous, par ses oeuvres qui demeureront, elles, toujours vivantes. Toute autre approche est téméraire, chimérique, voire inutilement frustrante. À l'aube du dimanche 14 Septembre 1986, UNE VOIX S'EST TUE, DÉFINITIVEMENT. Il n'y a qu'un Roger Colas; il n'y en a eu qu'un seul, et il n'en aura jamais plus. Il n'y a pas de substitut à Roger Colas.

Conception and audios stream: Herve Gilbert. Reproduction totale ou partielle interdite sans autorisation de Haiti Connexion hergil55@yahoo.com

Roger Colas a su faire palpiter le coeur de ses fans et leur prodiguer la joie de vivre
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