Le commandant Brett Crozier avait appelé fin mars dans une lettre aux accents dramatiques à faire évacuer son navire immobilisé à l’île de Guam dans le Pacifique. |
« Je ne réinvestirai pas le capitaine de vaisseau Brett Crosier dans ses fonctions de commandant du Theodore Roosevelt, et il ne sera pas éligible à de futurs commandements », a déclaré le chef d’état-major de l’US Navy, l’amiral Mike Gilday.
Brett Crozier n’est pas chassé de l’US Navy et un nouveau poste lui sera confié, a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse.
« Je ne réinvestirai pas le capitaine de vaisseau Brett Crosier dans ses fonctions de commandant du Theodore Roosevelt, et il ne sera pas éligible à de futurs commandements », a déclaré le chef d’état-major de l’US Navy, l’amiral Mike Gilday.
Brett Crozier n’est pas chassé de l’US Navy et un nouveau poste lui sera confié, a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse.
Le porte-avions USS Theodore Roosevelt |
Le commandant du groupe aéroporté du Theodore Roosevelt, le vice-amiral Stuart Baker, voit sa promotion au grade de vice-amiral d’escadre « suspendue jusqu’à nouvel ordre », a-t-il ajouté.
L’affaire du Theodore Roosevelt avait valu son poste au secrétaire à l’US Navy Thomas Modly et c’est accompagné de son successeur, Kenneth Braithwaite, que l’amiral Gilday a annoncé ces sanctions.
Le commandant Crozier avait appelé fin mars dans une lettre aux accents dramatiques à faire évacuer son navire immobilisé à l’île de Guam dans le Pacifique, plusieurs cas de COVID-19 ayant été enregistrés à bord.
« Nous ne sommes pas en guerre. Il n’y a aucune raison que des marins meurent », s’exclamait-il dans cette missive qui avait fuité et été publiée par le quotidien californien San Francisco Chronicle.
Le limogeage immédiat sans enquête formelle préalable de Brett Crozier, acclamé par ses marins lors de son départ du navire, avait été vivement critiqué, notamment par plusieurs élus démocrates, et l’amiral Gilday lui-même avait recommandé sa réintégration.
Mais à l’issue de cette enquête fouillée, qui a donné lieu à un rapport de 88 pages, le plus haut gradé de l’US Navy a changé d’avis.
« Jugement contestable »
« Si j’avais su alors ce que je sais aujourd’hui, je n’aurais pas fait cette recommandation de redonner son poste au commandant Crozier », a-t-il déclaré. « Et si le commandant Crozier était encore à la tête du navire aujourd’hui, je le relèverais de ses fonctions. »
Selon lui, le commandant Crozier a fait preuve d’un « jugement contestable » dans sa gestion de l’épidémie au sein de son équipage en mars, après une escale dans le port de Danang, au Vietnam, alors que l’épidémie de COVID-19 s’était déjà largement propagée en Asie.
Il a notamment libéré certains membres d’équipage de la quarantaine qu’ils observaient après que des cas aient été décelés dans l’hôtel de Danang où ils logeaient.
Brett Crozier et le vice-amiral Baker, qui était lui aussi à bord du Theodore Roosevelt, « ont échoué à s’attaquer au problème (de la COVID-19) et à prendre leurs responsabilités et, en plusieurs instances, ils ont placé le confort de l’équipage avant la sécurité de l’équipage », a poursuivi l’amiral Gilday.
« Ils n’en on pas fait assez, ni assez vite, pour remplir leur principale obligation », qui est d’assurer la sécurité de leur équipage, a-t-il ajouté dénonçant leur « immobilisme », notamment l’absence de plan pour évacuer les 4865 marins le plus vite possible dès l’arrivée du navire à Guam.
Le Theodore Roosevelt était un des premiers foyers de l’épidémie de coronavirus de l’armée américaine.
Le porte-avions avait finalement été évacué et l’équipage mis en quarantaine sur une base américaine et dans des hôtels de l’île. Un millier d’entre eux avaient été testés positifs au nouveau coronavirus. Un marin du Theodore Roosevelt en est mort.
Depuis, le Theodore Roosevelt a repris la mer. Il croise actuellement en mer des Philippines, où il participe à l’effort de l’US Navy pour chercher à contrer l’influence croissante de la Chine dans cette région.
Le secrétaire américain de la Défense Mark Esper a apporté son soutien à aux décisions de l’US Navy, selon un porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman.