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Wednesday, November 30, 2016

L'élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haïti selon Frédéric Thomas

Le candidat à la présidentielle Jovenel Moise (G) lors d'une
déclaration à la Presse après l'annonce des résultats partiels
le 28 novembre 2016 par le Conseil Electoral Provisoire.     

Par Aude Massiot 


Frédéric Thomas, spécialiste du pays, voit dans la victoire de ce PDG à la carrière opaque un retour en arrière pour les Haïtiens, avec une poursuite des mesures ultralibérales engagées par son prédécesseur et parrain, Michel Martelly.



Lundi, le Conseil électoral provisoire (CEP) haïtien a annoncé, dans un climat de tensions national, les résultats préliminaires de la présidentielle, donnant Jovenel Moïse, 48 ans, vainqueur dès le premier tour, avec 55,6 % des voix. Pour Frédéric Thomas, chercheur en sciences politiques au Centre tricontinental de Louvain-la-Neuve (Belgique), ce scénario est dramatique pour un pays qui tentait, tant bien que mal, de reconstruire ses institutions démocratiques. Jovenel Moïse, choisi par l’ancien président libéral, Michel Martelly, compte renforcer la dépendance de Haïti envers l’aide internationale et les Etats-Unis.



Que savez-vous de Jovenel Moïse ?

Il est le dauphin de Michel Martelly, l’ancien président élu en 2010 [peu après le séisme qui a tué 220 000 personnes, le 12 janvier 2010, ndlr], et qui a terminé son mandat en février. Jovenel Moïse est un homme d’affaires qui vient du nord-est du pays. Il est surtout connu pour être le PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d’exportation de bananes biologiques, à destination surtout de l’Allemagne, et première zone franche agricole du pays. C’est un méga projet de 987 hectares, pour lequel Moïse a obtenu 6 millions de dollars [5,6 millions d’euros]du gouvernement Martelly. Ce dernier avait déjà pour objectif de créer plusieurs zones franches, Jovenel Moïse l’a repris dans son programme. Comme l’ancien président, le jeune homme d’affaires a fait sa campagne sur son image d’outsider. Agritrans est néanmoins un projet vitrine très opaque qui rappelle l’opacité de la carrière de Moïse. D’après une récente enquête, il posséderait 14 comptes bancaires et ferait l’objet de soupçons de blanchiment d’argent. Il est très probablement l’homme de paille derrière lequel se cache l’élite économique locale, et Michel Martelly.
Comment expliquer qu’un homme d’affaires impliqué dans de telles affaires soit élu dès le premier tour ?
Il faut déjà noter que le taux de participation a été, une nouvelle fois, très faible : 21 %, selon le CEP. Si on le rapporte à la population totale, cela veut dire que Moïse aurait été élu par 10 % des Haïtiens. Cela montre bien le discrédit de la classe politique pour la population. Si Moïse est arrivé premier, c’est que, pour beaucoup, l’espoir réside en dehors de la classe politique. Martelly était aussi considéré comme un outsider [c’est une ancienne star de kompa, ancêtre du zouk, ndlr], comme avant lui, René Préval (2006-2011), et bien sûr Jean-Bertrand Aristide (2001-2004). Les importants moyens financiers du parti de Moïse, le PHTK, ont aussi joué un rôle dans sa victoire.
Quelles conséquences cette élection peut-elle avoir sur le pays ?
C’est une catastrophe. Il faut regarder le bilan de Martelly pour comprendre : on a observé un recul des droits des femmes ; la société civile a dénoncé l’aggravation des menaces et des violences à leur encontre ; l’ex-président fait l’objet de soupçons de corruption à grande échelle. Jovenel Moïse va poursuivre cette politique ultralibérale. Il a une image moins «showbiz» que son mentor, mais les sources de financement de sa campagne sont opaques. On ne sait pas qui il y a derrière lui.
Est-ce une bonne nouvelle pour les Etats-Unis ?
En effet. Michel Martelly, malgré ses frasques, a reçu jusqu’au bout le soutien des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’OAE [Organisation des Etats américains, un espace de coopération entre 35 Etats américains, ndlr]. Jovenel Moïse aussi. Les autres candidats face à lui s’étaient montrés, eux, plus indépendants. Du moins dans les paroles. En octobre 2015, l’Occident avait condamné le choix du Conseil électoral provisoire d’annuler, pour fraude, les résultats du premier tour de la présidentielle qui donnaient déjà Moïse vainqueur. L’UE avait même retiré sa mission d’observation des élections. Finalement, ce scrutin s’est déroulé sans incident majeur et, pourtant, avec beaucoup moins de financements. C’est un très bon signe, mais l’élection de Moïse va signifier un retour en arrière, et la mise à mal d’institutions démocratiques déjà fragiles.
Comment expliquer ce taux de participation très faible ?
L’abstention dans le pays est généralement de cette ampleur. Avec 21 % de participation, cette fois-ci, on a à peu près le même taux qu’en 2015, et un peu moins qu’en 2010. Cela reflète le clivage très grand qui persiste entre les élites politiques déconnectées et la population confrontée à une urgence quasiment quotidienne. Au-delà des élections, il existe très peu d’activités politiques en dehors du gouvernement. Les partis politiques sont des coquilles vides qui s’animent à chaque scrutin. Le cynisme de la population vis-à-vis de leurs dirigeants est donc justifié. Il faut rappeler que Haïti est le pays le plus pauvre et le plus inégalitaire du continent américain.
Source :Libération




Monday, November 21, 2016

Election américaine: avec qui Trump va-t-il gouverner?

Ces noms circulent déjà dans les médias américains.

Le président élu a rencontré celui qui était l'un des chefs de file du mouvement "tout sauf Trump" l'été dernier, alimentant les spéculations sur l'arrivée du candidat républicain à la présidentielle de 2012 à la tête de la diplomatie américaine.

Mettant de côté leur inimitié, Donald Trump a reçu Mitt Romney et de fait alimenté les spéculations sur l'arrivée du candidat républicain à la présidentielle de 2012 à la tête de la diplomatie américaine. Après une journée de samedi passée à recevoir diverses personnalités, le président élu des Etats-Unis est apparu pour annoncer à la presse que le processus de constitution de son gouvernement se déroulait "vraiment efficacement" et qu'il s'était entretenu avec des gens "très, très talentueux" susceptibles de faire partie de son administration.

Le magnat de l'immobilier a indiqué qu'il pourrait faire des annonces dimanche. Il a notamment dit beaucoup de bien du général de l'US Navy à la retraite James Mattis, 66 ans, qui est pressenti pour le Pentagone, dit-on au sein de l'équipe de transition du président élu. Les deux hommes se sont vus pendant une heure. Prié de dire si James Mattis serait son secrétaire à la Défense, Donald Trump a répondu : "C'est un bon gars, un grand homme." Le futur président et son vice-président, Mike Pence, ont été "très impressionnés" par James Mattis, dit un communiqué de l'équipe du président élu.

"Ils ont eu une conversation extrêmement approfondie sur la sécurité nationale. La discussion a porté sur l'Etat islamique, le Proche-Orient, la Corée du Nord, la Chine, l'Otan et d'autres points chauds dans le monde", lit-on dans le communiqué.


Monday, November 14, 2016

Obama on Trump victory​: "Remember that we're actually all on one team"

President Obama speaking from the White House  on November 9, 2016
                                                                          

President Obama on Wednesday emphasized the importance of a peaceful transition of power to Donald Trump and he attempted to reassure disappointed Americans that the most important priority is uniting the country.
Speaking from the White House Rose Garden, Mr. Obama said he spoke to president-elect Trump around 3:30 a.m. ET and also spoke to Hillary Clinton about the outcome of the election. The president said he invited Trump to come to the White House Thursday to ensure that the transition to his administration is successful.
“There is no secret that the president-elect and I have some pretty significant differences,” he said. “We are now all rooting for his success in uniting the country.”
What does Trump's victory mean ?

Mr. Obama pointed out that he had significant differences with President George W. Bush when he took office in 2009 and that Bush’s team still graciously passed the power along to the new administration.
“Peaceful transition of power is one of the hallmarks of democracy,” Mr. Obama said.
Speaking about Clinton, Mr. Obama said, “I cannot be prouder of her. She has lived an extraordinary life of public service. She could not have been a better secretary of state.”
“I’m proud of her, a lot of Americans look up to her, her candidacy and nomination was historic and sends a message to our daughters,” he said.
The most important thing to focus on, Mr. Obama added, is not political differences.
“Everybody is sad when their side loses an election, but the day after we have to remember that we’re actually all on one team,” he said. “We’re not Democrats first, we’re not Republicans first, we’re Americans first. We’re patriots first.”
Mr. Obama said he was “heartened” to hear Trump speak early Wednesday about the importance of uniting the country. He also told his White House team to “keep their heads up.”
“[Their] remarkable work has left the next president with a stronger, better country,” he said. “Win or lose in this election, that was always our mission.”
His last message was to young people who might have entered politics for the first time and might be disappointed by the results.
“I just want you to know that you have to stay encouraged,” he said. “Don’t get cynical. Don’t ever think you can’t make a difference.”



Source:CBS Interactive Inc.

Friday, November 11, 2016

Les Américains ont élu un Sweet Micky à la Maison Blanche, Est-ce que cela dérange?

Comme je l’avais annoncé hier, après la journée électorale du 8 Novembre, un président serait élu et le pays allait reprendre son cours dans le train-train quotidien. La victoire de Donald Trump est une démonstration de force de la suprématie blanche aux Etats-Unis. Donald Trump est un personnage atypique qui ne devrait pas représenter le parti républicain si l’on tenait compte des convenances sociales et des règles de la bienséance. Malheureusement, il a pu faire son entrée dans l’arène politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il a tout bousillé pour remporter les présidentielles américaines et devenir le 45eme président américain. Les supporteurs d’Hillary Clinton ont beau pleurer hier soir face à la défaite de leur candidate. Ils apprendront à connaitre la douleur des autres. En effet, en 2010, Hillary Clinton en sa qualité de Secrétaire d’Etat américain avait imposé à Haïti un dévergondé. Et, récemment elle a avoué que c’était pour faire avancer les intérêts des Américains en Haïti. Nous savons que les Etats-Unis d’Amérique est un pays mosaïque où l’on rencontre toutes les nations sur terre. Donald Trump tout au long de sa campagne n’a pas cessé de vanter la suprématie blanche et de dire à haute voix qu’il est anti-immigrant. Il a invectivé les femmes. Son arrogance n’a pas de limite en fait. Les Américains ont fait le choix d’un président qui leur ressemble en essence. Nous savons que le racisme est bien vivant aux Etats-Unis d’Amérique. A travers Donald Trump, le peuple américain a rejeté en bloc tous les efforts consentis par l’Administration Obama durant ces huit dernières années. Le peuple américain a la mémoire courte. Nous souhaitons de tout cœur que l’apprentissage auquel Donald Trump sera soumis sera rapide et dynamique et qu’il pourra nous surprendre, car nous n’attendons rien de positif de ce type durant ces quatre prochaines années.

Donald Trump est en passe de diriger comme un chef suprême. Son parti contrôle la chambre de représentants ainsi que le Sénat. Donc, il peut faire ce qu’il veut comme bon lui semble. Est-ce que Donald Trump va diriger comme il a mené sa campagne ? C’est une question qui vaut son pesant d’or. Nous savons que le président américain est limité dans ses prises de position puisqu’il est contrôlé par un establishment. C’est un système déjà huilé qui détermine tout. Avant sa prestation de serment, Donald Trump prendra connaissance des multiples dossiers et déterminera s’il doit marcher sur les traces de son prédécesseur et s’il doit tout chambarder. Nous savons aussi que la politique étrangère américaine en essence ne changera pas. Avec Donald Trump, les Etats-Unis d’Amérique seront plus agressifs, surtout en Moyen-Orient. Les pays pauvres et appauvris comme Haïti ne peuvent espérer grand-chose de la présidence de Donald Trump. Les Américains d’origine haïtienne aux Etats-Unis ont pour devoir d’ouvrir un channel de communication avec la Maison Blanche pour faire du lobby sur certains dossiers comme le TPS qui arrive à expiration en Janvier 2017. A présent, ce sera un challenge pour la communauté noire et les minorités en général. Donald Trump ne nous fera aucun cadeau si nous nous ne battons pas. Nous avons suivi sa campagne électorale de près, nous connaissons son état d’esprit et celui de ses supporteurs. Nous devons nous préparer pour mener une guerre efficace pour tirer notre épingle du jeu.

La victoire de Donald Trump nous montre aussi à quel point la presse américaine est biaisée. Les sondages ont été manipulés pour nous vendre un Hillary Clinton qui n’avait pas vraiment d’ancrage au sein de la population. En Haïti, nous savons que les sondages de BRIDES sont concoctés afin de nous imposer Jovenel Moise qui est le candidat des élites répugnantes et malpropres. Souhaitons que le peuple haïtien se mette à la hauteur de sa tâche pour esquiver ce plan salamique. Donald Trump est élu président aux Etats-Unis d’Amérique et cela ne devrait pas nous déranger en Haïti. Le tourment du peuple haïtien perdurera pour la plus belle. Souhaitons que les élections du 20 Novembre n’engendrent pas une autre crise électorale. Les acteurs haïtiens doivent réaliser que durant les quatre années à venir, les Etats-Unis d’Amérique ne leur feront pas de cadeau. Ils doivent travailler eux-mêmes pour redresser la barre en Haïti. Plus que jamais, les politiciens de l’intérieur doivent travailler coude à coude avec des têtes pensantes de la diaspora pour vendre une image plus positive d’Haïti et entamer de sérieuses discussions qui faciliteraient le démarrage du pays. Somme toute, Donald Trump est un prototype de Sweet Micky qui sera très difficile à contrôler et qui donnera du fil à retordre au monde entier. Cela ne devrait pas nous déranger. Nous devons miser sur nos propres forces pour sortir Haïti de l’ornière du marasme. Je plains les Américains d’origine haïtienne qui ont voté pour Donald Trump sous le fallacieux prétexte qu’il va apporter la manne en Haïti. C’est mal connaitre les Américains et leur politique étrangère qui ne changera pas vis-à-vis d’Haïti qu’ils considèrent déjà et toujours comme leur cour-arrière. Que le grand architecte de l’univers protège les minorités aux Etats-Unis d’Amérique et aide les Haïtiens à reconnaitre qu’ils sont maîtres de leurs destins.

Kerlens Tilus  11/09/2016
Snel76_2000@yahoo.com

Thursday, November 3, 2016

Présidentielle américaine: Hillary Clinton et Donald Trump sont-ils vraiment au coude à coude?

A quatre jours de l'élection, la course semble se resserrer mais certains sondages font le grand-écart..
Donald Trump face à Hillary Clinton lors du second débat 
présidentiel, le 9 octobre 2016.                                                 

Donald Trump compte 5 % d’avance sur Clinton ! Ça, c’est selon le dernier sondage du LA Times/USC Tracking. Non, Hillary Clinton a une marge confortable de 7 %, jure celui de NBC News. Qui croire ? Ni l’un ni l’autre, tacle Sam Wang, expert data de l’université de Princeton. Selon lui, la seule manière scientifique d’analyser ces chiffres, c’est de considérer la moyenne, non pas des études nationales mais celle des sondages régionaux, Etat par Etat, qui correspond à la carte du collège électoral. Et d’après son modèle, qui avait réalisé un sans-faute sur les résultats de 2012 et de 2008, Hillary Clinton reste l’immense favorite, avec 97 % de chance de devenir la prochaine présidente des Etats-Unis.

La carte électorale toujours favorable à Clinton

Dans les choux après les accusations d’une dizaine de femmes et ses mauvaises performances lors des trois débats télévisés, Donald Trump semble pourtant rebondir depuis la réouverture de l’enquête du FBI sur les emails d’Hillary Clinton. La moyenne des sondages nationaux  de Real Clear Politics  a fondu en deux semaines de 7,1 % d’avance pour la démocrate à seulement 1,7 %. Celle du Huffington Post, qui écarte certains sondages aux méthodes et aux échantillons douteux, a beaucoup moins varié, de 7,3 % à 5,8 %.

Au final, on revient encore et toujours à la carte électorale. Les écarts sont tels que tout va se jouer dans les dix Etats les plus serrés. Là, la route de Trump vers une victoire est semée d’embûches et il devrait créer la surprise dans trois ou quatre Etats pour atteindre le chiffre magique de 270 grands électeurs. Selon le statisticien Nate Silver, c’est cependant loin d’être impossible. « Même si les sondages régionaux sont plutôt bons, il suffit que deux ou trois se trompent et Trump peut gagner », analyse-t-il sur le site FiveThirtyEight. Selon son modèle, le candidat républicain a désormais une chance sur trois de l’emporter.

« L’avenir de la république est entre vos mains »

Les deux candidats à la présidentielle américaine 2016
Face à de tels enjeux, les candidats redoublent leurs efforts et leurs attaques. Selon le républicain, l’élection de sa rivale pourrait provoquer « une crise constitutionnelle sans précédent » si elle était inculpée après l’élection, voire « une Troisième Guerre mondiale » si elle mettait en place une zone d’exclusion aérienne en Syrie. La démocrate, elle, a demandé à ses supporteurs « d’imaginer Donald Trump avec le doigt sur le bouton nucléaire ». Même Barack Obama joue de l’hyperbole, lançant aux Américains : « Le sort de la république est entre vos mains ». Allez, plus que quatre jours jusqu’à l’élection pour être fixé…
Mots-clés :

* Philippe Berry